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1 - Infos
2 - 1. Un marché acceptable
3 - 2. Ascende Superius
4 - 3. « Parce qu'elle était mienne »*
5 - 4. « Tu me fais tourner la tête... »*
6 - 5. « Clarke of the Sky People »*
7 - 6. « You take my self, you take my self control » *
8 - 7. « Ils ne comprendraient pas que nous avons trouvé, à la force d'aimer, dans nos coeurs un espoir »*
9 - 7.5 « Il était une fois... »
10 - 8. À tout problème, sa solution. Ou pas.
11 - 9. Quand les difficultés s'accumulent...
12 - 9.5. « Tous les chemins mènent à tes yeux. »*
13 - 10. « Si on vit pas maintenant, demain il sera trop tard » *
14 - 11. Mebi oso na hit choda op nodotaim
15 - 11.5. « Si tu étais incapable de sortir d'un de ces rêves, comment ferais-tu la différence entre le monde du rêve et le monde réel ? »*
16 - 12. « Don't be afraid, Clarke. Death is not the end. »*
17 - 13. Le temps joue. Et gagne. Ou peut-être pas ?
18 - 14. « Si vis pacem, para bellum »*
19 - 14.5. « Mère Raton-laveur, raconte-nous une histoire. »
20 - 15. « Ça va péter mon colonel » *
21 - 16. « Je vous aime adieu. Je vous aimerai toujours du début à nos fins. »*
22 - 17. « Dis-moi que c'est un cauchemar. Pitié, dis-moi que tout ça n'est pas réel. »
23 - 18. « You think I'd leave you [all] hanging ?! Never. »*
24 - Bonus - Trente ans ?! Ça se fête !
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6. « You take my self, you take my self control » *

Dans ce chapitre, rien de violent. Un langage cru, un état émotionnel assez... délicat à certains moments, mais au final, c'est assez doux. Et surtout un moment vraiment jouissif ahahhahahhah (vous reconnaîtrez lequel, je pense !).

Bonne lecture !

—————————

Lexa

– Lexa.

J'avais reconnu sa voix. Je l'aurais reconnue entre mille. Je me tournai et elle était là. Devant moi. Mais comment était-ce possible ? Comment pouvait-elle être là, vivante ? Je me souvenais encore parfaitement du soir où j'avais découvert sa tête sur mon lit. Je me repris, Clarke avait peut-être besoin de moi. Je m'occuperai de cette nouvelle situation après. Je reculai lentement. Je ne voulais pas la blesser.

Lorsque j'entrai, Clarke venait de se jeter par terre pour éviter une nouvelle balle. Je vis Murphy, assis, ligoté et bâillonné. Mais ce qui me mit réellement hors de moi, ce fut de voir Titus, une arme des Skaikru à la main, pointée dans la direction de Clarke.

– Lâche cette arme tout de suite.; mon regard et mon ton se firent froids. Je vis une lueur de crainte dans les yeux de mon Flemkeipa.

– Heda.; il posa l'arme par terre, ses épaules s'affaissant. Je n'avais pas entendu Costia entrer mais je surpris du mouvement du côté de Murphy, elle était en train de le libérer avec douceur.

– Est-ce que tu veux bien m'expliquer ce que signifie tout ça ?; il baissa le regard.

– Je suis désolé, Heda. Elle est un danger pour votre vie ! Ses idées sont dangereuses ! Le peuple ne vous suivra pas, ils voudront tous vous tuer.

– Alors quoi ? Tu voulais la tuer pour me... sauver ?; il plongea son regard dans le mien.

– Vous protéger, Heda. C'est mon devoir.; je l'arrêtai d'un geste de la main.

– Ton devoir est de m'obéir, de me conseiller. Pas de tuer des gens parce qu'ils te gênent !

– Elle...

– Elle n'est pas un danger pour moi ! Quand le comprendras-tu ?

– L'amour est une faiblesse.

– Je t'ai dit que je ne voulais plus entendre ça. Tu n'as pas à décider pour moi. GARDES ! SAISISSEZ-LE ET EMMENEZ-LE !; Clarke s'était relevée et s'inquiétait du sort de son ami. Je m'approchai d'elle, je posai ma main sur son bras, elle se retourna.

– Je vais bien.; je tournai la tête et vis Costia, se tordant les mains, le regard baissé, la tête rentrée dans les épaules. Clarke remarqua mon regard et le suivit fronçant les sourcils.

– Costia ?; elle releva la tête, le regard complètement affolé.

– Je... je...; je levai les mains pour l'apaiser. Je ne l'avais jamais connue aussi craintive. Que lui était-il arrivé ?! Et pourquoi était-elle vivante ? Je ne comprenais pas.

– Va dans ma chambre et passe dans la salle d'eau, pour te laver, je vais te faire préparer des vêtements.; elle hocha la tête, croisant le regard de Clarke qui avait l'air tout aussi perdue que moi.

– Costia ? Je croyais que...

– Moi aussi.; ma voix n'avait été qu'un murmure.

– Bon si on n'a plus besoin de moi, je vais m'en aller. Je connais déjà la sortie !

Murphy sortit en premier. Costia le suivit peu après, prenant le chemin de ma chambre. Je me retrouvais dans une situation vraiment complexe, et délicate. Mon amour perdu face à mon amour actuel. Que s'était-il passé ? De qui provenait cette tête ? Clarke s'approcha, un regard inquiet cherchant le mien.

– Est-ce que ça va aller ?

Je hochai la tête sans vraiment savoir. Je soupirai et allai sortir quand je sentis qu'on retenait mon bras, je me retournai, Clarke s'approcha et posa ses lèvres doucement sur les miennes. Son baiser était prudent, doux. Elle se recula et me montra la porte d'un geste. Son baiser m'avait donné la force nécessaire pour la suite.

Lorsque j'arrivai devant les portes de ma chambre, Costia était prostrée par terre, les genoux contre la poitrine, la tête dans les mains, tremblant de tout son corps tandis que les gardes avaient une attitude hostile envers elle.

– EM PLENI !; ils se reculèrent de plusieurs pas.; MAIS QU'EST-CE QUE VOUS FAITES ?!

– Elle s'est faite passer pour une servante et maintenant elle essaie de forcer le passage !

– C'est Costia !; les gardes se figèrent de surprise, une lueur de crainte dans le regard face à la fureur du mien. Je m'accroupis près d'elle, posant ma main sur son épaule, elle se dégagea brusquement en criant presque.; Costia, tout va bien.; je mis de nouveau mes mains en évidence.; C'est moi. Lexa.

Elle plongea ses yeux gris dans les miens, je la vis s'apaiser. Je lui tendis la main alors que je me redressai, elle la saisit et se laissa faire. Je fis un geste à mes gardes pour qu'ils s'écartent, ils obéirent et nous laissèrent passer. J'ouvris les portes devant Costia et la laissai passer. Elle entra avec hésitation. Je souris en repensant à la fois où elle avait eu la même attitude. Juste avant que nous échangions notre premier baiser. Elle s'arrêta devant le lit, je m'approchai mais en lui laissant assez d'espace pour qu'elle ne prenne pas peur.

– Costia ?; elle se tourna vers moi, elle avait l'air de vouloir demander quelque chose. Je lui fis un signe pour l'inciter à parler.

– Je pourrai m'allonger sur n... ton lit ?; je fronçai les sourcils d'incompréhension.

– Oui... bien sûr. Tu ne veux pas te...; je pointai son visage et ses cheveux du doigt. Elle hocha la tête, mais ne bougea pas, indécise. Comme je ne disais rien, elle finit par parler.

