Loading...
Report sent
1 - Infos
2 - 1. Un marché acceptable
3 - 2. Ascende Superius
4 - 3. « Parce qu'elle était mienne »*
5 - 4. « Tu me fais tourner la tête... »*
6 - 5. « Clarke of the Sky People »*
7 - 6. « You take my self, you take my self control » *
8 - 7. « Ils ne comprendraient pas que nous avons trouvé, à la force d'aimer, dans nos coeurs un espoir »*
9 - 7.5 « Il était une fois... »
10 - 8. À tout problème, sa solution. Ou pas.
11 - 9. Quand les difficultés s'accumulent...
12 - 9.5. « Tous les chemins mènent à tes yeux. »*
13 - 10. « Si on vit pas maintenant, demain il sera trop tard » *
14 - 11. Mebi oso na hit choda op nodotaim
15 - 11.5. « Si tu étais incapable de sortir d'un de ces rêves, comment ferais-tu la différence entre le monde du rêve et le monde réel ? »*
16 - 12. « Don't be afraid, Clarke. Death is not the end. »*
17 - 13. Le temps joue. Et gagne. Ou peut-être pas ?
18 - 14. « Si vis pacem, para bellum »*
19 - 14.5. « Mère Raton-laveur, raconte-nous une histoire. »
20 - 15. « Ça va péter mon colonel » *
21 - 16. « Je vous aime adieu. Je vous aimerai toujours du début à nos fins. »*
22 - 17. « Dis-moi que c'est un cauchemar. Pitié, dis-moi que tout ça n'est pas réel. »
23 - 18. « You think I'd leave you [all] hanging ?! Never. »*
24 - Bonus - Trente ans ?! Ça se fête !
Loading...
Loading...
You have no notification
Mark all as read
@

5. « Clarke of the Sky People »*

On rattrape maintenant la série pour arriver jusqu'à un moment important. Et à partir duquel tout va changer, et amener une situation bien compliquée !

Je pense pouvoir dire que vous allez apprécier Costia, pour le coup ahah !
Qu'avez-vous pensé d'elle jusqu'ici ? Avec sa culpabilité vis-à-vis de Lexa ? Et surtout tout ce qui lui est arrivé ? Vous avez tenu le choc ? Pas trop secoués/es ?

Kiffez bien :D :D :D

—————————

Lexa

Près de trois ans étaient passés depuis la mort de Costia. Il m'avait été difficile de passer au-delà de la douleur de sa perte. Mais j'avais fini par reconnaître que Titus avait raison depuis le début. L'amour n'était qu'une faiblesse. Une faiblesse que d'autres étaient prêts à utiliser pour m'atteindre.

J'avais poursuivi mon devoir envers mon peuple, évidemment, il ne pouvait en être autrement, j'étais la Commandante, après tout. Ça n'avait pas été facile, mais j'y étais parvenue. Anya avait été d'un grand soutien et je m'étais relevée en partie grâce à elle, me rappelant ses enseignements quand je n'étais que sa seconde. Quand elle avait compris que j'avais repris le dessus, elle était repartie à ses missions et devoirs.

Elle fut d'ailleurs chargée de rencontrer nos nouveaux ennemis. Comme si nous n'en avions pas assez avec les hommes des montagnes, il avait fallu qu'un nouvel adversaire ne tombe directement du ciel ! Saccageant une partie de notre territoire. Je ne savais pas ce qu'ils nous voulaient et je ne pouvais pas paraître faible. J'envoyais mes hommes pour s'occuper d'eux, mais ils semblaient avoir des ressources. Dont des armes de l'ancien temps.

J'avais envoyé Anya parlementer avec leur représentant. Enfin, leur représentante, plus précisément, Anya m'avait rapporté qu'elle s'appelait Clarke. Nous devions connaître leurs intentions, je n'allais pas les laisser abîmer notre territoire, tuer mes hommes sans réagir ! Je me devais de me montrer forte, implacable pour mon peuple. Après une première rencontre qui s'était terminée dans une bataille rangée, j'avais décidé qu'il fallait agir.

Nous avions réussi à capturer l'un d'entre eux, qui avait payé physiquement par justice. Nous l'avions contaminé et renvoyé chez les Skaikru pour qu'il transmette ce virus, ce qui nous permettrait de les attaquer. Une seconde rencontre fut prévue.

Mes hommes me rapportèrent que les trois cent guerriers que j'avais envoyé avaient été brûlés vifs par le peuple du ciel. Trois cent de mes soldats tués par nos ennemis. Mais je n'étais pas au bout de mes peines, ils m'apprirent qu'Anya en faisait également partie et que cette Clarke avait disparu avec certains des siens. Il était évident que les hommes des montagnes étaient passés par là. Une colère sourde gronda en moi : on me privait de rendre justice. Il allait falloir agir une bonne fois pour toute contre la menace qu'étaient ces hommes. Cette guerre durait depuis bien trop longtemps !

Lincoln s'était lié avec une des filles du ciel. Je ne pouvais laisser passer un tel affront ! Indra se chargea de le capturer et de s'occuper de la sentence pour sa trahison. Je ne pouvais concevoir qu'il puisse préférer le sort d'une de nos ennemis à celui de son propre peuple ! Mais cette fille semblait bien particulière, puisqu'elle avait réussi à prendre l'un des nôtres en otage, réclamant qu'on lui rende Lincoln contre la vie de notre guérisseur. Je devais bien reconnaître que ce peuple n'était pas sans ressource. J'en serais presque impressionnée, si mon peuple n'était pas tant en danger face à la menace qu'ils représentaient.

Trois cent soldats brûlés, mon mentor morte, Lincoln qui nous avait trahis. Décidément, ils étaient un véritable problème. Et ils n'en avaient pas fini, ils voulaient nous exterminer. Je ne pouvais laisser passer plus ! Un des leurs avaient massacré des villageois. Mes hommes réussirent à capturer deux membres du peuple du ciel et les firent prisonniers. J'avais besoin d'informations et un plan commença à germer.

Je m'étais faite passer pour une faible servante pour pouvoir mesurer leurs intentions. L'un d'eux s'acharnait à parler d'alliance entre nos deux peuples. Il ne semblait même pas savoir que des villageois avaient été exécutés par l'un des siens. Je voulais la tête du responsable. Et je l'aurai.

Le second prisonnier tenta de me prendre en otage quand Gustus revint avec plusieurs de mes hommes. Malheureusement pour lui, je n'étais pas ce qu'il pensait que j'étais. Je le maîtrisai rapidement et enfilai mon épaulière de Commandante. Marcus comprit alors qui il avait en face de lui. J'entendais parfaitement son désir de paix. Mais elle ne pourrait débuter que lorsque le responsable de la mort des villageois aurait payé.

Une rencontre avec la représentante des Skaikru fut programmée. Gustus l'amena jusqu'à ma tente. Je l'avais imaginée autrement. Je ne m'étais pas préparée à ce qu'elle soit si... Elle n'avait vraiment pas l'allure d'une cheffe implacable et responsable de tant de morts.

– Tu es celle qui a brûlé 300 de mes guerriers vivants.; je jouai avec ma dague, j'avais un certain rôle à tenir, après tout.

– Tu es celle qui les a envoyés pour nous tuer.; rares étaient ceux qui osaient me répondre d'une manière aussi désinvolte et provocatrice ! Elle n'avait, cependant, pas tort mais je ne pouvais pas afficher mon accord. Je ne montrai rien de ma surprise mais quelque chose remua en moi quand je plongeai mon regard dans le sien, un regard qui se voulait dur, tout en plantant mon arme sur l'accoudoir de mon trône.

