Vendredi,
Septembre,
Vrrrr
Tonight...
I just want to take you higher
Throw your hands up in the sky
Let's set this party off right
Bam. J’éteignis mon réveil. Quoi de mieux pour se réveiller et se mettre de bonne humeur le matin que 24K Magic de Bruno Mars ? Même si j’adorais cet artiste, il ne m’empêchait pas de ressentir une violente boule au ventre… Aujourd’hui, était la première fois que j'allais entrer à Sweet Amoris, mon nouveau lycée, et cela me stressait pas mal…
Quel sentiment bizarre de me dire que c'est ma dernière année de lycée, et qu'en plus, je devrais la faire loin de ma meilleure amie. Un nouveau lycée… C'est excitant… Et angoissant à la fois ! Heureusement, nous n’étions que vendredi. Il me restait encore deux jours pour angoisser à l’idée de la rentrée… Je me levai de mon amour de toujours - c'est-à-dire mon lit - et me dirigeai dans ma salle de bains qui n'était séparée de ma chambre que par une porte coulissante. C'est trop génial !
Après être restée de longues minutes, je m’habillais d’un jean taille haute noir, d'un t-shirt à manches courtes grises et d'une veste en cuir marron clair. Je mis également des boucles d'oreilles, un collier et un vernis couleur argentée. Devant mon miroir, j’observais mon apparence. J’avais essayé de coiffer mes longs cheveux bleus pour finalement les laisser tel quel, au naturel.
J’avais maquillé mon teint afin d’éclaircir ma peau déjà pâle, puis mon regard pour mettre en valeur mes yeux bruns/verts. Une fois que je me trouvais jolie, j’observais ma silhouette de long en large avec appréhension. Il y a deux ans, je pesais quatre-vingts kilos, avec des formes et des rondeurs.
J'étais pas la jolie
Moi, j'étais sa copine
Celle qu'on voit à peine
Qu'on appelle machine.
Je subissais des moqueries de la part de personnes « Populaires », mais à la suite d’une rupture difficile et grâce à mon unique amie, je m’étais mise sérieusement au sport jusqu’à perdre tous mes kilos en trop et à affiner ma silhouette. Maintenant, j’étais beaucoup plus fine sans être tombée dans l’anorexie.
On ne voit pas mes côtes non plus, pas comme ces pauvres fourmis !
Je soupirais en voyant que je n’avais pas eu la chance de grandir durant les vacances d’été, à la différence de mes anciens camarades.
Laisse-tomber, commençait ma conscience en haussant les épaules, indifférente. Ne disons pas souvent que « tout ce qui est petit est mignon » non ?
Oui, tu n’as pas tort ! Après m’être suffisamment observée dans le miroir, je sortis de la salle de bains et descendis les escaliers pour me diriger vers le salon. Je déposais mon sac sur l'un des fauteuils et partis en direction de la cuisine, pour me faire mon petit déjeuner. J'attrapai un plateau sur lequel je déposais une tartine de pain grillée que je beurrais et sortis du placard un verre que je remplis de jus d'orange. Mes parents étaient en train de déjeuner, eux aussi, et rigolaient. Je ne savais pas de quoi ils pouvaient bien discuter, mais une grande harmonie régnait entre eux.
Notre famille était constituée de quatre personnes : Ma mère, Caroline Jones. Une femme rayonnante, dont j’avais hérité de sa taille. De longs cheveux bruns, qu’elle attachait souvent en queue de cheval à cause de son travail, des yeux de la même couleur avec toujours un sourire bienveillant.
Mon père, Wayne Jones. Un homme qui paraît réservé au premier abord, mais qui est en fait très jovial ! Il était le plus grand de notre foyer. J’avais hérité de la forme et de la couleur de ses yeux. Il laissait le plus souvent sa barbe et sa moustache poussées, afin de se « vieillir le visage » selon ses dires. Et enfin, mon grand frère, Mike Jones. Qui n’était pas à la maison en ce moment… Il me manque beaucoup…
C’était à la suite du travail de mon père que nous avions atterri ici. Il avait obtenu une opportunité de collaboration avec une agence de publicité à San Francisco, car il était photographe professionnel spécialisé dans l’événementiel - mariages, baptêmes, anniversaires, concerts. Ma mère, quant à elle, était maquilleuse professionnelle et avait déjà travaillé avec les plus grandes célébrités de New York. Son talent n’étant plus à prouver, celle-ci avait pu se dégoter un emploi dans une grande entreprise de cosmétiques.
Après avoir vécu pendant dix-sept ans à New York, me voilà catapulté à San Francisco dans le quartier de « The East Cut ». Je sortis de mes pensées tout en observant mes parents en souriant.C'est agréable de les voir comme ça... Pensai-je, attendrie en entendant leurs rires. Ma mère m'aperçut enfin et m'afficha un grand sourire dans ma direction :
Maman : Coucou ma chérie, bien dormi ? Me demanda-t-elle, joyeusement.
