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1 - Prologue - Marakme
2 - 1. Rétrogradé
3 - 2. Coup d’un soir
4 - 3. Un nouveau départ ?
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1. Rétrogradé

〔 Chaque élément au contact de l’Étherium doit être stable et ne provoquer aucun trouble. Tout élément défaillant doit impérativement être écarté ▿ Gloire à l'Empire 〕

ᴇxᴛʀᴀɪᴛ ᴅᴜ ᴄᴏᴅᴇ ɪᴍᴘᴇ́ʀɪᴀʟ – ᴇ́ᴅɪᴛɪᴏɴ ᴠɪ

┈ ⋞ 〈 ⏣ 〉 ⋟ ┈

ᴅɪx ᴀɴꜱ ᴘʟᴜꜱ ᴛᴀʀᴅ

Dire qu’Eden avait la haine était un bien bel euphémisme.

Effondré sur le bar de la cantina des ingénieurs, les doigts crispés autour de sa pinte presque vide, il enchaînait les verres de Kygh avec tant de régularité que cela en devenait inquiétant. A chaque nouvelle gorgée, le liquide argenté brûlait sa gorge dans un long ruban âcre, mais il ne semblait même plus y prêter attention, ses yeux d’un bleu surnaturel enfoncés dans une rage si sourde qu’il semblaient luire dans l’obscurité.

À ses côtés, Kacie, les lèvres pincées, oscillait entre frustration et inquiétude sincère. Depuis de longues minutes, elle s’agitait à renforts de longs soupirs, excédée par le comportement de son collègue :

— Tu comptes continuer comme ça jusqu’à ce que tu tombes ?! Elle grinça, secouant vigoureusement son épaule. Hé ! Eden ?! Tu m’écoutes ?!

Sa tête brune reposant contre le comptoir, le concerné ne laissa échapper qu’un borborygme. De dépit - et aussi parce qu'il voulait que Kacie arrête de gesticuler - il leva vers elle un œil torve.

— Oui, c'est à toi que je parle, purée d'eau douce ! Elle s’écria. Ça fait combien de temps que t’es là ?!

Et cette fois, elle accompagna sa déclaration d'une petite tape à l'arrière de son crâne. Massant sa nuque avec un grognement de protestation, Eden daigna cette fois se redresser, son regard captant enfin la lumière des brilleurs du bar.

— Ça fait combien de temps que tu es là ?! Insista Kacie en levant vers lui un doigt accusateur.

L'esprit un peu flou, le jeune homme promena lentement son regard sur la dizaine de verres éparpillés devant lui, tous vides. Il aurait bien tenté de formuler une réponse, mais il n’en avait fichtrement aucune idée. Deux heures ? Peut-être trois ? Le bar était presque vide, si bien que le droïde de service lui semblait totalement dévoué, déjà occupé à lui préparer une nouvelle tournée.

— Non ! Ça suffit ! S'exclama Kacie en agitant sa carte d'accès devant les yeux lumineux du robot, tapotant avec insistance sur les trois étoiles dorées qui y figuraient. Il a assez b-

— Laisse-moi tranquille... Souffla Eden en attrapant le verre que lui tendait le droïde avant que la jeune femme ne parvienne à le lui subtiliser.

— Arrête de faire le gamin... Je sais que tu tenais à... mais c’était un job, rien de plus. Tu as suffisamment de compétences pour retrouver facilement. Ingénieur-extracteur, c’est le truc le plus demandé dans le secteur. Vargo a dit qu’il te convoquerait pour en parler avec toi.  

La voix de Kacie s’était faite enjôleuse alors qu’elle tentait une autre approche, plus douce. Comprenant néanmoins la technique de manipulation grossière, Eden esquissa un sourire cynique en portant son nouveau verre à ses lèvres.

« C'était un job, rien de plus ».

Facile à dire. 

