Lundi,
Septembre,
J'éteignis mon réveil, et me levai de mon petit cocon pour me rendre dans mon dressing. J’enfilai un jean slim gris, d'un t-shirt à manches mi-longues Alice au Pays des Merveilles et d'un blazer noir. Je me rajoutai une bague bleue et d'un bracelet gris. Je me rendis dans ma salle de bains, me maquillai et me coiffai. Devant le miroir, j’inspirai calmement. Aujourd'hui, on est lundi, la vraie rentrée, c’est maintenant ! Pensai-je pour me motiver.
Je stressai... Serai-je avec Ken ? Qui seront dans ma classe ? L’emploi du temps sera-t-il vivable ? Bref, tous les questionnements liés à une rentrée classique. Je sortis de la salle de bain et vérifiai une dernière fois mon sac : Hum, je pense que mon sac est prêt : trousse, agenda, trieur, mes clés, l'essentiel est là ! Conclus-je en fermant la fermeture éclair. Je descendis les escaliers, posai mon sac sur le fauteuil du salon et entrai dans la cuisine pour préparer mon petit-déjeuner. Je retrouvai ma mère qui buvait son café et écoutait de la musique depuis la télévision.
Moi : Bonjour, lui lançai-je joyeusement.
Maman : Oh, bonjour ma chérie, bien dormi ?
Moi : Comme un bébé, souris-je, contente. Et toi ?
Maman : Super bien, me répondit-elle en buvant une gorgée de son café.
J’ouvris le frigo, pris la bouteille de lait, préparai mon chocolat chaud dans un bol et m’installai à table pour le déguster :
Moi : Papa n'est pas réveillé ?
Maman : Ton père est parti pour son nouveau travail, c'est super bien, hein ? Dit-elle en me souriant.
Moi : Ouais, c’est cool, répondis-je en haussant les épaules.
Je tournai ma cuillère dans mon bol, puis mangeai ma tartine de Nutella sans grande conviction. C'est vrai que j'étais très fière du travail de mes parents quand j'étais petite, mais en grandissant, je m’étais rendu compte qu'il n'était presque jamais à la maison… Je regardai l’heure sur la pendule et me dépêchai de finir de manger. Ce n’est pas le moment de pleurer sur mon sort, je dois me rendre au lycée !
Je fis un bisou sur la joue de ma mère, et mis mes chaussures noires, avant de prendre mon sac et partir pour ma première journée de cours. En arrivant dans le bâtiment principal, je rencontrai à mon plus grand bonheur - noter l’ironie - les filles qui m’avaient chaleureusement accueillie.
La blonde : Hé, regardez qui voilà ! C'est nous ! On est dans la même classe la nouvelle, alors je crois qu'il va falloir que tu te souviennes de qui est la queen, dit-elle avec un sourire triomphant.
Je la regardai avec des grands yeux ronds.
Elle est sérieuse elle ?!
Moi : Pardon ?! Articulai-je la mâchoire serrée.
La blonde : Allez, allez, ne te fatigue pas ce n'est pas comme si tu pouvais me passer devant avec ta dégaine. Je n’ai pas raison, pas vrai Li et Charlotte ? Ha, ha, ha !
Elles avaient rigolé en cœur. Je lui jetai un regard noir.
Si mon regard pouvait tuer, tu serais six pieds sous terre !
La blonde : Bah dit donc, ça n'a pas l'air d'aller ? Me provoqua-t-elle avec un sourire insolent.
Moi : Ouais, tu l'as dit et quand je te vois ça ne fait qu'empirer, répliquai-je en levant les yeux au ciel.
La guerre est déclarée, pensai-je, énervée. Je me suis trop longtemps laissé faire par ce genre de pouffiasse maintenant, c’est terminé !
La blonde : D'ailleurs, maintenant que tu as fini ton inscription, ne tourne plus autour de Nathaniel !
Super, génial ! Je suis à peine arrivé ici que ça me saoule déjà ! Pensai-je en soupirant intérieurement. Elle me jeta un regard noir avant de partir avec ses copines.
Décidément, je ne sais pas ce que je leur ai fait à ces filles – Hum, hum - Pardon à ces pestes, mais je le sens bien passer là ! Et puis quel est son problème avec Nathaniel... ? Pensai-je en allant voir la liste des classes. Bon ce n’est pas comme si je connaissais du monde…
Je reconnus les noms d'Iris, Nathaniel, Castiel et Ken !!! J’avais encore du temps avant le début du cours, et pour me changer les idées, je me rendis dans la cour pour m’installer sur un banc. Je sens que ça va devenir mon endroit préféré ! Arrivée dehors, j’aperçus Castiel assit sur un banc, seul. Je décidai de m’approcher de lui pour m’incruster :
Moi : Salut, je peux m'asseoir ? Lui demandai-je en regardant la place à côté de lui, occupée par son sac.
Castiel : Aria ?
Il regarda la place qu'occupe son sac :
Castiel : Heu oui bien sûr, qu'est-ce que tu fais par ici ?
Il enleva son sac pour le poser à ses pieds, je m'assis à mon tour, soupirant au passage, et copiai son geste :
Moi : Je fuis un groupe de pestes stupides, répondis-je, saoulée.
Castiel : Il y a beaucoup de filles stupides dans le coin, me fit-il remarquer avec un sourire en coin.
Je rigolai à sa remarque :
Moi : Non sérieusement, elles sont au nombre de trois : une blonde stupide, une asiatique stupide et une brune, comment dire... Ah oui, je sais, stupide ! Dis-je froidement.
Castiel : Ha, ha, tu parles de la sœur de Nathaniel et de ses copines ? C'est vrai que question pimbêche, elles tiennent un bon palmarès...
Je le regardai surprise.
Cette stupide blonde est la sœur de Nathaniel !
Oh le pauvre...
Moi : Dis ? Tu veux bien m'aider ? Le suppliai-je en lui faisant les yeux doux.
