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Hazel_Nash
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Partie IV

— Je peux savoir ce que tu fais ?
— Yules ? — s'écria la fille, surprise.
— Tu n'es pas censée être ici — dit la fille, paniquée.
— Je peux en dire de même pour toi, qu'est-ce qui t'est passé par la tête de venir ici ?!

S'il y avait bien une chose à laquelle la fille ne s'attendait pas, c'était à voir sa camarade la rejoindre.

— Je t'ai suivie, ok ?! Mais tu n'as pas d'excuse car pour ma part, hier tu es déjà partie une fois, et depuis quelques temps tu es tellement bizarre qu'on ne te reconnaît plus ! — cria-t-elle de rage, et Ygritte ne put s'empêcher de se sentir coupable d'avoir causé autant de soucis à la fille.

— Il y a un endroit auquel il faut que je me rende, mais tu ne peux pas venir avec moi —
— Hors de question !! Tu viens avec moi, tu n'as pas le choix. —
— Non je refuse !! Laisse-moi — cria à son tour la fille, voyant comme Yules commençait à perdre son calme. Jamais elle ne l'avait vue autant fâchée.

— Je ne sais pas à quoi tu joues, mais tu n'iras plus loin ! — dit-elle en lui attrapant le bras.
— Non ! —
— Si —
— NON — hurla de plein poumon Ygritte en se détachant de la fille.

À cette réaction, Yules resta muette. Puis, essuyant une larme du coin de l'œil, elle dit :

— Tu l'auras cherché — et partit en courant en plein milieu de la forêt.

Ygritte était abasourdie, et totalement sous le choc. Elle en oublia même l'obligation de la sorcière de ne jamais quitter le chemin, ce que venait de faire Yules. Cependant, reprenant son souffle, la fille continua son chemin, maintenant avec un rythme beaucoup plus accéléré. Au cours de sa marche, un cri aigu et puissant s'entendit dans toute la forêt, mais Ygritte ferma les yeux de peur et accéléra la marche, de peur que ce cri n'appartienne à Yules. À un moment, elle commença presque à courir, les cheveux au vent. Elle continua son chemin encore pendant quelque temps avant que des bruits ne brisent sa transe. Rien à voir avec des cris de terreur ou ceux des monstres, c'était du bruit humain qu'elle entendait. Elle se rapprocha avec des pas légers, et bientôt ses yeux s'écarquillèrent. Ce qu'il y avait devant elle était magnifique. C'était une sorte de château à l'architecture bizarre. Tout était constitué de petits détails étranges, et de tours qui partaient dans tous les sens. À l'entrée se trouvait un extrêmement large escalier où discutaient des personnes habillées de grands vêtements. Seule différence, ils portaient tous des masques aux caractéristiques les plus étranges. Il y en avait de toutes les formes, de tous les goûts et de toutes les couleurs. Certains représentaient plusieurs visages, d'autres avaient plusieurs yeux, ou c'étaient des cages ou des animaux.

La fille était euphorique. En rentrant dans un buisson, elle se dépêcha de rentrer dans sa robe. Ce ne fut que quand elle l'eut mise qu'elle l'admira. Elle était couleur rouge grenade, brodée d'or et d'argent, et sur les épaules se tenait une petite fourrure. Elle tenta par maints moyens de coiffer ses cheveux rebelles comme elle voyait si souvent les duchesses le faire. À la fin, cela finit dans un assemblage de tresses et de chignon. Ainsi, elle prit un dernier souffle, et sortit de la forêt pour se diriger vers le palais. Il était compliqué de ne pas faire attention à tous les regards curieux qui se tournaient vers elle, mais gardant la tête haute, elle monta les marches et se présenta au portier. D'un geste tendre, elle tendit sa bague.

— Είμαι υπηρέτης του ουρανού.

L'homme la fixa à travers son masque, et hocha de la tête pour la faire rentrer. Dans le couloir, un autre portier lui tendit un masque. Il était sous forme de papillon. Les traits étaient fins et travaillés, et Ygritte fut ravie de le mettre, se sentant enfin une parmi eux. Maintenant dotée de son masque, elle s'avança dans le couloir pour arriver dans une salle encore plus belle que l'extérieur. C'était une grande pièce sous forme de bulle, tenue par de grandes colonnes en forme d'arbres qui porter le plafond en verre. En haut, on voyait le ciel tel qu'il était ainsi que les étoiles. Ygritte était ébahie ; mais il fallut qu'elle garde son calme, et s'avança dans la salle. Le bal était rempli de monde avec des robes et des masques plus farfelus les uns que les autres. Sur des tables se tenait de la nourriture appétissante, et dans la salle s'entendait une musique classique légère. Les gens rigolaient, parlaient entre eux, trinquant leurs verres et parler de la même manière que faisaient les grands bourgeois.