– Tu ne vas pas...; elle ferma les yeux.; entrer quand...

– Quand tu te laves ? Non, sauf si tu as besoin d'aide.; ses épaules se relâchèrent de soulagement. Mais qu'est-ce que... ?! Je me frottai le front.; Va, je vais te préparer des vêtements, d'accord ? Tu pourras t'allonger et dormir ensuite si tu le souhaites.; son regard fut de nouveau effrayé.; Je te laisserai le lit, Costia. Est-ce que tu as faim ?; elle serra les lèvres, les larmes embuant ses yeux. Une colère me brûla les entrailles et je fis des efforts pour ne rien afficher. Mais qu'avait-elle subi ?!; Tu veux manger ?; elle acquiesça avec entrain.; Va te détendre, je m'en occupe. Est-ce que tu veux que je remplisse la cuve ou tu... ?; elle déglutit difficilement.

– Je peux le faire.

Je lui souris tendrement, allai lui préparer des vêtements que je posai sur le lit et me dirigeai vers les portes pour lui laisser l'intimité qu'elle souhaitait. J'ouvris les portes, mes gardes sursautèrent.

– Heda ?

– Est-ce que l'un de vous pourrait demander à ce qu'on amène un repas ici ?

– À vos ordres, Heda.

– Et...; je soupirai.; Est-ce que vous pouvez vous éloigner un peu des portes ?; ils froncèrent les sourcils, mécontents de mettre ma sécurité en danger.; Juste quelques pas plus loin de façon à surveiller, mais elle...

– Bien, Heda.

Ils s'écartèrent suffisamment pour pouvoir surveiller toute approche et les portes. L'un des deux s'en alla chercher un serviteur pour transmettre ma demande. Je m'adossai au mur juste à côté. J'avais besoin de réfléchir, et elle avait besoin d'espace. J'avais les yeux fermés, bras croisés quand j'entendis qu'on s'arrêtait devant moi.

– Heda ?; j'ouvris les yeux et vis une servante avec un plateau. Je tendis les mains pour le prendre.

– Je vais m'en occuper.; elle fronça, elle aussi, les sourcils. Je patientai là jusqu'à ce que j'entende du bruit dans la chambre. Je frappai, entrouvris légèrement pour me faire entendre.; Costia ? Je peux entrer ?

J'attendis encore puis une des portes s'ouvrit. Elle me sourit et s'écarta, me laissant entrer. Je posai le plateau sur une table et marchai vers ma fenêtre. Je l'observai du coin de l'oeil et la vis manger. Avec grand appétit. Je l'entendis même pousser un soupir de bien-être, ce qui me tira un léger sourire. Elle se tourna et vit mon sourire, je pus voir son regard pétiller d'amusement. Comme autrefois. Mais trois ans étaient passés depuis. J'avais changé. Et elle aussi.

Elle jeta un oeil envieux au lit, n'osant pas se lever pour le rejoindre.

– Va t'allonger. Promis, je resterai hors du lit. Je veillerai sur toi.; j'avais parlé d'une voix douce pour ne pas l'effrayer.

– Merci Lexa. Tu ne...; elle soupira en fermant les yeux.

– On en parlera demain. Pour l'instant, va te reposer.

Elle se leva et s'avança prudemment vers le lit. Sa main passa sur les draps, elle ferma les yeux et sourit comme si c'était la plus merveilleuses des sensations. Elle s'assit puis s'allongea, elle soupira lourdement et se mit à pleurer. Je m'approchai, pris une chaise et la posai devant le lit. Elle pleura un moment et finit par s'endormir.

Je restai toute la nuit à la veiller, à me demander ce qui avait bien pu se passer. Je lui avais dit qu'elle pourrait s'expliquer demain, et j'y comptais bien. Je la vis s'agiter plusieurs fois, sanglotant discrètement dans son sommeil. Mes yeux étaient lourds, chaque fois que je me sentais m'endormir, je secouais la tête, attendant impatiemment le lever du jour.

Je finis par me lever et m'adossai au mur de ma fenêtre de façon à pouvoir regarder soit le paysage soit Costia. Le soleil commença à se lever, je passai ma main sur ma nuque, la détendant comme je le pus. J'entendis du mouvement du côté du lit : je tournai la tête et vis Costia s'agiter. Elle se redressa d'un coup, observant autour d'elle avec une panique qui me fit mal au coeur. Ses yeux me trouvèrent, elle fronça les sourcils, ne sachant comment réagir, son regard bougeant rapidement dans toute la pièce.

– Costia ?

– Est-ce que... je suis vraiment ici ? Est-ce que...; elle laissa tomber sa tête dans ses mains.; J'ai rêvé de ça tellement de fois, pour me réveiller finalement dans le cachot que je...; je m'approchai et m'assis sur le lit, lui tenant doucement les poignets.

– Tu es là. Vraiment.

– Comment je pourrais savoir que c'est vrai, Lexa ?; des larmes lui montèrent aux yeux.; J'ai vécu ça tellement de fois.; elle posa ses mains sur mes joues.; Tu étais toujours là, douce, aimante, comme tu l'as toujours été. Nous étions ensemble. Et tu es là... Comment... ?

– C'est à moi de demander comment c'est possible.; je la regardai dans les yeux, mes mains de nouveau sur ses poignets.; J'ai vu ta...; je fermai les yeux.; J'ai passé trois ans pensant que tu étais morte, Costia.

– Trois ans ?; je hochai la tête.; J'ai été captive si longtemps ?; elle souffla et cette fois, les larmes roulèrent sur ses joues.; Je...; on frappa à la porte, ce qui la fit sursauter.

– Entrez !; un garde pénétra dans la chambre.

– Heda, Wanheda vous demande.; Clarke. Je venais juste de la retrouver et voilà que Costia revenait. Je soufflai.

– Menez-la à la salle du trône, j'arrive.

– À vos ordres, Heda.; il s'en alla et je regardai de nouveau Costia.

– Wanheda ?

– Clarke. Elle était dans la chambre quand tu es arrivée hier.

– Est-ce que...; elle lâcha mon visage.; elle et toi... ?

– Oui.; je pus lire de la douleur dans son regard.; Je suis désolée Costia, je...; elle secoua la tête.

– Je comprends.

– Je suis désolée, je vais devoir...; elle acquiesça.

– Va.

– Rejoins-moi dans la salle du trône quand tu seras prête. Tu me raconteras.

Je me levai et me dirigeai où se trouvait Clarke. Quand j'entrai, elle se tourna vers moi, avec un petit sourire désolé.

– Tu voulais me voir ?

– Avec tous les évènements d'hier, je n'ai pas pu rentrer à Arkadia.; le barrage, je portai deux doigts à la base de mon nez mais ne pus m'empêcher de sourire, malgré tout. Elle m'interrogea du regard.

– J'étais venue te voir pour te demander de rester.; elle sourit plus franchement.; Mes hommes t'accompagneront, tu pourras entrer et sortir avec eux.; elle sembla surprise.

– Vraiment ?; je hochai la tête. Son sourire s'effaça.; Comment va Costia ?; mon visage se ferma.

– Difficile à dire. Elle est très craintive.; elle acquiesça.

– J'ai vu.

– Elle n'était pas comme ça avant. Timide, oui mais pas...; je soufflai. Son attitude me brisait le coeur. Clarke s'approcha de moi pour poser une main sur ma joue, j'y posai la mienne, plongeant mon regard dans le sien : rien que de la tendresse et de la compassion.

– Je vais rentrer et vous laisser.; ce fut comme un coup de poing dans le ventre. Non ! Je venais de la retrouver, ce n'était pas pour la perdre encore !

