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1 - Prologue
2 - 1. Peur d’être submergé
3 - 2. Je vais chasser les étoiles
4 - 3. Tu sais où est mon frère ?
5 - 4. Pas assez courageux
6 - 5. Je suis une bombe à retardement
7 - 6. Twinkle se glisse sous le lit
8 - 7. Envie de quoi ?
9 - 8. Me guider sur le bon cap
10 - 9. La promesse silencieuse
11 - 10. Ce qui se cache vraiment derrière mon sourire
12 - 11. S’aimer comme des fous
13 - 12. Une véritable torture
14 - 13. Toutes tes nuits
15 - 14. Elle s’est éteinte comme une étoile après une supernova
16 - 15. Ton sourire me déstabilise
17 - 16. Aussi silencieux qu’une nuit polaire
18 - 17. Deux âmes conspirent entre elles
19 - 18. Je la grave sur mon cœur
20 - 19. C’est épuisant
21 - 20. Nos mains reposent sur ton cœur
22 - 21. J’ai peur de te faire fuir
23 - 22. C’est mignon
24 - 23. J’adore les arcs-en-ciel
25 - 24. Tu es mon premier
26 - 25. On ne doit pas oublier ceux qui ne sont plus là
27 - 26. Le reste du monde peut bien tourner à l’envers
28 - 27. Une famille, ce n’est pas toujours une question de sang
29 - 28. Pied au plancher sous les étoiles
30 - 29. Longue journée
31 - 30. Me retrouver seul
32 - 31. Ce soir je veux être tien
33 - 32. Pour alléger ma peine
34 - 33. Je n’aime pas te mentir
35 - 34. Et la psy, t’y retournes pas ?
36 - 35. Un quoi ? Un suppositoire !
37 - 36. toutes les étoiles du ciel juste pour moi
38 - 37. S’il faut chercher de la lumière
39 - 38. Inséparables
40 - 39. Tu m’agaces autant que tu me charmes
41 - 40. C’est quoi ce merdier ?!
42 - 41. Puis c’est la nuit
43 - 42. Je suis cramé, foutu
44 - 43. Tu me connais trop bien
45 - 44. Parce que toi et moi, on est pareil
46 - 45. Tu ne penses qu’à toi Killian !
47 - 46. Un message à l’univers
48 - 47. Le cookie me tenterait bien.
49 - 48. En enfer
50 - 49. L’une d’elles
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34. Et la psy, t’y retournes pas ?

688 jours avant…

🌻🌻

Killian

L’amour est un sentiment qui grandit jusqu’à ce qu’on se dise qu’on a besoin de l’autre, dans toutes les situations de la vie, et alors on ne peut plus revenir en arrière. Parfois j’aimerais pouvoir le faire, pas parce que je regrette, non, parce que j’aimerais agir différemment, ne pas te blesser, ne plus douter de notre amour ni de notre couple. Surtout ne plus douter de moi. Mais plus les choses avancent, plus je me rends compte qu’on ne peut pas changer le passé, on l’emporte avec nous et on doit faire en sorte de ne pas étouffer sous son poids.

Je ne sais pas comment on fait à vrai dire.

Mes doutes sont toujours présents, mes addictions de plus en plus difficiles à gérer et je ne sais pas fonctionner autrement hélas. C’était encore plus ou moins facile quand j’étais seul, je faisais ce que je voulais sans que ça ne blesse personne. Mais aujourd’hui, je suis complètement paumé et incapable de trouver une solution viable.

Aujourd’hui, j’ai rendez-vous chez un psy que tu m’as conseillé mais je n’ai aucune envie d’y aller. Pourtant je suis là, dans sa putain de salle d’attente beaucoup trop blanche et je n’ai qu’une envie ; courir le plus loin possible d’ici. Ta main recouvre la mienne sur l’accoudoir de la chaise en cuir, peut-être pour m’empêcher de fuir. La mienne est moite, prouvant mon mal être à cet instant. J’ai mal au ventre, alors que tu sembles aussi calme que si tu écoutais une berceuse. Je me demande d’ailleurs si tu n’en écris pas une en ce moment-même dans ta jolie tête. Malgré mon mal être, lorsque je croise ton regard, ton sourire m’aide à me détendre quelque peu.

