Yo !
On passe donc à la saison 4 ! J'espère que vous apprécierez la façon dont j'ai adapté pour intégrer Lexa, Costia et Lincoln à cette saison !
Alors, des avis sur le Costarke et le Lostiarke ? Vous l'aviez vu venir ? *Fallait pas me chercher mouhahhahahha
Certains évènements de la saison ont été "inversés" (disons que certains moments arrivent avant d'autres, alors que ce n'est pas dans la chronologie de la saison. Enfin bon, c'est genre quelques jours de différences et ça ne change pas vraiment grand chose en vrai), d'autres ont juste été zappés pour garder une certaine cohérence dans la fic (le Conclave n'a plus lieu d'être puisque Lexa est là, par exemple). Certains personnages sont toujours là à la fin : soit dans l'espace, soit dans le bunker. Et globalement, il y a des moments qui ont été modifiés/adaptés pour les besoin de la fic !
J'espère que vous aimerez ce chapitre (la "saison" est en deux parties, vous aurez un second chapitre plus tard pour la finaliser !) et que vous aimerez ce que j'en ai fait.
Bonne lecture !
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Costia
J'avais enfin pu dire à quelqu'un tout ce qui m'avait hanté pendant si longtemps. Quand j'en eus fini, je sentis comme un poids me libérer et j'avais craqué. J'avais eu raison de faire confiance à Clarke, elle avait été la personne parfaite pour ça : à l'écoute, douce, patiente. Toute la gentillesse et la tendresse dont elle faisait preuve à mon égard eurent raison de moi, je n'avais pu résister à la tentation de l'embrasser. Je m'étais sentie tout de suite en sécurité à ses côtés, j'avais senti cette... attraction. Ce n'était pas aussi fort que ce que je ressentais pour Lexa, mais c'était là, et ça brûlait comme un feu sauvage. Lexa nous avait surprises et nous avions réussi à la rattraper pour lui faire comprendre qu'on l'aimait. Aucune de nous n'avait l'air d'avoir connu ça, mais c'était pourtant bien là. Nous avions alors partagé un moment d'une affection et d'une délicatesse extrêmes au point de nous endormir dans les bras les unes des autres.
Nous n'avions même pas eu besoin d'en discuter, nous nous laissions simplement guider par nos émotions et nos sentiments respectifs, lorsque nous n'étions que toutes les trois. Une chambre spacieuse et confortable m'avait été attribuée, pour que je puisse avoir des moments de calme et de solitude si je le souhaitais. Nous passions nos nuits avec l'une ou l'autre ou à trois.
Lexa passait ses journées dans la salle du trône, à recevoir les ambassadeurs des clans pour discuter des solutions. Clarke nous avait annoncé qu'elle retournerait chez les siens, qu'elle devait les aider à trouver des solutions pour eux, aussi. Cette catastrophe allait nous séparer, je le sentais. Pas notre attachement, notre amour, mais nous ne serions plus toutes les trois. J'espérais seulement que Lexa ou Clarke ne resterait pas seules. Que je sois séparée d'elles ne me dérangeait pas. Ce serait difficile mais je saurais m'y faire.
Le jour du départ arriva. Lexa était évidemment occupée quand Clarke vint me voir. Elle eut un regard désolé.
– Je dois partir ce soir, je suis désolée.; je lui souris.
– Arrête de t'excuser tout le temps, Clarke. Je comprends et Lexa comprendra. Tu ne vas pas partir pour toujours, n'est-ce pas ?; elle secoua la tête.
– Bien sûr que non.; je passai mes bras autour de sa nuque et blottis ma tête dans son cou.
– Tu vas me manquer, quand même.; elle me serra contre elle, ses mains caressant mon dos.
– Toi aussi.; nous restâmes un moment comme ça avant que je ne prenne sa main et l'entraîne hors de ma chambre pour rejoindre Lexa. Lorsque nous entrâmes, elle était en discussion avec ses ambassadeurs, elle nous fit signe d'attendre à l'extérieur. Quelques minutes passèrent avant qu'elle ne sorte.
– Qu'est-ce qui se passe ?; elle paraissait inquiète.
– Clarke repart à Arkadia.; elle hocha la tête.
– Attendez-moi dans ma chambre, je termine la réunion. Je ne peux...; Clarke l'apaisa d'un regard.
– Détends-toi, je ne pars que ce soir.
Nous patientâmes donc dans la chambre de Lexa jusqu'à son retour. Nous discutâmes et profitâmes de ces derniers moments de paix, de tendresse. Alors que je l'embrassai, je me laissai complètement emporter, laissant une passion que je n'avais encore jamais eue me guider, grimpant sur ses cuisses pour poursuivre. Je sentis ses mains se figer sur mes hanches, elle se recula, le souffle court.
– Costia, doucement. Je ne...; je la fis taire d'un doigt sur ses lèvres, mes yeux plongés dans les siens.
– Je ne suis pas si fragile, Clarke.; elle tint ma main dans la sienne.
– Oui mais tu as...; je l'embrassai pour qu'elle cesse de s'inquiéter.
– Je vais bien et... j'en ai envie.; elle ferma les yeux et relâcha un souffle lourd.; Je sais que tu ne me feras pas mal.
Elle finit par se laisser aller et je redécouvris enfin ce qui m'avait aussi fait défaut pendant ma captivité. J'étais très étonnée que cette envie soit venue pour elle, d'abord, mais elle avait été si présente et d'un tel réconfort, que c'était comme une évidence. Lexa était arrivée alors que nous étions dans le fauteuil : Clarke avait la tête posée sur mon ventre, mes mains dans ses cheveux alors qu'elle s'était endormie. Elle sourit en nous voyant avant de s'accroupir devant nous, posant une main sur ma joue.