– As-tu une réponse pour moi, Clarke du peuple du ciel ?; elle soutint mon regard tout en me répondant.

– Je suis venue pour te faire une offre.

– Ce n'est une négociation.

– Teik ai frag em op en dison laik odon.*.; je levai la main pour intimer le silence à ma garde.

– Je peux t'aider à battre les hommes des montagnes.

– Je t'écoute.

– Une centaine des tiens sont prisonniers du Mont Weather, enfermés dans des cages, leur sang est utilisé comme un traitement.; je fus surprise par son annonce, je l'écoutai avec grande attention.

– Comment tu sais ça ?; nos regards étaient rivés l'un à l'autre. Aucune de nous ne cillant. Je n'arrivais pas à me détacher de son regard.

– Parce que je les ai vus. Les miens sont prisonniers aussi. J'étais l'une d'entre eux.

– Mensonges. Personne ne s'échappe de la montagne.; elle tourna les yeux vers Indra, rompant notre contact. Elle semblait inquiète mais restait ferme sur ses positions. Je devais bien lui reconnaître un certain courage.

– Je l'ai fait. Avec Anya.; elle parlait d'un ton calme, décidé. Si elle mentait, elle était très douée. Quand elle évoqua mon mentor, je la fixai plus intensément;. Nous nous sommes battues pour sortir de là.

– C'est un autre mensonge. Anya est morte dans le feu, tu l'as tuée.; Clarke montrait des signes d'impatience face à Indra. Elle porta sa main à une poche de sa tenue, je restai sur mes gardes. Elle en sortit une tresse.

– Elle m'a dit que tu avais été sa seconde. Je suis sûre qu'elle aurait voulu que tu aies ça.; elle s'approcha, avec méfiance en regardant Gustus, pour me la remettre. J'appréciai cette attention. Je récupérai les cheveux d'Anya. Mon regard se perdant en eux, de nombreux souvenirs me revenant en tête.

– On ne sait pas si c'est à elle.

– Shof op, Indra.*; bien sûr que c'était à elle. J'aurais reconnu ses tresses entre mille.; Anya était mon mentor, avant que je ne sois appelée à commander.; Clarke semblait touchée par cette précision, et de l'effet que m'avait provoqué la mort d'Anya. Je détournai le regard pour ranger les cheveux.; A-t-elle eu une belle mort ?

– Oui. À mes côtés. Essayant de te transmettre un message.; je rivai de nouveau mes yeux à ceux de Clarke.

– Quel message ?

– Le seul moyen de sauver nos deux peuples est de faire une alliance.

– Ceux qui sont sur le point de mourir diraient n'importe quoi.

– J'attends toujours une offre, Clarke.; nous tournions autour du sujet. Je la poussai à parler de sa proposition.

– Les hommes des montagnes transforment tes hommes en Reapers. Je peux les retransformer.; était-ce vraiment possible ? Ou mentait-elle, cette fois ?

– Heda, ai ste beja yu daun, teik ai frag em op.*; je la sondai mais ne décelai rien.

– Je l'ai fait ! Avec Lincoln !

– Ce traître est la raison pour laquelle le village a été massacré !; Indra se dirigea vers Clarke, arme au poing. Je ne pouvais tolérer plus de sa part.

– Indra ! EM PLENI !*; je pouvais voir la crainte de Clarke, mais elle resta droite, affrontant ma garde du regard, qui finit par sortir de la tente de commandement.

– Tu dis que tu peux transformer les Reapers en hommes ?; je m'avançai vers la représentante du peuple du ciel.

– Oui.

– Alors, prouve-le !; prouve-moi que tu ne mens pas. Prouve-moi que je peux te faire confiance, Clarke.; Montre-moi Lincoln !; voyons si tu dis vrai.

Cette rencontre avait été intéressante, intrigante. Elle avait fini par nous emmener où était Lincoln. Leur refuge, celui où mes trois cent guerriers avaient péri. Je vis leurs cendres sur le sol calciné. Je plongeai mon regard dans celui de Clarke, sentant une colère soudaine m'envahir. Je n'oubliais cependant pas sa proposition. Si elle pouvait sauver les miens, je devais faire preuve de patience. Elle m'indiqua le chemin, je la suivis, avec méfiance. Quand j'arrivais, Lincoln était inerte. La fille du ciel dont il s'était entiché, en train de le pleurer. Elle m'avait menti. Je ne pouvais tolérer qu'on se moque de moi de cette façon. J'ordonnai à Indra, d'un geste, de rendre justice.

La situation dégénéra : sabres contre armes de l'ancien temps. Je savais les dégâts que pouvaient procurer ces fameuses armes. Mes yeux trouvèrent ceux de Clarke. Ce que j'y lus m'étonna, elle ne semblait pas hostile mais plutôt... surprise ? Jouait-elle pour sauver les siens ou était-elle sincère ? Elle me supplia de ne pas les tuer, mais elle m'avait menti. Elle m'avait fait perdre assez de temps. Une des Skaikru, qui tenait une sorte de bâton court, se tourna vivement vers la dépouille de Lincoln et le frappa avec, quelque chose sembla sortir de l'arme, remuant le corps de ce dernier. Elle recommença sous la demande de Clarke et il inspira brutalement, ouvrant les yeux. Comment était-ce possible ?!

Je devais bien reconnaître qu'elle avait eu raison. J'étais impressionnée. Mais elle n'avait pas l'air de penser de cette façon. Elle parlait avec conviction, ses grands yeux bleus bien plus clairs en plein jour. Cependant, je ne pourrais accepter une alliance que lorsque justice serait rendue contre le coupable du massacre des villageois. Je le lui dis clairement, une ombre de douleur passa dans son regard alors. 

Les Skaikru et Clarke ne semblaient guère décidés à nous livrer ce Finn. Nous avions réussi à les acculer dans leur camp. Et alors que nous nous attendions à une attaque, le coupable s'avança, désarmé, les mains levées en signe de reddition. Mes hommes se saisirent de lui et l'emmenèrent. Il ne fut pas maltraité en attendant sa sentence, cette dernière serait suffisamment lente et douloureuse. Il paierait à ce moment-là. Clarke s'approcha de notre camp, souhaitant me parler, allant même jusqu'à avancer sur la pointe de la lame d'Indra, sans ciller. Je l'autorisai à entrer, elle tenta de me convaincre de faire preuve de clémence. Je ne pouvais pas paraître faible aux yeux de mon peuple, justice devait être rendue. Sa souffrance me toucha tout de même, mais je ne pouvais reculer. Son sort en était jeté. Finn mourrait. Ce soir. Puni pour son crime, par les miens.

Elle était au bord des larmes quand elle me demanda si elle pouvait lui dire adieu. Je comprenais qu'elle en ait besoin. J'aurais aimé avoir cette chance avec Costia alors je la laissai parler une dernière fois au garçon qui semblait posséder son coeur. J'observai du coin de l'oeil, leur laissant une certaine intimité. Ce serait la dernière fois qu'elle pourrait être si proche de lui. Je fus presque choquée lorsque j'entendis les miens crier de colère, Indra prête à s'occuper de Clarke : elle venait de lui planter un couteau dans le coeur. Elle avait réussi à passer mes gardes avec une arme cachée. J'en étais impressionnée, mais ce qui m'impressionna le plus fut sa force de caractère pour tuer celui qu'elle aimait, elle-même. Elle lui offrait une mort douce et rapide, le protégeant pour la dernière fois. Elle devrait vivre avec sa mort sur la conscience toute sa vie.