— Ça va bien se passer Killian, t’inquiète pas.  

— J’ai envie de vomir, c’est normal ?

Tu souris et secoue la tête en roulant des yeux.

— Tant que c’est pas sur moi, je m’en fous, dis-tu en me donnant un coup d’épaule.

— J’apprécie ta compassion, c’est super gentil.

Ti amo, vuoi un bacio* ?

— Baciami* Tim ou je risque de tomber dans les pommes.

Tu ris discrètement, faisant lever les yeux au ciel, une vieille dame assise à côté de nous. Elle nous observe et râle sans que je ne comprenne ses mots et lorsque j’ouvre la bouche pour répliquer, elle me coupe la parole.

— Embrassez-vous, qu’on en finisse, dit-elle en souriant. Vous êtes trop mignons pour vous engueuler, la vie est courte vous savez. Aimez-vous c’est bien plus simple que de s’engueuler.

La surprise fait naître un sourire sur nos lèvres, nous nous embrassons alors que la secrétaire m’appelle. Je tente de me lever mais mes fesses semblent tout aussi réfractaires à l’idée d’aller discuter avec un psy que moi. Tu m’encourages d’un dernier baiser puis me pousses afin que je suive la femme souriante mais trop coincée. Elle se force à sourire, ça se voit à sa façon de marcher. On dirait qu’elle a quelque chose coincé profondément.

J’ai la tête qui tourne et le ventre retourné lorsque je prends place dans le canapé en cuir. Ta présence me manque déjà, même si je sais que tu es dans la salle d’attente, c’est déjà trop loin. Face à moi, une autre femme m’observe, dans la cinquantaine, un carré blond qui la rend trop sévère et du rouge à lèvres bien trop foncé pour son teint. Elle me salue et dépose sa tablette sur ses genoux trop serrés, comme s’ils étaient collés à la super glue. Elle a peur de moi ou quoi ? 

— Je vous souhaite la bienvenue Monsieur Shelby. Votre ami m’a dit au téléphone que vous hésitiez à venir me voir, est-ce que vous pouvez me dire pourquoi ?

Je lève les yeux au ciel et me retiens de dire le fond de ma pensée. J’imagine que lui dire qu’elle me casse déjà les burnes n’est pas une bonne façon de commencer. Je me racle la gorge, pris par une envie soudaine de cigarette. C’est pas le moment cazzo*.

— Tout d’abord, Tim est mon petit ami, pas mon ami et non, je n’ai aucune envie d’être ici, dis-je en me renfonçant dans le canapé, mal à l’aise.

Si seulement je pouvais y disparaitre, me glisser entre les coussins et ne pas avoir à lui parler. Elle fronce les sourcils et pianote sur sa tablette, évitant mon regard. J’ai comme un mauvais présentiment, une impression de froid glacial entre nous et je n’aime pas du tout le ton qu’elle prend pour me poser la question suivante.

— Vous n’en avez peut-être pas envie mais certainement besoin. Tout va bien dans votre vie en ce moment ?

Elle est sérieuse ?

Je prends ma tête dans mes mains, fermant les yeux tout en soufflant bruyamment.

C’est pas poli ? J’en n’ai rien à foutre !

— Ecoutez, si je suis là, vous imaginez bien que c’est pas pour vous dire que je nage dans le bonheur et que ma vie ressemble à un conte de fée ! m’emporté-je. Non, je ne vais pas bien mais j’ai comme l’impression que vous vous en fichez bien. Vous savez quoi ? J’aurais pas dû venir, c’était une belle connerie.

Elle écarquille les yeux lorsque je me lève d’un bond, elle tente de me retenir par le bras en secouant la tête, comme pour me réprimander tel un gamin prit en flagrant délit de bêtise. Je déteste qu’on me touche sans mon consentement.

— Lâchez moi, s’il vous plait, je ne le répèterais pas, dis-je calmement.