Moi : Très bien, merci, lui répondis-je allant vers elle, lui faire un bisou sur la joue.
Papa : Prête pour ta rentrée ? Pas trop stressée ? Me demanda-t-il également.
Moi : Siiiiii, soufflai-je en m'avançant vers lui.
Je passai mes bras autour de son cou et l’embrassai sur la joue. J'avais toujours été ce qu'on appelait « une fille à papa », mais moi ça m'allait parce que c'était MON papa à MOI ! Je repris mon plateau en main, m'installai à la table à côté d'eux, et commençais à manger mon petit déjeuner.
Maman : Ne t'inquiète pas, tout se passera bien, me dit-elle en s'avançant vers moi et me fit un bisou sur le front.
Moi : Espérons-le, optimisai-je, en souriant gênée.
Maman : Dis-toi qu'aujourd'hui ce n'est pas une journée officielle, me rassura-t-elle en souriant. Le pire n'arrivera que lundi.
C'est vrai que cette journée était plutôt calme... On n'avait pas cours aujourd'hui, il fallait juste que je récupère mes livres, mon emploi du temps, ma carte de cantine, bref la parfaite panoplie de l'écolière... Le plus dur serait la semaine prochaine... Je finis mon p'tit déj’ puis me levai pour poser ma vaisselle dans l'évier. Je fis un bisou général à mes parents, récupérai mon sac dans le salon et enfilai rapidement mes baskets blanches.
Moi : À ce soir !
Papa/Maman : À ce soir ! Me répondirent-ils en chœur.
Je refermais la porte d'entrée et me dirigeais vers le lycée où je passerai les dix prochains mois de l'année… Mes parents avaient fait en sorte que nous n'habitions pas très loin du lycée comme ça l'excuse « problème de transport » ne serait pas tolérée. Et puis j'aimais bien l'idée de rentrer chez moi à pied, après les cours.
L'établissement n'était qu'à neuf minutes à pied de la maison. J'indiquai l'adresse sur Google Maps et marchais vers mon objectif, écouteurs dans les oreilles. J'arrivai facilement devant le fameux lycée. Je rangeais mes écouteurs dans mon sac ainsi que mon portable dans ma poche de jean. Devant la grille, je regardais autour de moi, plusieurs personnes étaient là : certains étaient seuls, d'autres en groupe. Je sentis quelques regards se poser sur moi, me mettant mal à l’aise.
En même temps si tu voulais passer inaperçu, il ne fallait pas avoir cette couleur de cheveux !
Conscience ça suffit ! Pensai-je, amusée des échanges que je pouvais avoir toute seule avec mes pensées. Je respirais un bon coup. Allez ça va bien se passer, me motivai-je, puis entrai dans le lycée. Il est super grand ! Remarquais-je, terrifiée. La cour était immense et très bien entretenue, j'aperçus plusieurs arbres dont un vers le fond de la cour, qui semblait plus grand que les autres, ensuite rien qui ne sortait de l'ordinaire : des fleurs, des bancs, une fontaine.
Sur la droite, il y avait un grand bâtiment. Je me demande bien ce que c'est ? Peut-être le gymnase ? Sur la gauche, j’aperçus des parterres avec des plantations et au fin fond, il y avait comme un cabanon.
Sérieusement ? Ils plantent pas des endives, j'espère ?
Enfin, en face de moi, se trouvait un autre grand bâtiment, où la plupart des gens étaient en train de rentrer. Pas de doute, c'est là qu'il faut que j'aille ! Pensai-je en les imitant. J'entrai dans le bâtiment, mais j’eus à peine le temps de regarder autour de moi qu'une grande et élégante dame au sourire très accueillant s'approcha de moi.
Dame : Bonjour, Mademoiselle Jones ?
Ça dépend de qui la demande…
Moi : C'est ça, répondis-je timidement.
Dame : Enchantée ! Me dit-elle en souriant. Je suis madame Shermansky, votre directrice et bienvenue au lycée Sweet Amoris. J'espère que vous vous habituerez à notre établissement.
Moi : Merci beaucoup. Ne vous inquiétez pas je m'adapte facilement, répondis-je avec un sourire gêné.
En effet, ce n'était pas le premier établissement que je fréquentais…
Directrice : Parfait ! Dit-elle en me souriant. Je vous suggère d'aller voir Monsieur Lawrence, le délégué principal, afin de vérifier que votre dossier d'inscription est bien complet.
Heu... je veux bien moi, mais c'est qui celui-là...?
Moi : D'accord mais... Commençai-je avant de me faire couper par celle-ci.
