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EmmaWilson
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Chapitre 1 : Le Roi du jeu.

Point de vu Elijah.

Sous les néons vacillants de Las Venturas, la ville du vice, je me tiens face à l’Antre d’Or, un casino aussi mythique que dangereux. Un sanctuaire de luxe et de perdition, où fortunes et vies se jouent en une poignée de secondes. Je dois y entrer, c’est là mon seul moyen d’approcher Lorenzo Costa.

L’Antre d’Or n’est pas qu’un simple casino. C’est une forteresse, un empire bâti sur des accords illégaux et des destins brisés. Officiellement, il incarne l’opulence et le divertissement. Officieusement, il sert de plaque tournante aux activités criminelles de Costa. J’ai étudié son fonctionnement pendant des semaines, analysé ses moindres mouvements. Ce soir, il est temps d’y plonger pour de bon.

L’intérieur est un tourbillon de lumières, de rires feutrés et de tension contenue. Le claquement des jetons et le tintement des machines à sous forment une mélodie hypnotique. À travers la foule, je lève les yeux vers la mezzanine. Une silhouette s’y tient, dominant la salle d’un regard acéré. Lorenzo Costa. Je sais tout de lui. Son empire, ses affaires, sa façon de gérer les traîtres. Mais maintenant, il me faut voir l’homme en personne. Et surtout, gagner sa confiance.

— Monsieur Carter ?

Je me retourne pour découvrir un homme à la carrure imposante. Costume sombre, regard suspicieux. Rocco Manzetti, son bras droit, me fais à présent face. Grand, il mesure près d'un mètre quatre-vingt-dix, avec une carrure massive qui trahit des années de travail physique et de combats acharnés. Sa peau, quant à elle, est légèrement hâlée, marquée par des cicatrices qui racontent une vie passée dans l'ombre à faire le sale boulot. Son visage, anguleux et sévère, encadré par une barbe noire soigneusement taillée, accentue son regard perçant. Ses yeux, d'un brun profond, semblent sonder quiconque ose le fixer trop longtemps, mais ils dissimulent une intelligence souvent sous-estimée. Rocco n'est pas seulement un homme de main, c'est un stratège discret, quelqu'un qui sait lire entre les lignes et anticiper les mouvements des autres, bien que son apparence brute et intimidante pousse souvent ses ennemis à le sous-estimer. Mais alerte comme un animal de proie, Rocco poss-de un instinct de survie inégalé. Sur lui aussi, j'ai mené des recherches.

— Suivez-moi, dit-il sans un sourire.

Il me guide à travers le casino jusqu’à une salle privée où l’attente semble peser comme une menace silencieuse. Puis la porte s’ouvre, et Costa entre. Il est exactement comme on me l’a décrit : Charismatique et redoutable. Son costume noir souligne sa stature imposante et ses yeux gris, perçants, s’attardent sur moi avec une curiosité froide et malsaine, qui me met immédiatement mal à l'aise. Il ne parle pas encore, il m’évalue et cela me fait frissonner imperceptiblement. Ce qui a le don de faire apparaître un fin sourire sur ses lèvres.

— Elijah Carter. On m’a beaucoup parlé de vous.

— Tout dépend de qui parle, réponds-je avec une pointe d’ironie. Mais j’imagine que dans ce monde, la réputation précède toujours l’homme.

Il hausse un sourcil, appréciant visiblement ma répartie. Je sais que je marche sur un fil. Un seul faux pas et cette rencontre peut bien être ma dernière. Quelques secondes à peine après mon entrée, il me désigne une table privée d'un signe de tête.

— Ici, les jeux ne se limitent pas aux cartes. Asseyons-nous.

Le véritable jeu vient de commencer et je ne suis pas certain de devoir m'en réjouir. Le silence qui s'ensuit me permet de le détailler un peu plus et j'espère me faire assez discret. Lorenzo porte un costume sombre parfaitement ajusté, une montre élégante mais sans ostentation, ses épaules larges évoquant une statue de marbre. Son allure est soignée bien que discrète. Ses cheveux bruns tirés en arrière dégagent un visage marqué par des années de domination dans un monde où le pouvoir se gagne avec des sourires perfides et se conserve avec des balles. Ses yeux gris acier, perçants et froids comme l'hiver, semblent sonder le moindre secret des âmes qui croisent son chemin. Il est un homme qui impose immédiatement le respect, mais aussi une certaine crainte. Âgé d'une quarantaine d'années, il a un charisme brut, presque animal. Tout chez lui incarne un contrôle absolu. Son visage, quant à lui, n'est pas marqué par l'âge mais par la vie: Des cicatrices discrètes ainsi que des traits durs comme sculptés dans la pierre. En d'autres termes, il est aussi beau que dangereux.

J’ai déjà joué à des jeux bien plus dangereux que le poker mais ce soir-là, face à Lorenzo Costa, je me retrouve à une table où chaque mise peut valoir bien plus qu’une poignée de jetons.

Je m’installe en face de lui, conservant un air détendu malgré la tension dans l’air. Il m’observe, cherchant sans doute à deviner qui je suis réellement. Un simple amateur venu tenter sa chance ? Un opportuniste espérant une place dans son monde ? Je savais qu’il me testerait et je dois lui donner ce qu’il veut voir : Un homme sûr de lui, prêt à jouer gros.

— Vous savez jouer ? Demande-t-il en faisant glisser un jeu de cartes sur la table.

Je prends l'une d'elles entre mes doigts, la faisant tourner distraitement. Un geste étudié, juste assez habile pour paraître naturel.

— Disons que je sais reconnaître une bonne main quand j’en vois une.

Un sourire fugace effleure ses lèvres.

— Intéressant. Voyons si la chance est de votre côté ce soir.

Il distribu les cartes avec une aisance maîtrisée sans me quitter des yeux. Il veut voir mes réactions, tester ma manière de prendre des décisions sous pression. J’ai étudié ce genre de confrontation. Dans ces parties, le plus important n’est pas les cartes mais la façon dont on joue avec l’adversaire. J’analyse mon jeu. Pas mauvais mais pas excellent non plus. Un bon bluff pourrait suffire, peut-être.

— Vous cherchez à m’impressionner, Carter ? Lance-t-il en avançant un jeton sur la table.

Je relève les yeux vers lui, un sourire en coin.

— Je cherche surtout à vous prouver que je peux être un atout.

Il laisse planer un silence puis pousse une pile de jetons au centre.

— Très bien. Montrez-moi ce dont vous êtes capable.

Je suis sa mise sans ciller. Ce soir, je ne joue pas qu’au poker. Je joue ma place dans son empire.

Et je compte bien gagner.

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