Castiel : Haha, à faire quoi ? À les taper ? Dit-il en arquant un sourcil.
Moi : Pourquoi pas ? Allez, avec un peu de chance, tu peux arriver à les battre, et puis moi, je ferai l'arbitre, lançai-je avec un grand sourire.
Castiel : Ha, ha, mais tu veux que je me fasse virer d'ici ou quoi ? Me répondit-il en souriant. Et en plus je suis un gentleman, je ne m'attaque pas aux filles.
Lui ! Un gentleman ? J'en pleure de rire !
Moi : Ha, ha, ben voyons. Je regardai l'heure sur mon téléphone. Bon, je te laisse ça ne va pas tarder à sonner et je ne veux pas être en retard pour mon premier jour. À plus tard monsieur le « gentleman ».
Je commençai à me lever du banc quand Castiel m'agrippa le poignet :
Castiel : Hé attends ! Comment ça « avec un peu de chance, je peux les battre » ? Répéta-t-il, amusé. Tu me cherches toi aussi ?
Je n'eus pas le temps de répliquer que Castiel lâcha mon poignet, se leva du banc et me fit une pichenette au front en souriant.
Non mais à quoi il joue lui ?! Jeux de main jeux de vilains !
Je lui rendis la pichenette au même endroit. Il me regarda surpris, ne s'attendant sûrement pas à ce que je réplique aussi rapidement :
Castiel : Non mais qu'est-ce que tu fais ?! Allez, file ! Avant que je n'abandonne mes manières de gentleman, dit-il avec un sourire en coin.
Moi : J'aimerais bien voir ça, lui lançai-je, comme un défis.
Castiel : Comme tu voudras ! Répondit-il le sourire aux lèvres.
Tout s'accéléra à vitesse grand V, en un rien de temps, j’étais à plat ventre sur l'herbe, les deux bras collés dans mon dos. Je me débattis jusqu'à ressentir une vive douleur dans mes bras… J'abdiquai alors, faute de réussite. J'en restai bouche bée.
Castiel : Alors ? Dis que je suis le meilleur.
Moi : Plutôt mourir !
Castiel : Tu l'auras voulu !
Celui-ci lâcha mes bras et me chatouilla au niveau des côtes. Oh non, ce n’est pas juste ! Je suis très chatouilleuse ! Je me suis mise à rire et m'avouai vaincue. Qu'est-ce que je pouvais bien faire d'autre ?
Un coup de pied là où je pense, l’aurait calmé !
Moi : D'accord, d'accord, tu es le meilleur, je n'avais pas réfléchi avant de parler, arrête s'il te plaît ! Je vais finir par être en retard en cours.
Castiel cessa ses chatouilles, se releva et étant un parfait gentleman, Monsieur, m'aida à me relever. Je tins mon ventre en ressentant une petite douleur. P'tain à cause de lui, j'ai mal au ventre !
Castiel : Dernière chose à rajouter ? Dit-il avec un sourire malicieux.
Moi : Je te hais ! Répondis-je en fronçant les sourcils.
Castiel : Moi aussi, je t'aime, dit-il avec un grand sourire. On est dans la même classe ça veut dire que je vais devoir te supporter jusqu'à la fin de l'année, oh misère, annonça-t-il, faussement déçu.
Moi : C'est ça oui... Dis-je en levant les yeux au ciel.
Je pris mon sac qui était tombé de mes épaules, et entrai dans le bâtiment, Castiel sur mes talons, qui me servit de guide ne sachant pas où avait lieu le cours. Arrivée devant la salle huit, je pénétrai à l'intérieur et m’assis au fond, à côté de la fenêtre tandis que Castiel se rendit au dernier rang et posa son sac sur le siège à côté de lui. Ok, j’ai compris personne ne s’assiéra à côté de lui, très bien. J’étais en train d’envoyer un message Ken pour savoir où il était lorsque Iris se précipita vers moi.
Ouh là qu'est-ce que c'est ???
Iris : Salut Aria, t'as vu, on est dans la même classe, s’exclama-t-elle, visiblement enjouée. Tu vas bien ? J'ai vu qu'Ambre, Li et Charlotte sont venues te voir ? Elles sont toujours comme ça avec tout le monde, ne le prends pas personnellement d'accord ? Me prévient-elle, un peu gênée.
Combien de personnes sont au courant !? Pensai-je, intriguée.
Me dite pas que c'est le genre de lycée où tout le monde sait ce qu'il se passe, dans la seconde ?!
Moi : C'est gentil, de me prévenir, lui répondis-je en souriant.
Iris : Ce n'est rien ! Je voulais juste m'assurer que tu allais bien, mais je vois que tu y arrives toute seule ! Dit-elle en me souriant fièrement.
Moi : Merci Iris ! En effet, je gère la situation !
Elle est trop mignonne, on se connaît que depuis hier et elle vient voir si je vais bien, je pense qu'on pourrait devenir amie, pensai-je en la regardant s’installer sur la première rangée. Ken arriva en même temps qu’un groupe d’élève et je lui fis signe de venir s’asseoir à mes côtés :
Moi : Heyyy ! Le saluai-je en souriant. T'étais où ? J'ai cru que tu n'allais pas venir aujourd'hui.
Ken : Salut... Me répondit-il tristement.
Moi : Ça ne va pas ? Lui demandai-je, inquiète.
Ken : Euh si, si, me répondit-il, en fuyant mon regard.
Je le regardai dans l'incompréhension quand le trio des Totally Spies firent leurs entrées pour s'asseoir vers le fond de la salle. Eh dire que c'est la sœur de Nathaniel, mon Dieu ! Immédiatement après, je vis Ken se ratatiner encore plus sur sa chaise. Mais qu'est-ce qu'il a ? Pensai-je, perdue.
Moi : chuchote Eh ! Il y a un problème avec ces filles ? Lui demandai-je, inquiète.
Ken : chuchote Eh bien... Commença-t-il avant de finalement rester silencieux.