Directrice : Il doit être en ce moment dans la salle des délégués, me répondit-elle en souriant.
Ça ne m'aide pas plus... Pensai-je, abattue. Remarquant mon expression, la directrice me montra la porte où était mentionnée en lettres capitales « SALLE DES DÉLÉGUÉS ». Ah, oui, là, c'est très clair ! Pensais-je en regardant l'écriture sur la porte.
Directrice : Au fait avez-vous bien reçu mon mail concernant le règlement intérieure ? Demanda-t-elle en me regardant fixement.
Moi : Oui, oui, je vous l'ai renvoyé, signé, répondis-je gênée.
En effet, j'avais bien reçu son pavé en béton armé ! C'était d'un ennui... J'étais immédiatement descendu à la fin pour signer et le renvoyer.
Directrice : Très bien. Je suis très à cheval sur le règlement. Bon je dois vous laisser, ravie d'avoir pu vous rencontrer. Mon bureau se trouve tout au fond du couloir, me précisa-t-elle en souriant.
Moi : Très bien, au revoir madame, la saluai-je poliment.
Sur ce, elle se rendit dans son bureau. Moi, de mon côté, je me dirigeais vers la salle que la directrice m'avait gentiment indiquée. La porte était grande ouverte, je toquais à celle-ci et rentrai dans la pièce. Toc, Toc, Toc. Un garçon de mon âge, plutôt mignon, je dois dire, se retourna vers moi. Il était blond, les yeux de couleur bleu clair. Le style plutôt bien habillé. Il portait une chemise blanche avec une cravate bleu, un jean couleur classique et des chaussures parfaitement propres.
Moi : Bonjour, je cherche le délégué principal, demandai-je timidement.
Le garçon : Bonjour, c'est moi je m'appelle Nathaniel Lawrence, tu as besoin de quelque chose ? Se présenta-t-il face à moi.
Joli prénom ! Pensai-je en le détaillant de la tête aux pieds.
Moi : La directrice m'a demandée de venir te voir pour mon dossier d'inscription, répétai-je mal à l'aise.
Nathaniel : Oh, tu es la nouvelle... Il sembla réfléchir avant de se lancer : Aria Jones, c'est ça ? Bien sûr, je vais regarder ça.
Moi : Oui, c'est ça, super merci, lui répondis-je en souriant.
Il s'est retourné et a farfouillé parmi ses papiers avant de revenir vers moi :
Nathaniel : En effet, je me souviens qu’il manquait quelques petites choses pour ton dossier, en disant ça, il ouvrit celui-ci et regarda certaines feuilles avant de relever la tête vers moi : Il te faut encore une photo d'identité et vingt-cinq dollars de frais de dossier…
Bon ça aurait pu être pire même si je sens bien le « Et » arriver.
Nathaniel : Et, qu'est-ce que je disais ? Le plus important, tu as oublié de rendre une des feuilles du formulaire d'inscription, celle avec la signature de tes parents, dit-il en fronçant les sourcils. Il faudrait que tu la ramènes également. Merci !
Je restais perplexe, autant les deux premiers documents, je voulais bien, autant ça, il me semblait l'avoir renvoyé ?
Moi : J'ai tout préparé moi-même, tu es sûr ? Redemandai-je perplexe.
Nathaniel : Dans le doute, je vais vérifier que ton formulaire ne se soit pas glissé dans un autre dossier, dit-il en refermant mon dossier. Pendant ce temps, occupe-toi de réunir l'argent et ta photo.
Moi : À vos ordre colonel !
Nathaniel : Ha, ha, ha, en tout cas, c'est agréable de voir une nouvelle élève sérieuse arriver ici, dit-il en me souriant.
Je me râclais la gorge et ris intérieurement. Moi ? Sérieuse ? Hum ! Il me donna les accessoires basiques d'une nouvelle : mon numéro de casier que j'avais choisis au pif, ma carte de self et mes manuels scolaires.
Moi : Et bah merci ! Dis-je en rangeant tout ça dans mon sac.
Il m'expliqua que lundi, nous commencerons avec le cours de philosophie dans la salle huit et que nous serons dans la même classe.
Nathaniel : Tu as bien choisi la spécialité Littérature ?
Moi : C'est bien ça, lui répondis-je en souriant. Si vous avez le malheur de me foutre en maths, je crame tout j'vous préviens, le menaçai-je sérieusement. À tout à l'heure ! Le saluai-je en quittant la salle rapidement.
J'aime bien ce Nathaniel, il a l'air gentil, pensai-je en rangeant mes manuels dans mon casier. J'accrochai mon cadenas à celui-ci et décidai de me balader afin de me familiariser avec mon nouveau lycée. Tandis que j'observais les différents élèves se déplacer, certains m'ignoraient royalement ce qui m'allais pleinement, d'autres en revanche me lançaient des regards intrigués.