– Clarke, reste. S'il te plaît. Je... J'ai besoin de toi.; un petit sourire étira ses lèvres alors que son regard venait de se poser sur les miennes. Je comblai l'espace entre nous et l'embrassai avec douceur quand on frappa aux portes, ce qui me fit soupirer.; Entrez !; Clarke n'avait pas bougé.

– Oh. Désolée, je...; Costia. Clarke recula, laissant tomber sa main.

– Je vais vous laisser discuter.; je la rattrapai par le poignet.

– Reste.; elle ouvrit la bouche, ne sachant quoi répondre. Son regard posé sur Costia.

– Je n'ai pas ma place ici, Lexa. Pas maintenant.

– Tu peux rester.; je me tournai vers mon premier amour qui souriait à Clarke, qui avait l'air gênée.

– Je... Tu es sûre ?; Costia hocha simplement la tête.; Je vais rester un peu en retrait si ça peut te rassurer.; Costia baissa la tête.

– Merci.; elle me regarda dans les yeux tandis que Clarke allait s'installer plus loin.; Tu devrais t'asseoir, Lexa.; je montai les quelques marches devant mon trône et m'y posai. Costia ferma les yeux un instant, prit une grande inspiration puis souffla.; J'ai été retenue captive par Azgeda pendant tout ce temps, comme tu dois t'en douter. Ça aurait été facile si je n'avais été que ça. On...; elle déglutit.; Ontari m'a humiliée de bien des façons : j'étais forcée de me laver devant elle et ses gardes. J'ai été battue, attachée à un mur, si proche que je ne pouvais pas bouger. Elle m'a... violée et quand elle en a eu assez, elle m'a donnée à ses hommes.; je serrai les poings. Elle détailla tout ce qu'elle avait subi, n'omettant rien. Je vis Clarke tourner la tête, la mâchoire contractée.

– Je t'ai crue morte.

– J'aurais préféré.

– Je... Costia... J'ai vu ta tête, posée sur mon lit. Comment... ?; je passai ma main dans mes cheveux.

– Ma soeur.; je relevai mon regard vers elle.

– Tu as une soeur ?

– J'avais une soeur, oui. Une soeur jumelle. Hestia.; je la vis sourire avec tendresse en prononçant son nom.; C'était la plus forte de nous deux.; elle ne retint pas ses larmes.; Ils l'ont battue et lui ont coupé lentement la tête. J'ai été obligée de regarder. J'ai vu sa vie s'éteindre. Ils ont emmené sa tête hors de la cellule. J'ai maintenant la confirmation que c'était pour me faire passer pour morte. Nia voulait certainement t'atteindre.; je hochai la tête.

– Je ne comprends toujours pas.

– Je...; elle baissa le regard, honteuse.; J'ai refusé de poursuivre la mission que Nia m'avait confiée.

– Quelle mission ?; sa respiration se bloqua.

– Gagner ta confiance.; elle chercha timidement mon regard, mais je fermai les yeux, comprenant sa phrase.; Non, non, Lexa. Je...; je levai la main pour la faire taire. Je ne voulais pas en entendre plus.; Par pitié, attends, laisse-moi te raconter !

– Je ne veux pas en entendre plus.

– C'ÉTAIT POUR SAUVER MA SOEUR !; elle venait de crier pour que je l'écoute.; Laisse-moi t'expliquer, s'il te plaît. Ce n'est pas ce que tu crois !; je fis un geste de la main pour qu'elle poursuive, je n'arrivais même plus à la regarder dans les yeux.; Hestia et moi avons été enlevées quand nous avions dix-sept ans. Tu étais Commandante depuis trois ans et Nia voulait déjà ton pouvoir à cette époque. Je me souviens de ce que tu m'as dit, Lexa, elle a toujours cherché à te défier. Elle nous a fait enlever ma soeur et moi, pour me confier une mission : gagner ta confiance, voler tes secrets et les lui rapporter. On m'a fait comprendre que si je refusais, elle serait torturée et pour me montrer qu'elle ne plaisantait pas, Nia a laissé Ontari battre ma soeur. J'ai accepté. Notre rencontre n'était pas le fruit du hasard, je l'ai provoquée. Je t'avais observée.

– Tu m'as menti.; ses larmes ne tarissaient plus.

– Lexa, attends. Je n'ai jamais rien dévoilé à Nia. Je te le jure. Je lui ai toujours menti.; je ricanai.

– Alors quoi, tu me mentais à moi et à elle aussi ? Et tu veux que je crois ça ?; elle s'effondra sur les genoux.

– Je t'ai juste caché ma soeur et la menace qui planait au-dessus de ma tête, Lexa ! Quand j'ai croisé tes yeux pour la première fois, je suis tombée amoureuse de toi ! Je...; elle sanglota mais je n'arrivais plus à avoir de compassion. Elle venait de me broyer le coeur. Notre histoire n'avait été qu'un tissu de mensonges.; J'ai tout fait pour avoir ta confiance, c'est vrai. Mais pas pour Nia, pas pour ma soeur ! Je voulais être à toi, Lexa ! J'ai espionné, c'est vrai, mais je donnais de fausses informations à Nia, en sachant très bien que si elle l'apprenait, la vie de ma soeur et la mienne seraient en danger ! Tu n'imagines pas à quel point ça a été difficile, chaque jour, de te regarder dans les yeux en sachant ce que je te cachais ! Et un jour, je ne pouvais plus. Je suis allée voir Echo et je lui ai dit que j'arrêtais, que je ne pouvais plus continuer ! Je revenais vers la tour quand Ontari m'a capturée et emmenée à Azgeda où j'ai été battue et forcée de regarder ma soeur subir pire encore ! Je t'ai menti sur mon passé, sur la raison de ma présence mais jamais sur mes sentiments. Je te le jure, Lexa !; je secouai la tête.

– Ça suffit.

– Lexa !; Clarke venait de m'interpeller, le regard rempli d'incompréhension. Elle, plus que tout autre devrait comprendre ce que ça faisait d'être trahie ! Je me levai et m'avançai vers les portes, je sentis mon poignet être retenu, je ne baissai même pas le regard, la mâchoire violemment contractée.

– Lâche-moi.; mon ton fut sec et froid, sa main retomba et je sortis de la salle, sans un regard en arrière.

J'avais besoin d'air, d'espace. Tout ce que j'avais cru avoir n'avait été qu'un mensonge. Comment j'étais censée la croire ? Je l'avais crue morte, elle avait vécu l'enfer, mais elle m'avait utilisée. Et ce n'est pas ce qui me faisait le plus mal. Je comprenais la raison pour laquelle elle avait accepté la mission. Ce qui me faisait mal, c'était l'image que j'avais d'elle. Je la croyais sincère, elle m'avait menti. Et tout ce temps, j'avais gardé cette image d'elle : douce, honnête. J'avais pleuré pour une fille qui n'était pas ce qu'elle prétendait être. Elle disait qu'elle avait menti à Nia alors pourquoi ne m'aurait-elle pas menti à moi aussi ?

Je descendis et retrouvai la chambre de Clarke. Je ne voulais pas retourner dans ma chambre, Costia s'y rendrait sûrement et je ne voulais pas la voir pour le moment. J'étais assise sur le lit, ruminant mes pensées quand la porte s'ouvrit.

– Lexa.; elle soupira de soulagement.; Elle s'inquiétait de ne pas te voir dans ta chambre. Et moi aussi.; elle s'assit à côté de moi, posant une main sur ma cuisse.; Elle est sincère, tu sais ?; je reniflai de dédain.

