Les gouttes de l'infusion tombent lentement dans le récipient en bois, ploc ploc ploc, le bruit est entêtant, interminable.
Les yeux rivés sur la préparation, Tolunay tente d'aligner les battements de son cœur sur le clapotis, de ne penser à rien d'autre, de s'annihiler totalement. Ploc ploc ploc, le bruit résonne dans sa tête, assourdissant.
Ses mains tremblent lorsqu'il les approche du récipient. Presque surpris de les trouver là, il les contemple un long moment, remue doucement les doigts, ferme et desserre le poing. Ploc ploc ploc, le breuvage continue d'être filtré par le tissu blanc. Ploc ploc ploc, les tremblements de ses mains ne diminuent pas. Ploc ploc ploc, son cœur ne parvient pas à suivre le rythme calme et apaisé des gouttes. Ploc boum ploc boum ploc boum, c'est ridicule, plus rien n'a d'harmonie, tout se délite, son corps n'obéit plus à son esprit.
Boum boum boum, Kaen est peut-être mort à l'heure qu'il est.
Un claquement sourd résonne dans la cabane lorsque le récipient est projeté au sol. Haletant, les yeux exorbités par la peur, Tolunay se retient au mur pour ne pas s'écrouler. Ses doigts sont encore contractés au-dessus du feu, là où se tenait le récipient quelques secondes auparavant. Son cœur martèle ses côtes, le blesse comme pour lui reprocher sa faiblesse. Il ne peut plus rester ici. Il sait qu'il a promis à Kaen de l'attendre, de ne pas bouger, de ne pas s'exposer, de rester en retrait des combats. Mais il en est incapable.
Avant même d'avoir eu le temps d'y songer, il est dehors, ses pieds dévalant dangereusement les sentiers escarpés. Il doit être présent, voir, entendre, sentir, vibrer. Le lien qui le relie à son compagnon ne sera que plus puissant s'il se rapproche de lui, il ne peut rester éloigné, cela lui est insupportable.
Pour la première fois de sa vie, le chemin qui descend au village lui semble d'une interminable longueur. Kaen est parti avant l'aube, depuis bien trop longtemps. Tolunay porte encore sur sa chair les traces brûlantes de sa dernière étreinte, la morsure de son ultime baiser. Il sent encore ses bras se refermer autour de lui, ses cheveux noirs chatouiller son cou, ses lèvres incandescentes se presser sur les siennes. « Attends-moi, je reviendrai » lui a-t-il dit avant de partir.
Mais Tolunay ne veut plus attendre. Il ne peut plus attendre.
Il ressent les vibrations des combats avant même de les apercevoir. Encore enfoncé dans la forêt, leurs échos le transpercent, font vibrer son être, vriller son cœur. La peur augmente en intensité quand le lien qui l'unit à Kaen s'emmêlent autour de ceux de toutes ces vies qui s'éteignent et refusent de partir.
Il lui faut s'approcher, encore un peu, toujours plus, entremêler son âme à celle de son compagnon, le protéger, l'engloutir, le délivrer. Il doit être là. L'évidence de sa présence lui saute désormais aux yeux ; s'il n'est pas là, Kaen ne peut gagner.
Pourtant, à l'instant où ses pieds meurtris le mènent aux délimitations des premiers champs, le village qui aurait dû s'étaler sous ses yeux disparaît brusquement. En un clignement de paupières, la terre se met à trembler comme si elle était prise de frissons incontrôlables et Tolunay est projeté en arrière, le souffle coupé. Tout autour de lui se met à se tordre, à mugir, à tressauter.
Le cœur battant la chamade, il se force à ramper face contre terre, ses ongles s'écorchant aux pierres qui saillent du sol, la poussière brûlant ses yeux. Des craquements effroyables retentissent autour de lui sans freiner son avancée. Il doit trouver Kaen. Maintenant plus que jamais.
Le monde touche à sa fin. Sans autre émotion particulière que cette certitude inébranlable, il se traîne toujours plus bas dans les terres, sa détermination ayant désormais atteint des sommets.