Plus tard, je suivis un groupe qui rentrait en salle d’étude et m’installais seule à une table. Au bout d'un moment, je suivis un groupe qui parlait d'aller se poser en salle d'étude. Au fond, une porte s’ouvrit, donnant l’accès à une autre salle similaire à la nôtre. Une fille venait d’en sortir, je l’observais distribuer des feuilles aux diverses personnes présentes dans la pièce, puis celle-ci s'approcha de moi. Elle avait de longs cheveux roux, les yeux bleus-verts et un sourire rayonnant collé sur son visage.
La fille : Salut, tu es nouvelle, c'est ça ? Je m'appelle Iris Connor !
Moi : Salut, moi, c'est Aria Jones, répondis-je en lui rendant son sourire.
Iris : Enchantée Aria ! J'imagine que ce ne doit pas être facile de débarquer dans un nouveau lycée, mais tiens si ça peut t'intéresser, dit-elle en me tendant son papier.
C'était un flyer pour le club de musique. Je trouvais ça sympa de voir qu'il y avait des clubs.
Mouais, peut-être qu'il n'est pas tout pourris ce lycée finalement…
Conscience ne commence pas, pensai-je en le rangeant dans mon sac.
Moi : Merci, mais tu sais les clubs, ce n’est pas trop mon truc... Mais merci quand même, dis-je en esquissant un sourire timide.
Iris : Je comprends, en tout cas, j'espère que tu te sentiras bien ici. Je te vois lundi, j'ai encore des papiers à distribuer moi ! Dit-elle en me montrant sa pile en rigolant.
Moi : Bon courage, lui souhaitai-je amicalement.
Nous nous fîmes un signe de la main, puis Iris retourna vaquer à ses occupations. De mon côté, j'envoyais un message à ma mère pour lui dire que tout se passait bien et que pour l'instant, je n'avais mangé personne. Aussitôt sa réponse fut la suivante : « Super, ma fille ! Je suis fière de toi ! » J’avais continué à traîner sur mon téléphone jusqu’à ce que je remarque qu’il était l’heure de manger. Ignorant où se trouvait le self, je décidais de manger dehors.
Je pris mon sac et sortis de la salle d'étude. À l’extérieur, j'aperçus un groupe de trois filles qui discutaient quand leurs regards se posèrent sur moi. Elles s'arrêtèrent instantanément et se dirigèrent vers moi. Ooooh, ça sent pas bon ! Pensai-je en tentant d’esquiver, mais l’une d’elle me bloqua le passage avec son bras. Le groupe était composé d'une blonde aux cheveux longs, les yeux bleus/verts. Vachement belle, il faut l'avouer. Légèrement en avant par rapport aux deux autres. Je pense que c'est elle la « chef ». À sa gauche, il y avait une fille aux cheveux courts noirs avec les yeux de la même couleur, elle semblait avoir des origines asiatiques.
Et à sa droite, une fille aux cheveux bruns attachés en queue-de-cheval, les yeux marron et ce regard de « Madame, je suis supérieure à vous ». Le genre que je déteste ! Je sentais qu'à leurs têtes, je n'allais vraiment pas être amie avec elles.
La blonde : Hé, c'est toi la nouvelle ! Dit-elle en fronçant les sourcils.
Moi : Ouais, pourq-... Commençai-je avant de me faire couper par celle-ci.
La blonde : Eh ben, entre toi et l'autre nouveau, on n'est pas gâtées, pas vrai les filles ? Dit-elle en regardant ses potes avant d'éclater avec un rire de pouffiasse : Ha ha ha !!
Aouch ! Elles étaient passées en me bousculant avant de se diriger vers la sortie. Oui, nous n'allons vraiment pas être amies.
Je vais me les faire !
Non, non, non, conscience, calme-toi, pas de meurtre aujourd'hui, tu l'avais promis. Je continuai de marcher vers la sortie en me massant le bras, quand quelqu'un m'appela :
??? : Hey, Aria, tu vas bien ?
Pensant ne pas connaître de gens ici, je m'arrêtai dans ma lancée et me retournai, me trouvant nez à nez avec Ken - un garçon de mon ancien lycée - qui me souriait. KEN !? Il n'a pas vraiment changé... Pensai-je en le détaillant de la tête aux pieds. Il me dépassait toujours de quelques centimètres. Il avait de courts cheveux bruns, les yeux de la même couleur. Toujours avec sa fidèle veste militaire.
Ken aurait pu être un de ses garçons populaires s'il n'était pas pris d'une monstrueuse timidité. Il était une des rares personnes, avec ma meilleure amie, qui me parlait bien avant mon changement physique. J'avais souvent traîné avec lui pendant les pauses, quand personne ne voulait rester avec une fille aussi ronde qu'un soleil... De plus, nous étions binômes en sciences, ce qui nous a permis de mieux nous connaître, tous les deux. C'était bien sympa, nous étions si proches, qu'il devint très vite mon meilleur ami.
