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Sybline

Chapter 5

La nuit était tombée depuis de nombreuses heures sur une somptueuse propriété. Une jeune femme d’origine asiatique se préparait devant sa commode. Elle avait un teint d’une extrême pâleur que l’on pouvait presque voir les délicates lignes bleues de ses veines. Pourtant, il y avait bien belle lurette que le sang ne coulait plus à travers ce corps d’une beauté incroyable. Ayant apporté la touche finale de maquillage à son fin visage, une domestique lui annonça la venue d’un homme.

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— Emmène-le dans mon salon privé ! J’arrive tout de suite !

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— Oui, madame !

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Ji-Woo se regarda une dernière fois dans le miroir. Sa longue chevelure d’un noir ébène, tout comme sa tenue sombre, ne faisait que ressortir la blancheur de sa peau. Elle se leva pour rejoindre donc son invité dans une modeste pièce. Cet endroit était le seul lieu du manoir qui avait été insonorisé. Son mari avait bien accepté de lui laisser un petit jardin secret pour elle. Pourtant, elle restait sur ses gardes. Les employés de maison, qui étaient des humains, devaient attendre son autorisation avant d’entrer. Être reine du clan vampirique de la colonie de San Francisco avait tout de même certains avantages. Elle avait son propre personnel qu’elle avait trié et choisi elle-même.

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Lorsqu’elle se retrouva devant la porte de son petit salon, deux domestiques la lui ouvrirent. Ils devaient être prêts à répondre à ses exigences à tout moment de la journée. Un homme l’attendait effectivement. Il était également de type asiatique, le teint pâle, de courts cheveux foncés.

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— Dae-Jung, comment s’est passé ton voyage à New York ?

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— Bien votre majesté ! J’ai d’ailleurs des nouvelles. Mais elles ne sont guère toutes bonnes hélas.

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— Dis-moi !

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Il lui parla d’abord du renforcement de l’alliance avec le clan royal New Yorkais, ainsi que d’autres affaires dont il devait s’occuper entre autres là-bas. Ji-Woo avait toujours eu une immense sympathie envers la famille royale de New York. Particulièrement avec les petits princes. Elle se demandait pourquoi d’ailleurs. Son mari aimait se dire qu’il s’agissait de l’envie d’avoir des enfants sans doute.

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— Le garçon vous ressemble beaucoup en grandissant.

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La vampire le regarda, surprise. Est-ce que cela voudrait dire qu’il l’avait retrouvé ? Si c’était le cas, les nouvelles devaient vraiment être mauvaises.

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— Viens aux faits !

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— Drake l’a trouvé !

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Le cœur de la jeune femme se serra alors qu’il ne battait plus depuis des années, voire même plusieurs décennies. Bien qu’elle ne laissa rien transparaître, son bras-droit la connaissait que trop bien.

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— Ne vous en faites pas, il est en sécurité. Du moins, pour l’instant. J’ai pu envoyer le prince sur une fausse piste, mais il ne tardera pas à retrouver le gamin. Je crains qu’il n’ait décidé d’en faire son nouveau joujou. Il a déjà tué sa famille adoptive. J’ai pu mettre son attaque sur le compte d’un clan rival de celui de Thompson.

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Connaissant son beau-fils, cela n’étonnait pas Ji-Woo. Ce dernier pouvait être assez joueur, mais aussi dangereux quand il se trouvait une cible juste pour le plaisir de faire le mal. Tout le portrait craché de son père ! Sauf qu’Orion était cent fois pire que son fils ! Même si elle n’avait pas voulu de cet enfant à l’époque, elle n’avait pu se résoudre à le laisser à la merci de celui qui n’était encore que son fiancé. Jusqu’ici, elle se fichait complètement des humains, mais lui, c’était différent. L’instinct maternel sans doute. Pourtant, on ne pouvait pas dire que ses propres parents avaient été tendres et affectueux avec elle. Au contraire ! « Un vampire royal se doit d’être froid, dangereux et sans aucune émotion ! » lui répétait souvent son père. Dieu merci, elle ne l’avait plus jamais revu depuis son mariage dix-sept ans plus tôt. Et puis, elle n’avait jamais été proche de ses parents. Ils ne lui manquaient pas du tout. Par contre, il lui manquait atrocement. C’était le seul être à l’avoir réellement aimée, ni à la juger sur sa nature.

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— J’exige que tu lui mettes un protecteur ! Je ne veux prendre aucun risque !

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— Bien votre majesté ! Je connais quelqu’un qui fera l’affaire et qui est digne de confiance !

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— Tu peux te retirer !

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L’homme la salua d’un signe de tête respectueux avant de quitter la pièce. En se dirigeant vers la sortie du manoir, il croisa le roi Orion. Évidemment, il ne lui donna pas les raisons de sa présence. Tout ce qui se transmettait entre la reine et son bras droit restait entre eux ! C’était l’une des choses qui énervait malgré tout Orion. Ce dernier rejoignit la chambre qu’il partageait avec son épouse.

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— Ma chère, tu es magnifique !

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— Tu dis ça à chaque fois que tu désires quelque chose !

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— Tu me connais que trop bien ! reconnut-il en lui donnant un baiser tendre sur les lèvres.

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Certes, il était un vampire des plus craints, cela ne l’empêcha pas d’aimer réellement sa femme. Il voulut connaître la raison de la présence de Dae-Jung. Son épouse se contenta de lui annoncer qu’il était venu lui faire son rapport sur sa mission à New York. Elle n’hésita pas à lui faire part de la dernière bêtise commise par Drake. Heureusement que Dae-Jung était là pour protéger ses fesses, sinon, c’était la déclaration de guerre assurée avec New York. Le vampire se promit de faire passer un savon à son fils dès que celui-ci sera de retour. Il ne pouvait pas ignorer ce problème.

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— À ce propos, nous avons reçu une invitation à un gala de charité pour le White Hospital la semaine prochaine.

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— Oh, dans ce cas, il me faut une nouvelle tenue pour les éblouir tous !

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Étant de grands donateurs, cela leur permettait d’avoir en douce un certain nombre de réserves de poches de sang. Toutefois, Orion n’était pas contre l’idée de mordre un mortel de temps à autre et de le vider jusqu’à la dernière goutte de sang. Et ce, malgré l’interdiction par le clan royal suprême de tuer ces derniers ! Cette loi avait pour but d’éviter d’attirer l’attention sur leur communauté. Déjà que la plupart des humains s’étaient mis à les imiter, voire même les idolâtrer comme des fanatiques depuis plusieurs décennies. Faire passer la mort d’un de ces êtres inférieurs pour le crime d’un psychopathe serait tellement plus simple. Tout à coup, on frappa à la porte. Orion était réclamé pour régler un problème. Le vampire poussa un soupir. Il embrassa rapidement Ji-Woo avant de sortir pour voir ce qu’on lui voulait encore.

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— Lissa !

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— Oui, madame ?

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— Fais venir demain le couturier ! Je vais avoir besoin d’une nouvelle robe pour un gala de charité la semaine prochaine !

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— Bien madame !

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