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Chapitre 4

45 minutes plus tard

Zelight Club.

  Je suis dans les vestiaires, habillée d'une tenue militaire ultra sexy. Le décolleté est tellement plongeant qu'il laisse apercevoir la moitié de ma poitrine, et la jupe tellement mini qu'elle en fait de même avec mon derrière. 

  Je me sens mal, une boule se forme dans mon ventre,  jouant au ping-pong avec mes organes. Je ne veux pas le faire, et malgré le nombre d'années que j'ai exercé,  j'ai toujours peur, j'ai toujours honte de me sentir sale.

  Mon corps me révulse.

  Je sors de mes pensées quand la porte se ferme derrière moi. L'une de mes collègues s'assoit sur le banc face à moi, en soupirant. Elle respire fort et son corps est couvert de sueur, résultats de son show.

-Tu t'es éclaté ? Je demande pour rompre le silence.

-Un peu trop même. 

  Le sourire aux lèvres elle attache ses longs cheveux blonds en un chignon désordonné pour mieux recevoir l'air.

  Contrairement à moi, elle aime s'amuser, profiter de ses atouts  pour faire du bien aux hommes, et parfois aux femmes, mais ça ce n'est qu'un détail. Moi je n'aime pas ça. Comme près de la moitié de ce club, je m'y suis lancé, pas involontairement mais inconsciemment.

-Cool.

  Mon téléphone finit par vibrer. Je le saisit, c'est l'alarme qui sonne. Je soupire et me lève lentement. La boule qui se forme dans mon  ventre m'empêche de bien marcher. Je sors des vestiaires et montai les escaliers jusqu'au deuxième étage, complètement désarmé de mon courage. À chaque montée, le fort bruit de la musique diminue. Je peux maintenant percevoir le bruit de mes talons frappant les marches. J'arrive finalement au deuxième étage, et cherche parmi les nombreuses portes, la 107. Je la trouve seulement après quelques secondes et m'arrête devant celle-ci. 

  La sensation que mon cœur fait des sauts périlleux dans ma cage thoracique renforce mon angoisse. La seule chose dont j'ai envie c'est que le sol s'ouvre sous mes pieds et m'enfonce dans les ténèbres. Je ne veux pas faire ça, je ne veux plus me salir, mais je ne peux pas reculer. Alors je rentre dans la pièce en retenant ma respiration. Un homme est assis sur la chaise face à moi. Il a le teint clair, les cheveux noirs, des yeux de la même couleur que ses cheveux. Sur sa joue gauche réside une petite cicatrice datant de plusieurs années. Sa main gauche posée sur l'accoudoir de la chaise est coloriée à l'encre noir par un tatouage de squelette commençant en dessous de son costume pour s'arrêter à l'extrémité de ses doigts.

   Il ne ressemble vraiment pas à l'image que je me suis faite de lui, je m'attendais à un vieux croûton au crâne dégarni, des dents jaunes et abîmés et assez corpulent.

  l'homme en face de moi est différent des anciens clients, il est beau et charismatique. Il dégage une aura surprenante. Je doute même qu'il s'agisse de lui.

-Vous êtes Caz Fletcher ?

  Il ne répond pas et me détaille de la tête aux pieds. Son regard sur ma peau me met extrêmement mal à l'aise.

-Je suis Nicha Boon-nam.

-Je n'ai pas besoin de présentation. 

  Sa voix est rauque et légèrement enrouée, sûrement à cause de la cigarette. Il a une voix magnifique.

  Caz se lève lentement, laissant apercevoir sa silhouette athlétique. Il s'approche de moi, mais alors que je pense qu'il va me toucher, sa main me  traverse pour fermer la porte à clé.

  Son bras me frôle, et un léger frisson parcourt mon corps. Il est déstabilisant. 

  Il recule ensuite et me détaille de nouveau. Une sensation étrange m'envahit, je me sens comme mise à nu.

  Quoi que je le serai de toute façon. 