Moi : Mais qu'est-ce que... Articulai-je, hébétée.
Ken : Tu en restes sans voix, hein ? Commença-t-il fièrement. Quand j'ai appris que tu changeais de lycée, j'ai demandé à être transféré dans le même que toi. J’habite chez mes grands-parents maintenant.
Moi : Mais c'est génial ! Répondis-je ravie de connaître une personne.
Ken : J'espère qu'on sera dans la même classe.
Moi : Oooooh, j'espère aussi, dis-je en croisant les doigts. Ce serait la loose de savoir que tu es ici et pas dans la même classe que moi…
Ken : Ouais, on verra bien lundi... Dit-il en grimaçant. Sinon comment ça va ?
Moi : Bah écoute ça va mieux depuis que tu es là, dis-je en lui souriant. T'as mangé ? Lui demandai-je aussitôt. Ça te dit de manger dehors avec moi ?
Ken : Ooooh bah ouais, ça me ferait très plaisir ! Répondit-il en me souriant timidement.
Moi : Cool, allez vamos ! Dis-je en le prenant par le bras.
Nous sommes sortis du lycée et Ken chercha sur son téléphone un Giant pas loin et on a eu la bonne surprise de voir qu'il y en avait un à une minute du lycée. On marcha tranquillement, en se racontant nos vacances. Dans le magasin, on prit des sandwichs, des boissons et un paquet de Reeses pour Ken, puis on se rendit à la caisse pour payer.
Nous sortîmes avec nos achats, Ken me proposa qu'on aille se poser au parc se trouvant à trois minutes d'ici. On marcha jusqu'à notre direction où on s'installa sur l'herbe. Tandis que nous mangions, je lui fis part de ma merveilleuse rencontre avec poupée Barbie et ses copines :
Ken : Ooooh oui, je les ai croisées aussi... Fit-il mal à l'aise. Elle m'a fait ses yeux de biche, mais tu me connais, j'étais super mal à l'aise du coup, je me suis mis à bégayer en finlandais et après elle s'est moquée de moi... Dit-il en baissant la tête, honteux.
Moi : T'inquiète, je te promets qu'elle ne s'approchera plus de toi, tant que je serais là, dis-je en lui souriant.
Ken : Merci Aria... Me remercia-t-il en rougissant.
Moi : De rien, lui souris-je. Après tout tu n'as pas changé de comportement après ma métamorphose, ajoutai-je, gênée. C'est marrant, après avoir perdu mes kilos en trop, c'est fou le nombre de personnes qui se sont souvenus de mon existence, rigolai-je amèrement.
Ken : Laisse tomber ce n’étaient que des abrutis ! Dit-il en fronçant les sourcils.
Nous finîmes de manger tranquillement puis Ken m’informa que son dossier était terminé et qu’il pouvait rentrer chez lui. Je le saluai et lui souhaitai de passer un bon week-end avant la rentrée. Il me sourit et s'en alla de son côté, son casque sur les oreilles. Bon, même si je le souhaitais énormément, ma photo ne se ferait pas toute seule. Je me levais et quittais le parc pour me diriger chez moi, chercher cette putain de photo !
Bah alors, on perd son calme Jones ?
Conscience, tu sais que j'ai toujours aimé être derrière l'appareil, mais dès que c'est moi qui suis devant, c'est autre chose ! À la maison, je me rendis dans le bureau de ma mère et cherchai dans le tiroir les dernières photos. Après l’avoir trouvée, je la rangeais dans mon carnet de liaison et retournai au lycée pour connaitre l’avancée de mon dossier auprès de Nathaniel qui était toujours là, en train de trier des dossiers.
Qu'est-ce que ça doit être chiant sérieux ?
Moi : Hey ! Lui lançai-je joyeusement.
Il releva la tête vers moi et semblait surpris de me voir…
Nathaniel : Oh, Aria, j'ai oublié de te dire je suis désolé, mais finalement toi inscription ici ne pourra pas être finalisée.
Moi : C'est une blague ? Répondis-je trop sèchement à mon goût.
Nathaniel : Ah… Tu as deviné ? Dit-il gêné.
J'ai soufflé un bon coup.
T'es sérieux tu crois que c'est le moment de faire de l'humour ?! Imagine si j'avais été cardiaque p'tain !
Moi : Tu m'as fait peur, dis-je en mettant mes mains sur mon cœur.
Nathaniel : Oh excuse-moi, je ferai mieux la prochaine fois, dit-il en me souriant.
Parce que t'as l'intention de recommencer ?
Moi : Ce n'est rien, et mon dossier ? Demandai-je, impatiente.