Six ans de bons et loyaux services et voilà comment on l’avait récompensé. Un vieux message envoyé par transpondeur, la voix grésillante de Brad, son supérieur - et accessoirement son ex - résonnant de manière monocorde alors qu’il lui annonçait la sentence du conseil.

Certes, Eden n'avait pas tout fait correctement et était loin d'être irréprochable. Sa réputation de séducteur invétéré lui avait déjà valu quelques avertissements de la part de la direction impériale (Gloire à l'Empire !) de la station. Il aurait aussi dû prévoir que Brad ne serait pas enchanté d'apprendre que son ingénieur-vedette - et son mec, à l'époque - avait embrassé un autre homme en plein gala d’inauguration, et que cette petite affaire s’était terminée dans la cabine inoccupée du vaisseau fraîchement baptisé.

Mais méritait-il d'être renvoyé de sa section comme un malpropre ?

Kacie croisa les bras, exaspérée. Ancienne binôme d’Eden, elle avait vu le jeune ingénieur devenir un habitué des comptoirs depuis sa mise à pied, et ce soir-là ne faisait pas exception. Coeur brisé et perte d'emploi ne faisaient pas bon ménage chez lui, son regard cerné en attestait.

— Eden... tu sais, ça arrive à tout le monde de déconner... Elle tenta encore, la voix mielleuse tant elle tentait de prendre des pincettes.

— Lâche-moi. J'ai pas besoin qu'on me dise quoi faire. Je sais que j'ai déconné. Tu peux rentrer chez toi, merci et bonne soirée.

Le sarcasme lui montait à la gorge plus vite que le Kygh. Il en but une nouvelle lampée, ignorant le regard outré de son ex-collègue. Ça n'était pas comme si sa réputation était en jeu de toute manière. Il n'avait plus de mec, plus de travail, c'était tout juste si son frère s'était démené pour qu'il conserve son logement.

— Mais... Purée d’eau douce ! T'es vraiment un idiot. Un fichu idiot ! S'exclama Kacie, les mains sur les hanches. Reste tout seul si c'est ce que tu veux. Tu as de la chance que Vargo accepte de... Mais c'est pas vrai ! 

Eden venait de finir son verre d'une traite, non sans un sourire provocateur. Laissant échapper une nouvelle flopée de jurons, Kacie boutonna à la hâte le col de sa combinaison d’ingénieur avant de tourner les talons, lui adressant un splendide doigt d'honneur doublé d'un nouveau « Purée d’eau douce ! ».

— Monsieurzzz désire-t-il un verrezzz ? Demanda la voix grésillante du droïde à la teinte cuivrée derrière le bar.

S'assurant que sa collègue était hors de vue, Eden hocha la tête, ajoutant bientôt un nouveau compagnon aux verres vides qui commençaient à se compter en dizaines. Le Kygh n'était pas un alcool très fort - l’Empire (Gloire à l'Empire) veillait au bien être de ses sujets - mais ses effets commençaient tout de même à se faire sentir.

Levant le nouveau verre qui venait d'être automatiquement rempli par le barman, Eden ferma un instant les yeux, inspirant les vapeurs acres de l'alcool, avant de le porter à ses lèvres. Brad. Vargo. Kacie. Le Kygh permettait d'oublier tous ces visages et leurs revendications de droiture, d'intégrité, de loyaut-

— Belle descente.

Le verre d’Eden heurta ses dents dans un sursaut, quelques gouttes de Kygh s’échappant pour venir tâcher sa combinaison. Il se retourna brusquement vers la source du “compliment”, la tête un peu lourde. Accoudé au comptoir, un peu trop proche de lui à son goût, un type aux cheveux roux venait d'apparaître de nulle part.

— Q-Quoi ? Hoqueta Eden en essuyant à la hâte le liquide qui avait coulé sur son menton.

— Je disais, belle descente. Répéta le roux en jouant avec les verres vides alignés sur le bar. 