– Tu vas bien ?; je hochai la tête, Clarke remua contre moi et finit par relever la tête, croisa mon regard puis celui de Lexa.
– Tu es là ?; elle acquiesça.
– Et tu vas partir.; je vis de la culpabilité passer dans le regard de la blonde.; Tu dois t'occuper des Skaikru, je comprends, Clarke. Tu reviendras chaque fois qu'il le faudra.
– Je vais te laisser le talkie que Bellamy m'a donné. Je pourrais te tenir informée de nos avancées, comme ça.
– Et tu pourras nous parler aussi si tu en as besoin.
Elle devait savoir que nous étions là aussi pour elle. Elle portait, elle aussi, bien des responsabilités sur ses épaules. Tout comme Lexa. Elles étaient semblables sur ce point. Chacune devant gérer son peuple. Lexa lui fit signe de se lever, elle obéit et se glissa dans les bras de la brune. Je m'éclipsai dans la salle d'eau pour leur laisser un moment seules, je le leur devais bien. Ce fut Lexa qui vint me chercher, me prenant par la main. Clarke nous attendait, elle vint dans mes bras tandis que notre brune se posta dans son dos pour nous enlacer toutes les deux.
– Prends soin de toi, Clarke.; elle hocha la tête dans mon cou.; Et reviens-nous saine et sauve.; elle posa un baiser sur ma joue et se laissa aller contre Lexa qui la serra contre elle, les mains sur le ventre de la blonde.
– Mes hommes t'accompagneront jusqu'à Arkadia.
Elle posa ensuite ses lèvres dans le cou de la blonde qui finit par pousser un lourd soupir avant d'embrasser Lexa. Elle se détacha avec difficulté et nous laissa. Ma main trouva celle mon premier amour, qui serra quand nos doigts s'entremêlèrent. Lexa se tourna ensuite vers moi :
– Tu restes, ce soir ?; c'était une question mais surtout une demande, je l'entendais dans son ton. Je caressai son visage, la détaillant avec attention.
– Si tu le souhaites.; son regard fut une réponse.
Elle combla la distance entre nous et m'embrassa avec la délicatesse dont elle faisait toujours preuve avec moi. Tout comme avec Clarke, j'y mis plus d'intensité, ce qui la surprit, elle s'arrêta, m'interrogeant silencieusement. Je lui répondis en engageant un nouveau baiser, l'emmenant vers le lit.
Lexa me demanda d'assister aux réunions, elle souhaitait m'avoir à ses côtés, elle voulait mon avis aussi. Elle m'avait souvent dit que j'étais une grande stratège et une excellente conseillère. Je n'étais pas forcément à l'aise avec tous ses ambassadeurs mais j'acceptai. Je l'avais beaucoup conseillée, en privé, dans le passé, elle voulait qu'on reconnaisse ma valeur. J'en fus honorée, quelque peu gênée mais acceptai.
Nous étions dans sa chambre, un soir, quand Clarke l'avait appelée pour lui faire part de la situation à Arkadia. Je pus entendre à sa voix que quelque chose semblait lui peser réellement. Je l'interrogeai et elle me répondit qu'elle devait faire une liste de survivants, qu'elle allait devoir choisir qui pourrait rester dans l'abri. Elle expliqua qu'elle ne s'en sentait pas capable, mais qu'elle n'avait pas énormément de choix. Elle ne voulait pas devoir décider de la vie et de la mort des siens. Pas comme ça. Lexa se sentait impuissante, je pouvais le voir dans son regard fixe, dans son visage contracté. Clarke nous souhaita une bonne nuit et interrompit la communication. Lexa n'avait pas bougé.
– Elle a besoin de toi.; elle se tourna vers moi.
– Toi aussi.
– Mais je n'ai pas à gérer tout un peuple et à prendre des décisions difficiles.
– Si je pars, tu devras me représenter, tu en as conscience ?
– Laisse-moi des instructions et parles-en à tes ambassadeurs, je ferai de mon mieux.; je la vis hésitante.; Va la rejoindre, je me débrouillerai !
– Lincoln restera à tes côtés. Octavia aussi. Ils t'aideront.; elle ne me laissait pas n'importe qui, je fus touchée par cette attention.; Pour le reste, mes hommes t'écouteront aussi, si besoin.
Nous passâmes la nuit ensemble, et je m'endormis dans ses bras. Elle me quitta le matin, alors que le soleil entamait sa course, m'embrassant une dernière fois avec tendresse avant de quitter la chambre, sa tenue de Commandante sur le dos.
Clarke
J'avais profité de chaque moment avec Lexa ou Costia ou les deux, je savais que ces moments de paix absolue ne dureraient pas : nous devions nous préparer à Pramfaya. Chaque instant avec l'une d'elles ou nos moments à trois étaient toujours des moments précieux. Nous faisions attention à Costia, lui offrant toujours la douceur dont elle avait manqué, sans chercher plus. J'avais été étonnée quand elle s'était presque jetée sur moi. Elle m'avait offert une telle confiance alors, c'en était grisant.
Mon devoir m'appelait et je dus repartir. J'avais profité d'un dernier instant avec Lexa, puis avec mes deux compagnes. Leur laissant un moyen de communiquer avec moi. Ça me faciliterait la tâche pour faire des rapports à Lexa sur la situation. Costia précisa que je pourrais aussi leur parler si j'en ressentais le besoin. J'appréciai sa sollicitude, elle était tellement gentille.
Deux Grounders m'accompagnèrent sous les ordres de Lexa, ils veillèrent à ma sécurité tout le long du chemin et me saluèrent d'un signe de tête avec un « Wanheda » avant de repartir. Je retrouvai alors ma chambre, me laissant tomber sur le lit quand on frappa à la porte avant d'entrer. Je n'étais plus habituée à ce qu'on entre sans autorisation, Raven se tenait dans l'encadrement de la porte.