Nathaniel : Oh, en effet, je suis désolé il était bel et bien mélangé avec d'autres papiers.
Ha bah bravo l'administration !
Nathaniel : Je te l'ai mis de côté. Tiens, me dit-il, en me tendant le dossier.
Moi : Merci ! Le remerciai-je en souriant, puis je rangeais le dossier dans mon sac.
Nathaniel : Si tu as du temps, je peux te faire visiter le lycée si tu en as envie, me proposa-t-il en rougissant.
Moi : Je veux bien, dis-je, soulagée. Il a l'air immense ce lycée !
Nathaniel : Un peu oui, mais tu verras, une fois que tu connais, il est facile de s'y balader, me rassura-t-il en souriant.
Il rangea ses affaires, prit son sac sur l'épaule puis nous sortîmes, ensemble.
Nathaniel : Le bâtiment principal se compose de deux étages et actuellement, nous sommes au rez-de-chaussée, expliqua-t-il en me montrant le couloir. Ici hormis les salles de classe, tu trouveras : la salle des délégués que tu connais déjà, les deux salles d'études, la-
Moi : Oui j'y suis déjà allée, le coupai-je en souriant.
Nathaniel : Parfait, dit-il en commençant à avancer, avec moi sur ses talons. Ici, c'est la salle des professeurs, me montra-t-il avec sa main. Ensuite, voici le bureau de la directrice, dit-il en accompagnant son geste d'un sourire.
Ensuite, il me montra où était le réfectoire, puis nous arrivâmes aux pieds des escaliers qui nous permettaient d’accéder au premier étage.
Nathaniel : Ici, il s’agit de la cage d'escalier.
Moi : Qu’y a-t-il en bas ? Demandai-je en montrant la porte noire.
Nathaniel : Ça mène au sous-sol, mais c'est plus un débarras qu'une pièce à proprement parler. Bien sûr, cette salle est fermée à clef, dit-il en me montrant son trousseau.
Moi : Et comment on obtient ces clefs ? Demandai-je, intriguée.
Nathaniel : Eh bien, il faut faire partie du CVL - Conseil de la Vie Lycéenne, me répondit-il un peu gêné.
Moi : Hum... Ensuite ? Tu me montres le premier étage ? Dis-je en commençant à monter les marches.
Il émit un rire discret et me suivit au premier étage :
Nathaniel : Ici rien de bien différent, des salles de cours un peu partout, dit-il en rigolant. Celui-ci s'avança vers une porte qu'il ouvrit : Voici notre salle informatique, quand il y a trop de gens à la bibliothèque.
Des élèves nous regardèrent bizarrement et Nathaniel s'excusa immédiatement en refermant la porte. Celui-ci se racla la gorge avant de reprendre la parole :
Nathaniel : Hum... Je ne pensais pas qu'il y aurait tant de gens à cette heure-ci, dit-il mal à l'aise. Je vais en profiter pour te montrer la bibliothèque.
Je suivis Nathaniel jusqu'à la porte de la salle :
Moi : En fait, t'es pas très doué pour faire visiter, dis-je en rigolant.
Nathaniel : C'est vrai que d'habitude ce n'est pas moi qui fais visiter les lieux aux nouveaux, je ne sais pas quoi te dire sur la bibliothèque...
Moi : Parle-moi de l'histoire du lycée en lui-même qu'est-ce que tu en sais ?
Nathaniel : L'histoire du lycée ? Répéta-t-il surpris.
Moi : Bon, je crois qu'un petit bilan histoire s'impose, dis-je en rigolant. Alors, fondée à San Francisco en 1929 par le peintre Richard Stephens. Sweet Amoris est le lycée le mieux noté de la Californie. Son taux de réussite est pratiquement équivalent à cent, ce qui fait que si tu réussis ton année ici, tu es sûr d'avoir un choix d'université prestigieuse.
Nathaniel : Waouh, je suis impressionné, dit-il en rigolant. Comment tu sais la date et le nom du fondateur ?
Moi : Je ne le sais pas, je viens d'inventer, dis-je en éclatant de rire.
Documentaliste : CHUUUUUT !
Moi : Pardon, m'excusai-je.
Nous sortîmes tous les deux après ça :
Nathaniel : Bon, je pense t'avoir montré le plus important, dit-il en me souriant. Si tu as la moindre question, tu peux venir me voir, je suis souvent en salle des délégués. N'hésite pas à aller voir le site du lycée, il est constamment mis à jour.
Moi : Merci d'avoir pris le temps de me faire visiter, répondis-je timidement.
Nathaniel : Ça m'a fait plaisir, ne t'inquiète pas, dit-il en me faisant un grand sourire.
Oh mon dieu ! Il est trop mignon quand il sourit !!!