– Si sincère qu'elle a passé son temps à me mentir ! Comment veut-elle que je la croie ?!

– Il faudrait être vile pour inventer des choses pareilles. Et elle n'en a pas l'air. Elle n'a fait tout ça que pour sauver sa soeur, tu sais ?; je soufflai.

– Je le sais. Et je le comprends.; elle fronça les sourcils.; Je pensais qu'elle... qu'elle... m'aimait et finalement, je n'étais qu'une mission. Je l'ai tant pleurée. Pour rien.

– Non, Lexa. Elle t'a caché des choses, mais je la crois quand elle dit qu'elle a été sincère sur son amour. Elle t'aime toujours. Après tout ce qu'elle a vécu, elle est toujours vivante, tu as dû être son pilier.; je plongeai mon regard dans le sien.; Si j'avais vécu la moitié de ce qu'elle a vécu, je n'aurais tenu qu'en pensant à toi.; je posai ma main sur son visage, mon pouce caressant sa joue.

– Encore une fois, Wanheda fait preuve de sagesse.; son sourire s'étira.

– J'ai eu un bon professeur. Laisse-lui une chance, écoute-la et parle-lui.; je posai mon front sur le sien en fermant les yeux.

– Je vais aller la voir.

– Elle est retournée dans la salle du trône.; je lui lançai un regard interrogateur.; Elle ne voulait pas rester dans ta chambre après ça.

Lorsque je revins dans la salle, Costia était assise par terre, les genoux remontés, la tête dans les genoux, ses bras entourant ses jambes. Elle releva la tête, le visage couvert de larmes, son regard brisé. Je m'en voulus de ma réaction. J'avais réagi sans réfléchir. Ça ne me ressemblait pas. Je m'avançai et la vis se replier sur elle-même. Elle me craignait, moi aussi ? Je me laissai tomber à ses côtés.

– Je suis désolée. Je n'aurais pas dû te dire ça.; elle s'essuya les joues.

– Je comprends, Lexa, j'ai trahi ta confiance. J'aurais dû tout te dire dès le début. Ma soeur m'avait dit de tout te dire, que tu trouverais une solution.; elle se tourna vers moi, s'agenouilla, attrapant mes mains.; Je te le jure, je n'ai jamais menti sur mes sentiments. Je t'ai aimée dès que je t'ai vue ! Je n'ai pas pu faire ce que demandait Nia. C'est à elle que j'ai menti tout ce temps, pas à toi. Je ne t'ai rien dit sur ma soeur et tout ça mais je ne me suis jamais forcée. Mes sentiments ont toujours été vrais, Lexa.; il y avait une telle sincérité dans sa voix et dans son regard que je la crus.; Et maintenant ?

– Maintenant ?

– Qu'est-ce que... Qu'est-ce qui va se passer ?

– Je ne sais pas.; j'avais murmuré et baissé les yeux.; Je n'en sais rien. Je...

Elle passa des doigts sous mon menton, le releva, s'approcha et posa ses lèvres sur les miennes dans un baiser doux, tendre. Ceux qu'elle avait l'habitude de me donner avant. Je me laissai aller, lui rendant son baiser, repensant au passé, à notre histoire. Je me perdais dans les souvenirs, dans cette tendresse quand la porte s'ouvrit.

– J'aurais dû frapper, désolée.; je tournai la tête et vis Clarke, elle baissa rapidement le regard, mais j'avais eu le temps d'y voir passer une lueur de douleur.

– Clarke ! Attends !; elle referma la porte et j'entendis ses pas s'éloigner. Je vis Costia baisser le regard.

– Je suis désolée. Va la rejoindre.; je m'éloignai en courant, ouvrant vivement la porte.

– Clarke, attends !; elle accéléra l'allure, je la rattrapai en quelques pas, ma main se levant à hauteur du poignet et l'arrêtai. Elle se retourna, évitant mon regard.; Clarke. Je suis désolée.

– Ce n'est rien, je comprends.; elle semblait si résignée.

– Tu ne comprends pas. Je suis perdue.

– Je comprends, Lexa, vraiment. N'importe qui serait perdu, dans cette situation. Je ne t'en veux pas. Je comprends qu'elle ait envie ou besoin de t'embrasser ou que tu aies besoin de temps pour faire le point.; je secouai la tête.

– Non, Clarke, tu ne comprends pas. Je...; malgré tout, les mots restaient bloqués dans ma gorge. Je pris sa main et la posai sur mon coeur, trouvant son regard. Des larmes perlèrent à ses yeux, elle se serra contre moi en pleurant.; C'est vrai, je suis perdue. Tu es enfin là. Costia qui revient et tout ce qu'elle a vécu. Je ne sais plus où j'en suis mais je sais que ça ; je resserrai sa main contre mon coeur.; c'est réel. Je dois juste faire le point.; j'allais m'approcher de ses lèvres mais me retins, je venais quand même de répondre au baiser de Costia. C'est Clarke qui fit le premier pas en m'embrassant tendrement.

– Tu devrais y retourner.; elle s'écarta pour retourner à sa chambre. Son corps paraissait tendu, elle prenait réellement sur elle pour me laisser l'espace dont j'avais besoin. Je la rattrapai de nouveau et la tournai vers moi, la surprenant, pour l'embrasser encore une fois avant de poser mon front sur le sien. Je soupirai lourdement.; Ça va aller, Lexa.; des pas arrivèrent à toute vitesse.

– HEDA !; quoi encore ?! Je me tournai.; Des gardes ont capturé Ontari Kom Azgeda et trois de ses hommes.; elle était ici ? Parfait, je n'aurais pas besoin d'aller la chercher !; Que voulez-vous qu'on fasse d'elle ?

– Amenez-la dans la salle du trône !; ma main toujours sur le poignet de Clarke, je nous y dirigeai. Je la regardai.; J'aimerais que tu restes.; elle hocha la tête.

J'entrai avec elle, Costia se tordait les mains dans le dos en baissant les yeux, honteuse. Je lâchai enfin Clarke et m'installai sur mon trône tandis que Clarke s'assit sur un siège, Costia l'imitant.

– Faites-les entrer !; les portes furent ouvertes et des gardes entrèrent, poussant les prisonniers. Je vis du coin de l'oeil Costia se relever brutalement, faisant tomber son siège. Ontari tourna la tête et sourit quand elle vit qui se trouvait là.

– C'est donc ici que tu te cachais, petite traînée !; elle tenta de s'approcher, retenue par mes gardes, Clarke se plaçant entre elle et Costia.; Toi aussi, tu es là. Je m'occuperai de toi, plus tard !; le regard plein de colère, elle lui cracha au visage.

– Ça, c'est pour le sang. Considère qu'on est quitte. C'est tout ce que tu obtiendras de moi.; elle lui tourna le dos et s'assura que Costia allait bien alors que mes gardes maîtrisaient une Ontari folle de rage.

– À genoux devant Heda !

– Plutôt crever que de m'agenouiller devant elle.; cette fois-ci, c'est elle qui cracha, par terre, à mes pieds. Je relevai un sourcil. Un de mes gardes donna un puissant coup de pied à l'arrière de sa cuisse, la forçant à tomber sur les genoux. Je soupirai, posant un coude sur le bras de mon trône, ma main dans ma paume, croisai une jambe et la fixai droit dans les yeux.

– Que me vaut le plaisir de ta visite ?

– Je suis venue chercher ce qui m'appartient !

– Il va falloir que tu sois plus précise.; elle jeta un regard vers Costia.

– Elle est à moi.