Il aurait dû s'affoler, hurler, se pétrifier face à la terre qui gémit sa douleur, mais il se contente d'avancer. Depuis longtemps, il ne fait plus vraiment partie de ce monde dont on l'a rejeté, il y évolue avec l'impression diffuse de n'en être qu'une anomalie. Alors qu'importe la forme qu'il endossera aujourd'hui, qu'importe la catastrophe à venir, il ne peut agir dessus. Tout ce qu'il veut, c'est retrouver Kaen et disparaître entre ses bras. Rien d'autre n'a d'importance.
Il comprend cependant très vite qu'on ne lui accordera pas cette délivrance quand une lourde odeur de soufre s'abat brusquement sur le paysage. Aussitôt, ses yeux se mettent à brûler, son nez à piquer, ses poils à se dresser. Et il sait instantanément ce qui va advenir.
Le temps de lever ses yeux larmoyants vers le ciel, la silhouette imposante du volcan se dresse devant lui, rugissante, menaçante. Le grondement terrible qui en sort fait vibrer chaque parcelle de son être et il se fige, choqué par la puissance de sa colère.
Ses ongles se plantent durement dans le sol tandis qu'il sent la lave s'accumuler sous la surface, la chaleur remonter des tréfonds de la terre. Cette fois, une brusque terreur, incontrôlable, s'empare de lui et le redresse brusquement sur ses jambes.
Horrifié, les poumons déjà brûlants de la catastrophe à advenir, il ouvre grand la bouche et hurle à s'en écorcher la voix :
— KAEN !
Un cri répond au sien. Un cri granitique, inquiétant, qui remonte des entrailles du monde et qui jaillit sans prévenir dans une nuée blanchâtre qui occulte tout. Tolunay comprend que le lac de lave a débordé du cratère quand des milliers de hurlements imperceptibles lui martèlent le crâne.
Les êtres s'époumonent, se consument sans avoir eu le temps de fuir, lui écorchent les tympans de leurs plaintes déchirantes. Étourdi par la fumée, le jeune homme distingue vaguement les coulées incandescentes dévaler les pentes du volcan, emportant hommes, plantes et animaux avec elles, dévorant tout de leur appétit insatiable.
Des crépitements lumineux s'élèvent dans le ciel, les parois du sommet du volcan s'effondrent, le feu s'élance dans la vallée. Le cœur de Tolunay s'arrache de sa poitrine quand il le voit atteindre l'endroit où est censé se trouver le village, là où Kaen et ses hommes doivent se battre.
Le fils du volcan a-t-il pressenti la colère de son père ? A-t-il pu l'anticiper et la fuir ? Ou bien l'attendait-il sereinement, comme la punition de son arrogance ?
Les larmes glissent le long des joues de Tolunay, trempent son cou et ses oreilles. Au milieu des grondements et des rugissements, il s'accroche de toutes ses forces au lien ténu qui le relie toujours à son partenaire. Surtout ne pas le lâcher. Surtout ne pas le laisser filer entre ses mains.
Mais lorsque les coulées de lave franchissent la vallée pour dévorer le versant opposé, il ne peut que les observer, impuissant, se précipiter vers lui sans la moindre compassion. Et quand il tire une dernière fois sur le fil qui le relie à Kaen, ce dernier lui échappe des doigts.
***
L'air qui pénètre péniblement ses poumons le fait tressaillir de douleur. Un instant, il les croit déchirés et porte une main tremblante à sa poitrine, persuadé de la trouver ouverte en deux. Rien.
La prochaine inspiration lui arrache cette fois un gémissement et il se recroqueville sur lui-même dans l'espoir d'atténuer la souffrance aiguë qui irradie de son torse à sa nuque. Il a froid. A vrai dire, il est frigorifié. Sa poitrine est glacée, ses mains engourdies. Lorsqu'il parvient enfin à entrouvrir les yeux, il aperçoit la fumée blanche que crée son souffle.
Où est-il ? Que fait-il ici ? Pourquoi a-t-il si froid ? Et surtout, pourquoi malgré ce froid glacial, se sent-il autant en sécurité ?
Le temps de battre plusieurs fois des paupières pour retrouver une vision claire et son regard plonge dans deux orbes immenses, argentés comme une épée maintes fois polies, traversés en deux par une étroite pupille fendue.