Conscience reprends tes esprits !!! Nous redescendîmes au rez-de-chaussée, nous nous saluâmes, puis je décidais d'aller m'asseoir sur l'un des bancs dans la cour. Arrivée à ma destination, je remarquais un garçon aux cheveux bruns, les yeux marron, avec un style vestimentaire rock. Il était assis sur un banc tout seul. Qu'est-ce que je fais, j'y vais ou je n’y vais pas ? Oh puis après tout... Je me suis approchée de lui timidement :
Moi : Salut, le saluai-je gênée.
Le garçon : Salut... Me répondit-il en arquant un sourcil.
Ok... Il me regarde de la tête aux pieds. J'ai l'impression de passer au scanner, c'est flippant !
Moi : Il y a un problème ?! Demandai-je, déstabilisée.
Le garçon : T'es nouvelle ? Je ne t'ai jamais vu ici et crois-moi j'ai l'œil, dit-il en me faisant un sourire en coin.
Moi : Je vois... Dis-je en levant les yeux au ciel. Ouais, je suis là depuis quelques jours, d'ailleurs ton t-shirt me dit quelque chose.
Le garçon : Ah oui ? Et ça te rappelle quoi ? Un dessin sur les fesses de ton dernier poney ? Dit-il avec un sourire malicieux.
Je rigolais sèchement à sa remarque.
Mais quel humour franchement !
Moi : J'ai une gueule à jouer au p'tit poney ?! Mais non, c'est le logo d'un groupe de rock, répondis-je fièrement.
Le garçon : Oh, alors la petite nouvelle connaît le groupe Winged Skull ? Dit-il en me souriant.
Moi : Je connais mes classiques, Monsieur ! Tu me prends pour qui ? J'aime bien écouter du rock ! Dis-je en lui souriant.
Le garçon : C'est cool, je connais pas beaucoup de nanas qui en écoutent.
Moi : Ouais, je sais, je suis unique.
Le garçon : Rêve pas trop, tu veux, dit-il en rigolant.
Moi : T'es toujours aussi sympa ? Demandai-je sarcastique.
Le garçon : Surtout avec les nouvelles, moi, c'est Castiel Archer, dit-il en levant les sourcils.
Moi : Aria Jones, ravie d'avoir fait ta connaissance, dis-je en souriant. Bon, je te laisse, c'est bientôt la fin de la journée et je dois rendre mon dossier à la directrice.
Castiel : Ça veut dire que tu as déjà fait la connaissance de cet imbécile de délégué, dit-il en grimaçant.
Moi : Il y a un problème avec Nathaniel ? Demandai-je, intriguée.
Castiel : Je trouve ce mec trop strict est trop coincé, me répondit-il en soupirant.
Moi : Je ne suis pas d'accord, il a l'air d'être quelqu’un de très appliqué dans son travail et il a l'air gentil comme garçon.
Castiel : Hum... Méfies-toi des gens « trop gentil » me dit-il avant de s'en aller me laissant planter là, toute seule.
Je rentrai dans le bâtiment et aperçus la directrice dans le couloir, je tentai de l'interpeller :
Moi : Madame !
Elle se retourna et m'afficha encore un chaleureux sourire :
Directrice : Ah mademoiselle, vous avez pu finir votre inscription ?
Moi : Oui, voilà mon dossier.
J'ouvris mon sac, sortis mon dossier en glissant ma photo et l'enveloppe des vingt-cinq dollars de frais par la même occasion et le tendis à la directrice :
Directrice : Bien merci, vous êtes officiellement élève à Sweet Amoris, me félicita-t-elle en souriant. C'est la fin de la journée d'ailleurs, vous pouvez rentrer chez vous. À lundi Mademoiselle !
Moi : Merci, au revoir, Madame.
Ah, je suis officiellement élève à Sweet Amoris ! Super ! La sonnerie retentit, j’étais prête à rentrer chez moi, quand une main se posa sur mon épaule. Surprise, je regardai son propriétaire et reconnus… Castiel ?
Castiel !?
Castiel : Hé, la p'tite nouvelle, vu que t'es pas encore partie. Viens voir, je vais te montrer un endroit sympa !
Je le regardai, hébétée :
Moi : O-OK ! Je te suis !
Castiel me fit monter au dernier étage, c'était à se demander si ça s'arrêterait un jour, mes jambes étaient en compote. Je manque cruellement de sport !
Moi : Où comptes-tu m’emmener ? Lui demandai-je, curieuse.
Castiel : Dans un endroit interdit aux élèves.
Moi : Mais comment pouvons-nous y aller si c’est interdit aux élèves ? Ajoutais-je, perdue.
Castiel : Suffit d’être rusé, se retourna-t-il en me montrant une clé.
Moi : Tu l’as volée ? M’exclamai-je, surprise. Où ?