– On t'attend.; je me frottai le visage.; Je sais que tu viens d'arriver, mais on a besoin de toi.
– Laisse-moi une minute, j'arrive.; elle s'en alla, je fermai les yeux et soupirai avant de la suivre. J'arrivais lors d'une discussion déjà engagée. Je retrouvais Bellamy, Raven et Monty.
– Ça fait deux jours qu'on est dessus. Il doit y avoir quelque chose auquel nous ne pensons pas. Et si nous pouvions atteindre le réacteur nucléaire le plus proche ?
– Je te l'ai dit, la crise a commencé il y a des mois. Il n'y a pas de bouton magique pour les éteindre. Aujourd'hui ce n'est pas de la pluie noire mais ça arrivera bientôt. C'est pourquoi nous devons nous concentrer sur l'élimination des radiations, trouver un endroit sûr et assez grand pour contenir les cinq cent personnes d'Arkadia.; je comprenais qu'elle pense d'abord à notre peuple, mais nous n'étions plus seuls, désormais.
– Il ne s'agit pas seulement de nous sauver. Il s'agit de sauver tout le monde. Lexa essaie de trouver une solution de son côté pour tous nous sauver aussi.
– C'est pour ça que nous devons le dire à tout le monde ! Crowdsourcez-le.; elle vit nos visages interrogateurs.; Faites passer le message. Utilisez les connaissances de tous ! S'il y a un autre Mont Weather, les Grounders doivent le savoir. Lexa ne t'a rien dit, Clarke ?; je secouai la tête.
– Tu penses qu'elle nous le dirait ou qu'ils nous le diraient ? Juste comme ça ? Si on dit à tout le monde qu'ils vont mourir, la Coalition est terminée, ils se retourneront contre Lexa avant de venir à nos portes.
– Parce que tu crois que Lexa nous laisserait comme ça ? Elle nous écoutera et agira en...; il me coupa la parole.
– Parce qu'elle ne nous a jamais trahis peut-être ?; il leva le ton, mais ce fut sa phrase qui me blessa le plus.
– Elle ne le fera plus !
– Tu n'en sais rien.; ce fut Raven qui nous interrompit en reprenant la conversation où elle en était avant l'intervention de Bellamy.
– Alors il faut le dire aux nôtres. Nous avons besoin de plus d'esprits sur ce problème. Sur l'Arche, les gens se sont portés volontaires pour le Sacrifice parce qu'on leur avait dit la vérité et qu'on leur avait donné le choix.; je vis le regard de Monty se poser sur le plafond d'où gouttait la pluie.; Un choix pour lequel ton père est mort.
– Tu penses que j'ai oublié ça ?
– D'accord. Nous dirons la vérité à tout le monde dès que nous aurons une solution viable. Sinon, tout ce que ça fera, c'est déclencher un mouvement de panique.
– Tu ne le sais pas.; Monty nous interrompit en levant la voix.
– C'est ça !
– De quoi parles-tu ?; je ne comprenais pas où il voulait en venir.
– Réfléchis. La station Alpha a survécu pendant quatre-vingt-dix-sept ans dans l'espace, malgré des niveaux de rayonnement élevés et des fluctuations de température extrêmes. Ça ne te rappelle rien ?; il désigna la pièce où nous nous trouvions.; Il ne nous reste plus qu'à réparer le navire. Nous l'avons, notre solution viable.
Raven nous avait fait savoir qu'il nous manquait des éléments essentiels pour rendre étanche la station. Nous passâmes la journée à chercher des personnes avec les compétences nécessaires à la réparation de l'Arche. Je me couchai, déjà lasse de tout ça.
Je pris un talkie et contactai Lexa, c'est Costia qui me répondit, je lui fis un résumé de ce dont nous avions parlé pour qu'elle le lui transmette. Sa voix m'apaisa un peu malgré tout. Je regardai mes amis en train de parler à l'extérieur, semblant se préparer. Alors que j'allais mettre fin à la communication, elle me répéta de faire attention à moi et qu'elle attendait mon retour.
Je rejoignis les miens et surpris une conversation :
– Pourquoi diable ferions-nous ça ? C'est dans la foutue nation de glace.; Miller ne semblait pas rassuré d'aller là-bas. Je pouvais le comprendre, mais Roan était roi, désormais.
– Tu viens de le dire. Nous avons besoin d'un générateur hydroélectrique et la Station Agro en a un pour les cultures.; son petit ami lui rappela alors pourquoi il leur fallait se rendre à Azgeda.
– Tu penses pouvoir nous y emmener ?; Miller hocha la tête avant de se diriger dans le hangar, nous le suivîmes. Raven nous y rejoignit pour les derniers détails.
– Hé, voici le plan pour l'hydrogénérateur. Et n'oubliez pas qu'il est rempli d'hydrazine qui se combine avec de l'oxygène pour produire de l'eau, alors allez-y doucement...; Monty l'interrompit.
– Ou l'hydrazine pourrait faire boum. Je connais. Raven, je m'en occupe. Tu n'as pas un vaisseau à réparer ?
– La batterie est pleine. Si nous avons de la chance, nous n'aurons pas à nous arrêter pour nous recharger.
– Et avec un peu de chance, ils se seront calmés avec Roan comme chef ! Faites attention quand même.
– Tu peux toujours venir avec nous, Clarke.
– Non, je ne peux pas. Arkadia n'est que le plan B, je te l'ai dit. Ça n'aide pas les Grounders. Nous avons un devoir envers eux aussi, désormais. Je ne m'arrêterai pas tant que nous n'aurons pas une solution qui sauve tout le monde.
– En attendant, on sauve qui on peut sauver aujourd'hui.; il me salua de la tête avant de donner l'ordre de partir.; Allons-y !