Luttant contre les effets de l'alcool, Eden plissa les yeux pour dévisager le nouveau venu. Si dans un premier temps, c'était sa chevelure à la teinte improbable qui l'avait surpris, plus il l'observait, plus il remarquait que ce type n'avait strictement rien à faire dans cette partie-là de la station. Veste de cuir jaune usée, gorge enitèrement tatouée et peau abimée par les vents solaires, cela tranchait nettement avec la propreté stérile et les beaux meubles de la cantina.

Le plus troublant cependant étaient ses yeux. Contrairement à ceux d’Eden, presque entièrement bleus à cause de l’Étherium, les siens étaient vifs, la sclérotique immaculée, couronnée de deux iris d'un vert profond.

Malgré lui, ses joues s'enflammèrent, trahissant son état. Machinalement, il passa une main dans ses cheveux coupés court, comme pour s'assurer qu'il gardait contenance.

— C'est réservé aux grades trois ici. Il bafouilla en se redressant, tentant de dégager un semblant d'autorité malgré sa mine chiffonnée et ses yeux cernés.

— Ah oui ? Rétorqua l'inconnu sans quitter son sourire, portant son regard si étrange sur la combinaison d’Eden où les trois étoiles indiquant son statut d'ingénieur avaient été arrachées.

— Ouais. Tu sais pas lire ? Tu sais que le règlement de l'Empire - Gloire à l’Empire - ne tolère pas d'entorse à cette règle ?

Eden était parvenu à adopter un ton presque calme, sourcils froncés. Mais le rouquin ne sembla pas particulièrement sensible à sa tentative d’esbrouffe ; pis, son sourire s’élargit alors qu’il éclatait de rire, l’air franchement amusé par son petit cinéma :

Oh non... Tu crois que l'empire va venir m’arrêter ?

Et sans cesser de s’esclaffer, il mina une paire de menottes avec ses mains, les yeux débordant d’ironie.

Gloire à l'Empire. Ajouta rapidement Eden à voix basse, presque comme un automatisme, mal à l'aise à l'idée que l'on oublie de prononcer la formule consacrée - et mal à l’aise tout court, en vérité.

Peu réceptif à la mine déconfite que tirait l’ex-ingénieur, l’inconnu prit l’un des tabourets du bar pour s’installer définitivement à côté de lui. Sans quitter son sourire, il s’empara de l’un des verres vides alignés sur le comptoir, l’agitant sous son nez.

— On pourrait boire ensemble avant mon arrestation. T'en dis quoi ?

Eden laissa échapper un long soupir, regrettant presque d’avoir chassé Kacie. Il passait déjà une semaine suffisamment pourrie pour que ne s'ajoute pas un dragueur bien lourd à la liste de ses emmerdes. Il détourna le regard, fixant ostensiblement le droïde derrière le bar comme s’il n’avait pas entendu.

— Hé. J'attends ta réponse. Murmura le roux en se penchant sur lui, portant avec lui l'odeur de musquée de sa veste de cuir et une autre odeur, plus poussiéreuse.

— Pas intéressé. Grogna Eden. Et je t'ai dit que tu n'avais rien à foutre ici.

— J'en conclus que tu veux qu'on parte tous les deux alors, parce que techniquement toi non plus tu n’as rien à faire ici. On va chez toi ?

La question avait été posée avec tant de désinvolture qu’elle le fit grincer des dents. Bingo. Si Eden était déjà de mauvaise humeur, voilà que ce type était en train de franchement l'énerver.  Il prit une longue inspiration - très longue, très lente - réfléchissant à la manière dont il allait se dépêtrer de ce bourbier. Quand il reprit la parole, sa voix, bien que rendue légèrement pâteuse par l'alcool, était menaçante :

— Écoute-moi bien. Je sais pas ce à quoi tu pensais en venant me parler mais je te jure que si c'est de la compagnie que tu voulais, tu as frappé à la mauvaise porte. J'ai passé une journée de merde, une semaine de merde et j'ai pas besoin d'un connard comme toi pour me rappeler ce à quel point ma vie pue la merde. Compris ?