Ygritte se promena dans la salle, regardant tout avec émerveillement, avant de voir quelque chose qui la surprit. La gouvernante, celle qui était à la tête de toutes les servantes, se tenait là, servant les gens avec un regard dur. La fille était choquée, jamais elle n'y aurait cru. Mais alors que leurs regards se croisèrent, la fille se retourna immédiatement de peur d'être reconnue. Surprise, elle scruta la salle avec un peu plus de curiosité avant de voir quelque chose de stupéfiant. Des filles aveugles, aux yeux cachés par des masques en or, servaient aussi les gens. Parmi elles, Ygritte reconnut Odile. C'était la fille qui avait eu les yeux brûlés pendant le jour de l'accident. Elle n'y croyait pas. Avant même qu'elle ne puisse s'en rendre compte, elle s'avança vers elle. Elle la regarda de loin premièrement, puis quand elle se retrouva seule, elle tenta sa chance.

— Odile — dit-elle quand la fille posa un verre sur la table.
— Oui ? — demanda sa voix timide.
— Odile, c'est moi, Ygritte, tu te souviens de moi ?
— Ygritte ? — dit-elle, son expression sous son masque se froissant.
— Ygritte, oh mon dieu, qu'est-ce que tu fais là ? — demanda-t-elle cette fois-ci à voix basse et avec un air paniqué.

La fille rigola.

— C'est une longue histoire, tu vois il y a...
— Non... — la coupa la femme — non, Ygritte il faut que tu partes — supplia-t-elle, choquant la fille.
— Mais —
— Pars, maintenant — dit-elle encore une fois, lui prenant le bras brusquement, puis dans une dernière étreinte, elle partit aussitôt.

— Odile — murmura-t-elle, mais elle fut vite interrompue.

— Madame, vous permettez ? — parla une voix derrière elle, la fille se retournant en sursaut.

Sans qu'elle en ait pris compte, la musique était soudainement devenue beaucoup plus forte. Le centre de la salle était maintenant vide et des gens commençaient à y danser la valse. L'homme était grand, et avait des cheveux blonds tirés en arrière. Ygritte ne savait rien de danse, mais inconsciemment, elle tendit le bras. Presque automatiquement, l'homme la ramena vers lui, et doucement, ils commencèrent à valser dans la salle parmi les autres couples. Doucement, elle tenta de reproduire les mêmes gestes que les femmes autour d'elle, et elle eut plaisir à se rendre compte qu'elle se débrouillait assez bien. C'était comme si toute sa vie s'était déroulée pour ce simple moment. Elle, habillée d'une robe majestueuse, en train de valser au bras d'un charmant homme entouré de plus d'argent qu'elle ne pouvait compter. Peut-être qu'elle n'était pas destinée à être une simple servante, mais que c'était ici que résidait sa place depuis le début. Elle soupira.

La danse continua encore pendant quelque temps avant qu'un autre rythme ne commence. Les duos autour d'eux changèrent, mais ils ne se séparèrent pas. Au lieu de ça, ils continuèrent à danser sur la nouvelle mélodie.

— Votre valse est charmante — dit l'homme.

Elle sortit de sa transe.

— Il en est de même pour vous — dit-elle, car elle sentait que c'était de cette manière qu'aurait répondu une gente dame.

Ygritte sentait qu'elle devait continuer la discussion, mais s'en abstint, laissant le silence planer.

— Tu ne me reconnais pas ? — parla encore son cavalier, surprenant la fille.