Quelques jours après, alors que je rentrai dans l'Arche, j'entendis Bellamy ordonner durement à quelqu'un de sortir : Jaha était dans un Rover, je m'approchai pour savoir ce qui se passait. Jaha avait soi-disant découvert un bunker qui pourrait nous accueillir. Raven lui fit comprendre qu'elle n'avait aucune confiance en lui. Comment lui en vouloir après ce qu'il lui avait infligé avec ALIE ?! Au fil de la discussion, je finis par apaiser tout le monde en déclarant que s'il avait tort, je ferai une liste de cent personnes qui pourraient occuper la station Alpha. Nous décidâmes d'accompagner Jaha, mais seulement dans les jours à venir. Nous avions déjà bien assez à faire, sans avoir à partir à la recherche d'un abri construit par un gourou.
Il m'était difficile d'accepter ça, pourtant, il semblait que je n'ai pas tant de choix. Je devais prévoir une liste, au cas où le bunker n'existait pas ou était détruit.
Je retournai à ma chambre, le coeur lourd. J'avais réfléchi aux paroles de Raven et à ce qu'elle nous avait confié : nous manquions déjà de nourriture et ça n'allait pas aller en s'arrangeant. Et si, une fois tous enfermés, nous étions trop nombreux, que se passerait-il ? Je devais reconnaître que nous avions besoin de compétences bien spécifiques, ces personnes-là nous seraient indispensables, mais et les autres ? Elles finiraient par être vues comme des poids morts, profitant des ressources sans rien faire pour les mériter. Les tensions iraient croissant. Jusqu'où ? Est-ce que je devais faire une liste ?
Je soupirai puis sortis le talkie pour contacter Lexa. Je lui expliquai tout en détail. En venant à cette fameuse liste et à ce que ça ferait de moi. Elle me dit simplement que ça faisait de moi une leader qui pensait à la survie des siens. Que dans une situation où la vie de tous étaient en jeu, il fallait en sacrifier d'autres. Il fallait, parfois, accepter des pertes tolérables. Il fallait en mesurer les avantages et les inconvénients, ce ne serait que des dommages collatéraux face à une situation difficile. C'était aussi ça, de diriger. Ça ne me rassurait pas bien plus, mais au moins, elle comprenait, elle connaissait ça. Elle avait juste moins de mal à sacrifier des pions que moi. C'était dans ces moments que je me rendais compte à quel point nous avions vécu différemment. Quand nos vies étaient en danger, nous devions prendre des décisions... dures pour survivre.
Lexa
Je mentirais si je disais qu'avoir vu Costia et Clarke en train de s'embrasser ne m'avait rien fait. Je n'avais pu m'empêcher d'avoir le coeur qui se serre. Je comprenais ce qu'avait pu ressentir la blonde, alors. Elles m'avaient rattrapée et rassurée, et je n'aurais jamais cru ce qui avait suivi : Clarke qui m'avait embrassée tandis que Costia m'enlaçait. Celle-ci avait même l'air plutôt heureuse de cette situation. Jamais je n'aurais imaginé ça. J'avais été perdue depuis le retour de mon premier amour. J'aimais Clarke, mais j'avais aimé Costia, si fort. Et, cette fois, l'univers avait décidé de ne pas m'obliger à faire un choix difficile. Les deux semblaient même s'apprécier énormément, c'était même plus que cela.
Je décidai de ne pas y réfléchir et me laissai porter par mes sentiments. Du moins, les concernant, et lorsque nous n'étions que toutes les trois, ou que j'étais seule avec l'une d'elles. Elles étaient arrivées ensemble lors d'une réunion avec mes ambassadeurs. Je ne pouvais, bien entendu, pas les recevoir devant eux. Je sortis après m'être excusée, m'inquiétant de leur venue soudaine. Ce fut mon premier amour qui m'apprit que Clarke allait rentrer chez les siens. Je leur avais demandé de m'attendre dans ma chambre, j'avais encore des affaires à régler.
Je les avais rejointes plusieurs heures plus tard. Mon coeur se serrant à l'idée de voir la blonde partir, mais il le fallait bien. Nous devions sauver notre peuple. Lorsque j'entrai, Clarke dormait paisiblement sur le ventre de Costia, qui avait une main sur la tête de Clarke. Je m'avançai, me mis à leur hauteur et caressai le visage de Costia. Quand je m'inquiétai de son état, Clarke se réveilla. Elle semblait désolée de devoir partir, je la rassurai alors.
Je lui indiquai de se lever pour pouvoir lui dire au revoir, elle se colla à moi et se laissa aller à une étreinte alors que Costia nous laissait un peu d'intimité.
– J'aimerais rester, Lexa.; je la resserrai un peu plus contre moi.
– Je le sais, Clarke, mais tu as des devoirs, ton peuple a besoin de toi.; elle s'écarta et je pus lire dans ses yeux.; Oui, moi... nous aussi, mais survivons d'abord à Pramfaya.; elle soupira.
– Je sais. Toujours ce mot, hein ? Survie.; je souris, repensant à sa phrase.
– On aura le temps de vivre après.
– Je l'espère.
Elle m'embrassa ensuite, avec douceur et passion à la fois. Je finis par m'écarter et poser mon front sur le sien. Si nous nous laissions aller, elle ne partirait pas, je le savais. Et elle le devait. Je me détachai d'elle, à regret puis allai chercher Costia. Clarke se réfugia dans ses bras, ce qui ne manqua pas de me tirer un sourire alors que je passais dans son dos pour les tenir toutes les deux, la blonde contre moi. Après quelques mots de mon premier amour, elle lui posa un baiser sur la joue avant de se laisser aller dans mes bras. Mes lèvres trouvèrent son cou, ce qui la fit soupirer, elle tourna sa tête pour engager un nouveau baiser, auquel elle mit fin bien trop vite à mon goût.