Castiel : Je me suis débrouillé, répondit-il vaguement.
Il ouvrit la porte avec la clé. Je trouvais ce geste assez banal, un Alohomora aurait été beaucoup plus stylé quand même ! Wow ! On est sur le toit du lycée ! Compris-je en regardant autour de moi. J’espérais que nous n’aurions pas d'ennuis, ne voulant pas me faire remarquer dès mon premier jour, mais à regarder la vue qu’on avait d’ici. Je me dis que ça aurait valu le coup, si nous nous faisions prendre ! Nous nous installâmes à même le sol et je levai la tête pour observer le ciel. Je me suis mise à rire doucement en voyant quelque chose :
Castiel : Qu’est-ce qu’il y a de drôle ? Me demanda-t-il visiblement intriguer.
Moi : Tu ne trouves pas que ces nuages ressemblent à des moutons en marshmallow ? Dis-je en les montrant avec le doigt.
Il me regardait un instant, sûrement pour voir si j’étais sérieuse. Comprenant que ce n’était pas une blague, il se mit à rire :
Castiel : Alors soit tu as extrêmement faim. Soit, tu as une imagination sacrément débordante.
Moi : Surement les deux, rigolais-je avant de reprendre mon sérieux. Tu viens souvent ici ? Demandai-je, curieuse. C’est vrai que c’est pas mal pour échapper à la jungle d’en bas.
Castiel : Ouais, on peut dire ça, répondit-il en haussant les épaules. C’est plus calme ici...
Il y avait eu un silence avant qu’il reprenne de manière plus enjouée :
Castiel : Alors, quel est le secret pour voir les moutons en marshmallow ? Un entraînement spécial ?
Je me suis mise à rire :
Moi : Non, juste un peu d'imagination et peut-être quelques heures de sommeil en moins. Tu devrais essayer, c'est relaxant.
Castiel : Humm, je pense que je vais m'en tenir à ma méthode pour me détendre : écouter de la musique à fond. C'est moins créatif, mais ça marche, sourit-il, amusé.
Moi : C’est pas mal, effectivement !
Castiel : Alors ? C’est quoi ton histoire, d’où tu viens ?
Moi : Je viens d’emménager à San Francisco il y a une semaine. Avant, j'habitais à New York.
Castiel : Wow, ça doit faire un sacré changement. Qu'est-ce qui t'amène ici ?
Moi : Mon père a eu une opportunité de travail ici, alors on a fait nos valises. C'est assez différent de New York. Et toi, t'as toujours vécu ici ?
Castiel : Ouais, depuis toujours, m’expliqua-t-il en hochant la tête. Je connais chaque recoin de cette ville. Si tu as besoin d'un guide, je suis ton homme !
Moi : Je retiens l'offre, souris-je sincèrement.
Nous discutâmes de nos quotidiens, des rumeurs du lycée. Nous restâmes ici de longues minutes avant de redescendre, il était temps pour nous de rentrer. Arrivée à la maison, je sentis que le repas était prêt. Juste à temps ! Pensais-je, affamée. Je montai dans ma chambre, posai mon sac sur mon lit et redescendis jusqu'à la cuisine, me lavai les mains dans l’évier avant de prendre place à table. Je racontai à mes parents comment s'était déroulée ma journée. Ils m’avaient écoutée avec attention.
Après le repas, je remontais dans ma chambre, me déshabillais puis j'enfilai mon pyjama pour me mettre dans mon lit. Au même moment, mon téléphone sonna, je regardai l'écran avec curiosité avant de voir qu’il s’agissait de mon frère qui m'appelait ! Je décrochai impatiente d'avoir de ses nouvelles :
Moi : Allô ?
Mike : *** Salut sœurette ! Alors cette « rentrée ? » Bon planning ? ***
Moi : Je saurai que lundi, dis-je en rigolant.
Mike : *** Tu penses que tu vas trouver un « professeur chéri » à la hauteur de Monsieur Clément ? Franchement, je ne sais pas ce que tu lui trouvais sérieux ! Il n'était pas extraordinaire ce gars... Il était plutôt banal même… ***
Moi : Il était intelligent ! Captivant ! Ça suffisait pour me faire passer un super moment en cours et ne pas m'ennuyer comme un rat mort !
Nous continuâmes de discuter tous les deux puis comme il était fatigué, il raccrocha. J'avais encore du temps alors, je pris un livre dans ma table de chevet et me mis à le lire. Après avoir lu quelques chapitres, je remarquai sur mon réveil qu’il était déjà vingt-trois heures. J’arrêtai ma lecture, posai mon livre sur ma table de chevet, éteignit la lampe et rejoignis les bras de Morphée.
Oui il y a deux/trois choses qui déloge pas mal de d'habitude dans ce lycée 😅