La respiration de Tolunay se bloque dans sa gorge. Sans un mot, il se contente de fixer ces yeux inhumains, la force, la tristesse et la résignation qu'il y lit, l'histoire du monde qui défile dans les iris argentés, cette histoire si ancienne, bien avant que le clan n'apparaisse et pourtant irrémédiablement liée à lui. Il voit tout cela, il voit la colère et la violence, il voit la rancœur et la solitude, il voit la défaite et le désespoir.
Et une larme unique coule le long de sa joue.
Doucement, un souffle glacé vient la chasser et Tolunay frissonne sous cette caresse à la fois nouvelle et familière. Il a compris. Il a vu et il a compris. Les mots se bloquent dans sa gorge.
Le Serpent n'attend pourtant rien de lui. Ses yeux gris l'observent, l'analysent, le gravent dans sa mémoire. L'étreinte de ses anneaux ne paraît plus aussi froide à Tolunay, il en retire même une certaine chaleur.
A son tour, il lève la main et la pose sur les écailles immaculées qui s'offrent à lui. La créature frémit sans détourner le regard. Puis, lentement, le refuge de son corps se relâche, se détend, et avant même que le jeune homme n'ait le temps d'articuler un remerciement, le Serpent déploie son corps majestueux, pousse un long sifflement que même les clans à l'autre bout du monde – Tolunay l'apprendra au crépuscule de sa vie – entendent. Puis il s'élève dans les cieux et regagne sa place, là où rien ni personne ne peut l'atteindre.
Désormais seul, Tolunay reprend lentement conscience de ses membres. La douleur a disparu, la peur aussi. Par réflexe, il cherche du regard un relief familier mais ce dernier se déploie sans rencontrer aucun obstacle. Surpris, le jeune homme se redresse, comprend qu'il n'est pas normal que ses yeux puissent voir aussi loin. Puis son cœur chute à ses pieds.
Là où aurait dû se trouver le volcan, là où auraient dû s'ériger les corps endormis des géants, il n'y a plus rien. Rien qu'une plaine à perte de vue, recouverte de lave solidifiée dont quelques parties continuent de bouillonner doucement, derniers vestiges d'une colère désormais étouffée.
L'ampleur de cette dernière empêche Tolunay de respirer. La nature est détruite, ravagée, consumée. Le village a disparu, seuls quelques gémissements s'élèvent autour de lui.
Après des siècles d'immobilité, les géants ont décidé de se relever et de continuer leur marche insensée vers un endroit paisible. Furieux contre les hommes qui troublaient leur sommeil, ils ont ouvert un œil, grondé leur colère, puis ont disparu. Et le monde tel que le connaissait Tolunay s'est effondré.
Estomaqué par ce terrible bouleversement, le jeune homme met un moment à s'extirper de la torpeur dans laquelle il est plongé. Puis deux yeux de braise se matérialisent dans son esprit et ses jambes se mettent en mouvement avant même qu'il ne leur en donne l'ordre.
Le cœur martelant ses côtes, il parcourt ce qui était autrefois le village du clan, reconnaît quelques fondations de maisons, enjambe des bouts de corps calcinés, manque plusieurs fois de plonger le pied dans une flaque de lave encore brûlante. Où est Kaen ? Où était-il quand le volcan s'est réveillé ? Pourquoi ne parvient-il pas à tirer sur le lien qui les unit ? Pourquoi est-il seul ?
L'angoisse qui étreint son estomac remonte brusquement dans sa gorge et il doit se plier en deux par peur de vomir. L'air chargé de fumée pique ses yeux et son nez, l'empêche de bien voir, porte à lui des relents de chairs carbonisées et de forêts incendiées.
— S'il vous plaît, murmure-t-il les larmes aux yeux. S'il vous plaît... je ne peux pas être le seul... je ne peux pas...
Alors qu'il titube d'un bout à l'autre de la vallée, il se retrouve soudainement face à une masse informe, mélange de terre, de gravats et de branches calcinées. Une nouvelle fois, la désolation du paysage lui saute aux yeux et il reste un long moment immobile, les yeux rivés sur cette affreuse chimère qui réunit tout ce que la lave a détruit dans sa folie meurtrière.