Certains des miens furent enragés et refusaient d'accepter que justice avait été rendue. Je ne pouvais qu'accepter l'alliance. Le résultat était le même, il avait été exécuté. Par les siens, de surcroît. Pour moi, justice était faite. Les funérailles des villageois et de Finn eurent lieu. Clarke semblait dévastée, je lui fis l'honneur d'allumer le bûcher. Je fus très étonnée de l'entendre prononcer notre phrase rituelle dans notre langue. Je pouvais sentir son chagrin, je lui parlai alors de Costia et lui dis que j'étais passée au-dessus de la douleur en reconnaissant que l'amour était une faiblesse. Elle ne pensait pas de la même façon, malheureusement pour elle. Les morts continueraient de la faire souffrir et de la hanter.

Nous allions trinquer à cette nouvelle alliance, quand Gustus s'effondra après avoir goûté ma coupe, contenant une boisson offerte par le peuple du ciel. Après enquête, il s'avéra que Gustus avait empoisonné ma coupe pour la goûter. Défiant mon autorité. Les Skaikru avaient montré qu'ils savaient juger les leurs, je ne pouvais en faire moins. Qui plus est, il venait de briser son allégeance. Je regardai mon garde mourir alors que je lui plantai lentement mon sabre dans le coeur.

Les tensions montèrent entre Clarke et certains de mes hommes. L'un d'eux tenta même de la tuer. Je l'en empêchai à temps, lui disant que s'il l'attaquait, il s'attaquait à moi. Je laissai entre les mains de Clarke la vie de Quint quand un lourd et puissant hurlement animal se fit entendre. Nous réussîmes à nous dépêtrer de cette situation, Clarke fit preuve d'intelligence et d'ingéniosité, j'en fus impressionnée. Je ressentis presque une certaine fierté à me tenir à ses côtés. Je reconnaissais ce sentiment. Je ne pouvais l'accepter, mais comment faire quand je plongeai dans ce regard profond ?

Un plan pour faire tomber les hommes des montagnes fut mis en place. Je ne sus comment ils surent que nous étions prêts à les attaquer, mais ils avaient prévu d'envoyer une bombe pour faire exploser et brûler TonDC, j'emmenai Clarke en sûreté, la convaincant avec grande difficulté. Je pouvais lire la culpabilité de faire ça aux siens, dans son regard.

Clarke n'hésitait pas à me défier quand elle trouvait une décision injuste. Heureusement pour elle, elle ne le faisait que lorsque nous étions seules. Elle avait su lire en moi et me repoussa dans mes retranchements, me lançant des phrases qui me heurtèrent plus que je ne l'aurais cru possible ! Je finis par me retrouver dos à une table alors qu'elle s'avançait vers moi, déversant tout ce qu'elle avait à dire. Je lui ordonnai de sortir. Je pus baisser mon masque quand elle fut loin de moi et je pris conscience que je ne saurais lutter contre ce que je ressentais pour elle. Elle m'en voulait et je venais juste de la chasser, il allait être difficile de rattraper cette situation.

Je la fis appeler dans la tente pour lui expliquer. Nos méthodes différaient, nous n'avions pas vécu dans les mêmes mondes. Et ces deux mondes étaient entrés en collision, il fallait faire des compromis. Je voulais lui montrer que nous n'étions pas si durs, si... barbares. Ce n'était simplement qu'une autre culture que la sienne. Nous avions beaucoup à apprendre l'une de l'autre. Enfin son peuple et le mien avaient beaucoup à apprendre l'un de l'autre. Je finis par me perdre dans son regard quand elle suggéra que la vie était plus qu'une simple question de survie. Et c'en fut fini de moi. Alors qu'elle venait de détourner le regard, le mien s'attarda sur sa bouche. Je m'approchai d'elle, posai délicatement ma main sur sa joue et l'embrassai. Je ne voulais pas faire la même erreur qu'avec Costia et perdre un temps précieux. Elle répondit à mon baiser, j'y mis toute la douceur dont j'étais capable, mais elle finit par s'écarter. Elle se justifia en me disant qu'elle n'était pas prête pour être avec quelqu'un. Je pouvais comprendre, elle venait de perdre l'homme qu'elle aimait, il était difficile de passer à autre chose si vite, mais je ne pus m'empêcher de ressentir une certaine amertume et une certaine déception. Je saurais être patiente, pour elle.

Ce fut à ce moment que mes hommes parlèrent du signal. Notre plan fonctionnait ! Nous allions pouvoir partir en guerre contre les hommes des montagnes et faire tomber le Mont Weather ! Enfin !

Alors que nous nous occupions de la porte principale, des hommes étaient sortis par un autre côté, tentant de nous attaquer à revers. J'ordonnai à Lincoln de rester pour protéger Clarke. Je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose ! Pas avec ce que nous avions vécu. La bataille fut sanglante et je passai de nombreux hommes des montagnes sous le fil de ma lame quand l'un d'eux leva les mains et me proposa un marché. Les miens contre les siens. Ils me rendraient les hommes qu'ils tenaient captifs si nous cessions tout. Le choix était difficile, tout à coup : la vie des miens contre la confiance de Clarke. Je devrais l'abandonner, elle et les siens. Ce n'était pas ce que nous avions convenu, mais j'avais un devoir envers mon peuple. Les Skaikru ne faisaient pas partie de ma Coalition, je n'avais de fait, aucun devoir envers eux.

Ce fut avec amertume que j'acceptai les termes de l'homme des montagnes, qui m'accompagna jusqu'à l'entrée. J'expliquai à Clarke, mais son regard se brisa de déception et d'autre chose... Ma trahison l'avait réellement blessée. Elle m'avait fait confiance et je venais de la briser en un instant. Mais qu'aurais-je pu faire d'autre ? Je ne pouvais risquer mon pouvoir. Ma légitimité était déjà suffisamment remise en doute, si je ne sauvais pas les miens, ce serait les trahir, eux. Je lui fis comprendre que je n'avais pas fait ça par plaisir, mais elle ne sembla pas le comprendre. Je devais faire mes choix de façon réfléchie, même si ça me déplaisait ! Mes sentiments n'avaient pas à rentrer en compte. Lincoln tenta de me faire entendre raison, et je le fis simplement arrêter. On ne remettait pas mes décisions en cause sans conséquence. Et je ne voulais pas qu'il aide les Skaikru, ce n'était pas dans le marché que j'avais passé avec les hommes des montagnes.

Je la laissai là, lui tournant le dos. Je restai ferme sur ma décision, même si elle me brisait le coeur. Et surtout, je ne me retournai pas. Qui sait alors ce que j'aurais pu faire ?

Je rentrai à Polis, lançant Ares à toute vitesse. Revenue dans ma chambre, au sein de la tour, je retirai mon épaulière de Commandante et passai à la salle d'eau pour retirer mes peintures de guerre et me nettoyer. Je croisai mon reflet, qui me renvoya une image que je n'aimais pas. J'y lus quelque chose que je ne pensais pas revoir : de la douleur. Clarke ne s'en était pas aperçue mais il m'avait été difficile de l'abandonner. Elle ne me pardonnerait jamais. Jamais je n'aurais la chance de goûter de nouveau à ses lèvres. Elle ne serait jamais prête à être avec moi. Je fermai les yeux. Les images de notre seul baiser percutèrent mon esprit, celles de son regard brisé par la déception aussi. Je devrais vivre avec ce regret et cette culpabilité toute ma vie, comme elle devrait vivre avec la mort de Finn toute la sienne.

