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CHAPITRE 35

Jeudi 22 octobre 2020, 7 h 10

L'homme avançait lentement, son arme pointée vers le vide devant lui. Miranda vit le bout du pistolet avant même d'apercevoir l'intrus. Lucrèce bondit de sa cachette. Elle poussa violemment l'homme au sol. Il tira en l'air, surpris. Miranda profita de sa confusion pour donner un grand coup de pied dans la main. Le pistolet valdingua dans les airs et atterrit à ses pieds. Miranda le saisit fermement et le pointa dans la direction de l'inconnu. Elle fit de son mieux pour masquer les tremblements de sa main : elle n'avait aucune idée de comment utiliser l'arme à feu. Elle espérait son bluff assez convaincant.

L'intrus leva lentement les mains. Il devait avoir le même âge que Connor, peut-être un peu plus âgé, cheveux blonds courts et une vilaine cicatrice au milieu de la figure. Lucrèce ne l'avait pas raté à en juger par le pourtour noircissant de son œil droit.

— Tu sors d'où, toi ? demanda Lucrèce, prête à le rattraper s'il essayait de s'enfuir.

— Je devrais vous retourner la question. C'est chez moi, ici ! Vous, vous êtes qui ? Mais... C'est mes papiers à terre, là ! Vous gênez pas surtout !

Il fit un geste en avant, Miranda releva l'arme à hauteur de son visage. Elle lut l'hésitation dans ses yeux, puis il retourna à sa place. Il ne cachait pas son agacement.

— Vous êtes qui ? lui demanda Miranda.

— Philémon Wouters. Je suis un scientifique, et ça, c'est mon appartement. Maintenant que les présentations sont faites, prenez vos clics et vos clacs et déguerpissez de ma piaule !

— Je ne crois pas non, répondit Lucrèce d'une voix faussement mielleuse. Tu vas venir t'asseoir quelques minutes, on a des questions à te poser.

La femme partit récupérer une chaise dans le salon et la traîna dans la chambre, avant d'inviter leur inconnu toujours en joue à s'asseoir. Philémon poussa un soupir amer avant d'obtempérer. Il s'avachit sur le morceau de bas grinçant et croisa les bras, jaugeant les deux femmes avec aigreur.

Miranda et Lucrèce échangèrent un regard entendu. Lucrèce ferma la porte de la chambre tandis que Miranda rangeait l'arme à feu dans son sac. Lucrèce sortit sa balise extraterrestre de son sac et la montra à l'étranger, qui écarquilla les yeux, bouche bée.

— Où est-ce que vous avez trouvé ça ?

— Et vous ? lui coupa-t-elle la parole en pointant celle qu'elles avaient trouvée quelques minutes plus tôt.

L'homme se braqua, puis se mura dans le silence. Miranda leva les yeux au ciel. Pourquoi tous les hommes étaient-ils aussi capricieux ? Depuis le début de l'apocalypse, elle n'en avait pas trouvé un seul potable. Peut-être Frédérique, si l'on écartait son hygiène douteuse et sa collection de figurines de femmes dénudées.

— On ne vous demande pas la Lune, on veut juste des réponses ! On vous dit où on a trouvé le nôtre si vous nous dites où vous avez trouvé ça, tenta Miranda. On sait que vous savez pour les lumières dans le ciel, on a lu vos papiers.

Philémon s'enfonça davantage dans sa chaise. Ses épaules s'affaissèrent. Il abandonnait, elle pouvait le sentir.

— Je l'ai trouvé sur une pile de cadavres, il y a quelques mois. J'ai crû à l'acte d'un dégénéré vu le nombre de corps, mais ça ne collait pas. Pas de motif. Il y avait des hommes, des femmes, des enfants. Tous dénudés et couverts d'une substance étrange. Certains à moitié transformés en légumes. Il y avait plusieurs balises de ce genre dissimulées parmi les cadavres. C'est votre cas aussi ?

— Non, répondit Lucrèce. Je l'ai arraché sur le vaisseau spatial qui m'avait enlevée. Et un autre de nos compagnons est dans la même situation que moi.