Lorsqu'elle sortit, Costia avait entrecroisé nos doigts. Elle aussi souffrant du départ de notre blonde. Je lui demandai implicitement de rester, ce qu'elle fit. Elle amorça un contact plus physique que d'habitude. Je fus surprise. Sa seule réponse fut de m'emmener jusqu'à mon lit.
Je la voulais aussi à mes côtés lors des réunions. Je n'avais pas oublié l'intelligence de Costia, et surtout, je n'avais pas oublié que c'était une excellente stratège et conseillère. J'aurais besoin d'elle et il fallait que les miens sachent qu'ils pourraient aussi compter sur elle. Ils devaient la reconnaître.
Je n'avais plus de Flemkeipa, je savais qu'il en restait une. Et pas n'importe qui. La fille d'Indra. Je fis appeler Octavia, qui était restée à Polis avec Lincoln. Elle avait complètement intégré nos moeurs, c'était une valeureuse combattante. Elle avait cette étincelle propre aux guerriers, et elle ne manquait pas de ressources. Je savais pouvoir compter sur elle pour certaines missions. Je fis appeler Lincoln aussi, il connaissait Gaia, il serait plus à même de la reconnaître. Ils arrivèrent dans la salle du trône, ensemble. Octavia eut la politesse de lâcher la main de mon guerrier. Ils s'agenouillèrent tous deux :
– Heda.
– Relevez-vous. J'ai une mission pour vous.; Lincoln ne put s'empêcher de tourner la tête vers Costia, de lui sourire.
– Costia.
– Lincoln.; j'entendis l'amusement dans son ton. Je m'éclaircis la gorge et il tourna de nouveau son attention sur moi.
– J'ai besoin qu'on retrouve Gaia. C'est la dernière Flemkeipa, nous aurons besoin d'elle.; il hocha la tête.
– Bien, Heda.
– Octavia, j'aimerais te charger d'autre chose.; elle attendit simplement, mains le dos. J'en étais impressionnée, en peu de temps elle avait fait preuve de plus de respect que Nia ou ses hommes en plusieurs années.; Certains de mes hommes m'ont rapportée qu'une rumeur circulait. Rumeur me mettant en danger. Quelqu'un souffle aux hommes de Roan que je ne les laisserai pas entrer dans l'abri, à cause de nos anciennes querelles. Ça se propage à d'autres clans aussi. J'ai besoin de savoir qui en est responsable. Discrètement, bien entendu.; elle se redressa, tête haute.
– Je vais fouiner pour vous amener cette personne.; je lui fis un signe de la tête pour la remercier.
– Je compte sur vous.; ils ployèrent le genou et s'en allèrent.
J'appris qu'Octavia avait égorgé un homme. En public, qui est plus. Je la fis amener face à moi :
– Heda.
– J'avais dit discrètement, Octavia ! Pourquoi as-tu tué cet homme ?!; elle baissa la tête.
– Cet homme avait un poison qu'il comptait faire entrer ici. Pour vous. Ils parlaient avec ses compagnons, l'un d'eux disant que cette méthode était pour les faibles et qu'ils attendraient pour vous tendre une embuscade.; je haussai un sourcil.; J'ai voulu faire passer un message, tout en m'assurant de récupérer ce poison.; elle sortit une fiole de sa poche, elle posa son regard sur un de mes hommes, qui s'approcha, main tendue, elle le lui remit alors que je soupirai.
– Bien... J'aimerais que tu sois plus discrète à l'avenir. J'ai déjà entendu quelques rumeurs sur la disparition de certains... dissidents.; elle détourna le regard.; On te donne déjà un surnom, tu le sais ? Skairipa. Mesure ton envie de sang, je te prie.; je désignai la porte.; Va. J'attends toujours un nom.; elle était presque arrivée à la porte, quand elle me répondit sans se retourner.
– Je vous amènerai directement le coupable, Heda.
Je devais avouer qu'elle était efficace, mais décimer les rangs comme elle le faisait n'allait pas arranger ma cause. Costia et moi discutâmes de la jeune Skaikru devenue une des nôtres dans la chambre quand la voix de Clarke retentit par le talkie.
Elle était face à un choix qui lui déplaisait, je dus la rassurer sur le fait qu'être leader nous obligeait à faire des choses difficiles. Costia me fit comprendre que la blonde avait plus besoin de moi qu'elle. Je finis par céder, lui déléguant mes obligations le temps que je serais partie. Je m'assurerai que Lincoln et Octavia veillent sur elle. Ils avaient leur propre mission, mais dès qu'ils en auraient fini, ils resteraient avec elle. Je la savais donc en sécurité.
Elle finit par s'endormir contre moi alors que la nuit était déjà bien avancée. Je fus réveillée par les premières lueurs du jour et me levai délicatement, sans réveiller Costia. Je me préparai puis allai caresser son visage pour lui dire au revoir. Elle plongea son regard dans le mien, me faisant comprendre de prendre soin de moi et de Clarke. Je posai mes lèvres sur les siennes et enfilai mon épaulière de Commandante avant de sortir. Je demandai à mes hommes de veiller sur Costia et de trouver Octavia pour lui transmettre sa future mission, à elle et à Lincoln.
Je partis seller Ares et le fis galoper jusqu'à Arkadia. Les hommes qui gardaient la porte semblèrent surpris, ne sachant que faire. Raven passait par là et leur fit signe de s'écarter pour me laisser passer. Elle me guida jusqu'à Clarke. Je la remerciai d'un hochement de tête. La blonde afficha un air surpris, j'entrai, elle prit simplement ma main quand la porte se referma.
– Un souci à Polis ?; je secouai la tête en souriant.