– Première nouvelle.; elle eut un sourire sadique.

– Elle ne t'a pas dit ? On a passé du bon temps, elle et moi ! Pendant que tu la pleurais, elle criait mon nom et en redemandait !; je plaçai mon pouce sous mon menton, mon index sur mes lèvres, sans ciller. J'essayai de contenir ma rage. Même sans regarder, je voyais la réaction de Costia, et je n'aimais vraiment pas ça. Heureusement, Clarke s'occupait d'elle.

– Vraiment ?; le sourire d'Ontari s'élargit. Je me levai lentement, la surplombant de toute ma hauteur, je m'approchai d'elle d'un pas mesuré avant de lui saisir le menton comme elle avait aimé à le faire avec Costia. J'avançai légèrement la tête pour plonger mon regard droit dans le sien : un regard froid et déterminé.; Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? Roan sait-il seulement que tu as pénétré sur mes terres ?; une légère crainte s'alluma dans son regard.; Il sera heureux de te savoir ici. Je me demande quel sort il va te réserver pour ton... audace.; je me penchai à son oreille pour qu'elle seule puisse entendre.; Je crois que certains de mes prisonniers apprécieront particulièrement ta présence ici.; je me relevai et me détournai de son regard.; Emmenez-la dans les geôles. Séparez-la de ses hommes, je ne veux pas qu'ils la protègent.

– À vos ordres, Heda.

Ils l'emmenèrent hors de la salle et je me tournai vers Costia, Clarke la tenait dans ses bras, essayant de la réconforter. Je marchai vers elles, posant une main sur l'épaule de Costia :

– Elle est partie, tu n'as plus rien à craindre.; elle se jeta alors dans mes bras, je les resserrai autour d'elle. Clarke s'écarta, prête à s'en aller, mais la main de Costia trouva la sienne et elle serra.

– Tu veux que je reste aussi ?; Costia hocha la tête. Elle se plaça sur le côté et frotta tendrement le dos de mon premier amour.; Ça va aller. Elle va être enfermée. Tu n'es plus seule, il y a des gardes, elle ne t'approchera plus. Et Lexa est là. Et...

– Toi aussi.; je cherchai le regard de Clarke qui me sourit simplement, consolant toujours Costia.

Costia

Lexa s'était tendue. Pas seulement à mon contact, mais à ma voix. Elle m'avait reconnue. Et moi, je l'avais retrouvée. Enfin. Elle n'était pas restée longtemps contre moi, cependant. Je vis à son regard qu'elle n'en revenait pas de me voir ici. Elle entra dans la chambre, prenant un ton autoritaire. J'entrai peu après, écoutant la conversation d'une oreille distraite alors que mon regard s'était posé sur un garçon qui était attaché à une chaise. Cette vision me glaça les entrailles. Je n'hésitai pas une seconde et allai le détacher.

Je ne pouvais le laisser ainsi, pas après tout ce que j'avais vécu. Je savais à quel point, être attaché était difficile. Je retirai le bâillon de sa bouche avec délicatesse. Il me remercia d'un mouvement de tête. J'avais pu entendre que Titus voulait tuer la fille blonde pour protéger Lexa. Je ne voyais pas en quoi elle pouvait lui être dangereuse, mais je ne connaissais plus rien de la vie de mon aimée, désormais. Je compris qu'il se passait quelque chose entre elles quand j'entendis le Flemkeipa dire que l'amour était une faiblesse.

Je m'écartai ensuite alors que Lexa se dirigeait vers la fille blonde, je vis son inquiétude quand elle chercha son regard, sa façon de poser sa main sur elle. Cette vision brisa mes espoirs, et mon coeur au passage. Je ne pouvais pas en vouloir à Lexa, du temps était passé. Je ne savais pas combien, mais je le voyais, elle était différente. Ce n'était que de légers détails, mais je les vis, pas juste physiquement, quelque chose dans son attitude montrait qu'elle avait évolué, mûri. Je ne doutais pas que ma disparition, ma mort - pour elle - devait y être pour quelque chose.

Je n'osai plus regarder dans leur direction. Et surtout, Lexa qui avait crié aux gardes d'emmener Titus m'avait figée sur place. Je supportais difficilement les cris. Je savais qu'elle ne me ferait aucun mal, qu'elle ne m'en voulait aucun. Ça ne m'était même pas destiné, mais tout ce temps passé dans ce cachot, à la merci d'Ontari, de ses envies, de sa colère m'avait rendue... peureuse ? Faible ? Lequel était le bon terme ?

Quand Lexa m'appela, je n'eus pas le temps de me reprendre quand je la regardai, je le vis dans son regard, elle avait vu ma frayeur. Je ne voulais pas qu'elle croit que j'avais peur d'elle ! Ce n'était pas le cas ! Elle me proposa d'aller dans sa chambre pour me laver et me changer. En effet, ça ne me ferait pas de mal. J'entendis la fille blonde prononcer mon nom. Le garçon attaché parla et sortit, je le suivis lentement avant de prendre la direction de la chambre de Lexa.

J'avançai, par ancien réflexe vers la chambre qu'avait été la nôtre dans le passé quand les gardes me barrèrent la route en levant le ton. M'invectivant d'avoir menti. Je me sentis menacée, en danger. Je me laissai tomber au sol, recroquevillée sur moi-même. J'entendis Lexa hurler sur ses gardes, ce qui me fit me renfermer encore plus. Et alors qu'ils s'expliquaient, elle leur dit mon nom. Elle posa une main sur moi, et mue par un réflexe de survie, je me dégageai brutalement. Quand je rencontrai ses yeux, ses mains levées devant elle, je sus que je ne craignais rien.

Je ne craignais plus rien. J'étais de retour dans la tour. Avec elle. Elle me tendit la main, me laissant le temps de choisir de la prendre ou non et je ne pus résister. Son contact m'avait manqué. Sa peau m'avait manquée. Elle m'avait manquée. Elle me fit entrer en première, et j'hésitai à entrer. J'observai, néanmoins la pièce. Elle n'avait pas vraiment changé. Mon regard se posa sur le lit. Je marchai vers lui et m'arrêtai en face. Un lit. Je n'avais pas dormi dans un lit depuis si longtemps. Je me mordis l'intérieur des lèvres, impatiente de redécouvrir la sensation que pouvait procurer un lit. Et pas n'importe lequel : celui de Lexa.

Quand elle m'interpella, je lui demandai si je pouvais m'allonger dans son lit. J'en avais tellement envie. Retrouver le confort, la sécurité. Elle désigna mes cheveux et mon visage. Ah oui, j'avais presque oublié que j'étais sale. On m'avait laissée salie et souillée si longtemps que cette notion était parfois un peu vague. Je n'avais, après tout, qu'un peu de boue. Ce n'était rien comparé à ce que j'avais pu être dans le cachot. Me laver. Je ne m'étais pas lavée seule depuis longtemps aussi. J'avais toujours eu des personnes qui m'observaient. Je n'avais pas envie de revivre cette humiliation. Elle sembla choquée par ma question, me répondant qu'elle ne viendrait que si j'avais besoin d'aide. Elle ne viendrait donc que si je le lui demandais. Je fus si soulagée que je ne pus le cacher. J'allais pouvoir me laver loin des regards ? Depuis combien de temps je n'avais pas fait ça ?