Pourquoi fallait-il que cette vie soit si compliquée ?! Pourquoi fallait-il tant perdre ? Je repensais alors à tous ceux que j'avais perdus : mes camarades, Costia, mes hommes, Anya, Clarke. Mais ce furent bien les yeux bleus de la jeune leader du peuple du ciel qui me hantèrent. Ils me hantèrent jour et nuit.

J'avais appris que malgré ma trahison, Clarke avaient réussi à sauver les siens, tuant tous les hommes des montagnes au passage. L'exploit méritait d'être félicité. Il était si grand que tous l'avaient appelée Wanheda, la Commandante de la mort. J'en ressentis une certaine fierté, mais une grande crainte aussi. Wanheda était puissante. Quiconque la tuerait s'emparerait de son pouvoir. Ce qui m'effrayait le plus arriva : Nia voulait ce pouvoir. J'allais devoir y remédier.

Malheureusement, il était difficile de la trouver. Elle avait délaissé les siens et vivait comme une nomade. Elle savait se cacher et masquer ses traces, mais ce répit ne durerait pas, je le savais. Je n'avais qu'une solution...

Je fis venir Roan Kom Azgeda. Le fils de Nia. Il avait été banni et je lui proposai de capturer et de me ramener Wanheda en échange de sa liberté.

La traque dura un certain temps, mais il finit par revenir avec une fille qui avait un sac en toile sur la tête. S'il se jouait de moi, il le paierait de sa vie. Je ne pouvais pas me permettre de mettre la vie de Clarke en jeu. Et surtout, je ne le voulais pas. Elle me détestait certainement après ce que je lui avais fait, mais j'avais toujours des sentiments pour elle. Sa sécurité m'importait réellement.

Il retira le sac et je vis effectivement que c'était bien Clarke, bâillonnée, un peu abîmée, ce qui me déplut. Je ressentis une certaine fierté quand Roan m'indiqua qu'elle ne s'était pas laissée faire. Ça ne me surprenait pas, Clarke était pleine de ressources et savait se défendre. Et elle était désormais Wanheda ! Son regard était plein de fureur quand elle me découvrit.

Roan demanda à ce que je lève son bannissement, malheureusement sa mère avait encore bafoué mon autorité et une armée se dirigeait vers Polis. Il ne serait libre que quand sa mère respecterait les termes de la Coalition et reconnaîtrait mon rang. Pas avant. J'en étais quelque peu désolée pour lui, mais je ne pouvais tolérer plus longtemps le comportement de sa mère et reine. Je le fis enfermer, aucun doute que cette nouvelle déplairait à Nia. J'y comptais bien.

Je demandai à tous de sortir de la pièce pour nous laisser seules, Clarke et moi. Titus et Indra sortirent alors que je demandais à mes gardes de relever Clarke. Je m'approchai d'elle doucement pour lui retirer son bâillon, la regardant dans les yeux pour qu'elle y lise ma sincérité :

– Je suis désolée que tu aies dû être amenée ainsi.; son regard était toujours aussi furieux.; Mais le pouvoir de Wanheda ne doit pas tomber entre les mains de la reine des glaces. La guerre se prépare, Clarke.; la rage sembla enflammer ses yeux. J'en avais la certitude, elle ne m'avait pas pardonnée et elle me détestait.; J'ai besoin de toi.; j'ai besoin de toi pour la guerre, mais j'ai besoin de toi dans ma vie, Clarke, ce qui te mettra en danger. Elle me cracha au visage. Je fermai les yeux tandis que mes gardes l'emmenaient loin de moi face à ce manque de respect. Ce que je ressentis, ce fut la haine qu'elle me portait, et c'est ce qui me fit le plus mal.

– ESPÈCE DE SALOPE !; elle venait juste de laisser tomber tout le contrôle dont elle faisait preuve jusqu'ici.; TU VOULAIS LA COMMANDANTE DE LA MORT, TU L'AS ! JE TE TUERAI !

Les gardes l'emportèrent hors de la salle alors qu'elle continuait de hurler toute sa rage et toute sa haine à mon égard. Je m'essuyai le visage avant de sortir sur le balcon juste derrière mon trône. J'allais devoir faire preuve de patience avec Clarke. Comment lui en vouloir, après tout ? J'étais celle qui l'avais trahie, celle qui l'avais forcée à prendre la décision de tuer des centaines d'innocents pour sauver les siens. Elle était toujours blessée, elle cachait sa souffrance derrière sa colère. C'était quelque chose que je comprenais. Il était plus facile de faire face à certaines situations avec colère pour cacher les autres émotions. J'espérais qu'elle entendrait raison. Nia était dangereuse, j'avais besoin d'elle et des siens pour l'arrêter. Ils étaient tous en danger si la reine d'Azgeda venait à s'emparer du pouvoir : que ce soit le mien ou celui de Clarke. De nombreuses vies étaient en jeu, et pas seulement celles de mon peuple. Elle devait l'entendre ! Nous pouvions encore nous allier.

Une semaine était passée depuis la « capture » de Clarke. Je respectais son besoin d'espace, mais la guerre était presque à mes portes. Son peuple était en danger. Il me fallait gagner sa confiance, c'est pourquoi j'avais fait appeler les siens pour qu'elle puisse repartir avec eux, en sécurité. Il était hors de question que je la relâche et qu'elle soit seule, dans la nature. Elle ne semblait pas comprendre que je n'avais fait tout ça que pour elle. Pour lui sauver la vie. Je savais que Nia la pourchassait, elle ne se rendait pas compte de la dangerosité de cette situation.

La discussion tant attendue arriva. Elle me reprocha ma trahison au Mont Weather, me disant que j'aurais pu la sauver là-bas plutôt que de l'abandonner. Elle n'apprécia pas quand je lui dis qu'elle n'avait, finalement, pas eu besoin de moi. Elle me détestait parce qu'il était plus facile de le faire que d'affronter ce qu'elle avait réellement fait, que de se détester pour avoir tué autant d'innocents, pour sauver les siens. Ce qu'elle avait fait alors n'était pas si différent de ma trahison. Elle avait fait passer son peuple avant le reste. Tout comme moi. J'appréciais son entêtement, bien qu'il fut difficile à accepter. Elle affirma qu'elle pouvait ressentir de la culpabilité, de se détester pour ses actes et me détester pour les miens. Bornée comme elle l'était, je décidai de la croire sur parole. J'essayai alors de lui faire comprendre mon point de vue : elle avait fait la même chose que moi en tuant les amis qu'elle avait au sein du Mont Weather. C'était, ça aussi, une trahison. Je ne la blâmais pas pour ce qu'elle avait fait, je le comprenais parfaitement, mais elle ne semblait pas voir à quel point nos situations étaient semblables.

Je lui expliquai alors que je voulais que les Skaikru deviennent mon peuple. Ils seraient ainsi saufs ! Personne n'oserait s'attaquer à eux, si un quelconque clan le faisait, cela revenait à me déclarer directement la guerre. Je serais en mesure de les protéger. De la protéger, elle. Nia ne pourrait donc pas tenter de prendre le pouvoir de Wanheda. Ils intégreraient la Coalition, ajoutant des rangs dans mon armée, ils étaient intelligents et avaient des armes dévastatrices - quoi que mal vues par mon peuple - mais elles pourraient servir : en dissuasion ou en défense.

Qui plus est, Wanheda qui s'agenouille devant moi et me prête allégeance, ainsi que son peuple raffermirait mon propre pouvoir, mon autorité et ma force. Depuis des années, Nia me défiait, refusant mon autorité, remettant ma légitimité en doute. J'étais désormais faible à ses yeux, puisqu'une fille du ciel avait réussi là où j'avais toujours échoué ! Elle comprit aisément cette partie, sans que je n'ai à l'évoquer et elle me défia de la tuer pour prendre son pouvoir. Comment aurais-je pu faire une chose pareille ? Ne se souvenait-elle donc pas de notre baiser ?! Sa fureur ne semblait pas s'apaiser. Je masquai tant bien que mal la douleur que sa haine envers moi provoquait.