Elle ne savait pas quoi dire. Les servantes étaient interdites dès leur naissance de ne serait-ce que regarder les nobles, et cela avait été une règle de plus appliquée à sa vie depuis toujours. Jamais elle n'avait vu cet homme de son vivant. Peut-être le confondait-elle avec quelqu'un d'autre ? Mais pendant que des questions se bousculaient dans la tête de la fille, l'homme enleva son masque et dévoila son visage. Un cri aigu sortit du gosier de la fille. Son hurlement perça chaque recoin de la pièce, alors qu'en faisant un pas en arrière elle s'écarta de l'homme. Elle le reconnut. C'était le duc Leighe.
— Maintenant tu me reconnais ? — ricana-t-il.
La fille était pétrifiée de peur. Sa peau était blanche, son visage impeccable, mais elle battit des yeux et ses veines devinrent noires, sa peau commença à se craqueler, et ses doigts, à s'allonger. Le silence plongea la salle. Son cœur battait à toute vitesse, et paralysée de peur elle faisa la seule action qui lui venait à l'esprit : courir. Elle se retourna et se poussa entre les gens. Elle tenta de traverser la salle, mais alors qu'elle regardait derrière elle, un obstacle se trouva dans son passage. Un miroir. Il était décoré de formes et d'or et les yeux écarquillés de la fille s'y fixèrent. À ce moment, elle ne put s'empêcher de regarder sa figure. Elle avait un petit visage joufflu, avec des joues colorées et des petites lèvres. Sa coiffure avait perdu tout son charme alors qu'il n'en restait que quelques tresses éparpillées. Il était brun et long, et leur forme encadrait son visage paniqué. Enfin le dernier oeil qui lu irester, remplis de peur, étaient bleu cristal et l'un des seuls traits dont elle était fière. L'autre a ses coté etait fermer par une legere cicatrice. Après elle-même, son regard porta sur ses alentours proches du miroir. Il n'y avait personne, elle était seule dans la salle. Avec terreur elle se retourna d'un coup, tombant tête à tête avec toute la foule qui la regardait, le duc Leighe en première ligne. C'est alors qu'elle remarqua leurs attributs étranges. Elle commença à voir des mains à six doigts, des plumes, des yeux en trop qui dépassaient des masque. Son souffle se coupa court dans sa gorge, et alors qu'elle allait pousser un nouveau cri de terreur, un coup brusque la frappa à la tête et tout devint noir.

Quand Ygritte se réveilla, ce fut dans le froid de la nuit. Son corps entier était attaché, et en ouvrant difficilement les yeux elle découvrit avec horreur que c'était à un bûcher. Elle ne pouvait pas bouger. Elle tenta par tous les moyens de se libérer, mais en vain. Ce ne fut que quand elle s'arrêta qu'elle remarqua enfin l'étrange scène autour d'elle. Tout le monde était rassemblé autour d'elle, mais si les tenues du bal lui avaient semblé extravagantes, ce qu'elle avait devant elle n'avait plus rien à voir. Il y avait un groupe de personnes enveloppées de la tête aux pieds d'un tissu blanc. Au centre du visage on n'y voyait qu'un œil et autour de leur tête se tenait un énorme diadème en forme de soleil. D'autres portaient des tissus noirs avec des signes encore plus étranges, et d'autres, ne la regardaient qu'avec des yeux curieux. Un silence planait. Mais ce ne fut que quand elle vit la sorcière qu'elle commença à crier. Pourtant celle-ci ne réagissait pas et la regardait d'un visage de marbre. Une fille à ses côtés avait plusieurs visages, et c'est là que ça frappa Ygritte. Ce n'étaient pas des masques, les étranges déguisements étaient en fait de vrais visages. Ygritte se sentit vomir. En unisson, ils commencèrent à parler une langue inconnue au même moment que ses cris montaient en intensité. Entre la masse, sortit Odile, une torche allumée dans la main. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Elle la supplia encore et encore, en hurlant tout ce qui lui passait par la tête, mais rien ne faisa reculer la fille. Elle pencha la torche et le bûcher prit feu. Ygritte était hystérique. Elle se tordait dans tous les sens au fur et à mesure que les flammes montaient. Elle avait l'impression de devenir progressivement folle au fur et à mesure que les chants montaient de volume. Bientôt la couleur rougeoyante de sa robe commença à se camoufler entre les flammes et la fille sut qu'elle avait perdu. Elle se tut le temps que les flammes l'engloutissent et ferma les yeux. En silence, elle partit, et tandis que les flammes crépitaient à leur apogée, le chat noir qui était dans les bras de la sorcière sauta pour commencer à courir. Il rentra dans la forêt pour n'être plus jamais revu.

THE END


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