— Monsieur Shelby, la fuite n’est pas une solution vous savez, dit-elle en retirant sa main manucurée de mon bras.

— Je suis champion du monde de fuite, vous pouvez toujours courir pour me rattraper, dis-je en enclenchant la poignée de la porte. Je vous souhaite une bonne journée…

Je ne me rappelle plus de son nom et franchement, c’est le cadet de mes soucis à cet instant. Je file dans la salle d’attente, attrape ton bras et te pousse vers la sortie sans un regard en arrière. Arrivé sur le trottoir, je m’arrête soudain, réalisant que tu m’observes les sourcils froncés, tes yeux noirs lançant des éclairs.

— On peut savoir ce qui se passe ? Pourquoi t’est parti ? dis-tu avec un calme qui m’agace plus encore.

Comment tu fais pour être aussi serein alors que j’ai l’impression d’avoir quitté mon corps durant quelques instants sans même m’en rendre compte.

— Je peux… je peux pas Tim, j’y arrive pas ! C’est plus fort que moi, c’est trop dur, dis-je alors que mes pieds me portent déjà quelques mètres plus loin sur le bitume.

L’air devient lourd, étouffant, comme le souffle chaud d’un volcan en éruption. J’ai du mal à respirer et ma tête qui tourne de plus en plus. Je sens tes bras me soutenir et mon corps qui s’affaisse jusqu’à se retrouver assis sur un muret. Tu m’observes, mouvant ta bouche dans un silence oppressant, mes oreilles qui bourdonnent m’empêchant d’entendre ce que tu me dis. Je t’appelle mais ma voix semble s’être éteinte et plus je te vois pâlir, plus je panique. Tu t’accroupis à côté de moi, m’enlaçant dans tes bras avec douceur alors que je tremble de la tête aux pieds. Le temps semble s’arrêter, ou filer à grande vitesse, je n’en sais rien. Je n’entends que les battements frénétiques de mon cœur puis ton souffle et petit à petit, tes mots retrouvent un sens, comme si la communication était enfin rétablie entre nous.

— Tim ?

— Oui mon cœur ?

— Est-ce que je suis mort ?

Tu embrasses ma tempe, souris et t’assois à même le sol en soupirant.

— Tu m’as fait peur mais t’es toujours vivant.

Certaines personnes brillent par leur simple présence, toi tu es carrément comme une galaxie d’étoiles, faites pour éclairer mes ténèbres.

— Je t’aime… Putain je t’aime ! crié-je soudain en me relevant, t’attirant à moi par la main.

T’éclates de rire, un de ses rires qui vient se graver directement sur mon cœur, comme s’il fallait marquer dans le marbre ce moment hors du temps, pour ne pas qu’il se perde dans l’immensité de l’univers. Je ne veux pas l’oublier, jamais. J’ai soudain un flash, une idée folle !

— Viens, on va se faire tatouer ! dis-je en sautant sur place.

— Pardon !? Et la psy, t’y retournes pas ?

Je hoche la tête négativement.

— Jamais ! Elle comprend rien à ce que je vis de toute façon. Elle peut pas m’aider.

— Et un tatouage, ça va t’aider ? marmonnes-tu en me suivant dans la rue plutôt calme de cet après-midi ensoleillé.

Je ne sais pas exactement où je vais mais je suis déterminé.

— Ouais, tu verras…

Quelques minutes plus tard, on est dans la boutique d’un tatoueur qui n’aurait pas besoin de book pour présenter son travail. Son corps est une véritable œuvre d’art, tout comme celui de ses collègues. T’as toujours pas l’air convaincu par mon idée mais moi je suis aussi excité que devant un porno, enfin pas de la même manière mais je me sens aussi bien que si… enfin bref.

Tu regardes les modèles proposés mais tu refermes finalement le catalogue.

— Est-ce que si je vous donne une phrase, vous pouvez me la tatouer ? demandes-tu avec aplomb.