Puis brusquement, la masse se met à bouger.
Tolunay fait un bond en arrière quand il la voit se tordre, s'effriter puis s'écrouler dans un fracas monumental. Le nuage de poussière qu'elle soulève est tel qu'il doit se cacher les yeux de ses bras pour ne pas s'étouffer.
Quand enfin l'air s'éclaircit, il distingue plusieurs silhouettes prostrées sous les décombres, hagardes, le visage sale. Sans réfléchir, il se précipite vers elles, trop heureux de trouver des survivants de ce massacre. Pourtant, à l'instant où elles l'aperçoivent, les silhouettes ont un mouvement de recul avant de river sur lui un regard craintif, presque révérencieux.
Surpris, Tolunay se fige, doute subitement de la bonne conduite à tenir, ne comprend pas l'étincelle qui miroite dans les yeux de ces hommes et de ces femmes qui le dévisagent. Ont-ils peur de lui ? Le considèrent-ils toujours comme un marginal dont on doit se méfier ? A-t-il été naïf de croire que les différences d'autrefois disparaîtraient en même temps que l'ancien monde ?
Perturbé par l'intensité de ces regards cernés, il fait un pas en arrière quand soudain, un mouvement agite le groupe qui se scinde en deux pour laisser passer un homme. Et Tolunay manque de s'effondrer.
D'un bond, il se retrouve face à Kaen dont le visage ensanglanté affiche une étrange sérénité qui jure avec l'horreur de la situation. Alors qu'il s'apprête à prendre entre ses mains le visage tant aimé, le fils du volcan s'échappe de son étreinte, recule d'un pas puis pose un genou à terre. A l'instant où il courbe sa tête en signe de révérence, tout le groupe l'imite et Tolunay reste interdit, l'impression de vivre un mauvais rêve collée à la peau.
— Que... que fais-tu ? murmure-t-il en essayant de capter le regard de son compagnon.
— Aujourd'hui, les anciennes forces ont parlé, déclame Kaen en redressant la tête, l'air solennel. Elles qui avaient participé au combat de l'Aube sont venues s'affronter une dernière fois pour saluer le crépuscule de ce monde et porter à la lumière le nouveau protecteur du clan.
— Kaen... arrête... pourquoi dis-tu tout cela ?
Le concerné quitte un instant sa figure sérieuse pour lui adresser un sourire tendre et Tolunay manque de fondre en larmes en apercevant la lueur vive dans son regard.
— Je l'ai vu, confesse le fils du volcan. Nous l'avons tous vu... Le Serpent est descendu du ciel pour te protéger... pour tous nous protéger. Il a sauvé les âmes qu'il estimait dignes, il s'est rebellé contre la colère des géants... Comprends-tu ce que cela signifie ? Après tant de temps, il est descendu du ciel pour protéger son fils. Pour te protéger.
— Mais les autres... la nature... tout a disparu, gémit Tolunay d'une voix plaintive.
— N'est-ce pas toi qui m'as un jour dit que la mort n'était pas une fin en soi ? sourit Kaen d'un air complice. Les arbres repousseront sur la lave, les animaux reviendront peupler la vallée, les hommes reconstruiront des villages. L'aire du volcan a pris fin, son hégémonie n'est plus... Mais aujourd'hui, si tu le souhaites... (Kaen marque une pause puis désigne de ses bras écartés le groupe de survivants et la nature désolée qui s'étale autour d'eux.) Aujourd'hui, le clan du Serpent blanc peut renaître des cendres du volcan.
Les battements de son cœur assourdissent Tolunay. Incapable de détourner ses yeux du visage solaire de son compagnon, il ne parvient pas non plus à répondre à sa demande.
Ainsi, le Serpent n'a pas sauvé que lui. Il a sauvé des brides du monde, des âmes dignes de se perpétuer, des espoirs et des mémoires sur lesquels bâtir un avenir. Mais il a aussi condamné. Tolunay connaît sa puissance, s'il l'avait voulu, il aurait pu sauver bien plus de monde. Il ne l'a pas fait. Est-ce acceptable de construire un futur sur de telles bases ? Comment pourrait-il s'estimer assez digne pour revendiquer un pouvoir acquis par le sang et la destruction ?