Et bim. Ce discours acerbe, s'il n'était pas très sympathique, aurait au moins la qualité de faire déguerpir ce fichu rouquin. Ce dernier s'était d'ailleurs figé, apparemment surpris par tant de véhémence. Le coup n'avait pourtant pas fait mouche : le coin de sa lèvre se souleva un instant avant qu'il n'éclate de rire, ses yeux si étranges pétillant sous les brilleurs :

— Ah ! Et moi qui pensais que tu étais un type chiant ! Je me suis trompé apparemment. Mais tu sais, pas la peine d'être si agressif. Je savais déjà que tu passais une sacré soirée de merde avant même de t’approcher.

Eden roula des yeux, plongeant dans son verre :

— Si c'est ta façon de draguer, c'est la pire méthode d'approche que j'ai jamais vu. Il soupira. Laisse-moi tranquille, mec.

Mais à son grand dam, l'homme ignora totalement sa remarque (il avait apparemment l’oreille très sélective), récupérant le verre que le droïde de service lui tendait avant de s’installer plus confortablement. Jambes légèrement écartées, coude sur l’acajou du comptoir, il but une gorgée de Kygh, avant de repartir à l'assaut :

— J’avais même pas commencé à te draguer pourtant. Il minauda, mettant la bouche en cul de poule, faussement blessé. Tu veux que j'essaie ? Mmh... Voyons.

Et prenant un ton faussement sérieux, il s'éclaircit la gorge avant de passer une main dans ses cheveux roux ébouriffés, comme s'il se préparait à entrer sur scène.

Salut mon adorable petit ingénieur. Il murmura en se penchant doucement, ses lèvres effleurant presque son oreille. Ça fait vingt bonnes minutes que je te regarde t’enquiller des verres... Et j’peux pas détacher mon regard de tes beaux yeux et de ton petit cul dont je m’occuperais bien ce soir.

Eden sentit sa mâchoire se contracter violemment. A nouveau, ce maudit rouquin venait d'envahir tout son espace personnel. Blasphème ultime, il sentit l'odeur de graisse et de poussière de sa veste monter à nouveau à ses narines, presque... agréable ? - non, le Kygh lui montait à la tête.  Il eut un mouvement de recul alors que le type tendait la main vers lui pour lever le col de sa combinaison gris perle, effleurant la marque des trois étoiles qui y avait été arrachées.

Eden Valerian Eward... Il y lut, décryptant la petite étiquette brodée qui figurait toujours sur la poitrine de l’ex-ingénieur.

Et comme l’on prononce des paroles interdites, il sembla à Eden que chacun des mots avaient roulé sur le bout de sa langue, comme s’il en testait la saveur. Son souffle se bloqua dans sa poitrine alors qu’il détournait violemment le regard, la tête lourde à cause de la quantité de Kygh qu'il avait ingérée - et aussi du trouble qui prenait un malin plaisir à s'emparer de son corps. Pourtant, ce type n'était pas particulièrement beau - même s’il n'était pas non plus un laideron.

Foutu fléau que l’alcool (et la haine !).

Ses yeux bleus, malgré lui, glissèrent le long de la gorge tatouée de l’inconnu, suivant la danse des motifs d’encre qui s’y enroulaient avec grâce, comme une invitation à la contemplation. Gravés sur la peau malmenée par le soleil, les tatouages représentaient des planètes, des étoiles, et même des caractères inconnus, l’épiderme pâle apparaissant sporadiquement, martelé de tâches de rousseur. Le pull usé de l’inconnu coupait pourtant court à toute contemplation plus approfondie, couvrant modestement son torse ferme qui se laissait deviner sous le coton gris.