Moi : chuchote Eeeeeh. On est ami, tu sais que tu peux tout me dire...
Il se mit à regarder la blonde avec inquiétude puis se rapprocha un peu plus de moi, comme s'il craignait qu'on nous entende… ?
Ken : chuchote Quand tu m’as demandé où j’étais, je revenais d’un tour là où se réunit le club de jardinage et en me rendant en cours, cette fille et ses copines m'ont coincé dans un coin et ont pris mon argent... Me raconta-t-il en jetant un regard discret au groupe de peste derrière nous.
Quoi ?!
Pardoooooon !!! Pensai-je en m'énervant intérieurement.
Moi : chuchote C'est une blague, j'espère ?! Répondis-je froidement.
Ken : chuchote Elles voulaient manger quelque part ce midi plutôt qu'à la cantine...
Quelles connasses celles-là !
Moi : chuchote Elles t'ont pris beaucoup ? Dis-moi combien, je peux peut-être te rembourser ?
J'ouvris mon sac et en sortis mon portefeuille, Ken mit ses mains dessus et le repoussa légèrement :
Ken : chuchote Non, non, ne t'inquiète pas, mais merci d'avoir proposé ! Dit-il en me faisant un petit sourire.
Moi : chuchote Tu es sûr ? Demandai-je en rentrant mon portefeuille et fermai mon sac.
Ken : chuchote Mais, oui ne t'inquiète pas !
Nous nous tûmes lorsque le professeur entra dans la salle, se positionnant face à nous au bureau. En attendant que le silence ce face, je détaillai mon nouveau professeur. Il était grand et moustachu, avec des cheveux bruns plaqués en arrière et des yeux verts. Il était vêtu d’un costume gris trois-pièces.
Le professeur : Bien le bonjour, jeune gens ! Nous salua-t-il poliment. Pour ceux qui ne me connaisse pas, je suis Monsieur Évans et je serai votre professeur de philosophie ainsi que votre professeur principal. Pour celle ou ceux qui m'ont eu l'année dernière ne vous méprenez pas ! Cette année, c’est le bac, je serai un peu plus sévère avec vous, nous annonça-t-il avec un sourire malicieux.
Il sortit un cahier de sa sacoche et fit l'appel. Nous étions quatorze dans la salle, mais je compris plus tard, qu'un garçon et une fille n'étaient pas là aujourd'hui, qu'ils arriveraient que mercredi ou jeudi... Après avoir appelé beaucoup trop de nom pour mon petit cerveau, celui-ci nous distribua nos emplois du temps et nous informa que notre professeur d'histoire-géo n'était pas là.
Ce qui fait des sacrés trous, pensai-je avec réjouissance, en regardant mon emploi du temps. Après nous avoir expliqué le programme de l’année, nous apprenions que nous serions mélangés avec la deuxième terminal littéraire en fonction des options que nous avions choisies. Génial… Pensai-je, peu ravie. Le cours commença enfin. L'heure passa rapidement, il fallait dire que le professeur savait captiver son auditoire. Quand la sonnerie se fit entendre, je rangeai mes affaires et sortis de la salle en compagnie de Ken.
C'était l'heure de la pause, n'arrivant pas à oublier ce que m'avait dit Ken ce matin. Je décidais d'aller en parler à Nathaniel. Après tout c'est sa sœur... Je demandais à Ken de bien vouloir m'attendre devant la salle de littérature et partis en direction de la salle des délégués, ayant vu le blond partir dans les premier à la fin du cours. C'est là qu'il doit être, pensai-je en toquant à la porte du bureau des délégués. Toc Toc Toc. J'entendis un « oui » et une fille m'ouvrit la porte. Elle était assez grande, des longs cheveux bruns, les yeux de la même couleur.
La fille : Oui, c’est pour quoi ? Me demanda-t-elle en souriant.
Moi : Euh, bonjour, est-ce que Nathaniel est là ? Demandai-je timidement.
Elle ouvrit un peu plus la porte et je pus voir Nathaniel, qui était en train de parler avec un garçon qu'il lui ressemblait beaucoup physiquement.
La fille : Nath, tu as quelqu'un qui aimerait te parler, dit-elle en regardant celui-ci en souriant.
Nathaniel : Excuse-moi Allan, je reviens, dit-il en se levant de sa chaise.
Moi : Salut, le saluai-je quand il arriva à ma hauteur.
Nathaniel : Hey, alors quoi de neuf ? Ça se passe bien pour toi ? Me demanda-t-il en souriant.
Moi : Ça va, rien de spécial mise à part ce groupe de pestes... Dis-je en roulant des yeux.
Nathaniel : Des pestes ? De qui parles-tu ? Demanda-t-il en me faisant signe pour qu'on s'éloigne de la salle des délégués.
N’étant pas de nature à tourner autour du pot, je décidai d'y aller cash avec lui :
Moi : Ta sœur et ses copines ! Répondis-je en croisant mes bras sur ma poitrine.
Nathaniel : Ambre ? Je sais qu'elle n'est pas toujours très maligne quand elle est avec ses amies, Non tu crois, merci Sherlock ! Mais quand même... Et puis on n'accuse pas quelqu'un sans preuves.
Je ne répondis rien, je ne voulais pas mettre Ken dans l'embarras...
Moi : J'te laisse, lui lançai-je sèchement.
Nathaniel ne répondit rien, mais je pouvais voir dans ses yeux qu'il hésitait. Rooh, puis zut, s'il ne veut pas me croire c'est tant pis pour lui !
Bien dit !
Je marchai en direction de la salle de littérature, où j'y trouvai Ken accoudé contre le mur son casque sur les oreilles. Quand il m'aperçut, il le rangea dans son sac :
Ken : Qu'est-ce que tu es allée faire ? Me demanda-t-il curieusement.