— Notre rôle n'est pas de comprendre le dessein de forces qui nous dépassent, reprend Kaen d'une voix plus douce, sûrement conscient des dilemmes qui torturent son compagnon. Nous ne pouvons rien face à leur volonté, nous n'avons pas la capacité d'agir sur ce qu'elles créent et défont. Toute force et tout pouvoir naîtra toujours de la destruction. Reste à savoir à qui les confier.
— Je ne suis pas... je n'ai pas les épaules d'un chef... je ne sais pas faire, je n'ai jamais...
— Tu ne seras pas seul. Tu ne seras jamais seul. Longtemps on a maudit ton sang pour avoir été celui du grand destructeur, aujourd'hui l'occasion t'est donnée de montrer qu'il peut également être celui du reconstructeur, de l'unificateur.
Longtemps, Tolunay reste silencieux. Face à lui, les yeux de braise ne cillent pas, la confiance sereine qui y brille ne faiblit pas. Kaen ne cherche pas à presser sa réponse tout comme il n'essaie pas de l'extirper du brouillard dans lequel il s'est plongé. Il attend, lui fait confiance. Et Tolunay remarque à quel point cela a rendu des couleurs à son visage.
— Si j'accepte, articule-t-il difficilement... resteras-tu à mes côtés ?
Les yeux de braise s'enflamment, illuminent l'entièreté de sa figure.
— En doutes-tu encore ?
— N'as-tu pas l'impression... que je vole ta place ? Ne devrais-tu pas plutôt obtenir ce pouvoir et...
— Je n'ai jamais rien tant souhaité qu'être aussi libre que toi, le coupe aussitôt Kaen. Je ne veux plus être esclave de mon sang, je ne veux plus agir par devoir. Tout ce que je souhaite, c'est d'être à tes côtés, de t'accompagner et de te soutenir dans tout ce que tu entreprends. Si tu acceptes de diriger le clan, je n'aurais plus à agir par obligation... mais seulement par amour.
Les yeux de Tolunay se remplissent une nouvelle fois de larmes mais il les chasse d'un battement de paupières.
Derrière Kaen, les survivants n'ont pas bougé, attendent sa sentence.
— Je ne veux obliger personne à me suivre, déclame-t-il alors d'une voix forte. Je veux que tout le monde soit libre, d'intégrer ce clan ou d'en fonder un autre. Je reconstruirai ce que nous avons perdu, je ferai en sorte d'honorer la mansuétude du Serpent. Mais je n'obligerai personne d'autre à le faire. Si vous souhaitez partir, vous êtes libres de le faire.
Dans les instants qui suivent, aucune personne ne bronche, aucune ne fait mine de se relever. Toujours agenouillé, Kaen ne dissimule plus son sourire satisfait, heureux même. Quand il relève ses yeux de braise vers Tolunay, ce dernier s'abandonne à leur chaleur.
— Je savais que tu parviendrais à dompter le feu, murmure le fils du volcan d'une voix rauque. J'ai toujours su que tu serais celui qui l'empêcherait de nous consumer.
Et quand il se redresse enfin pour serrer Tolunay dans ses bras, le nouveau chef de clan n'a plus aucun doute quant au fait d'avoir trouvé sa place, celle qui naît de l'étreinte entre le feu et la glace.
FIN
NDA : Et voilà, c'est déjà la fin du Chant du Volcan et du Serpent blanc !
Cette histoire était juste une façon pour moi de me vider la tête, d'écrire quelque chose de plus léger sans avoir besoin de m'arracher les cheveux sur une intrigue.
J'espère que ce petit interlude littéraire vous aura plu, sûrement y en aura-t-il d'autres. En attendant, je vais continuer à travailler sur les gros projets que j'ai, je ne vous promets pas qu'ils sortiront très vite parce qu'ils demandent beaucoup de travail mais je vais faire ce que je peux sans me dégoûter de l'écriture non plus.
Plein de belles choses et prenez soin de vous ♥