Miranda lui fit les gros yeux, pas certains qu'il était utile de donner autant d'informations à ce parfait inconnu. Il était cependant un peu tard pour s'en inquiéter à présent. Elle releva la tête vers leur otage pour jauger sa réaction. Les yeux ronds, il semblait avoir du mal à avaler la pastille extraterrestre.

— Comment ça un vaisseau spatial ? demanda-t-il. Quand est-ce que vous avez été enlevée ?

— Deux semaines après la Marée Rouge. Nous étions en train de camper avec un petit groupe de survivants. Il y a eu comme un tremblement de terre, de l'eau est remontée du sol. On s'est tous réveillés nus dans un endroit qu'on connaissait pas, dans l'espace.

— Pour Connor, c'était en pleine Marée Rouge, confirma Miranda. Il a dit qu'il s'est fait ensevelir par la vague et s'est réveillé dans un tube, nu également.

— Ça colle avec les disparitions de scientifiques quelques jours avant la météorite... marmonna Philémon. Qu'est-ce que vous venez faire par ici ?

— On cherchait un laboratoire pour tenter de comprendre comment ces trucs fonctionnent, expliqua Miranda. Ces choses ont peut-être enlevé mon amie, et il est hors de question que je l'abandonne à son sort. Je suppose que le laboratoire est à vous ?

— Il n'y en a qu'un dans la ville, il y a des chances, en effet, confirma-t-il. Je pense cependant que vous ne cherchez pas au bon endroit. Les balises ne sont que des indicateurs, à la limite un moyen de suivre à la trace les sujets qu'ils renvoient à l'extérieur, de gré ou de force. Et si la réponse reposait dans ce que ces créatures vous ont fait ? dit-il à l'attention de Lucrèce. Vous dites qu'il y en a un autre ? Ramenez-le ici. Je vais voir ce que je peux faire pour vous.

Les deux femmes échangèrent un regard méfiant. Elles arrivèrent vite à la même conclusion : il était hors de question de laisser cet homme seul. Après quelques échanges à voix basses, Miranda donna le pistolet à la survivante et sortit pour aller récupérer les autres.

La jeune femme sortit doucement, sur ses gardes. Elle n'avait pas encore vu de légumes dans les environs, mais ça ne voulait pas dire qu'ils ne se cachaient pas dans le coin. Elle regagna la banque au petit trot. Elle poussa la porte d'un grand coup, faisant sursauter Connor et Frédéric qui patientaient juste derrière. Ils avaient tous les deux leurs sacs sur le dos, prêts à partir. Assise à terre, Blanche jouait avec Macron.

— Enfin ! râla Connor. On allait partir vous chercher. Qu'est-ce qui vous a pris de partir toutes les deux sans nous le dire ?

— Frédéric nous a vu partir, non ? s'étonna Miranda.

— Je me suis rendormi... avoua le jeune homme d'une voix pataude.

Miranda leva les yeux au ciel.

— Ce n'est pas important. Lucrèce et moi sommes sorties en ravitaillement ce matin, dans l'immeuble de derrière. En fouillant, on s'est rendu compte que le type qui habite -là est un scientifique et qu'il a des infos sur les bidules aliens que vous avez tous les deux avec Lucrèce. Le gars nous a surprises, mais il accepte de nous aider. Il pense que les balises ne servent à rien et qu'il faut chercher ce que les aliens vous ont fait à vous.

Connor fronça légèrement les sourcils. Sa main serra le col de sa chemise avec nervosité.

— Est-ce qu'il a l'air fiable ? demanda Frédéric.

— Je ne sais pas. Mais Lucrèce lui a tout balancé avant de pouvoir en savoir plus sur son sujet, donc je suppose que nous n'avons pas trop le choix que de le croire. Il a l'air de savoir de quoi il parle. Un minimum en tout cas. Écoutez, à ce stade, je pense que toutes les pistes sont bonnes à prendre, non ?

— Je ne sais pas, grogna Connor. On verra ce qu'il a à dire.

— Très bien, allons-y.