– Non, mais tu sembles en avoir avec ton rôle de leader. Tu remercieras Costia qui m'a dit que tu avais besoin de moi.
Et alors que nous nous rapprochions l'une de l'autre, des cris retentirent à l'extérieur. Nous sortîmes pour voir ce qui se passait. Mon coeur cessa de battre quand je reconnus une des personnes qui se trouvaient là.
– Ne venez pas plus près.; un des gardes pointait son arme sur les nouveaux arrivants.
– S'il te plaît. Ils ont besoin de médicaments Skaikru.; Nyko essayait de protéger les deux filles avec lui.
– Recule.; Bellamy était tout aussi hostile que le garde. Je me devais d'intervenir.
– Nyko !
– Et si c'était une attaque comme ils l'ont fait avec Murphy ?; je m'avançai et posai une main sur le bras de Bellamy, pour lui faire comprendre de baisser son arme.
– Que leur est-il arrivé ?; je m'approchai alors de la plus âgée des filles.
– La maladie. Nous en avons perdu plus de quarante en route.; Nyko expliquait ça pendant que je m'accroupissais, croisant le regard de ma dernière camarade de sang.
– S'il te plaît, ne nous rejette pas à cause de ma fuite.
– Hors de mon chemin. S'il vous plaît laissez-moi passer.; la mère de Clarke venait d'arriver, elle pourrait peut-être les soigner.
– Maman. Qu'est-ce que c'est ?
Abby expliqua que c'était une maladie due aux radiations, demandant à Luna depuis quand elle avait ces symptômes, elle lui répondit qu'elle n'était pas sûre, juste après que les poissons ne s'étaient mis à mourir, flottant sur la mer, partout. La situation était en train d'empirer. Nous aurions peut-être moins de temps que prévu.
Luna et les siens furent emmenés à l'intérieur pour être examinés et peut-être sauvés. Je n'arrivais pas à savoir si j'étais heureuse de la revoir ou si je lui en voulais encore pour sa fuite et à tout ce que ça avait engendré. Je voulais lui parler, j'avais besoin de savoir pourquoi elle avait fui de cette façon ! Mais Abby nous avait bien fait comprendre qu'elle avait besoin de repos. Cette discussion attendrait. Je l'avais attendue si longtemps, je pouvais bien attendre quelques jours de plus.
Raven m'interrogea sur les lieux qui pourraient ressembler au Mont Weather, mais je ne pus lui être d'aucune aide. Elle me parlait d'un bunker quand je vis Clarke se diriger vers la salle de soins. Je m'excusai et la suivis, peut-être aurais-je la chance de parler à Luna ? Elle parlait à un homme, celui qui assistait sa mère :
– Leur état s'aggrave. Il doit y avoir quelque chose que nous pouvons faire.
– Delactivene, ça pourrait les aider, mais Raven a mis les médicaments sous clefs.
– Je m'occupe de Raven. Que disent les tests ?; Abby venait d'arriver sans que je ne la voie, mon regard étant rivé à celui de Luna.
– L'exposition est aiguë. Sans traitement, il y a peu ou pas de chance de guérison. On dirait que le rayonnement est interne, ingéré par le poisson irradié. Aucune des épidémies ne semble être due à une exposition aéroportée. C'est la bonne nouvelle.
– Pas pour eux.; j'écoutais sans tout comprendre. Je fixais toujours ma camarade de sang.
– Tu penses que je mérite ça pour avoir fui le Conclave ?; que pouvais-je bien lui répondre ? Je n'eus pas le temps de répondre, Bellamy s'en chargea.
– Personne ne mérite de souffrir. En plus, ce serait arrivé de toute façon.
– C'est tout ce qui reste de mon peuple. Pouvez-vous les sauver ?; elle semblait désespérée. Je la comprenais. S'il ne restait que si peu des miens, je serais dans le même état.
– Nous ferons tout notre possible. Tu as ma parole.; Clarke me rappelait vraiment Costia, dans ces moments-là. Elle tourna la tête vers son ami.; Dis-moi quelque chose de positif.
– Raven nous cherche.; elle baissa la tête en soupirant, chercha mon regard, je lui fis un signe de tête avant qu'elle ne se lève pour le suivre. Je redirigeai mon attention sur Luna.
– Je ne pensais pas te revoir.; mon ton était plus froid que je ne l'aurais voulu, mais je ne savais toujours pas comment réagir en sa présence.
– Tu m'en veux toujours donc.; je détournai les yeux une seconde avant de les river, de nouveau, aux siens.
– Je ne sais pas.; elle eut un petit sourire en coin.
– Évidemment, la Commandante ne doit montrer aucune émotion, ne doit rien ressentir. Ça explique pourquoi ça a été si facile pour toi.; je fronçai les sourcils.
– Facile ?
– Le Conclave. Tuer les autres. Jus drein jus daun, n'est-ce pas ?
– C'est ce que tu crois ? Que j'ai pris plaisir à tuer nos camarades ?
– Ce n'est pas le cas ?; je bloquai ma respiration.; Toujours en contrôle.
– Pourquoi ?; elle m'interrogea du regard.; Pourquoi tu as fui ?; elle ferma les yeux, son visage affichant cette souffrance que je lui avais vu la dernière fois.
– Ruben. J'ai dû l'affronter en premier. Il ne s'attendait pas plus que moi à devoir me combattre si vite. Nous avons combattu. Mais je le sentais sur la réserve, différent. Il m'invectivait de plus en plus, jusqu'à ce que ma lame ne le transperce. Tu sais ce qu'il m'a dit alors ? « Bravo, petite soeur », il s'est laissé battre pour me donner une chance de vivre !; Ruben... Il était si doué, lui aussi. Entendre de ça me serra le coeur. Il s'était sacrifié pour elle.; Et ensuite... Je suis tombée sur toi. C'en était bien trop pour moi. Je t'ai vue, là, du sang sur le visage, et je n'ai pas pu. Je venais de perdre mon frère, je ne pouvais pas te perdre toi aussi. Je me suis rappelée tous nos moments et j'ai compris que je ne pouvais pas. J'ai préféré jeté mon sabre et partir.