Y avait-il d’autres encrages ? Alors que la ceinture d’Orion disparaissait sous le tissu élimé, on devinait sans mal d’autres tatouages courir plus bas le long de son torse, mettant en valeur ses pectoraux et même (pourquoi pas !) ses cuisses fuselées qu’Eden devinait sous son pantalon d’ouvrier gris anthracite.

— Je m'appelle Erykur. Enfin, c’est le prénom que m’a donné l’empire. Mais tu peux m'appeler Ryk, c’est moins craignos.

Eden sursauta, soudain très rouge. A nouveau, les yeux amusés du rouquin s’étaient braqués sur lui. Mais...à quoi pensait-il à l’instant ? Venait-il vraiment de se demander si l’homme face à lui était tatoué... de partout ?

Après tout, il n’en avait plus rien à foutre... non ?

— G-gloire à l’Empire. Il marmonna, jetant un léger coup d'œil à la cantina déserte, où seul lui, le droïde de service et celui qui se faisait appeler Ryk étaient encore présents.

— Ouais. Rit doucement Ryk en terminant son verre. Gloire à l’empire !

Et avant qu’Eden ne trouve les mots - ou la volonté - de le rabrouer (après tout, il venait de rire en évoquant l’Empire - Gloire à l’empire !), il se pencha sur lui, prenant son menton entre ses doigts. Il y eut un moment d'hésitation, leurs regards se rencontrant enfin, le bleu trouble de l’Étherium plongeant dans un vert émeraude pur.

Eden se mordit la lèvre. C'était stupide. Irréfléchi même. Mais dans le creux de sa poitrine, l'arrivée chaotique de ce rouquin bien trop confiant venait de faire vaciller quelque chose. Un instant, il leva la main, prêt à le repousser.

Mais qui irait blâmer celui qui avait la réputation d'être le véritable garage à vaisseau de la section d'ingénierie ?

D'instinct, sa tête s'inclina alors que Ryk franchissait la maigre distance qui séparait encore leurs lèvres. Teinté de l'amertume du Kygh, le baiser était ferme, brûlant, presque sans concessions. Penché sur lui, il le dominait de toute sa hauteur, l'enveloppant de son odeur virile, l'une de ses mains se glissant déjà le long de sa nuque pour approfondir l'étreinte.

Malgré leur texture un peu rêche, ses lèvres s'avèrèrent douces et prudentes, explorant les siennes avec une lenteur déconcertante, comme l'on savoure un met particulièrement délicat. Pourtant, malgré ce voile de pudeur, ses gestes ne laissaient que peu de place au mystère quant à ses intentions.

Bien entendu, Eden aurait encore pu le repousser. Appeler la sécurité, le laisser croupir toute la nuit dans une geôle avant qu'il ne retourne dans les étages supérieurs, loin de la proprette cantina des ingénieurs.

Mais alors que les doigts tatoués descendaient le long de ses reins, appréciant leur légère cambrure, tirant doucement sur la sangle dorsale de sa combinaison, Eden lâcha définitivement prise.

Qu'avait-il à perdre après tout ?

Le cœur gorgé de haine et la tête rendue lourde par l'alcool, il laissa leurs langues se rencontrer, enfin, agrippant le pull du rouquin pour l'amener à lui, l'inviter à se rapprocher davantage. Traître, son corps avait réagi au quart de tour, ouvrant les vannes pour laisser monter en lui un désir instinctif, presque impitoyable.

Hors de contrôle.

Pressant, il glissa une main sur la nuque de Ryk, sentant ses joues s'enflammer alors qu'enfin, sa combinaison glissait le long de ses épaules pour révéler un simple débardeur d'un blanc éclatant. A bout de souffle, il mit fin au baiser un instant, laissant aux brilleurs nocturnes le soin de souligner son visage dévoré par l'envie :

— On va chez moi ? Il haleta.

— Je pensais que tu demanderais jamais. Répondit Ryk en agrippant son bras pour le tirer vers le grand ascenseur de la station.

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