Pourquoi a-t-il des yeux violets?  Et pourquoi semble-t-il se sentir plus concerné par notre présence que celui qui me paraît être le dirigeant? Peut-être que notre présence à été ordonnée par cet homme-ci.

L’homme a sa droite prend la parole et nous annonce d’une voix forte et mélodieuse:

« Bienvenus sur notre magnifique planète Faen! Comme vous pouvez le voir, nous sommes un peuple lointain à votre planète Terre. Nous vous avons sortis de votre quotidien dans un seul but, analyser vos réactions et votre survie au sein de notre planète pour que nous puissions savoir si nous pouvons nous établir sur la vôtre. »

Pendant que j’entends certains de mes compagnons d’infortune se mettre à pouffer de rire et se demander si c’est une blague, je regarde Kala et je peux voir qu’elle et moi pensons  la même chose. Nous avions raison. Maintenant il ne nous reste plus qu’à savoir à combien d’années lumières nous sommes de la Terre. Et surtout découvrir la réelle raison de notre enlèvement. Car je ne crois pas un seul instant qu’il s’agit uniquement d’analyser notre survie. À mon avis, autre chose se cache sous cette excuse. L’homme continue son discours:

“ Pour ce faire, vous allez être répartis dans des familles présentes ici et qui font partie de ma cours. Et chaque jour, une personne parmi vous passera du temps avec mon fils afin qu’il vous éduque à la vie d’ici.”

Au moins nous ne serons pas perdus ici. Avoir quelqu’un qui nous explique la vie sur ce monde est plutôt un point positif. En effet, arriver sur ce monde n’est pas facile. Nous ne connaissons rien, ni personne.

Je continue de penser qu’il y a quelque chose d’autre qui se trame derrière cette excuse et qu’il veulent plutôt nous garder sur ce monde pour une obscure raison.

Je reste sceptique jusqu’au moment où il commence à annoncer les familles dans lesquelles nous allons. Je vois mes camarades s’avancer vers leurs hôtes et le stress commence à augmenter pour moi. Je me demande si je vais tomber sur les bonnes personnes et si cela va bien se passer. Puis vient le moment où mon prénom est annoncé:

“- Kléïo! Tout comme ton nom qui aspire honneur, sagesse et gloire, tu seras dans une des familles les plus importantes de la ville. Il s’agit des Drakos, dont Orestis qui est mon bras droit. J’espère que tu honoreras cette famille mais également les institutions de mon fils. »

Pourquoi me mets-on dans la famille qui seconde le dirigeant ici? Je sais que majoritairement les autres familles sont presque aussi importantes que celle dans laquelle je suis mais celle-ci est vraiment au-dessus. 

À ce moment-là, je décide d’une chose. Tant que je n’aurais pas la réelle raison de notre présence ici, je garderais le silence. J’obéirais seulement parce que j’ai besoin de manger et d’enquêter sur ce nouveau monde, mais rien de plus.

J’hoche la tête à l’annonce de la famille et m’approche de la personne qui me fait signe de venir vers elle. C’est une femme très belle possédant des cheveux blond clair signe qu’elle est régulièrement au soleil avec des yeux marrons presque noirs. L’intensité des ses yeux est assez surprenante, ils sont magnifiques. Elle m’accueille avec le sourire et me dit:

« - Bienvenue Kléïo, mon nom est Agathe. Je suis la femme d’Orestis et celle avec qui tu vas passer la majorité du temps ici. Je t’aiderais au mieux à comprendre notre planète. »

Je la regarde dans les yeux mais ne dis rien. C’est étrange comment elle me semble sympathique. C’est presque comme si elle voulait que je me sente bien ici. C’est d’ailleurs peut-être le cas. Mais ne t’en fait pas Agathe, je ne vais pas rester longtemps ici, j’ai juste besoin de comprendre ta planète pour cela, après je pars d’ici rejoindre ma mère qui a besoin de moi ainsi que mon père. Et vous allez pouvoir m’aider, toi et le fils du dirigeant.

Je la voit se diriger vers la sortie et je réalise que je dois la suivre. Je ne saurais pas dans quelle famille est répartie Kala mais j’ai la sensation que je ne serais pas loin de ma nouvelle amie. J’espère juste que Agathe me permettra d’aller la voir. Je ne pense que la femme soit une tortionnaire donc je pense qu’elle voudra bien me laisser champ libre. Mais avant cela je dois lui montrer qu’elle peut avoir confiance en moi. Pour cela, je dois écouter ce qu’elle me dit et ne pas lui répondre négativement quand elle me dit quelque chose.