– Tu as donc fui ton droit de naissance, guidée par tes sentiments ? Tu as fui un test sacré qui permet de désigner celui ou celle qui devra soutenir et guider son peuple à cause de tes émotions ?; elle me lança un regard noir.
– Je vois que Titus t'a bien appris. Bravo, Lexa, tu as bien retenu ses leçons ! Félicitations, Heda.; elle venait de dire ce mot comme si elle le crachait, l'abhorrant de tout son être. Elle s'était trompée sur ma question, cependant.; La Commandante ne peut aimer, parce que l'amour est une faiblesse, n'est-ce pas ?; je savais que je ne l'atteindrai plus, je me levai alors simplement, lui tournai le dos, sortis mon sabre - le sien - et le tendis à hauteur d'épaule.
– Tu te trompes.
J'entendis un hoquet de surprise, je rangeai mon arme, tournai la tête sur le côté, comme elle l'avait fait derrière ce grillage et sortis de la pièce. Je me dirigeai vers Clarke, qui leva sa tête à mon arrivée, elle semblait m'interroger du regard, je bougeai la tête pour lui faire comprendre que je lui expliquerai plus tard.
Elle me fit savoir qu'elle, Bellamy et le fameux Jaha allaient à la recherche d'un bunker qui pourrait accueillir de futurs survivants. Mon regard se durcit quand il se porta sur lui. Je n'avais pas oublié que c'était lui qui avait amené ALIE, retourné l'esprit des miens et fait torturer Clarke, par extension. Mais en temps difficiles, il fallait parfois mettre de côté les différends, et s'allier avec d'anciens ennemis. Je leur fis savoir que je les accompagnais. C'était presque un ordre, même. Si un abri existait bien, certains des miens pourraient peut-être l'utiliser.
Bellamy s'installa à l'avant, avec Clarke tandis que je montai à l'arrière avec Jaha. Ça me permettrait de le surveiller. Il évitait mon regard. Bien. Il tendit quelque chose à Clarke et une voix s'en éleva. Une phrase m'interpella « des cendres, nous renaîtrons. ». Je l'avais déjà entendue.
– Kriken sonraun en branon. Kom graun, oso na groun op. Kom folau, oso na gyon op.* ; Clarke se tourna vers moi, une question silencieuse dans le regard.; C'est une prière de notre peuple.; elle croisa le regard de Jaha.
– Nous devons en apprendre plus sur ton peuple.; je lui souris.
– Notre peuple.; Bellamy me regarda par le miroir de leur voiture, comme surpris par mes paroles.
– Jaha, dites-moi que vous avez plus que... ça.; elle montra l'objet.
– Au cours des deux années précédant les bombes, Cadogan a vendu la plupart des biens immobiliers de Second Dawn, générant des dizaines de millions de dollars, mais il y avait une chose qu'il n'a pas vendue. J'ai trouvé ça dans son autobiographie. C'est sa maison d'enfance. Son père y a construit un bunker pour sauver sa famille. Je pense que Cadogan a utilisé l'argent de l'église pour l'agrandir.
– Il y a grandi. Peut-être qu'il l'a gardé pour une valeur sentimentale.
– Heum. Son père le battait presque quotidiennement dans cette maison. Il détestait vivre là-bas.
– Pourquoi le garder si vous liquidez tout le reste ?
– Parce que ce bunker est là. Je peux le sentir.; il avait peut-être raison. Mais quelque chose me disait que cet abri ne nous serait d'aucun secours.
– Il m'a tout l'air d'un fanatique religieux.
– Peut-être, ou peut-être qu'il était juste un chef prêt à tout pour sauver son peuple.
Nous descendîmes de voiture pour chercher l'emplacement du bunker. Je n'écoutais pas la conversation que Bellamy avait avec Jaha, je restai derrière, veillant à ce qu'il ne tente rien. Je n'avais aucune confiance en lui. Au moindre geste à l'encontre de Clarke ou de son ami, il le paierait.
Je grinçai des dents à l'évocation du massacre de mon armée. Des intentions pures ? Pour sauver son peuple ? Mon armée était là pour les protéger d'Azgeda ! Je me retins de lui placer une dague sous la gorge. Nous étions désormais alliés, et malgré les erreurs passées, nous devions avancer ensemble. J'appris malgré tout que Bellamy s'en voulait encore pour ses actes. Il était au moins plus sensé que son aîné.
– Par ici.; Clarke venait de trouver quelque chose. Bellamy se plaça devant elle alors que je la rejoignais.
– Restez derrière moi.; des marches descendaient dans le sol.; Attention à la tête.; j'attrapai le bras de Clarke et fis signe à Jaha de passer d'abord, hors de question que je lui tourne le dos et le perde de vue. Nous découvrîmes un squelette, avec un médaillon.; « Des cendres nous renaîtrons. » Pas lui.
– Le 11ème sceau. Leur foi était basée sur 12 sceaux. Les suiveurs pouvaient monter de niveau en les déverrouillant un à la fois. Seuls ceux qui atteignaient le niveau 12 pouvaient atteindre le salut.
– C'est peut-être pour ça qu'ils ne l'ont pas laissé entrer.
– J'avais raison.
– Et s'ils étaient toujours là-dedans ?; Bellamy se mit à frapper à la porte.
– Hé! Est-ce que quelqu'un est là?
– C'est encore scellé.
– Il n'y a pas de serrures, pas de poignées.; donc pas moyen d'entrer.
– C'est parce qu'il a été conçu pour être ouvert de l'intérieur.