Une réunion m'attendait avec les ambassadeurs des différents clans, j'entrai dans la salle du trône et me dirigeai vers lui, faisant face à mes « invités », tous s'agenouillèrent, sauf l'ambassadeur d'Azgeda. Titus lui rappela qu'il devait s'agenouiller devant moi, ce à quoi il répondit que JE devrais ployer le genou devant Azgeda. Encore une fois, Nia, au travers de son subordonné défiait mon autorité. J'étais lasse de ce jeu sans fin. Il remit en cause les alliances avec des ennemis, le fait que j'utilise le langage du peuple du ciel et il demanda pourquoi Wanheda était toujours en vie. Il poursuivit son discours destiné aux autres ambassadeurs, me demandant si elle était ma faiblesse. Quand Titus lui rappela que l'armée de Nia avait dépassé les limites, il invoqua des exercices, puis une erreur. Je me levai pour me calmer.

Je regrettais presque de n'avoir pas marché sur Azgeda à la mort de Costia. Je ne le pouvais pas alors, puisque je n'aurais pas eu gain de cause, mais la situation était bien différente aujourd'hui. Elle n'avait de cesse de me défier, me provoquant encore et encore, elle avait fait assassiner Costia, et maintenant, elle voulait Clarke. Il en était hors de question, je ne la laisserai pas comploter plus avant pour me renverser. Je me voyais déjà la tuer : mes mains serrant son cou, son corps secoué de tremblements pendant son asphyxie. Elle voulait jouer ? Très bien. Elle aurait un message clair de ma part cette fois. J'invitai l'ambassadeur à me rejoindre sur le balcon pour transmettre mon message. Quand il se tourna face à moi, je lui mis un coup de pied en plein thorax qui le fit basculer hors de la tour. Il s'écrasa de nombreux mètres plus bas. Les autres ambassadeurs ne bronchèrent pas quand je demandai s'ils remettaient, eux aussi, mes décisions en question.

La réunion se poursuivit et plus aucun n'osa discuter de mes choix. Ils acceptèrent de faire des Skaikru le treizième clan, s'opposant de fait à Nia. J'entraînai ensuite les Nightbloods, combattant Aden, qui devenait chaque jour plus fort. Il réussit même à parer une de mes attaques et à répliquer. En temps voulu, j'étais certaine qu'il serait choisi pour être le prochain Commandant.

Titus me mit ensuite en garde contre l'intégration du peuple de Clarke, que cette décision ne convaincrait pas Nia et que je paraîtrais toujours faible à ses yeux. Il évoqua Clarke, et ce que je ressentais pour elle, alors qu'elle ne partageait pas mes sentiments. La meilleure solution, pour lui, était que je tue Clarke, pour m'emparer du pouvoir de Wanheda, et ainsi prouver ma force à Nia. J'avais prouvé ma valeur au fil des années, mais jamais rien n'était assez. Elle était la seule à refuser de se conformer aux lois de la Coalition. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était le pouvoir. Le mien. J'étais épuisée de devoir adapter chaque décision en fonction de ce qu'elle pensait, il était hors de question que je lui cède quoi que ce soit. Elle en avait déjà assez fait.

En rentrant à la tour, on me fit savoir que Clarke m'avait fait appeler, je la rejoignis dans sa chambre. Quand j'entrai, elle me tournait le dos. Je lui laissai l'espace dont elle avait besoin, je savais qu'elle ne voulait pas me voir, je restais patiente avec elle :

– Tu voulais me voir ? Je suis là. Clarke.; alors que j'allais m'approcher d'elle, elle se retourna brusquement, posant une dague sur ma gorge. Je l'avais mérité. Elle semblait hésitante, je cherchai son regard. Je n'étais, cependant pas inquiète, je saurais retourner la situation au besoin.

– Je suis désolée.; je l'étais, sincèrement. Je regrettais ce que j'avais fait. La forçant à faire des choix difficiles, mettant sa vie en danger, l'éloignant de moi par cette trahison. Elle montra enfin autre chose que de la colère, elle laissa sa douleur s'exprimer, les larmes lui coulant des yeux. Elle me repoussa pour ne pas pleurer devant moi et lâcha son arme. Cette vision eut raison de moi, ma voix fut plus basse, moins assurée.; Je n'ai jamais eu l'intention de t'imposer tout ça. Tu es libre de partir.; c'était le moins que je puisse faire après l'avoir tant fait souffrir, même si la voir s'éloigner me broyait la poitrine.; Ta mère est ici, je vais te faire escorter jusqu'à elle.; je pus empêcher ma voix de trembler. Je venais de la perdre, pour de bon. Je marchais vers la porte quand elle m'arrêta.

– Attends.; sa voix était confiante.; J'ai une meilleure idée.

Elle accepta ma proposition : rejoindre la Coalition, s'agenouiller devant moi pour me rendre la force que Wanheda m'avait enlevée. Son regard avait changé aussi. Je n'y lisais plus autant de haine à mon égard. Se pourrait-il qu'elle ressente quelque chose ? Se pourrait-il qu'elle soit prête ?

Quand Clarke entra, en tenue traditionnelle et peintures de guerre, je sentis mon coeur rater un battement. Plus encore quand elle maintint son regard dans le mien. Son visage ne montrait aucune trace de ressentiment ou de colère. Quand elle s'agenouilla, je n'eus qu'une envie : la relever et l'embrasser. Roan fut le premier à s'agenouiller après Wanheda, reconnaissant ainsi mon autorité. Tous ployèrent le genou pour me prêter allégeance et montrer leur respect. J'annonçai l'intégration des Skaikru au sein de la Coalition avant que la cérémonie ne soit interrompue par les Skaikru. Azgeda avait encore frappé, inventant des mensonges pour arrêter l'alliance avec le peuple de Clarke.

Après avoir réglé ce nouveau problème, créé par Nia, et l'explosion du Mont Weather où le reste du peuple du ciel s'était installé, je restai avec Clarke dans la salle du trône. Je lui assurai que je ne la trahirai plus. Jamais. J'avais fait une fois cette erreur, je n'étais pas prête à la refaire. Je ne voulais plus la faire souffrir. Au contraire. Je la voulais. Je la voulais elle. Je lui prêtai, alors, moi aussi allégeance. Lui signifiant par là-même que je lui étais dévouée. Les mots ne le disaient pas, mais m'agenouiller devant elle signifiait que je ne faisais pas ça juste pour protéger son peuple. Je voulais qu'elle me refasse confiance, qu'elle voit ma sincérité, mes sentiments, qu'elle les accepte. Et avec un peu de chance, qu'elle les partage ! Mon regard s'était plongé dans le sien, et j'avais pu y voir de la surprise face à mon geste et à mes paroles. Je fus heureuse qu'elle me tende la main pour me relever. J'accueillis ce geste comme les prémices de notre relation.

Nia fut enfin à Polis, mais évidemment, elle remit mon autorité et ma gouvernance en question, retournant ainsi certains ambassadeurs contre moi. Je n'appréciai pas du tout ce revirement. Je devrais prouver ma valeur en combattant. Je me voyais déjà embrocher son coeur avant de lui trancher la tête, comme elle l'avait fait à Costia, mais pernicieuse comme elle l'était, elle choisit un champion. Et pas n'importe lequel : son fils. Je pouvais, moi aussi, faire appel à un champion de mon choix. Si je le faisais, je risquais tout. Il pouvait perdre face à Roan. Et même s'il gagnait, on ne me reconnaîtrait pas plus. Je choisis alors de le combattre moi-même. J'étais la Commandante, je n'avais besoin de personne pour me battre.

