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1 - Prologue : Je suis un quoi ?
2 - Chapitre 1 : L'arrivée au centre
3 - Chapitre 2 : Rencontre Avec Lughvar Borvuldor
4 - Chapitre 3 : Un anniversaire angoissant
5 - Chapitre 4 : Quelques mots pour avancer
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AludraPrince

Chapitre 1 : L'arrivée au centre

Il était allongé depuis la fin de la discussion, mais ne pouvait plus dormir. Il ne pouvait pas fermer les yeux malgré la fatigue latente au risque de se réveiller puis, cette fois, d’être enfermé et attaché à sûrement subir il ne savait quoi comme expérience sur son corps. Aïden frissonna d’horreur rien que de penser au fait qu’un homme allait vouloir le toucher. Il devait essayer de contacter ses potes et sortir de là dès que possible. 

— Tu sais, childe, on le fait simplement pour toi. Une fois rentré dans le centre, tu ne pourras en sortir qu’une fois guéri. Le ghrul qui te prendra en charge sera certainement quelqu’un de bien, tu verras. 

Aïden se redressa et se retourna violemment vers Élena, la faisant reculer sur son siège. 

— Je sortirai du centre si je veux ! Et même si cela doit être mort !

Élena prit une vive inspiration, la main sur le cœur. Heròn, qui était sur sa tablette, la lâcha pour tourner son regard vers son fils. 

— Par Yalun’da... Aïden… Tu ne peux pas… murmure-t-elle 
— Bien sûr que je le pense. Vous ne pensez pas que je vais accepter si facilement alors que vous m’avez menti pendant tout ce temps et mentez certainement encore ?

Haròn prit le visage de son fils dans ses mains et le tourna vers lui brusquement, faisant grimacer Aïden par le toucher et la violence du geste.

— Personne ne mourra et tu seras guérie quoi que tu dises. Quand tu sortiras du centre, tu feras ce que tu veux, tu as notre parole. Mais, pour le moment, tu n’as pas le choix. Il est temps que tu arrêtes de te comporter comme un enfant mal élevé.

Aïden renifla et fit lâcher son père pour tourner la tête vers une des vitres de la navette qui survolait actuellement Andara. L'île était très verte, bien plus verte que Caelùn. Il y avait pas mal d’eau aussi, mais la végétation était en supériorité. L'île semblait aussi plus montagneuse et il se disait que la montagne la plus haute était un ancien volcan maintenant habité par des races dont l’élément magique était le feu et la terre. 

— Nous allons atterrir à Asiri, au centre COMFY. Veuillez rester parfaitement assis jusqu’à l'arrêt complet de la navette. Déclenchement du système de sécurité.

La navette déclencha son système d’attache, rabattant les personnes sur leur siège sans avoir la possibilité de bouger. Ils sentirent amorcer la descente. C’était peut-être le passage le moins agréable des déplacements quand la navette était prise sur de longue distance.

Le COMFY se fit plus net, révélant un endroit presque ouvert près d’une plage avec de nombreux arbres et maisons en bois. L’on voyait déjà des petites habitations au toit vert qui étaient répartis de part et d’autre du terrain verdoyant. Plusieurs personnes semblaient sortir et regarder l’arrivée. Aïden grimaça. Il aurait préféré que l’on ne le voit pas, cela aurait été plus facile pour fuir. 

De légères secousses se firent et c’est au final au bout de plus de 3 heures de voyage que la navette s’arrêta. L’attache se défit et rapidement Haròn attrapa le bras de son fils avant qu’il n’ait eu le temps de sortir. Il le tira en dehors de la navette, Élena suivant peu après. 

Aïden plissa des yeux par le soleil encore présent en cette fin d'après-midi. Il observa autour de lui et se pinça les lèvres. Il y avait surtout beaucoup de jeunes hommes. Des Ylèndr et des Faelen, tous reconnaissables par leur taille mais aussi leur… tenue. Des robes légères de couleurs, des pantalons en toile clair, pratiquement aucun vêtement sombre. Quelques jeunes portaient des tenues plus complexes laissant voir leur ventre plus ou moins arrondis. Leurs regards étaient tournés vers lui. Lui au milieu de cette prairie où les habitations flottaient sur une rivière artificielle ou étaient accrochés aux arbres de la forêt.

Du grand bâtiment en bois clair, sortit un Ghrul presque aussi grand que Haròn et tout en muscle qui se dirigea vers eux. Le démon aquatique avait la peau noire écailleuse laissant voir des reflets bleutés par la lumière du soleil. Ses yeux étaient gris, presque aussi blanc que ses cheveux légèrement ondulé qui lui arrivait aux épaules. Deux cornes nacrées partaient de chaque côté de son front se recourbant vers l’arrière à la limite de toucher ses oreilles. Dans son dos, une longue queue draconique lisse de couleur noire se balançait au rythme de ses pas rapides. Le démon salua d’un signe de tête la famille.

— Bienvenue au centre. Si vous voulez bien me suivre, nous avons quelques documents à remplir avant de commencer.

L’homme fit demi-tour vers le bâtiment principal. Aïden résista en premier à la traction de son père sur son bras, avant de tourner la tête et lui mordre le poignet. Haròn hurla de douleur, surpris et blessé, il lâcha son fils qui partit en courant. 

Le ghrul ne perdit pas de temps et se lança à sa poursuite, le rattrapant en quelque pas et le clouant au sol facilement. Le démon était assis sur son dos, ses bras repliés au niveau de celui-ci et la tête maintenue au sol par une main écailleuse et palmée jusqu'à la première phalange. Aïden ne bougea plus. Il ne pouvait pas rivaliser avec un tel poids. Le grhul était bien trop imposant.