Moi : Rien, répondis-je en soupirant. De toute façon, ça n'a servi à rien…
On discuta, jusqu'à ce que la sonnerie annonçant la fin de la pause, se fit entendre. On rentra dans la salle en compagnie des autres. Ken prit place à côté de moi. Le professeur fit son apparition rapidement après ça. Il était assez âgé, des cheveux gris-blanc parcourait son crâne. Des yeux tendres et un sourire plutôt timide.
Professeur : Bonjour, je suis Monsieur Manzanera, nous expliqua-t-il calmement.
Il fit l’appel, au moment où j’entendis la voix de Nathaniel répondre à son prénom, je n’avais pas pu m’empêcher de lui lancer un regard noir, même s’il ne pouvait pas me voir. Sinon, je reconnus également Iris, poupée Barbie et sa copine brune et deux meufs que j'avais vues dans la classe, mais je me souvenais plus de leurs prénoms.
Castiel faisait également partie de mon groupe, mais que celui-ci était absent. Notre professeur nous expliqua le programme puis commença à dicter le cours. Sauf ce qu'il avait oublié de nous prévenir : c'était qu'il dictait plus vite qu'un avion à réaction… ! À la fin du cours, ma main était en compote ! Si je me fiais à la tête de Ken, la sienne était dans le même état que la mienne…
Ken : On mange au self aujourd'hui ? Me demanda-t-il.
Moi : Ouais si tu veux, lui souris-je. Tu sais où il est ?
Ken : Ouais, j'ai demandé, quand une fille m’a fait visiter le lycée.
Moi : Waouh, tu as osé parler à quelqu'un que tu ne connaissais pas, ris-je, contente pour lui. C'est bien ça ! Le félicitai-je en m'exclamant positivement.
Ken : Il fallait bien, se justifia-t-il en rigolant. Je n'allais pas passer toute l'année à manger dehors alors que mes parents payent la cantine.
Moi : Oui, c’est sûr !
On posa nos sacs dans nos casiers puis je le suivis jusqu'au réfectoire. On prit un plateau et fit la queue. Une fois notre repas choisit, on s’assit à une table pour manger et discuter de la matinée. À la fin du repas, on se posa en salle d'étude, car Ken souhaitait mettre son cours de littérature au propre :
Ken : Oh, la, la, s’exclama-t-il, abattue. Regarde-moi ça, ajouta-t-il en me montrant sa copie. Il y a des tâches, c'est tout barré, j'ai tellement raturé que j'ai transpercé le papier... C'est immonde... On dirait que j'ai lavé par terre avec...
Moi : Aïe, grimaçai-je en voyant son torchon - sa copie. Allez, courage, le motivai-je en souriant.
Pendant qu'il faisait ça, je branchai mes écouteurs à mon téléphone et écoutai mes musiques. Quand il eut fini, nous rangeâmes nos affaires puis nous sortîmes de la salle d'étude. Dans le couloir, quelqu’un nous appela. Nous nous retournâmes pour découvrir la directrice, marcher vers nous, en souriant :
Directrice : Mademoiselle Jones, Monsieur Taylor, attendez ! J'aimerais que vous participiez un peu aux activités du lycée. Les clubs de basket et de jardinage ont besoin d’un coup de main.
Oui, il n'y en a que deux…
C’est déjà pas mal.
Directrice : Vous avez le choix. Où préférez-vous vous rendre utile ?
N'ayant pas la main verte comme ma mère, le choix se fit plus par élimination qu'autre chose :
Moi : Je veux bien donner un coup de main au club de basket.
Directrice : Parfait ! Dans ce cas, Monsieur Taylor vous aiderez le club de jardinage, lui annonça-t-elle en souriant.
Ken : Heu oui d'accord, mais par contre-
Il n'eut pas le temps de finir qu'il se fit couper par la directrice :
Directrice : Bien sûr ce n'est que de l'aide provisoire, vous n'avez aucune obligation de rejoindre ces clubs après.
Ouf ça me rassure ! Pensai-je avec soulagement. Sur ce, elle s'éloigna, nous laissant plantés là tout seul :
Moi : Pfff... Soupirai-je, exaspérée. Je ne sais même pas, où est le gymnase moi !
Ken : Quand tu es dans la cour, c'est le bâtiment au fond à droite.
Aaaaah oui, c’est le fameux bâtiment que j'avais vu vendredi, repensai-je alors. Soudain, on fit la « merveilleuse » rencontre d'Ambre et de ses deux acolytes.
Oooh, mais c’est pas vrai !
Ambre : Pousse-toi, on passe !
Tandis que Ken se décala sur le côté, moi, je restai bien en place. Ne voulant en aucun cas, lui faire ce plaisir :
Moi : T'as qu'à te décaler « princesse », moi, je ne bougerais pas ! Lui répondis-je froidement.
Et bim ! Qu'est-ce que tu dis de ça !
Elle n'a pas l'air d'avoir apprécié, remarquai-je en voyant son sourire disparaitre.
On s’en fout !
Ambre : Non, mais j'hallucine, tu te prends pour qui ?! S'écria-t-elle, outrée. Retourne faire le larbin pour les clubs !
Comment était-elle au courant ?! Pensai-je, étonnée.
Elle a dû nous entendre quand on parlait avec la directrice.
Elle me poussa violemment, me faisant basculer en arrière. Je fus rattrapée de justesse par quelqu’un qui me releva, ses deux bras passant sous les miens. Croyant que c’était mon meilleur ami, j’allais répliquer avec amusement avant de l’apercevoir sur le côté… Comprenant que ce n’était pas lui qui me retenait, je levai la tête pour identifier… Castiel ?!
Décidément !
Castiel : Alors miss, on ne tient pas sur ses jambes ? Me sourit-il, visiblement amusé.
Moi : Nia, nia, nia, lui soufflai-je en rigolant sèchement.
Il s'adossa à un casier, en continuant à me regarder :
Ken : Euh, je vais aller aider le club de jardinage, dit-il en sortant du bâtiment principal précipitamment.