Le tatoueur accepte volontiers. Tu écris en secret, une phrase sur un morceau de papier. C’est aussi simple pour toi que d’acheter un donut dans une boutique. Cinq minutes plus tard, tu es sur le fauteuil, m’observant avec malice, ton poignet encore vierge tendu sur le cuir noir. Je ne dois pas regarder, tu veux garder la surprise. J’accepte et en attendant, je réfléchis à ce que je pourrais me faire tatouer moi aussi.

Je n’ai aucune foutue idée maintenant que je dois me lancer. Ma tête est aussi vide que la discussion avec la psy quelques minutes plus tôt. Alors que je cherche encore, tu tapotes mon épaule, me faisant sursauter.

— T’as déjà fini ? dis-je en tentant de voir ton poignet mais tu le caches derrière ton dos. Vas y, montre-moi.

— Tu m’embrasses d’abord, souffles-tu en souriant de toutes tes dents blanches.

Je ne me fais pas prier et lorsque tu me tends ton poignet, mon cœur rate un battement.

— C’est pour toi, pour te prouver que je t’aime et que je ne t’en veux pas d’être parti de chez la psy. On trouvera une autre solution, adaptée à tes besoins.

Je déglutis avec difficulté, reniflant soudain comme un gosse. Tu essuies une larme échouée sur ma joue, un sourire immense illuminant ton visage.

— Je peux faire le même ? chuchoté-je en enlaçant ta main dans la mienne.

Tu hoches simplement la tête, un sourire plus grand que l’océan sur ton visage, puis m’accompagnes vers le fauteuil, le tatoueur et une nouvelle aiguille qui n’attendent plus que moi pour commencer. Je ne suis pas trop rassuré mais tu tiens ma main gauche, comme une mère le ferait et la séance commence.

Moins de trente minutes plus tard, poignet droite encré, bandages et soins faits, on sort de chez le tatoueur, souriant comme deux amoureux.

Parce que c’est ce que nous sommes, deux personnes qui s’aiment, un peu maladroitement peut-être mais avec sincérité. On est un peu comme perdus sur les flots dans la même galère, essayant tant bien que mal d’écoper l’eau au fur et à mesure qu’elle s’infiltre par les fissures de la coque du bateau, nos écorchures à l’âme, nos blessures invisibles parfois si profondes qu’elles sont comme ancrée en nous.

On vogue sur des camaïeux de bleus, ballotés de droite à gauche par la force des vagues qui reviennent sans cesse sur nous. Est-ce que le bateau tiendra le coup ou est-ce que la prochaine tempête aura raison de notre embarcation ? Seul l’avenir nous le dira.

Dans le bus du retour, j’observe mon poignet en souriant, et même si je ne vois pas le tatouage sous le bandage, je sais que ces trois mots comptent tout autant que toi. Ils sont mon mantra, ma muse, mon inspiration pour les jours de vents forts, pour les moments de doute et les éclaircies bienvenues.

Cette petite phrase encrée sur ma peau comme preuve de mon amour, je la chéris et je m’y accroche avec force et conviction. Lorsque je remarque que tu observes toi aussi ton poignet, je ne peux m’empêcher de sourire.

— Tu ne regrettes pas j’espère ? demandé-je avec appréhension.

Tu tournes la tête vers moi, une larme roulant sur ta joue rouge.

— Pas du tout, il est parfait ce tatouage. Je l’adore.

— Je l’aime parce que c’est toi qui l’as choisi, murmuré-je en embrassant ta joue.

— Je l’aime parce qu’il me fait penser à toi, pour plusieurs raisons. Il est simple mais fort et il parle italien, comme toi.

— Je suis étonné que tu te sois rappelé de mes mots.

Tu rougis plus encore. Je réalise que lorsque je te les ai avoués, on faisait l’amour, dans le pool house. Je ris soudain alors que tu me donnes un coup d’épaule en les chuchotant avec un superbe accent. Je les répète, juste parce que je les aime, autant que toi. Je pourrais les dire chaque jour du reste de ma vie.

Tuo per sempre*      

   ⚠                                                

*Ti amo, vuoi un bacio ? / Je t’aime, tu veux un bisou ?

*Baciami / Embrasse-moi

*Tuo per sempre / à toi pour toujours.

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