Elle me demanda même si j'avais faim. Évidemment que j'avais faim, mais je ne voulais pas la déranger. Je ne mangeais que quand on voulait bien me donner quelque chose. Je retins mes larmes quand elle me fit savoir qu'elle s'en occupait. Elle se proposa pour remplir la cuve. J'eus du mal à ravaler ma salive. Non non non non. Je revoyais Ontari à côté du seau. Je lui répondis que je pouvais m'en occuper. Elle me sourit avant de sortir des vêtements pour les placer sur le lit, puis elle se retira dans le couloir, respectant mon besoin d'espace. Je m'en voulais de lui imposer ça malgré tout.

Je me dirigeai vers la salle d'eau. Elle n'avait pas changé non plus. Le baquet face à une fenêtre. Je remplis la cuve au fur et à mesure. Je n'en étais qu'à la moitié quand ma respiration commença à se faire courte, mes bras soulevant difficilement le seau rempli. Je réussis tout de même. Je fus fière d'avoir réussi cet exploit ! Je me déshabillai et entrai sans plus attendre. L'eau était fraîche mais j'étais habituée à bien plus froid. Je m'immergeai totalement. Il faisait déjà noir, je ne pus donc profiter de la vue, je fermai alors simplement les yeux, me relaxant. Sans que je ne contrôle plus rien, des sanglots m'échappèrent, ainsi que des larmes. Une chose aussi simple et banale qu'un bain me mettait dans tous mes états. Je n'avais plus profité de ce genre de privilèges depuis ma capture. Même si je ne savais pas combien de temps était passé, mon corps, lui semblait connaître la durée, à cause du manque.

Je restai un moment, puis m'extirpai de la cuve pour me sécher. Je sortis juste la tête de la pièce pour vérifier si j'étais toujours seule. Lexa n'était pas rentrée. Je m'approchai alors du lit, j'entendis qu'on frappait à la porte, qui s'ouvrit à peine et j'entendis Lexa demander si elle pouvait entrer. Elle était vraiment patiente et conciliante. J'enfilai rapidement les vêtements qu'elle m'avait préparés avant d'aller ouvrir en grand. Elle entra, un plateau dans les mains. Je me figeai discrètement à la vision, mais celui-ci contenait un plat, une carafe et une coupe. Autant dire que ça changeait de ce que j'avais connu. Elle posa le tout sur la table et s'installa à la fenêtre. Elle avait compris que mon besoin d'espace était quelque chose de nécessaire, de vital pour moi. Et elle le respectait avec tant d'attention que mon coeur en rata un battement. Elle avait toujours été prévenante et tendre avec moi. Ça n'avait pas l'air d'avoir changé.

Quand je m'installai à table, pour manger et découvris un repas, un vrai repas, je ne pus retenir mes larmes, encore. Je pleurai silencieusement pour ne pas inquiéter plus Lexa. Le goût à ma première bouchée décupla mes larmes. Ce n'était pas cette bouillie fade et rebutante. Je mangeai aussi lentement que possible malgré la faim qui me comprimait le ventre. Quand j'eus terminé, ce fut presque un gémissement qui sortit de mes lèvres. Je me tournai et vis Lexa sourire. Elle avait certainement entendu, je pus le lire sur tout visage. J'arrivais encore à lire en elle, comme avant.

Mon regard fut attiré par le lit. Tout mon corps ne souhaitait que ça. Je ne me décidai que lorsque Lexa me dit d'aller m'allonger. Promettant de ne pas me rejoindre et de veiller sur moi. J'allais réellement pouvoir dormir sans craindre quoi que ce soit ? Je la remerciai, j'allais lui demander si elle ne voulait pas savoir mais elle me coupa la parole disant que nous parlerions le lendemain. J'allais pouvoir me reposer avant ça. Et me préparer. Il allait m'être difficile d'évoquer tous ces souvenirs, et comment allait-elle réagir quand je lui dirai qu'elle avait été une mission avant que je ne la voie et que je n'en tombe éperdument amoureuse ? Je craignais tant sa réaction.

Je chassai ces pensées et m'approchai du lit, doucement. Je posai ma main sur les draps et la laissai glisser dessus. Cette douceur. Je n'avais rien connu d'aussi doux depuis ma capture ! Je me laissai aller à cette sensation... exquise, il fallait bien l'avouer. Je pris mon temps pour redécouvrir le confort d'un lit : m'asseyant d'abord, puis m'allongeant. Mon dos reposa sur cette surface moelleuse et souple. Je soupirai lourdement, puis pleurai de nouveau. Je me recroquevillai sur le côté, ramenant mes jambes contre moi. Le sommeil m'emporta tandis que mes larmes poursuivaient leur course.

Rêves et cauchemars se mêlèrent. Enfin... mes souvenirs heureux et douloureux se battaient pour prendre le dessus : je revivais mes moments avec Lexa, puis je revivais mes mauvais traitements avec Ontari et ses gardes. Ce fut justement après un énième moment où elle enfonçait rudement ses doigts en moi que je me réveillai. Je me redressai d'un coup, ne sachant plus vraiment où j'étais. Je reconnus le lit de Lexa, sa chambre. Ne me dites pas que... Mon coeur s'emballa. Comment savoir si c'était réel ? Je tournai la tête et la vis, justement, là, me regardant de ses yeux verts inquiets. Je lui demandai si j'étais réellement là, si tout ça était réel. Je l'avais vécu si souvent, pour me retrouver finalement dans ma cellule. Je ne survivrai pas à une nouvelle surprise de ce genre.

Elle s'assit à mes côtés, posant délicatement ses mains autour de mes poignets. Peut-être voulait-elle me prouver qu'avec ce contact, j'étais bien là. Elle ne savait pas que j'avais des sensations dans chacun de ces rêves. Elle essaya de me convaincre, mais il m'en faudrait bien plus que ça. Je lui expliquai que j'avais déjà connu ça pour me réveiller dans le cachot où j'étais captive. Mais son attitude était un peu différente, elle était certes tout aussi douce et tendre, mais elle répondit qu'elle avait passé trois ans à me croire morte. Ce n'était jamais arrivé dans mes rêves. C'était peut-être bien la réalité, alors. Je fus soudainement choquée. Trois ans ?!

Nous fûmes interrompues dans notre moment, notre discussion par des coups à la porte. Je retins un sursaut. J'en avais connu des coups à la porte, ça n'avait jamais rien annoncé de bon. Un garde signifia à Lexa que « Wanheda » l'attendait. Wanheda ? La Commandante de la mort ? Qu'est-ce que j'avais raté tout au long de ces trois années ?! Elle répondit au garde de l'amener dans la salle du trône. Je l'interrogeai sur cette fameuse Commandante. Elle s'appelait Clarke. C'était la fille blonde que Titus avait tenté de tuer. J'eus quelques secondes d'hésitation avant de poser ma question, il fallait que je sache si Lexa et elle étaient... liées. Elle confirma. Mon coeur se serra et se brisa. Après tout, elle me croyait morte et trois ans étaient passés. Il était normal qu'elle retrouve quelqu'un. Et si elle en était amoureuse, comme je le soupçonnai avec le peu que j'avais pu en voir, c'est que cette fille était spéciale.

Elle me demanda de la rejoindre dans la salle du trône quand je serai prête, pour lui expliquer. Je me préparai lentement puis me dirigeai où se trouvait Lexa. Je frappai aux portes et n'entrai que lorsque mon aimée en donna la permission. La scène que je découvris me fit monter les larmes aux yeux : elles se regardaient dans les yeux, Clarke une main sur la joue de Lexa. Il y avait une telle tendresse dans le regard de la blonde. Je baissai la tête le temps de me reprendre. Je m'excusai alors. Clarke allait partir pour nous laisser seules, je lui en étais reconnaissante, mais je n'étais pas certaine d'être capable de faire face à Lexa avec tout ce que j'avais à dire. Je n'avais pas envie de raconter mon calvaire devant une inconnue, mais d'un autre côté, je craignais tant le comportement de mon aimée quand elle saurait...