Castiel : Qu'est-ce qu'il a ton pote ? Me demanda-t-il, avant de se mettre à sourire tel un diablotin. C'est moi qui le terrifie à ce point ?
Moi : Pfff, tu es bête, dis-je en rigolant. Tiens puisque t'es là, je dois me rendre au gymnase, mais je n’ai pas envie d'y aller toute seule, tu voudrais bien venir avec moi ? Lui demandai-je avec mon grand sourire.
Castiel : Peut-être, me répondit-il froidement.
J'adore sa motivation...
Moi : Aaaaaah, nan, mais après, je peux me débrouiller hein... Balbutiai-je rapidement.
Castiel : Qu'est-ce que j'y gagne à t'accompagner ? Demanda-t-il en se rapprochant de moi, en souriant.
Heu...
Allez, trouve quelque chose...
Facile à dire Conscience ! Ah, je sais !
Moi : Le plaisir de ma compagnie ? Lui répondis-je avec mon plus beau sourire.
Il explosa de rire aussitôt ! Et en plus, il se paie ma tête !
Courage bichette !
Castiel : Ha rien que ça ? Et d'ailleurs ? Pourquoi tu dois y aller au fait ?
Moi : imitant la directrice « J'aimerais que vous participiez aux activités du lycée, c’est-à-dire une participation obligatoire dans un des clubs du lycée », enfin un truc dans le genre quoi, expliquai-je en haussant les épaules.
Castiel : Ah ouais, je vois, la fameuse méthode de la directrice pour aider les nouveaux à s'intégrer, dit-il en levant les yeux au ciel.
Moi : C'est ça ! Bon du coup, tu veux bien m'accompagner ou pas ? Redemandai-je en souriant.
Castiel : Allez, suis-moi, dit-il en m'ouvrant la porte.
Je suivis le brun jusqu'aux portes du gymnase qu'il ouvrit sans difficulté. Il n'y avait personne à l'horizon, le gymnase était complètement désert.
Castiel : Voilà, tu sais ce que tu dois faire au moins ? Demanda-t-il en me regardant.
Je fis des gros yeux, tout était aller tellement vite que je n'avais pas eu le temps de demander à la directrice ce que je devais faire pour le club.
Moi : Euh… Non... Répondis-je timidement.
Castiel : Pff, ils n’aident pas à l'administration. Ils te demandent de venir aider un club sans te donner plus d'infos...
Moi : À vrai dire, c’est la directrice, répondis-je en rectifiant ses propos. Mais j'avoue que l'administration aurait bien besoin d'une petite mise à jour, dis-je en repensant au fait que mon dossier était mal rangé.
On entendit la sonnerie annonçant la récréation, Castiel regarda autour de nous, quand soudain la porte du gymnase s'ouvrit sur un garçon. Il était assez grand, la peau métissée, les cheveux bruns bouclés et les yeux de la même couleur. Au vu de sa carrure, je pariais sur un sportif !
Castiel : Brad ? Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demanda-t-il en le saluant.
Le certain « Brad » s'approcha de nous et serra la main de Castiel :
Brad : Avec l'équipe, après la pause, on a décidé de jouer un match histoire de reprendre le rythme, dit-il en rigolant. Je viens voir si tout est là. Puis il se mit à me regarder : Tiens on ne se connait pas, je m'appelle Brad, se présenta-t-il en me souriant.
Moi : Aria, répondis-je poliment.
Castiel : La dirlo lui a demandé d'aider le club, t'as quelque chose à lui faire faire ? Lui demanda-t-il.
Brad : se mit à réfléchir Eh bien... J'ai demandé aux gens du self de me préparer un carton de bouteille d'eau, tu pourrais aller voir, si ça a été fait ? Me demanda-t-il.
Moi : Oui bien sûr, j'y vais tout de suite, dis-je en sortant du gymnase.
Je partis vers le réfectoire, une dame était en train de nettoyer les tables :
Moi : Bonjour, excusez-moi de vous déranger, commençai-je timidement. Je viens chercher les bouteilles d'eau pour le club de basket.
La dame : Oh oui bien sûr, le carton est là, dit-elle en m'indiquant le plan de travail à sa droite. Ça va aller pour le porter ? Me demanda-t-elle, inquiète.
Moi : Oui, oui merci, dis-je en prenant le carton dans mes bras.
La vache ! Qu’il est lourd ! Je la saluai puis sortie du réfectoire. Une fille me tint la porte qui donna sur la cour. J'ouvris celle du gymnase d’un coup de hanche et rejoignis Castiel, qui était assis dans les gradins. Me voyant arrivée, il me prit le carton et le posa sur le banc :
Castiel : Super, maintenant, on peut s'en aller, dit-il en me souriant.
J'inclinai la tête et nous étions sorti du gymnase, je saluai Castiel et rentrai dans le bâtiment principal avant de foncer malencontreusement sur quelqu'un :
Moi : Pardon, je suis désolée, m’excusai-je en baissant la tête.
La personne : Non, ce n'est rien je ne regardais pas où j'allais non-plus... Oh Aria, tu tombes bien, tu pourrais me rendre un service s'il te plaît ?
Hein ? Je relevai la tête vers cette mystérieuse personne qui n'était autre que Nathaniel :
Moi : Heu oui bien sûr. Qu'est-ce que je dois faire ? Lui demandai-je en souriant.
Nathaniel : Castiel à sécher le cours de littérature de ce matin, je dois lui donner ce mot d'absence, mais franchement moins, je le vois et mieux, je me porte, me répondit-il gêné. Et comme je vous ai déjà vu ensemble, tu voudrais bien lui faire signer et me ramener le papier, s'il te plaît ? Dit-il en me tendant son papier.
Moi : Oui bien sûr, ça ne me dérange pas, lui souris-je, en le prenant.
Nathaniel : Super, merci ! Je compte sur toi alors, me sourit-il en retour.