Clarke tenta de me dissuader de combattre Roan, elle l'avait vu se battre et il était redoutable. Seulement, elle ne m'avait jamais vue combattre non plus. Et si mon heure était venue, et bien soit. Elle essaya de trouver un arrangement avec Nia, pour m'éviter de combattre mais revint avec du Nightblood sur le visage en guise de message. J'appréciais qu'elle essaie de me protéger, de me sauver, peut-être, mais elle ne pouvait sauver tout le monde. Parfois, on ne pouvait aller contre certaines situations, elle devait l'accepter. J'avais juste oublié à quel point elle pouvait être bornée.

J'étais prête à affronter Roan, je ne la vis nulle part, quand soudain, elle surgit de la foule. L'inquiétude transparaissait sur son visage, mais elle n'avait pu se résoudre à ne pas être présente. Le combat démarra, Roan était un excellent combattant, mais je réussis à le désarmer et à le mettre au sol, prête à l'achever quand Nia le renia en public. Mais j'avais d'autres plans que de tuer Roan. Je le savais digne de confiance. J'avais l'occasion parfaite pour rendre justice à Costia. « Jus drein jus daun. », je fis voler la lance vers cette reine qui était une épine dans mon pied depuis bien trop longtemps. En plus de rendre justice à mon aimée, cette mort était un message pour tout ambassadeur qui voudrait me défier, à l'avenir. Lorsque je clamai haut et fort que la reine était morte, je ne ressentis que du soulagement, j'annonçai Roan comme le nouveau roi d'Azgeda. Je croisai ensuite le regard rassuré de Clarke. Elle était sauve, désormais. Jamais elle n'aurait à craindre Nia. Elle ne serait jamais, jamais dans son ombre.

Je ramenais Clarke à Arkadia quand je découvris l'armée, que j'y avais placée pour les protéger, ravagée. Tous mes soldats étaient morts, seule Indra était toujours vivante, quoi que blessée. Clarke ne comprenait pas comment les siens avaient pu faire une telle chose. Marcus n'était, évidemment, pas du genre à trahir sa parole. Octavia réussit à faire entrer et sortir Clarke discrètement. Nous apprîmes que Pike avait été élu Chancelier. Il n'y avait qu'une réponse acceptable à ce massacre : raser Arkadia. Clarke essaya de me raisonner, m'expliquant que ce geste allumerait les braises d'une guerre sans fin. La vengeance ne cessant jamais. Si je marchais sur Arkadia avec mon armée, son peuple voudrait se venger. Pike était suivi, certes, mais pas par tous. Certains refusaient de l'écouter et d'accepter ses idées. Elle n'avait pas tort, mais c'était nos coutumes, nos lois. Je réfléchis et me dis que si je ne faisais pas un premier pas pour changer ça, jamais rien ne changerait. Si nous voulions la paix, il allait falloir faire ce compromis et briser nos lois. Ça ne plairait pas aux miens, mais nous ne pouvions pas continuer ainsi. Je voulais montrer à Clarke qu'une entente était possible, qu'un changement l'était. Je voulais y croire. Pour elle. Pour moi. Pour nous.

Nous retournâmes à Polis où elle serait plus en sûreté. Je m'étais assoupie, réveillée par des avertissements de mes prédécesseurs. Je ne pouvais aller contre nos lois. L'amour était une faiblesse et j'y cédai, reniant notre histoire, nos valeurs. Il n'en était rien. Nous devions apprendre du passé, de nos erreurs. Engendrer plus de morts ne ferait qu'en engendrer plus encore. C'était un cycle sans fin. Il était temps que quelqu'un le brise enfin. Clarke avait raison. Elle me rassura, et alors que nous partagions un instant, qui aurait pu être plus important pour nous, nous fûmes dérangées. Roan nous avait envoyé un cadeau. Le responsable de l'explosion du Mont Weather et du meurtre des Skaikru présents à ce moment : Emerson, un des hommes des montagnes, celui avec qui j'avais conclu un marché, celui à cause duquel j'avais trahi Clarke. C'était elle qui avait son sort entre les mains. J'espérais qu'elle refuserait de se venger. Après tout, n'avait-elle pas dit que ça n'engendrerait que plus de morts ? Mais elle voulait sa tête, à tout prix, déclarant que ça terminerait une guerre, pas en déclencher une autre. Je comprenais sa colère, mais je n'étais pas totalement satisfaite de son choix.

Finalement, elle décida de le laisser en vie : devant vivre en sachant qu'il serait que le dernier de son peuple. Je fus fière de son choix et bannis cet homme de mes terres. Clarke montrait qu'elle était ainsi digne de confiance.

Un autre évènement vint perturber ce début de paix. Semet, un membre des Trikru, arriva durant une cérémonie, tenant Octavia comme sa captive, expliquant que les Skaikru étaient venus pour décimer les siens. Quand je refusai d'accéder à sa requête - la vengeance - il voulut m'attaquer, Titus le tua, sans aucun avertissement. Pour satisfaire les deux parties, j'instaurai un barrage autour d'Arkadia et toute personne essayant d'en sortir serait exécutée. C'était le mieux que je puisse faire.

Je reprochai à Titus d'avoir laissé entrer Semet, lui faisant part de mon mécontentement. Quand il quitta la pièce, je m'assis pour méditer. Clarke entra pour faire savoir qu'elle devait partir si elle voulait pouvoir retrouver les siens. Elle n'était pas contente de ma décision, mais elle comprenait. Pourquoi ne restait-elle pas ici ? Elle serait en sécurité dans la tour, avec moi. J'étais sur le point de lui demander clairement de rester quand Titus entra.

Clarke nous laissa et la discussion qui suivit avec mon Flemkeipa ne fut pas agréable. Il m'affirma que je mettais la vie de Clarke en danger, ainsi que la mienne, que j'allais répéter mes erreurs, comme avec Costia. Ma colère prit le dessus et je lui rappelai alors ce que j'avais fait, malgré mes sentiments et mon envie de tuer, j'avais laissé Azgeda tranquille. Je savais faire la part des choses.

Je restai seule un moment. J'étais dans la salle d'eau, venant de défaire ma coiffure lorsque j'entendis les portes s'ouvrir et se refermer. Je sortis et vis Clarke. Je compris qu'elle partait. J'eus du mal à cacher ma déception, ma tristesse, mais je comprenais. Je me repris avant de lui dévoiler mes sentiments. J'avais bien trop peur de ce qui se passerait si je le faisais, n'allait-on pas les retourner contre moi ? Comme on l'avait déjà fait ? Et si elle ne les partageait pas ? Et au contraire, si elle les partageait ? Elle était sur le point de retrouver les siens, je ne pouvais pas lui imposer ça en plus. Elle vit mon hésitation. Quand je répondis à ses adieux, d'une voix basse, d'un ton que je ne maîtrisais plus, quelque chose changea en elle. Elle s'approcha et m'embrassa.

J'avais tant attendu cet instant, ce moment où elle répondrait enfin à mes sentiments que je ne pus retenir une larme de couler, tout en approfondissant le baiser, en quémandant plus. Elle défit sans attendre l'attache de ma tenue, je lui attrapai les mains alors que je me laissais tomber sur mon lit. Détaillant son magnifique visage, attendant qu'elle poursuive ou non. Elle s'approcha de moi et ses lèvres retrouvèrent les miennes. Elle prit place sur moi et m'embrassa avec tant d'envie que ma tête en tourna.