Je n'eus pas besoin de me poser plus de question, puisque ce fut Lexa, elle-même, qui demanda à Clarke de rester. Cette dernière n'était pas sûre de ce qu'elle devait faire, elle me regarda alors, répondant qu'elle n'avait pas sa place dans ce moment. Je lui dis qu'elle pouvait rester. Elle semblait digne de confiance, je le sentais au plus profond de moi. Elle nous offrit un semblant d'intimité en se plaçant sur un des sièges loin derrière : de sorte à entendre, mais à nous permettre d' « oublier » sa présence. Je demandai à Lexa de s'asseoir, et pendant qu'elle le faisait, j'avançai et m'arrêtai devant les marches.

J'inspirai profondément en fermant les yeux et relâchai doucement mon souffle et je me mis à raconter ce qui m'était arrivé. Je n'omis aucun détail, chacun d'entre eux gravé si profondément en moi que je ne serais jamais capable de les oublier. Chaque fois que j'évoquai mes viols, je ressentis une douleur à l'entrejambe. Quand je parlai du fouet, je ressentis chaque morsure, comme si mes cicatrices se ravivaient. Chaque évocation des diverses humiliations me donnaient envie de me terrer dans un coin tant j'en avais honte. Je me sentis de nouveau blessée, souillée, sale, brisée, vide. Je vis Lexa pâlir, serrer les poings, la mâchoire. Cet aveu devait être une sorte de torture pour elle. C'en était une de revivre tous ces instants, j'imaginais que ça ne devait pas être agréable à entendre non plus.

Elle évoqua ma tête sur son lit. Ma tête. Celle d'Hestia. Ma soeur jumelle. Je lui racontai alors qu'elle avait été battue et décapitée devant moi, lentement. Que j'avais été forcée de la regarder souffrir et mourir. Je dus avouer que c'était arrivé à cause de mon refus de continuer la mission que Nia m'avait donnée. Le moment que je redoutais tant était arrivé. Elle demanda des précisions sur cette mission. Je n'eus d'autre choix que de le lui dire. Après tout, c'est ce que j'avais voulu faire avant de me faire enlever, une nouvelle fois, par Ontari. Elle ferma les yeux quand je cherchai son regard. Je venais de perdre sa confiance. De la perdre, tout court. Elle voulut me faire taire, mais elle devait savoir la vérité ! Oui, elle avait été une mission mais avant que je ne la rencontre. Parce qu'alors, c'en était fini de moi. Mon coeur lui avait appartenu dès que j'avais posé mon regard sur elle, la première fois. Je criai pour qu'elle me laisse parler et qu'elle entende ce que j'avais à dire et elle me laissa faire. Je lui racontai alors notre enlèvement et la menace sur la vie de ma soeur. Je lui avouai que j'avais provoqué notre rencontre. Je vis qu'elle se sentit trahie quand elle me dit calmement que je lui avais menti.

Je n'avais pas réellement menti. Je lui avais caché des informations, ça oui. Mais la vie de ma soeur était en jeu ! J'expliquai alors que Nia n'avait jamais eu une seule vraie information, que je lui avais toujours menti, à elle. Elle me rétorqua que si j'avais su mentir à Nia, j'avais bien pu lui mentir à elle. Elle refusait de me croire. Je savais que ça risquait d'arriver. Je ne pouvais lui en vouloir, mais je ne voulais plus rien lui cacher. Elle devait savoir. Tout savoir. Je n'étais pas sûre d'avoir la chance de tout lui dire. Elle ne saurait jamais à quel point j'étais déchirée entre mon envie de sauver ma soeur et celle de la protéger, elle et de l'aimer. Parce que je l'avais aimée, plus que ma vie, plus que la vie de ma soeur. Et je l'aimais toujours de la même façon. Je me jetterai avec honneur et plaisir devant une lame pour lui sauver la vie, s'il le fallait ou si elle voulait une preuve de mon amour.

Je laissai mes sentiments parler pour moi, peut-être entendrait-elle mieux alors ? Je lui dis même que j'étais sur le point de tout lui dire quand je m'étais faite enlever. Je n'avais simplement pas eu le temps et puis j'avais vécu l'enfer. Je voulais qu'elle comprenne que mes sentiments avaient toujours été sincères, je n'avais rien forcé, je n'avais pas joué à la fille amoureuse, je l'étais ! Encore aujourd'hui, d'ailleurs ! Je le jurai de toute mon âme. Elle m'intima d'arrêter, c'est Clarke qui éleva la voix, comme si elle aussi, voulait lui faire entendre raison. Elle était, effectivement, digne de confiance.

Quand Lexa passa à côté de moi, je lui attrapai le poignet. Son ordre de me lâcher me paralysa de peur. Son ton était si froid, si loin de la Lexa que je connaissais : une Lexa douce et chaleureuse. Je n'avais plus Lexa face à moi - je n'avais plus ce privilège -, j'avais Heda. Et Heda ne pardonnait pas aussi facilement. Je l'avais perdue. Ma main retomba, trouvant le sol alors qu'elle s'en allait.

Je restai à genoux, les épaules affaissées de tristesse, le regard perdu et brouillé de larmes. Je sentis une main se poser sur mon bras. Lorsque je tournai la tête, je croisai le regard bleu de Clarke : un regard plein de compassion.

– Je suis désolée. Pour tout ce que tu as vécu.; elle ferma les yeux pour ravaler ses larmes.; Et pour sa réaction. Elle...; je secouai la tête tout en la baissant vers le sol.

– Elle a raison de m'en vouloir. Je l'ai trahie.; elle posa une main sur ma joue pour me faire relever les yeux vers elle.

– Elle est blessée. Laisse-lui le temps d'encaisser la nouvelle. Je vais aller lui parler. Viens.; elle se releva, me tendant la main.

Je la pris et la laissai me guider. Lorsque nous arrivâmes devant les gardes, je me tendis, Clarke le sentit, elle demanda aux gardes de s'écarter et ils lui obéirent. Ils devaient avoir reçu des ordres quant à ma présence, mais je fus impressionnée par le calme et l'autorité dont elle avait fait preuve. Je ne connaissais pas la raison pour laquelle on l'appelait Wanheda, mais je comprenais aisément en la voyant aussi sûre d'elle. Elle ne prit même pas la peine de frapper aux portes et entra. Lexa n'était pas là. Où était-elle partie ? Elle m'en voulait tant que ça ? Elle me prit les mains en cherchant mon regard :

– Ça va aller, d'accord ? Je vais aller la chercher. Elle viendra te parler. Je te le promets. Je te laisse ici, ça ira, seule ?; je secouai la tête, elle fronça les sourcils.

– Je ne veux pas rester ici, sans elle, après ça. Je n'en ai pas le droit. Je viens de perdre ce privilège et je ne supporterai pas de rester ici. Tout est à elle ici, ça n'en sera que plus dur. Je vais retourner à la salle.

– Est-ce que tu veux que je t'y accompagne ?; je secouai la tête.; Ça ira avec les gardes ?; je les avais oubliés. Je fermai les yeux.

– Je t'accompagne et je vais la chercher.

– Merci, Clarke. Tu...; elle me sourit pour me dire que ça ne la dérangeait pas.