  Après plusieurs secondes à nous regarder il fronce les sourcils.

-Qu'est-ce que vous attendez au juste ?

  Il y avait une pointe d'agacement dans sa voix. Je lui perds du temps, mais je n'arrive toujours pas à bouger. Habituellement, tout se passe vite, je préfère rapidement en finir pour ne plus avoir à les regarder, à entendre leurs gémissements, à les sentir en moi. Là c'est différent, je n'y arrive tout simplement pas. Parce qu'il semble plus jeune et plus intimidant que la majorité de mes clients ? Peut-être.

  Lentement et le cœur battant à tout rompre, je fais glisser ma jupe militaire jusqu'au sol, laissant apercevoir ma culotte en dentelle bleu, puis ce fut au tour de mon haut.

  Mon regard est baissé, j'évite tout contact visuel avec lui. Je suis gênée et apeurée, je tremble légèrement.

  Je peux sentir son regard qui me brûle la peau alors que mes mains remontent jusqu'à mon soutien-gorge. Mais avant que je ne puisse le dégrafer, il m'interrompt.

-Ça suffit.

   Le ton de sa voix est sec et autoritaire, ne laissant place à aucune contestation. Je fronce les sourcils, perplexes.

-Tu travailles ici depuis combien de temps ?

  Ah on est passé au tutoiement. 

-Euh...5 ans.

-Et tu n'es pas capable d'exciter un homme ?

-Pardon ?

   Je m'attendais à tout sauf à cette question qui sonnait plus comme une remarque. C'est bien la première fois qu'on me demande une telle chose.

-Je suis plus expérimentée que la moitié de mes collègues.

-alors vous ne devez pas attirer beaucoup de monde ici.

-Qu'est-ce que vous en savez d'abord ?

  Il commence à me gonfler celui-là.

-J'en sais assez pour dire que votre service ici est pitoyable.

-On attire plus de clients que ce que vous pouvez croire.

  Je ne sais pas pourquoi je tiens tant à me défendre. Qu'on me dise que le service est pitoyable en temps normal je m'en fous, mais lui il m'énerve franchement, il me donne envie de lui en coller une.

-Oui, de vieux porcs qui sont tellement manquent de sexe qu'ils paieront n'importe quoi pour s'envoyer en l'air.

   Pardon !!!

-Qu'est ce que tu insinues là ?

   Le respect est mort. Tu cherches la guerre ? Tu l'auras.

  Je le fusille du regard mais il semble indifférent à ma colère. Je veux penser qu'il ne s'agit que des risques du métier, en même temps les prostituées sont mal vues, mais je suis tout de même touché dans mon ego, et celui-ci me demande de me défendre.

-Tu veux nous traiter de sous-homme alors que tu es pareil que ces vieux croûtons en manque de sexe. Entre nous, qui mérite d'être traité comme tel ? Moi au moins j'assume ce que je suis, je ne me cache pas. Mais vous, vous finirez de baiser des prostituées pour ensuite rentrer chez vous et jouer les maries aimant en faisant l'amour à vos compagnes alors qu'elles ne savent pas que ces lèvres qu'elles aiment tant à servi à sucer une autre femme.

   Je baisse mon regard sur sa main et remarque qu'il ne porte aucune alliance. 

-Alors ferme ta gueule et va te faire foutre.

  Je ne m'attarde pas sur son regard assombri et sa mâchoire contractée. Je saisis mes vêtements et sors en trombe de la pièce. Je marche en direction des toilettes et m'y enferme. J'ouvre le robinet et asperge mon visage d'eau froide avant de porter mon regard sur mon reflet. Mon visage est crispé, et je tremble de rage.

  Je conçois qu'être une prostituée n'est pas un métier d'une femme qui se respecte, mais de là à nous chosifier, c'est tellement immonde.

  Je me calme au bout de quelques minutes et me vêti de mon uniforme. 

  Le seul point positif, je n'ai pas eu besoin de passer une soirée que j'allais encore regretter.