Quelques temps après avoir fait l'amour, je la sentis me caresser le bras, ce geste tendre me fit sourire, je profitai de chaque instant à ses côtés. Elle me rappela qu'elle devrait bientôt partir pour pouvoir retourner à Arkadia, avant la mise en place du barrage. Je n'avais pas envie qu'elle parte. Son doigt passa de mon bras à mon dos où elle détailla le tatouage en hommage à mes camarades Nightbloods. Je lui en expliquai la signification, plus ou moins, mais un détail l'intrigua. Elle se souvenait que je lui avais dit que nous étions neuf, il manquait donc un cercle. Je ne pouvais pas parler de ça. Je ne le voulais pas. Elle le comprit et après un sourire, je me penchai sur elle pour l'embrasser à nouveau. Je profitai de ce moment pour faire passer tous mes sentiments pour elle, j'espérais juste qu'elle ait saisi le message.

Elle finit par me laisser. Mon coeur se brisa. Je voulais qu'elle reste. Je le voulais plus que tout au monde. J'avais besoin d'elle. Je voulais qu'elle soit dans ma vie. Je la voulais ici. Elle se rhabilla et après un dernier baiser, me laissa pour préparer ses affaires. Je me relevai et me revêtis, moi aussi. Je ne pouvais pas la laisser partir comme ça. Je devais lui dire avant qu'elle ne s'en aille. Peut-être que ça la ferait changer d'avis ? Ou à défaut, peut-être reviendrait-elle plus vite vers moi ? Je pouvais ordonner qu'on lui laisse un sauf-conduit pour entrer et sortir d'Arkadia à sa guise. Juste pour elle. Pour qu'elle puisse régler les problèmes et venir me faire des rapports sur la situation et trouver une solution pour allier nos peuples.

Alors que j'étais dans le couloir, j'entendis des bruits et des cris venant de sa chambre, je me hâtai, et alors que j'arrivais à sa porte, je me sentis tirer en arrière, deux bras m'enroulant le ventre, un corps se collant à mon dos. Une balle passa juste devant moi, à hauteur de l'abdomen pour se ficher dans le mur. Qu'est-ce que... ?! Clarke !

Costia

Je m'enfonçai un peu plus dans la forêt, m'arrêtai quand je trouvais beaucoup de boue, j'en enduis mes cheveux. Leur couleur était bien trop repérable. Pour l'instant, personne ne me pourchassait, mais je ne doutais pas que dès qu'Ontari le pourrait, elle se lancerait à ma poursuite ! Et pas seule ! Je n'avais aucune envie de revivre encore son traitement. J'en avais assez eu.

Je me remis à courir dès que j'avais entièrement couvert ma chevelure. Cependant, je ne pouvais pas courir trop vite, je n'avais plus la force nécessaire. Plutôt que de me fatiguer inutilement, je me mis à marcher, changeant de direction pour revenir sur mes pas en faisant attention de marcher sur mes traces. Tournant parfois en rond pour brouiller les pistes. Je m'approchai parfois de la route pour m'assurer que j'allais toujours dans la bonne direction, il aurait été inconcevable que je retourne là-bas.

Mon coeur s'emballa, à cause de la peur d'être trouvée et emmenée de nouveau dans mon cachot, par ma course, par ma tactique pour masquer ma fuite. Je cherchai un arbre qui pourrait me cacher suffisamment, m'assis, adossée au tronc. Je respirai lentement, inspirant profondément, expirant lentement. J'en avais besoin pour me calmer. Je refusais de penser à ce qui arriverait, je n'étais focalisée que sur une chose : Lexa. Il fallait que je la retrouve. C'était grâce à elle que j'avais survécu malgré la torture, l'humiliation, les viols. Penser à elle m'aidait à rester saine d'esprit. Je n'avais plus qu'une seule chance, il ne fallait pas que je la gâche bêtement.

Je repris le chemin, en marchant, en faisant attention à mes traces, en étant attentive au moindre son. Je vérifiais de temps à autre, et ce toujours prudemment, que j'étais toujours dans la bonne direction. Une fois rassurée, je me remettais en route. Je ne savais pas quelle distance j'avais parcouru, ni ce qui m'en restait et encore moins le temps qui s'était passé depuis que je m'étais enfoncée dans les profondeurs de la forêt. Ma notion du temps était quelque peu perturbée, il me faudrait du temps avant qu'elle ne soit ce qu'elle était avant tout ça.

Je respirais l'air de la forêt autant que possible : l'odeur de la terre humide, des arbres m'enivrait. Ça m'avait tellement manqué ! Les bruits de la nature aussi, d'ailleurs : le léger pépiement des oiseaux, le bruit des branches qui bougeaient au gré du vent, le hululement des chouettes. Je ne sentis même pas les larmes de joie couler sur mes joues, ce n'est que lorsque ces dernières furent totalement humides que je remarquai que je pleurais. Je les essuyai et me concentrai sur la route.

Je changeai de directions plusieurs fois et revins sur mes pas, encore. Je m'approchai d'une zone boueuse et en remis sur mes cheveux, j'en ajoutai sur mon visage. Qui savait si je n'allais pas bientôt entendre des poursuivants ? J'allais me cacher autant que possible. Seuls mes yeux me trahiraient : leur couleur, la crainte que je savais que j'afficherai après mon évasion. Je ne devais pas me faire prendre, et agir en conséquence. Je rebutai à tuer un être humain, pas après tout ce que j'avais pu voir et subir, mais ma vie en dépendait.

Je vérifiai la route quand j'entendis des cris lointains, je me replongeai au coeur de la forêt, trouvai un renfoncement dans le sol, un tronc d'arbre me cachant suffisamment. J'avais bien fait, je vis un hommes d'Azgeda avancer dans ma direction. Ma respiration se bloqua et je retins un sanglot. Je ne devais pas faire de bruit. Le moindre mouvement brusque ou le moindre bruit trahirait ma position. Hors de question de me faire prendre. Je me planterai la dague dans la gorge plutôt que ça ! Mais avant d'en arriver là, je devais tout tenter pour réussir à m'échapper. Je ne serai en sécurité que dans la tour, aux côtés de Lexa. Ou morte. Je n'avais pas survécu, jusqu'ici, à tout ce qu'on m'avait infligé pour finir comme ça !

J'entendis Ontari hurler à ses hommes de me retrouver : « RETROUVEZ-MOI CETTE PUTAIN ! SI VOUS NE ME LA RAMENEZ PAS, JE VOUS FERAI TOUS EMPALER ! ». Autant dire qu'ils étaient aussi motivés que moi : eux à me retrouver, moi à les fuir loin. Je me répétai que j'en étais capable. Echo, elle-même, m'avait dit que j'étais douée. J'allais réussir, l'échec n'était même pas une option ici ! Il ne devait même pas être envisagé. Ils ne me retrouveraient pas. ELLE ne me retrouverait pas.

Quand l'homme - un de mes violeurs - passa juste au-dessus de moi, je cessai de respirer et attendis. Je m'assurai qu'aucun autre garde n'était dans les alentours et sortis furtivement de ma cachette, marchai dans ses empreintes sans un bruit. Une fois juste derrière lui, je mis une main sur sa bouche pendant que je tranchai sa gorge de l'autre. Il porta les mains à sa gorge en se retournant, je n'avais pas la force de le maintenir, il voulut crier mais en fut incapable. Nous surplombions un petit ravin, je le poussai dedans et me hâtai de quitter cet endroit au plus vite. Je me cachai de nouveau, attendant d'être certaine qu'aucun des hommes d'Ontari ne me suivait.