Ça avait l'air de le soulager que j'accepte, remarquai-je. Il commença à partir quand quelque chose me vint en tête :
Moi : Attends, pourquoi c'est lui qui doit signer son mot d'absence ? Ce n’est pas à ses parents de faire ça plutôt ? Demandai-je, curieuse.
Nathaniel : En temps normal si, mais Castiel est émancipé, comme ses parents voyagent énormément à cause de leur travail, il doit se débrouiller tout seul au quotidien. Même pour tout ce qui concerne l'école.
Le pauvre... Pensai-je. Je n'imaginais même pas ce que je ferais sans mes parents et encore moins m'occuper de la paperasse.
Mieux vaut ne pas y penser, la Terre peux bien se passer de cette catastrophe encore quelques années.
Moi : Oh, je vois, je ne savais pas. Bon, j'y vais !
Je sortis dans la cour, où je trouvais Castiel, assis contre un arbre. Je m’approchai de lui doucement :
Moi : T'as séché les cours, hein ? C'est quoi le motif « Je cueillais des cerises et je n’ai pas vu le temps passer » ? Pour la peine de pas m'en avoir ramenée, j'ai un mot à te faire signer, lançai-je en souriant.
Peut-être que si je la joue à la rigolade, ça va passer crème ! Pensai-je sûr de moi.
Castiel : Ha, je ne dirais rien pour le séchage de cours et si tu voulais des cerises, tu n'avais qu'à venir avec moi, me dit-il en me faisant un clin d'œil Par contre, tu peux ramener ça à Nath, je ne compte pas le signer son papier, dit-il en mettant ses mains derrière sa tête.
D'accord... Je sens que ça va encore être simple cette histoire… Résignée, je soupirai et retournai dans la salle des délégués pour retrouver Nathaniel qui était impatient de récupérer ledit papier :
Nathaniel : Tu es allée le voir, c'est bon ?
Il ne va pas apprécier... Pensai-je, en grimaçant.
Moi : Ouais, il ne veut pas signer ton papier…
Nathaniel : Quelle tête de mule, insiste un peu, il finira par signer.
Personnellement, je ne pense pas que ce soit la bonne solution...
Moi : Ok, j'y retourne...
Et c'est reparti…
Go aller dans la cour parler à Castiel ! Toujours là où il était, je m’étais rapprochée de lui. Soudain, il tourna la tête dans ma direction :
Castiel : Tu veux encore quelque chose ? Je ne répondis rien et lui montrai le papier. Quoi encore ?!
Moi : Il insiste, tu sais… Je-
Je ne pus finir que celui-ci commença à s'énerver :
Castiel : Et je refuse toujours ! D'ailleurs si c'est un vrai mec qu'il vienne me demander lui-même plutôt que d'envoyer une petite minette comme toi !
« Une petite minette » ? Je ne relevai pas, mais lui fis les gros yeux, avant de me retourner. Bon, je suis bonne pour retourner voir Nathaniel... Pff... Arrivée dans la salle des délégués, je soupirai :
Nathaniel : Alors ?
Moi : Alors... Il a dit que si t'étais un homme, tu n'avais qu'à lui demander directement... Répondis-je timidement.
Il se mit la main sur son front, l'air contrarié :
Nathaniel : Eh bien, tu peux lui dire qu'un homme, comme il dit, doit aussi assumer ses actes. Il n'a plus qu'à signer.
Non mais c'est une blague ?!
Il faudrait qu'ils comprennent bien tous les deux que JE NE SUIS PAS UN HIBOU !
Je partis en direction de la cour. Arrivée là-bas, je ne vis pas Castiel à l'arbre, je regardai en détail la cour et le vis assis sur un banc les yeux rivés sur moi, le genre qui faisait flipper. Je m'approchai de lui, prudemment. Je craignais qu'il me saute dessus :
Castiel : Tu as transmis le message ? Me demanda-t-il en fronçant les sourcils.
Moi : Oui et-
Il se leva du banc d'une traite, l'air énervé :
Castiel : Quoi encore ?! La vache t'es persistante !
Je me sentis agressée, je plaçai mes mains en signe de défense :
Moi : Eehhh... Je sais, désolée, mais Nathaniel ne me lâche pas non-plus...
Celui-ci se détendit légèrement et se rassit sur le banc :
Castiel : C'est vrai, désolé, mais je suis aussi têtu que lui. Je ne signerai rien, je suis sûr qu'il fait ça en espérant me faire virer du lycée.
Je ne pense pas que ce soit le genre de Nathaniel...
Euuuuh je te rappelle que tu le connais que depuis vendredi et qu'il t'a juste fait visiter le lycée !
Oui, merci, je sais conscience !
Moi : Bon écoute, j'en ai marre de vos histoires de bébé et j'avoue que si tu le signes ça m'arrangerais, mais je ne veux pas que tu te fasses virer donc laisse tomber le papier, je vais lui redonner, dis-je, un peu énervée.
Castiel : Merci, je savais que tu comprendrais, me remercia-t-il en tournant légèrement la tête.
Je rêve ou il a rougi ? Pensai-je en croyant avoir vu deux taches rosées sur ses joues.
Hum, tu dois te faire des idées...
Castiel avait l’air soulagé que je lâche l’affaire. Il ne me restait plus qu’à retrouver Nathaniel pour lui apporter des explications - qui j’étais sûr - qu’il n’apprécierait pas. Arrivée devant la porte, j’hésitai.
Non mais qu'est-ce qu'il t'arrive Aria ?! Tu y vas, tu lui redonnes son papier et tu t'en vas, point barre !
T’as raison… ! Je pris une grande inspiration et rentrai dans la salle, et comme Castiel, on dirait que le blond m'avait, lui aussi, attendu de pied ferme :
Nathaniel : Tu as réussi cette fois ? Me demanda-t-il, impatient.
Moi : Écoute, il ne veut pas signer ton papier et ce n'est pas à moi de le forcer. Va le voir, expliquez-vous comme de grandes personnes et trouvez une solution tous les deux. Je suis désolée.