– Ou de l'extérieur par quelqu'un avec un Rover.; je restai avec Clarke, qui m'observait, quelque chose n'allait pas. Quelque chose m'interpellait sans que je n'arrive à mettre de mots dessus.
– Lexa ?
– Je ne sais pas, il me semble que...; ils placèrent la corde, la porte finit par se détacher. En entrant, nous découvrîmes des cadavres.
– Ce n'est pas possible !
– Il n'était pas scellé. Les radiations les ont tués en quelques jours. Ce bunker ne sauvera personne.
Ce fut à ce moment que je me sentis comme appelée. Je fermai les yeux et me retrouvai dans la salle des Commandants, Becca Pramheda face à moi, elle posa ses mains sur mon visage, le bout de ses doigts contre mes tempes. Je vis son arrivée sur Terre, la tour. Et dans les souterrains de la tour : une trappe. Et sous la trappe : un bunker parfaitement scellé. Alors tout ce temps, il était sous mes yeux ? Et dans mon esprit ? Elle me sourit et disparut. Je rouvris les yeux sur une Clarke inquiète, qui avait, elle aussi, ses mains sur mon visage :
– Lexa ? Tu vas bien ?; je hochai la tête.
– Avec une bonne nouvelle. Je sais où est le bunker de Cadogan.; elle me regarda, la surprise écarquillant ses yeux.
– Comment ?; je mis une main sur ma nuque,.
– Une réminiscence des anciens Commandants.; Jaha hocha la tête.
– J'aurais dû y penser ! ALIE, Becca... Bien sûr !; je lui lançai un regard noir.
Nous reprîmes la route, avec une bonne et une mauvaise nouvelle. J'étais un peu déçue que ce bunker ne soit plus une option, il aurait pu sauver plus de monde. Même si le bunker sous la tour était grand, il ne pourrait contenir tout le monde. Des choix devraient être faits.
J'attendis d'être seule avec Clarke et Bellamy pour le leur faire savoir. Ils se regardèrent en soupirant. La blonde alla s'installer, prenant une feuille pour y écrire quelque chose. Plus elle écrivait, et plus elle semblait abattue. Je passai derrière elle, une main sur l'épaule, pour la soutenir. C'était tout ce que je pouvais lui offrir, c'était quelque chose qu'elle devait faire seule. Je pouvais, malgré tout l'entendre pleurer. Bellamy vint voir où elle en était :
– Si je suis sur cette liste, tu y es aussi.; je serrai les dents en comprenant ce qu'il venait de dire.
– Bellamy, je ne peux pas.
– Écris-le. Écris, ou je le ferai.; Clarke renfila, elle semblait à bout.
– Clarke...; cette fois, l'avertissement venait de moi. Je vis Bellamy prendre le stylo et écrire sur la feuille.
– Et maintenant ?
– Maintenant, on la range et on espère de ne pas avoir à l'utiliser.; je ne dis rien, mais il me semblait bien trop optimiste.
– Tu en as encore ? De l'espoir ?
– On respire encore, non ? Va dormir. Reposez-vous, toutes les deux; il me fit un signe de tête avant de partir. Il avait l'air de changer, lui aussi.
Un moment plus tard, Bellamy revint dans la pièce, nous indiquant que nous étions demandées dans la salle de soins. Luna parlant devant un corps recouvert :
– Kom woda yu gyon op, gon woda yu kom daun.*; j'allais lui dire quelque chose quand Abby se réveilla.
– Impossible.; je ne comprenais pas.
– Nous ne l'avons pas soignée.
– Ta fièvre est tombée.; Abby s'approcha pour l'examiner.; Son corps rejette le rayonnement tout seul. Assieds-toi, s'il te plaît. J'aimerais faire des tests.
– Qu'est-ce que tu as fait ?
– Rien. Il n'y a qu'une seule variable. Il y a une chose qui sépare Luna des autres.; Clarke se tourna vers moi avant de répondre.
– Nightblood. Des cendres, nous renaîtrons.; ils sortirent tous et je me plaçai face à Luna, détachant mes armes et les lançant à côté d'elle. Elle les prit et les observa avec attention. Elle leva un des sabres.
– Nerea.; je hochai la tête tandis qu'elle prenait le second.; Et le mien.
– J'ai récupéré le premier après l'avoir vaincue. Le tien, juste après que tu te sois mise à courir. Ils ne m'ont jamais quittée depuis.; son regard fut plus que surpris.
– Tu as changé.; je haussai les épaules et tournai la tête. Je vis Clarke et sa mère discuter.; Je vois. Elle a l'air d'être spéciale. Comment l'a pris ce bon vieux Flemkeipa.; je ne pus retenir un sourire.
– Pas très bien. Avec tout ce qui s'est passé.; elle m'interrogea du regard.
– Une autre fois, peut-être, c'est beaucoup trop long.; elle acquiesça.; Je comprends maintenant, Luna. Je t'en ai tellement voulue, tu n'imagines pas tout ce que ta fuite a engendré, mais laissons le passé où il est.; je lui tendis mon avant-bras qu'elle saisit avant de se relever, puis de s'agenouiller.
– Heda.; elle avait dit ça avec beaucoup de déférence. Je fermai les yeux, retenant mon émotion.
– Merci, Luna.; elle se redressa et posa une main sur mon épaule, comme elle le faisait autrefois.
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* Kriken sonraun en branon. Kom graun, oso na groun op. Kom folau, oso na gyon op = Ancienne vie et nouvelle. De la Terre, nous grandirons. Des cendres, nous renaîtrons.
Source : https://the100.fandom.com/fr/wiki/Culte_du_Second_Avènement
* Kom woda yu gyon op, gon woda yu kom daun = De l'eau, tu es née. Vers l'eau, tu retournes. - 4x09