Maddy n’était pas rentrée directement chez elle. Elle était allée, comme chaque jour, au « Milky Coffee » après l’école. Son service terminé quelques heures plus tard, elle avait pris le chemin de son appartement. Mais elle avait comme un mauvais pressentiment. La nuit commençait à tomber et son malaise ne fit que s’accroître. Elle n’arrivait pas à se donner une explication. Une fois devant chez elle, cela devint de plus en plus fort. Elle resta sur ses gardes, mais, lorsqu’elle vit une silhouette, elle sursauta de frayeur.
— Miaou ! miaula le félin.
C’était le chat de sa voisine, Mme Johnson. Une dame charmante.
— Oh tu m’as fait peur toi !
L’adolescente le caressa pour se rassurer un peu. L’animal ne se fit pas prier. En général, les chats ne refusent jamais une caresse ! Ils vous le font savoir quand ça commence à les énerver !
Quand elle fut un peu plus rassurée, la demoiselle sortit ses clés pour rentrer dans son appartement. Cependant, en essayant d’allumer, rien ne se produit. Il y avait un problème sans doute avec une ampoule. Cela faisait à vrai dire un long moment qu’elle ne les avait pas changées. Mais à peine la jeune fille eut franchi le seuil de son logement qu’une main la saisit par la gorge avant de la balancer vers le canapé. Maddy ne comprenait pas ce qui se passait. Qui était cet inconnu et que lui voulait-il ? Si ça avait été pour un cambriolage, il ne l’aurait pas attendu. La lycéenne était complètement effrayée. Sa peur redoubla quand elle vit l’étranger faire apparaître une boule de feu dans sa main droite. Un sorcier ? Est-ce que ça avait un rapport avec ce qui s’était passé cet été dans ce club ? Alors que l’inconnu s’apprêtait à lancer sa boule en feu sur elle, l’adolescente leva les mains et tout se figea soudainement. Elle en profita pour s’enfuir loin des lieux.
De leur côté, Connor et Xander venaient de sortir de la salle de projection tout en discutant du film. Comme ils l’avaient prévu sur le parking du lycée, ils avaient été donc voir un film, choisi par les soins du plus jeune, tandis que le plus âgé avait tout payé (tickets et nourriture incluse).
— Je te jure que ça ne vaut pas la version de mon ancien monde. Raconta Xander alors qu’ils se rendaient sur le parking du cinéma. Le choix d’acteur était bien mieux qu’ici ! T’aurais sûrement adoré Tom Holland en homme-araignée !
— C’est qui ça Tom Holland ?
Si le plus vieux avait pu pleurer comme dans un manga, il l’aurait fait !
— Le gars qui joue Willy Wonka plus jeune alors que, dans l’autre monde, c’était Timothée Chalamet !
— Qui ?
— Le mec qui joue dans « The King» sur Fletnix !
— Ah ok !
Soudainement, le jeune dhampire aperçut un groupe d’hommes, apparemment asiatiques, qui les observaient avec mépris.
— Euh, je pense qu’on devrait se dépêcher de rejoindre la voiture, là ! Pressa-t-il son petit-ami, malaise.
— Quoi ? Vous voulez déjà partir alors qu’on veut juste vous parler ? lança un des hommes avec un petit accent.
Il était le seul membre du groupe à arborer une tenue composée d’un costume et d’une cravate noirs, assortis à une chemise blanche. Ses cheveux étaient un peu longs, quelques mèches teintées en rouge.
Xander ne le sentait pas non plus. Juste parler ? Il n’y croyait absolument pas du tout. Par instinct de protection, il se plaça devant son copain, lui tenant la main pour le rassurer. Les garçons avaient pressenti que ces hommes ne devaient pas être humains.
Et les iris bleu électrique et rouge sang de ces derniers ne firent que confirmer leurs craintes.
— Discuter ou nous faire chier comme votre copain lors du gala à l’hôpital ? questionna le sorcier, un peu provocateur malgré tout.
— On voulait juste discuter avec ton copain, mais toi, on ne va pas te faire de cadeau ! L’homme en costume.
Celui-ci se tourna ensuite vers ses hommes.
— Amenez-moi le brun ! Faites ce que vous voulez de l’autre ! ordonna-t-il dans une autre langue.
Pas besoin de savoir parler coréen pour que les garçons comprennent ce qui allait suivre. Ils se mirent en position, prêts à se battre. Du moins, Xander l’était, mais il se doutait un peu que ce n’était peut-être forcément le cas de son petit-ami. Connor avait encore un peu peur des vampires. Ces derniers temps, avec la rentrée qui arrivait, il n’arrêtait pas de faire des cauchemars. Les mêmes depuis des mois, mais ceux-ci semblaient avoir gagné en intensité pour le dhampire. Cela avait beaucoup inquiété sa tante, mais aussi le jeune Powell. Pour l’heure, Connor n’avait pas encore parlé de sa nature vampirique à sa tante, mais il la savait au courant de l’éveil de son côté sorcier. Il ne se sentait pas prêt à lui en parler, par peur d’être jugé.
— Mon cœur, tu sais que je crois en toi pas vrai ? lui murmura Xander alors qu’il lui tenait toujours la main.
Le cadet inspira longuement avant de lâcher un soupir. Il serra la main de son petit-ami, la peur au ventre. Non, ce soir, il allait être courageux et le rendre fier de lui ! Il se le promit !
Pendant ce temps, Maddy avait couru aussi longtemps qu’elle l’avait pu. Lorsqu’elle aperçut l’enseigne allumée du club, elle se faufila à travers la foule pour y entrer le plus rapidement. Elle se dirigea immédiatement au bar où elle demanda à voir Xander Powell.
— Il n’est pas là ! Il doit être chez lui vu qu’il a repris les cours ! expliqua Nicky.
— Oui, je sais. On est dans le même lycée, mais il m’avait dit qu’en cas de problème, de venir ici pour avoir son adresse ou le contacter.
Le barman observa un instant la lycéenne. Elle n’arrêtait pas de regarder autour d’elle d’un air inquiet. Il pouvait y voir la peur dans ses iris couleur marron. Si elle cherchait Xander, c’était pour une bonne raison. De ce qu’il savait sur son jeune patron, c’était qu’il était toujours bienveillant et à l’écoute des autres, donnant sa protection à qui en avait le plus besoin. Comme lui-même d’ailleurs. Le jeune Powell l’avait aidé à sortir de la rue et lui avait offert un travail alors qu’il venait de perdre sa mère et sa grand-mère. Depuis, Nicky s’était trouvé un petit studio et il était bien heureux de la vie qu’il avait à présent. Grâce à Xander !
— Si tu veux, j’ai bientôt fini. Je pourrais t’emmener chez lui juste après. Proposa-t-il à l’adolescente.
Celle-ci accepta malgré sa méfiance.