Je lui rendis le mot d'absence non signé. Ça me saoule parce que j'ai l'impression d'aider Castiel et de m'embrouiller avec Nathaniel alors que je voulais juste aider au début, moi… Je commençai à me diriger vers la porte quand la voix de Nathaniel m’arrêta dans mon élan :
Nathaniel : Je ne te remercie pas de ton aide ! Commença-t-il en fronçant les sourcils. Même si ça me surprend qu'à moitié finalement, vous avez l'air d'être de la même trempe, tous les deux... C'est bon, je vais me débrouiller tout seul, comme d'habitude.
Là, il va trop loin ! J'essaye de l'aider comme je peux et c'est comme ça qu'il me remercie ?! Ok, ben, c’est bon, débrouille-toi tout seul ! Pensais-je, énervée. Nathaniel sortit de la salle des délégués sans rien ajouter ni même me regarder. En sortant de la salle à mon tour, avec toute cette agitation, je n’avais pas entendu que Ken m’avait envoyé plusieurs messages. Le dernier disait qu’il m’attendait en salle d’étude.
Je me précipitai pour le rejoindre. Il était seul, assis à une table, son éternel casque sur ses oreilles. Il le retira seulement quand je pris place en face de lui. Sans lui laisser le temps de parler, je commençai à m’expliquer :
Moi : Pardoooooon, m'excusai-je sincèrement, les mains collés entres elles. Je suis vraiment désolée, mais il y a eu cette histoire de club puis, après Nathaniel et Castiel et –
Je me fis couper par mon ami :
Ken : Ouh là respire, tu vas exploser ! Rigola-t-il en me regardant. Ne t'inquiète pas j'ai trainé sur mon téléphone, me rassura-t-il en souriant. C'est quoi cette histoire avec Nathaniel et Castiel ?
Moi : En gros, Castiel a séché le cours de littérature et comme il est émancipé, il doit signer lui-même. Sauf qu'il a refusé et n’a pas l'intention de le faire. Du coup Nathaniel n'était pas content, ça m’a saoulée, et je les ai laissés se démerder ! lançai-je, énervée.
Ken : Ah ouais, je vois...
La sonnerie de fin de journée retentit, nous interrompant au passage. Ken rangea ses affaires et nous quittâmes la salle d'étude. Pfiou... Quelle journée ! Je vais enfin pouvoir rentrer chez moi, pensai-je, épuisée. Soudain, j'entendis les voix de Nathaniel et de Castiel résonner dans le couloir :
Nathaniel : Assume tes actes, tu -
Castiel : Ouais, je vais assumer et te montrer ce que ça donne quand on me cherche, tu vas voir !
Je courus sans réfléchir jusqu’à la cage d'escalier. Ce que je vis me stoppa net : Castiel tenant Nathaniel par le colle de sa chemise placardé contre un casier.
Ils ne vont quand même pas se battre pour un morceau de papier !
Qu'est-ce que je fais ? De qui devrais-je prendre la défense ? D'un côté Nathaniel n'aurait jamais dû me parler comme il l'a fait, mais il voulait bien faire, enfin, je crois. D'un autre côté Castiel a un mauvais caractère, c’est vrai, mais avec moi, c’est quelqu'un de très gentil. Je ne peux prendre la défense d'aucun car je les apprécie bien tous les deux. Oh non ! Pensai-je en arrêtant de penser.
Castiel leva le poing pour cogner Nathaniel. N’y réfléchissant plus, je fonçai pour protéger le blond et me le pris en pleine face. Le coup était si violent que j’en tombai à la renverse, la main sur la joue. Aïeeeeee ! pensai-je en grimaçant. Incrédules, les deux ennemis me regardèrent tandis que Ken - que je n'avais pas remarqué jusque-là - m'aida à me relever. Il prit Nathaniel à part tandis que je me retrouvai avec le brun, furieux :
Castiel : Bon sang, Aria, mais t’es complètement folle de t'être interposée comme ça ! Me sermonna-t-il en fronçant les sourcils. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?!
Moi : Je ne pensais pas que ça ferait aussi mal… Répondis-je en grimaçant. T’inquiète pas, je m’en remettrai, le rassurai-je en souriant doucement. J’ai connu pire…
Castiel : Ah ouais ? Comme quoi ? Avoir à supporter Nathaniel ?
Moi : Tu sais, que toi aussi tu n’es pas facile à suivre, lui lançai-je en souriant.
Castiel : Je le prends comme un compliment, répondit-il avec un sourire en coin, fier. Mais sérieusement, ne refais plus jamais ça.
Moi : Je ne pouvais pas rester là à vous regarder vous battre, lançai-je aussitôt. C’était à cause de quoi d’ailleurs ?
Castiel : Il m’a bousculé, répondit-il en serrant la mâchoire.
Moi : Et c’est pour ça que t’étais prêt à le battre ? Demandai-je, sans voix.
Castiel : Non, après m’avoir bousculé, il m’a demandé de m’excuser. Alors j’ai frappé.
Moi : Est-ce vraiment si difficile de passer son chemin ?
Castiel : Il m’énerve tellement ! Dit-il en fronçant les sourcils. Il croit qu’il peut se cacher derrière son dossier exemplaire, j’en ai rien à foutre.
Moi : Je suis sûre qu’il y avait d'autres moyens de régler vos problèmes.
Il soupira un instant avant de reprendre la parole :
Castiel : Sûrement… Mais la prochaine fois, reste à ta place, d'accord. Je m’en voudrais d’écourter ton séjour à San Francisco par ma faute.
Moi : Toujours le mot pour rire, hein ? Lui lançai-je en rigolant.
Castiel : C’est ce qui me rend irrésistible, non ? Sourit-il fièrement. Allez, viens, je vais voir si on peut faire quelque chose pour cette joue.