  Carlos allait faire ma fête mais bon.

   Je ferme le robinet et sors des toilettes. Je descends les marches, chaque pas me rapproche de la piste de danse et agrandit le bruit assourdissant de la musique. 

  La pièce chauffe encore plus, des gens sont déjà étendus sur le sol, complètement saoul. J'étouffe ici, j'ai besoin de sortir, de prendre l'air et surtout de me reposer.

  Je me dirige donc vers la sortie, manquant à plusieurs reprises de tomber à cause des bousculades. Je sors par la porte réservée aux employés, l'air frais me fouette le corps à peine vêtu, m'arrachant un frisson.

   Il fait sombre, seul un lampadaire en fin de vie éclaire faiblement la route. Je m'assois sur l'herbe fraîche et m'adosse sur le mur près de la porte. Je reste longtemps comme ça, à compter les étoiles dans le ciel.

   Quand je pense que nous sommes une infime partie de ce monde.

  Je voulais devenir astronaute, voyager dans l'espace et faire des découvertes des plus époustouflantes. Mais ça, c'était dans un passé lointain, datant d'avant la séparation de mes parents.

  La porte s'ouvre laissant apercevoir l'une de mes collègues. Elle baisse la tête pour me voir.

-Je savais que je te trouverai ici.

  Je ne réponds pas, et regarde devant moi. Je sens une masse se poser sur mes cuisses. Elle vient de me lancer mon téléphone.

-Ton père t'a appelé.

  Je le saisit et l'allume. Une multitude d'appels en absence m'accueille. 

-Il y a trop de bruit, je répondrai plus tard.

  Elle hoche la tête et vient s'installer près de moi. De l'intérieur de sa bottine, elle sort son paquet de cigarettes et de son soutien un briquet avant de poser la cigarette entre ses lèvres et de l'allumer. Elle aspire la nicotine avant de recracher un nuage de fumée qui voile légèrement ma vue.

  -T'en veux une ?

-Je ne fume pas.

-Tu te drogues ?

-Non plus.

-Alors tu fais quoi ?

  Je prends plusieurs secondes avant de répondre.

-Je me prostitue.

  Elle lâche un petit rire amusé et porte son attention sur les étoiles.

  Le silence règne dehors, apaisant, comblant le petit vide de mon cœur. Juste quelques échos de musique nous rappellent  que nous sommes près d'une boîte de nuit. J'aimerais rester comme ça, pendant des heures et des heures. J'aimerais oublier mon altercation avec cet enfoiré de Caz, que je suis en train de foutre ma vie en l'air.

  J'ai vite compris que c'était par manque d'attention...

-Tu n'étais pas censé être chez toi ce soir ? Me demande ma collègue, sa voix brisant le silence.

  J'arque un sourcil en me tournant vers elle.

-Comment tu sais ça ?

  Elle tire une dernière latte de sa cigarette avant de l'écraser sur l'herbe. Elle se lève ensuite et dépoussiére ses vêtements.

-Tu viens ? Me demande-t-elle en me tendant sa main.

  Je la considère plusieurs secondes avant de finalement la saisir.

-Je te suis.

  Je me lève à mon tour et je ne prends pas la peine de me dépoussiérer. Nous entrons dans la boîte de nuit, et à nouveau, la musique me percute de plein fouet les oreilles.  Layana m'entraîne vers le bar en évitant toute bousculade avec la foule. Nous nous asseyons sur les chaises hautes et Pierre, le barman se tourne vers nous.

-Bonsoir les filles comment vous allez ?

-Bien. Repond Layana. Tu peux nous servir deux verres de Tequila s'il te plaît ? 

  Il se tourne, prêt à préparer notre commande.

  Au bout de quelques secondes il revient avec nos verres. Je saisis le mien, et bois one shot. J' avale le liquide, celui-ci brûlant au passage ma gorge. Layana en fait de même.

-C'est chaud. Je m'exclame.

-Ouais...

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