Je m'installai alors par terre, me réconfortant seule en attendant d'avoir une nouvelle discussion avec Lexa. J'espérais qu'elle m'écouterait et qu'elle comprendrait, cette fois. Quand je la vis avancer, je ne pus m'empêcher de me recroqueviller un peu plus. C'était devenu un réflexe de défense, au fil du temps. Elle se laissa tomber juste à côté de moi. Elle s'excusa de son emportement, mais je pouvais le comprendre. Ça ne devait pas être facile d'entendre qu'on n'avait été une mission. Même si elle était tellement plus que ça. Je reconnus que j'aurais dû tout lui dire dès le départ. Nous n'en serions pas là. Que se serait-il passé si j'avais tout dit à Heda ? Nia aurait peut-être été enfermée ! Ontari, avec ! Mes phrases étaient presque des suppliques, je voulais tellement qu'elle me croie quand je lui disais que mes sentiments avaient toujours été purs et sincères et que je n'avais jamais joué. Je vis son regard changer, elle sembla convaincue.

Je lui demandai ce qu'il en serait alors, mais elle n'en savait rien. Elle avait l'air si perdue. Je lui relevai le visage, et me laissai aller. J'avais besoin de chaleur, d'un réel contact humain, quelque chose de doux, de tendre, quelque chose de vrai. J'en avais tant manqué ces dernières années, c'en était un besoin. Je m'avançai vers elle et l'embrassai. Le contact de ses lèvres me transporta dans le passé. Je la sentis se relâcher et répondre avec tout autant de douceur que moi. Je retrouvai celle que j'avais connue. La porte finit par s'ouvrir. Sur Clarke. Je vis la douleur dans son regard. Je m'en voulus aussitôt. Je n'avais plus aucun droit sur Lexa. Elle n'était plus mienne. Et je venais de trahir Clarke alors qu'elle avait été d'un réel soutien, m'offrant du réconfort quand j'en avais eu besoin !

Je tournai le regard vers Lexa et vis la culpabilité transparaître sur tout son visage. Je voyais dans ses yeux tout l'amour qu'elle lui portait. Je venais de gâcher leur histoire, juste pour quelques secondes de tendresse. Elle était hésitante, ne sachant que faire : rester avec moi pour poursuivre notre conversation ou rejoindre Clarke. Je lui dis de la retrouver. J'espérais qu'elle pourrait se rattraper et vivre une véritable histoire avec elle. Elle le méritait. Et Clarke aussi.

J'attendis seule, un moment, ne sachant pas où aller. J'allais sortir pour demander aux gardes de me mener à la chambre de Clarke pour m'excuser quand finalement, je les vis revenir. Lexa tenant le poignet de Clarke. Lorsque je vis cette dernière, je baissai les yeux. Comment la regarder dans les yeux après ce que j'avais fait ?

Lexa s'installa sur son trône, Clarke sur un siège, je m'installai derrière elle. Je n'arriverais pas à affronter son regard ou la sentir juste à mes côtés après... Lexa ordonna qu'on fasse entrer des personnes. Quand je la vis, je ne maîtrisai plus les réactions de mon corps. Je me relevai abruptement, faisant plusieurs pas en arrière alors que mon siège venait de tomber. Elle posa son regard sur moi et sourit :

– C'est donc ici que tu te cachais, petite traînée !; non non non non, elle ne pouvait pas être là ! Pas après tout ça ! Elle fit un pas vers moi, Clarke réagit en s'interposant, cachant ma vue.; Toi aussi, tu es là. Je m'occuperai de toi, plus tard !; j'entendis un bruit de crachat avant que Clarke ne parle.

– Ça, c'est pour le sang. Considère qu'on est quitte. C'est tout ce que tu obtiendras de moi.; elle se tourna ensuite vers moi, posa ses mains sur mes joues et me força à la regarder dans les yeux pour me sonder. Elle pouvait voir ma panique, c'était sûr. Elle resta comme ça alors que j'entendais ce qui se passait, mais je ne voyais plus qu'elle et ses yeux bleus, la douceur de son regard. Elle me forçait, mais pas comme j'avais pu être forcée avant, c'était pour mon bien, je le sentais.

– À genoux devant Heda !

– Plutôt crever que de m'agenouiller devant elle.; j'entendis un bruit de chute puis Lexa soupirer.

– Que me vaut le plaisir de ta visite ?; elle avait toujours été impressionnante dans son rôle. Elle le montrait encore. Cette puissance qui se dégageait de ces quelques mots me rasséréna.

– Je suis venue chercher ce qui m'appartient !; je me figeai face à sa réponse, mais Clarke ne me lâchait pas du regard.

– Il va falloir que tu sois plus précise.

– Elle est à moi.

– Première nouvelle.

– Elle ne t'a pas dit ? On a passé du bon temps, elle et moi ! Pendant que tu la pleurais, elle criait mon nom et en redemandait !; mon corps trembla, les larmes me montant aux yeux. NON ! NON ! Ce n'était pas vrai. Je n'avais jamais... Clarke fit bouger mon visage pour me faire trouver son regard et m'apaiser, tentant de me garder ici et pas dans mes souvenirs.

– Vraiment ? Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?; son ton était tellement froid et si autoritaire. Aucun doute sur qui se tenait là.; Roan sait-il seulement que tu as pénétré sur mes terres ? Il sera heureux de te savoir ici. Je me demande quel sort il va te réserver pour ton... audace. Emmenez-la dans les geôles. Séparez-la de ses hommes, je ne veux pas qu'ils la protègent.

– À vos ordres, Heda.

Je vis du mouvement, je ne croisai pas le regard d'Ontari : Clarke venait de me serrer dans ses bras, appuyant à l'arrière de ma tête pour que je plonge ma tête dans son cou, me protégeant ainsi du regard de ma tortionnaire. Je sentis une main se poser sur moi :

– Elle est partie, tu n'as plus rien à craindre.; je quittai les bras de Clarke pour ceux de Lexa, qui les referma autour de mon corps. Je vis Clarke bouger, je lui attrapai la main et la serrai. Je voulais qu'elle reste.

– Tu veux que je reste aussi ?; j'acquiesçai contre le cou de Lexa, elle vint à mes côtés et passa doucement sa main dans mon dos, mouvement d'une tendresse qui m'avait tant fait défaut.; Ça va aller. Elle va être enfermée. Tu n'es plus seule, il y a des gardes, elle ne t'approchera plus. Et Lexa est là. Et...

– Toi aussi.; je me savais en sécurité avec elle aussi. Je savais que si j'en ressentais le besoin, elle serait là pour moi, pour m'offrir ce dont j'avais besoin.

– Clarke ? Je peux te confier Costia un moment ?

– Bien sûr.

– Costia ?; elle s'écarta doucement, prenant mon visage dans ses mains pour river son regard au mien.; Tu veux bien rester avec Clarke ? Je dois aller voir Titus. Je dois parler avec lui. ; je hochai la tête.; Sûre ?; je lui souris, serrant la main de la blonde, que je tenais toujours.

– Oui, je me sentirai mieux avec elle que seule.; le regard de Lexa pétilla.

– Tu peux lui faire confiance.

– Je sais.; elle hésita, croisant le regard de Clarke qui hocha la tête, avant de poser ses lèvres sur mon front. Elle s'écarta pour s'approcher de la blonde et lui caressa la joue avec beaucoup de tendresse. Cette dernière sembla gênée quand Lexa fut partie.

– Désolée.; je me surpris à rire légèrement.

– Ce n'est rien. Je comprends.

Clarke nous amena dans la chambre de Lexa, s'installant à la fenêtre. J'en fis de même et nous restâmes un moment silencieuses, à regarder le paysage. 

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* Self control - Laura Brannigan - Self Control

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