Il me prit la main pour m’emmener dans les toilettes des filles. Il prit du papier qu’il mouilla à l’eau froide avant de l’appliquer délicatement sur ma joue. Je le regardai faire avec une attention tendre :
Castiel : Quoi ? Me demanda-t-il, surpris.
Moi : Tu es plus attentionné que tu ne le montres… C’est étonnant, souris-je sincèrement.
Castiel : Évidemment, mais ne le répète pas, sinon je perdrai ma réputation de dur à cuire, me lança-t-il sarcastique.
Moi : Promis, je ne dirais rien, lui promis-je en hochant la tête.
Ensuite, nous rentrâmes chacun de notre côté, chez nous. À peine ai-je eu le temps de franchir le seuil de l’entrée que ma mère hurla en remarquant mon état et partit chercher de la glace. Je me déchaussai, montai dans ma chambre, posai mon sac sur mon bureau avant de me rendre dans ma salle de bains pour constater les dégâts. En me regardant dans le miroir, je comprenais mieux sa réaction. Ma joue était rouge et avait triplé de volume. Je retournai dans le salon où ma mère m’attendait sur le canapé. Elle tapota la place à côté d’elle, m'invitant à s'asseoir à ses côtés ce que je fis sans broncher. Je pris la poche de glace qu’elle me tendit pour la poser sur ma joue, en grimaçant sous l’effet du froid.
Maman : Raconte-moi ta journée, ma chérie. Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu te retrouves avec cet hématome ?
Je soupirai, un peu gênée :
Moi : Je me suis interposée entre deux garçons qui se battaient. Je pensais pouvoir les calmer... Mais je me suis pris un coup sans le vouloir…
Maman : Mon dieu, Aria ! Est-ce que tu vas bien ? S’exclama-t-elle, horrifiée.
Moi : Oui, ça va. C’est juste un peu douloureux, mais rien de grave, la rassurai-je en souriant
Elle me serra fort dans ses bras :
Maman : Tu as fait quelque chose de très courageux, ma chérie. Peu de gens auraient eu la force de faire ce que tu as fait.
Moi : Je n’ai pas vraiment réfléchi, repensai-je en souriant, timide. Tout ce que je sais, c’est que je ne pouvais pas rester là, sans rien faire.
Maman : C’est ce que j’aime chez toi, sourit-elle tendrement. Ton grand cœur. Mais n’oublie pas de penser à toi aussi, ma chérie.
Moi : Je sais, maman, répondis-je en hochant la tête.
Elle se recula pour examiner l’hématome :
Maman : Hmm... Vu la taille de cet hématome, je parierais que tu te réveilleras avec un magnifique bleu demain matin.
Moi : Génial... Juste ce qu'il me manquait, rigolai-je doucement.
Je savais que ma mère ne se trompait jamais. Après un dernier câlin, celle-ci me caressa les cheveux avant que je ne monte dans ma chambre, le temps que ma mère prépare le dîner. Je pris une douche bien chaude avant de me changer en pyjama et de prendre mon ordi. Je m'assis sur mon lit et me connectai à Facebook pour parcourir le fil d’actualité. Quelques minutes plus tard, on toqua à ma porte. Toc Toc Toc.
Moi : Entrer ! M’exclamai-je en regardant celle-ci.
Celle-ci s'ouvrit pour y laisser apparaître mon père, qui venait de rentrer du boulot, souriant :
Papa : Coucou ma super-héroïne ! Ta mère m’a raconté ce qui s’est passé au lycée. Deux garçons qui se battent et toi qui t’interposes ?
Moi : C’est ça… Grimaçais-je, un peu embarrassée.
Il s’assit sur mon lit à côté de moi et regarda ma joue :
Papa : Humm, laisse-moi voir ça... Eh bien, c'est un beau souvenir que tu vas garder là.
Il se mit à rire aussitôt :
Moi : Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? Lui demandai-je, curieuse.
Papa : La prochaine fois que tu veux jouer à Black Widow, tu devrais peut-être réviser tes réflexes !
Moi : Très drôle papa, répondis-je en secouant la tête, en souriant.
Papa : Je suis fier de toi trésor, dit-il avec un sourire tendre. Mais n’oublie pas : les super héros ne sont pas invincibles… Ne te mets pas en danger pour autant.
Moi : Je sais, papa. Merci de t'inquiéter.
Papa : C'est mon boulot, après tout, répondit-il en me taquinant. Mais sérieusement, fais attention à toi.
Moi : Promis, je ferai gaffe ! Lui souris-je pour le rassurer.
Papa : C’est tout ce que je demande, dit-il en m’ébouriffant doucement les cheveux.
Maman nous appela pour venir manger. Nous descendîmes les escaliers avant de nous laver les mains pour prendre place à table. Je demandai comment s'était passé leurs journées. Ils me répondirent avec un grand sourire chacun. Tout c’était super bien passée, chacun avait des collègues sympathiques. J’étais contente pour eux ! Le repas finit, nous débarrassâmes la table. Je leur fis un bisous sur la joue et montai dans ma chambre pour lire un peu avant de dormir. Quelques chapitres plus tard, je reçus un message venant de mon frère !
- Coucou sœurette ! Alors cette rentrée ? Bon planning ?
- Franchement ça va, je m’attendais à pire !
- J’ai appris tes exploits d’aujourd’hui ! C’est que le premier jour et tu rentres déjà en scène ?
- Comment tu sais ça toi ???
- J’ai mes informateurs. Parait que tu t’es mêlée d’une dispute ? Tu fourres toujours ton nez partout !
- Mouais, ce ne seraient pas les parents tes informateurs ? Et puis tu peux parler toi !
On avait continué à parler un peu, jusqu’à ce que je me sente fatiguée. J’ai souhaité une bonne nuit à mon frère puis je branchai mon téléphone, et me glissai dans mes draps. Cette journée m'a lessivée, pensai-je en soupirant. S'il vous plaît, plus jamais de journée comme celle-ci ou je ne tiendrais jamais l'année ! Sur cette note, je me laissai emporter par le sommeil sans riposter.