Une fois dehors, je ne peux qu’être ébahie devant la beauté du paysage. J’ai l’impression d’être dans un film. La luminosité ambiante qui ressort d’une couleur chaude et agréable met en avant ce paysage fantastique de dunes et de sable orangeâtre. La chaleur déjà ressentie auparavant ne me semble plus si désagréable malgré ma légère difficulté à m’adapter à celle-ci lors de mon arrivée sur ce monde.

Toutes les bâtisses de cette ville sont faîtes de pierre dans un style antique mais chacune à une décoration différente montrant la diversité du peuple.

Nous traversons un marché ou les vendeurs crient pour essayer d’attirer l’attention sur leur commerce et nous vendre leur produits. Ma vue est envahie de multiples fragrances de couleurs, du bleu, du vert, du orange et j’en passe. Je sens également de nombreuses odeurs, passant du pain chaud aux épices puis à des senteurs florales. Je ne peux que me voir émerveillée de toutes ces similitudes avec les histoires de la Grèce que j’ai pu lire.

Enfin, nous arrivons devant un immense bâtiment devant lequel je reste bouche-bée. Égale aux autres maisons qui se trouvent ici, il est en pierre. La seule différence est qu’il s’agit d’une pierre sombre et légèrement grisâtre. Deux piliers ornent le devant et on peut vite voir qu’une famille riche habite sous ce toit.

Des gravures ornent la porte d’entrée et deux statues l’encadrent. Ce sont elles qui forment les piliers.

Lorsque nous entrons à l’intérieur, un hall tout simple à l'atmosphère accueillante y est placé. Des peintures représentant un groupe de personnes que j’imagine être la famille parent les murs de pierres. 

J’entends du bruit venant du fond de la pièce à côté. Regardant Agathe, elle me dit:

« - Viens avec moi que je te présente ma jeune fille, Lina! »

Je la regarde surprise et la suit dans la pièce. Je vois alors une petite fille courir vers Agathe. Elle doit avoir 5 ans tout au plus. La petite me pointe du doigt et gazouille:

« - Qui c’est Mamá? »

Je souris et me présente sous les yeux approbateurs d’Agathe:

« - Bonjour Lina, moi c’est Kléïo, je vais venir habiter quelques temps chez toi et tes parents »

La petite, blonde comme Agathe, se cache derrière cette dernière tout en me regardant de côté. Agathe se met à rigoler d’un rire cristallin.

« - Comme tu peux le voir Lina est un peu timide, mais quand elle verra que tu vis parmi nous elle aura moins peur de toi. Bon viens avec moi que je te fasse faire le tour de notre maison. »

Agathe est très familière avec moi, je pense qu’elle veut que je me sente à l’aise tout de suite et c’est presque le cas. Mais je ne peux m’empêcher de me rappeler à l’ordre. Je ne suis pas là pour passer du bon temps! Mais pour enquêter sur ce peuple et retourner auprès de ma propre famille! 

Elle me présente sa maison rapidement, les pièces sont toutes plus magnifiques les unes que les autres. Nous passons par la cuisine qui consiste en un simple foyer à bois et en un plan de cuisine d’un matériau qui m’est inconnu. Puis elle me montre un endroit qui se rapproche d’une salle de bain avec un baquet en bois et une coiffeuse faite du même matériau et enfin, elle me montre les portes des chambres et enfin ma chambre.

Un grand lit se situe au milieu de la pièce entouré d’une belle moustiquaire bleue nuit. Une grande fenêtre montre une vue magnifique sur le désert. Étonnamment, il ne fait pas trop chaud dans cette pièce. Je pourrais y rester des heures sans avoir peur de mourir de chaleur.

Je me tourne vers Agathe qui m’annonce:

« - Je te laisse quelques minutes pour toi, te changer si tu as envie et ensuite me rejoindre dans la partie commune. J’ai à t’apprendre des choses sur notre façon de nous comporter en public mais également comment tu vas pouvoir m’aider au sein de la vie de tous les jours.

Parfait, je te rejoins sous peu, je lui réponds en souriant. »

Et Agathe s’en va me laissant seule avec moi même et cette vue imprenable.