Miranda récupéra Macron des bras de Blanche. Elle s'en voulut de ne toujours pas avoir pu parler à la gamine. Elle avait de grands cernes sous les yeux, signe qu'elle n'avait pas si bien dormi que ça. Miranda devait arrêter de reporter cette conversation.

— Ça va aller ? tenta-t-elle maladroitement pour l'encourager.

Blanche ne répondit que d'un vague grognement et détourna le regard. Elle soupira, puis récupéra le sac du chat. Elle enfourna Macron à l'intérieur, puis fit signe aux autres de la suivre. Il ne fallut pas plus de quelques minutes pour atteindre l'immeuble.

Elle toqua à la porte. Lucrèce vint leur ouvrir, le pistolet toujours à la main. Le groupe s'engouffra à l'intérieur. Miranda laissa sortir Macron, pendant que les garçons se débarrassaient de leurs sacs encombrants dans un coin du salon.

— Je pensais que vous n'apporteriez que votre ami, grogna Philémon. En plus, je suis allergique aux chats.

— Et moi je pensais que vous alliez enfin arrêter de chialer, mais apparemment c'est toujours pas le cas, répondit Lucrèce.

Philémon croisa les bras, mécontent, mais garda le silence. Connor et Frédéric se présentèrent à tour de rôle. Il ne leur adressa qu'un regard plein de dédain, tout du moins jusqu'à ce que Connor mentionne être la personne qu'il voulait voir.

— C'est vous qui avez la balise ? J'aurais parié sur le jeunot. Un homme et une femme donc. Intéressant.

— Si vous le dites, répondit Connor. Miranda a dit que vous vouliez nous examiner, c'est ça ? Pour quoi faire ?

— Pour quoi faire, il demande... Ils ont expérimenté sur vous, non ? Et vous ne vous êtes jamais demandé dans quel but ? Je doute que ce soit vous en tant qu'être humain qui les ayez intéressés à ce point, mais plus certaines caractéristiques que vous devez avoir en commun. Est-ce qu'il s'est passé quelque chose de bizarre dans ce vaisseau ? N'importe quoi qui vous revienne qui pourrait m'aiguiller ?

Connor réfléchit quelques secondes. Ses poings se serrèrent.

— La brume peut-être. Ils nous ont enfermés pendant des jours avec une trentaine d'autres personnes, avant de gazer tout le monde. Je suis le seul à avoir survécu, je pense. S'il y en a d'autres, je ne les ai jamais vus. J'ai vu les autres se... transformer. En légumes, je veux dire. C'était peut-être les premiers. Il y avait cette boîte de macédoine qu'ils ont volé de mon coffre, et je crois que c'est à partir de ça qu'ils ont... Vous savez.

— Vous aussi ? demanda-t-il à Lucrèce.

— Mes souvenirs sont incertains, mais il y a eu une espèce de brume à un moment donné, en effet. Il y a eu une malfonction des cellules desquelles on était prisonniers. On avait réussi à s'enfuir quand la brume est arrivée. Tout le monde est mort, je crois. Je pensais avoir juste réussi à atteindre un endroit où lui échapper, mais avec ce que Connor vient de dire, je suppose que j'y suis immunisée aussi.

— On va commencer par là. Asseyez-vous, je vais tirer votre sang, et prendre votre tension. On ira au laboratoire après. Je dois vous prévenir par contre, la route ne sera pas de tout repos. Il y a des saloperies sur le chemin... Et elles sont très tenaces. C'est peut-être la balise, peut-être autre chose, mais il y a quelque chose qui les excite.

Miranda hocha la tête, alors que l'homme se dirigeait vers la salle de bain pour aller chercher des aiguilles.

— Je vais vous prendre du sang aussi, annonça le scientifique à Frédéric et elle en revenant. Pour comparer. Peut-être qu'il y a des mutations.

La jeune femme fit la grimace. Elle n'était pas une grande fan des aiguilles de manière générale, mais sans la sécurité d'un laboratoire désinfecté, encore moins. Pour ce qu'elle en savait, les aiguilles avaient déjà été utilisées. Elle préféra ne pas y penser. Avec un peu de chance, son vaccin contre le tétanos était encore effectif... Elle l'espérait tout du moins. 

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