J'étais toujours écoeurée d'avoir dû égorger cet homme, mais ma survie prévalait. J'aurais tout le temps de culpabiliser et d'expier plus tard. Je tendis l'oreille et n'entendis plus rien. Je restai bien cachée, observant tout autour de moi, aussi loin que je le pouvais. Je fis un effort et finis par entendre des voix lointaines, qui n'étaient pas dans ma direction. Je pris le temps d'être sûre de moi avant de sortir discrètement et de poursuivre mon chemin, en masquant ma fuite.

Je devais, toutefois, m'assurer que je me dirigeais toujours vers Polis. Ce n'allait pas être une mince affaire, avec Ontari à ma poursuite ! Je ne devrai pas trop m'approcher de la route. Je fus silencieuse, vive, je sentis mon coeur s'accélérer et ma respiration commençait à devenir lourde. Je la retins le temps de vérifier et repartis au milieu des arbres, trouvant un abri loin des regards pour me reprendre. Quand ma respiration revint, je repartis, dans la direction de Polis.

Je finis par apercevoir la tour, elle était encore loin, mais elle était un bien meilleur repère. Le soleil commençait à se lever. J'allais devoir me cacher et changer régulièrement de planque pour ne pas être repérée.

Je ne pus clairement pas me reposer, je restai sur mes gardes. Je continuai d'avancer jusqu'à trouver un abri qui m'offrirait une invisibilité certaine. La journée passa ainsi. Lorsque le soleil se mit à décliner, je repris le chemin de la tour. J'avais tout de même réussi à m'en approcher, peu, mais c'était déjà ça de gagné, et j'avais pu me reposer suffisamment. Lorsque je trouvais un fruit tombé d'un arbre, je le prenais et le mangeais. Je ne m'assurais même pas de son état, tout avait meilleur goût que la bouillie infâme qu'on me servait dans le cachot. J'aurais même mangé de la boue, s'il l'avait fallu ! Même ça et de vieilles feuilles séchées auraient été meilleurs ! Et dans ma situation, je n'hésiterai pas une seconde si le besoin s'en faisait sentir.

Je n'entendis plus du tout ni Ontari, ses cris ou ses hommes. Je restai méfiante, elle était assez vile pour me faire croire que j'étais en sécurité. C'était d'ailleurs une stratégie tout-à-fait logique ! Elle n'avait qu'à me tendre une embuscade à la sortie de la forêt ou à l'entrée de Polis. C'était tellement probable, d'ailleurs ! J'allais devoir être prudente et tout observer avant d'entrer dans la capitale.

J'étais proche du but : la forêt se faisait moins dense, je fis le tour et détaillai tout avant de revenir sur mes pas et de vérifier une fois encore. J'entrai ensuite sans mal dans Polis. Pas d'Ontari ? Comment était-ce possible ? Ils auraient dû être là. Je rasai les murs, les étals, tout en restant plus ou moins naturelle, un comportement trop prudent pouvait éveiller des soupçons. Je n'hésitai pas à me promener parmi les rues et ruelles, revenant en arrière, coupant par un autre chemin. Mais tout était paisible. Je poussai jusqu'à la tour. Le problème qui se posait maintenant était d'entrer ! Je ne savais pas depuis combien de temps j'avais disparu ! Et sans qu'on ait besoin de me le dire, je savais qu'on m'avait fait passer pour morte. Sinon pourquoi auraient-ils pris la tête de ma soeur ? Ils avaient forcément fait croire que j'étais morte ! Lexa ne savait pas que j'avais eu une jumelle !

Je restai en retrait et regardai des serviteurs entrer et sortir. Je pouvais me faire passer pour l'un d'eux ! Il me suffisait de prendre une caisse quelconque et de dire qu'on m'avait envoyée chercher ce qu'elle contenait pour la cuisine, par exemple. Le problème était la boue dont mes cheveux étaient couverts. Comment expliquer ça ? Je regardai autour de moi et vis une tenue avec une capuche, je la pris prestement et l'enfilai par la tête. Il me fallait voler un étal, maintenant.

J'en étais désolée pour le marchand, mais ma vie en dépendait. Je fis vite et retournai vers la tour, en profitant pour me frotter le visage pour faire disparaître un peu la boue. J'arrivai à l'entrée des serviteurs, on m'arrêta, ma tête n'était pas connue, c'était normal.

Heureusement pour moi, j'avais reconnu le nom d'un des cuisiniers tout-à-l'heure :

– Halte. Tu fais quoi ?

– J'apporte ça aux cuisines.; je baissai la tête et surtout le regard. Mes yeux gris auraient pu être reconnus, et la situation n'étant pas éclaircie, ça aurait pu être compliqué et alerter ma tortionnaire si elle était dans les parages. Et surtout, le ton du garde m'avait paralysée.; C'est Goran qui m'a envoyé chercher ça.; je montrai la caisse.

– Pourquoi t'es couverte de boue ?; jouant le jeu, je soupirai de honte.

– Je... Je suis tombée en revenant. J'ai basculé avec la caisse.; le garde ricana puis s'écarta.

– Allez, va. Tu peux entrer.

J'inclinai la tête avec reconnaissance tout en passant entre les gardes, retenant discrètement mon souffle. Il allait me falloir du temps avant d'être sereine en présence de gardes. Je savais qu'ils n'étaient pas comme mes geôliers, mais un frisson glacial s'était répandu le long de ma colonne vertébrale.

Je me dirigeai prudemment vers les cuisines avant de poser la caisse et de m'éclipser furtivement pour pouvoir accéder aux étages supérieurs. Je m'essuyai plus clairement le visage et trouvai des draps propres. Je les pliai et me dirigeai vers la cabine. D'autres gardes m'arrêtèrent et je leur désignai les draps, je pus monter jusqu'à l'étage de la chambre de Lexa. Les gardes me laissèrent entrer mais elle n'était pas là. Je les posai et ressortis, les gardes m'interrogèrent du regard, je bafouillai - volontairement - que j'avais oublié quelque chose, ce qui les fit rire.

Où pouvait-elle être ? Je marchai d'un pas sûr tout en écoutant autour de moi. Je m'isolai et écoutai mon instinct. Et je le suivis, je me dirigeai vers les escaliers et courus vers là où je sentais qu'elle était. Je ne faisais même plus attention à être discrète ou à prendre mon temps. J'avais été assez patiente !

Je laissai mes pas me guider, et au détour d'un couloir je la vis qui se dirigeait vers des portes. Je courus plus vite que je n'avais jamais couru, je réussis à la tirer en arrière, contre moi, avant de resserrer mes bras autour de son ventre. Pile au moment où un bruit désagréable se fit entendre, quelque chose se brisa.

– Lexa.; je la sentis se tendre avant de se retourner. 

—————————

« Clarke of the Sky People »  - 2x07 - Première rencontre Clarke/Lexa « Do you have an answer for me, Clarke of the Sky People ? » 

* Teik ai frag em op en dison laik odon = Laissez-moi la tuer et qu'on en finisse - 2x07
Source : https://skaigedasleng.tumblr.com/transcripts#207

* Shof op, Indra = Silence, Indra.

* Heda, ai ste beja yu daun, teik ai frag em op = Commandante, je vous en prie, laissez-moi la tuer. 

* Indra ! EM PLENI ! = Indra ! ASSEZ/ÇA SUFFIT !

Comment this paragraph

Comment

No comment