La nouvelle Nymphe se fit relever par la poigne de l’homme et poussé vers le bâtiment, les mains toujours maintenues dans le dos.

Le petit groupe arriva dans un bureau tout à fait commun où dépassait une grande tablette ainsi qu’une plus petite. La porte fut fermée à clé et Aïden déposé sans ménagement sur une chaise. celui-ci frotta légèrement ses poignets et son visage, là où il avait été maintenu. 

— Bien, je me présente Hargvar Aznoth, je suis le directeur de ce lieu. Quand j’ai reçu votre message il me semblait nécessaire que je vous reçoive personnellement, dit-il de sa voix grave en dardant son regard sur le jeune. Ici c’est un centre spécialement conçu pour les ylèndr et les faelen. Comme tous ceux de votre race vous allez suivre un traitement.
— Je ne suis pas un Ylèndr. Je suis humain, il y a erreur. 
— En tant qu’alpha, vous ne pouvez pas me cacher votre nature, Aïden. 
— Vous mentez. 
— Et pourquoi cela ? demanda le démon en posant sa tête sur ses deux mains jointes devant lui. 
— Parce que mon père est un Edhel, ma mère est humaine et son sang de créature est bien trop faible pour que je sois une telle chose. Si j’étais ce que vous dites, je le saurais. 
— Mais vous l’êtes. Vous le savez au fond de vous. Vous êtes purement et simplement dans le déni. Votre apparence le prouve et dès votre dix-huitième anniversaire cela sera prouvé par votre santé qui déclinera avec les chaleurs.
— Cela ne prouve rien. Je suis un homme blond, petit à cause de ma mère qui est ridiculement petite, pas un hermaphrodite. Vous me mentez tous. Vous êtes tous complètement abrutis à cause de ces petites créatures trop faibles qui se laissent toucher quand vous demandez. 

Hargvar se leva et s’approcha de Aïden pour faire rencontrer leurs yeux. Le directeur avait maintenant un doute. Certes le garçon était violent comme l’avait dit ses parents dans leur message, mais il y avait autre chose.

— Écoute-moi bien Aïden. TU es un Ylèndr, TU es une nymphe oméga et donc TU vas passer du temps dans ce centre et cela jusqu’à ce que TOUS les soins te soient fait. Tu vas vivre avec les autres et comme les autres. Tu n’auras aucun lien avec l’extérieur. Tes journées seront rythmées par les soins, les rendez-vous et les préparations. Tu seras aussi suivi par notre psychologue et surtout… Tu devras le respecter à TOUS . LE . MONDE. Ton alpha référent sera intransigeant et juste avec toi. Alors maintenant, montre que tu peux être raisonnable et obéissant. Tends ton bras. 

Le jeune blond ferme fortement les yeux avant de tendre son bras. Hargvar ouvrit un tiroir et  passa un petit bracelet en argent autour de son poignet en un petit clic. Il entre quelques données sur sa tablette avant de prendre le bras du garçon par le bracelet et de plaquer le bijou sur une petite surface sur le bureau. Plusieurs informations passèrent du bracelet à l’écran avant qu’un bip de confirmation ne se fasse. Aïden fut lâché, il rétracta son bras vers lui, comme brûlé. Hargvar nota l’information dans le dossier.

— Quelques informations doivent encore être complétées mais ta présence n’est plus nécessaire ici, Aïden. Ta chambre est facile à trouver. Suit la ligne bleue qui est au sol et c’est la numéro 3. Comprends que ton bracelet me permet de savoir où tu es et quel est ton état à chaque instant. C’est aussi ta clé pour ta chambre. Tu le passes sous la poignée de porte et elle s’ouvrira. Sache aussi que toute personne soignante pourra ouvrir ta porte, même fermée à clé.
— Enfermé et surveillé. Génial. L’intimité vous ne connaissez pas apparemment.

Le jeune homme se leva et sortit sans un mot de plus, ni un regard vers ses parents. Élena se mit à sangloter, blesser au plus profond d'elle-même. Haròn la prit contre lui et soupira. Il espérait que son fils n’allait vraiment pas mettre sa santé en danger par bêtise et se laisser mourir. Il savait cependant qu’aucun médecin ici ne laisserait cela se produire. 
Le directeur tendit un mouchoir en tissus à la femme et la petite tablette à l’homme. Le cas du jeune homme allait être difficile. Il plaignait déjà son employé, mais savait que l’homme avait la capacité pour. 

Aïden entra dans la chambre qui lui avait été donnée et claqua la porte. Il était coincé, observé et le bracelet était impossible à briser. La pièce était encore plus basique que celle de chez lui. Un lit d’une place, une armoire et une porte menant à une salle d’eau avec une douche, un lavabo sur un petit meuble et des toilettes. Rien de plus. Il ouvrit le robinet du lavabo et frotta, avec un pain de savon, là où le directeur et son père l'avaient touché, plusieurs fois, avant de retourner dans la chambre. Il se rendit compte qu’il n’avait pas d’affaires et quand il ouvrit l’armoire en bois vernie il vit des tenues simples mais aussi d’autres presque semblables celle qu’il avait vu en arrivant. Il referma la porte et s’allongea dans le lit. Il ne lui restait plus qu’à trouver un moyen de partir ou alors se laisser mourir. Il préférait la première à la seconde, mais avec le capteur dans ce foutu bracelet, il serait bien plus facile de laisser la nature faire les choses et se battre pour qu’on le laisse tranquille. Il n’avait même pas de tablette pour correspondre par messages électroniques par le  mange-courrier avec Kyridan ou Sylven. 

Allongé dans le lit, les yeux levés au plafond, il entendit le moteur d’une navette qui décollait. Ses parents venaient certainement de partir, le laissant seul ici sans aucun remord. Qu’ils profitent bien, il allait leur faire payer, fois de Aïden.

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