Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
LylliaBrume
Share the book

Chapitre 14

Un geste simple.
Presque involontaire.
Mais qui déclencha un frisson doux le long de mon bras.

Je ne réagis pas tout de suite.
Je laissai juste ma main là, ouverte, immobile.
Comme une promesse muette.
Un si tu veux rester là, tu peux.

Et lui…
Il resta.

Ses doigts s’enroulèrent lentement autour des miens. Pas fort.
Un contact à peine réel. Mais suffisant pour me faire oublier que j’étais censée être en train de dormir.

Je baissai un peu les yeux, cherchant à ne pas croiser son regard. Je le sentais encore fixé sur moi, mais cette fois… ce n’était pas intense.
C’était doux.
Protecteur.

Comme s’il me disait, sans un mot :
Je suis là. Juste là. Et je ne te lâche pas.

On resta comme ça longtemps. Peut-être cinq minutes. Peut-être dix.
Je n’avais plus la notion du temps.
Juste celle de sa chaleur, de notre silence, et de l’espace entre nos souffles.

Puis mes paupières se fermèrent doucement.
Ma tête était toujours posée contre son épaule.
Et sa main… toujours dans la mienne.

Le lendemain, je me réveillai dans cette même position.

Un rai de lumière dorée filtrait à travers les rideaux mal tirés, dessinant une ligne chaude sur le sol.
Lou dormait encore, roulée comme un chat dans sa couverture.
Léo aussi, appuyé contre la chaise, un bras qui pendait mollement.

Et moi…
J’étais toujours contre Kay.

Ma joue appuyée contre son épaule.
Nos doigts… encore mêlés.

Je ne bougeai pas tout de suite.
Je pris quelques secondes pour respirer. Pour réaliser.

Il dormait encore. Ses traits étaient apaisés, ses cheveux en bataille douce.
Il n’était pas ce garçon arrogant que j’avais rencontré le premier jour.
Pas seulement.

Il était plus.

Et sans vraiment comprendre pourquoi, un petit sourire naquit au coin de mes lèvres.

Mais à cet instant précis, Lou se redressa d’un coup, les cheveux en pagaille, les yeux à moitié ouverts.

Elle me fixa.
Fixa nos mains.
Et…

Je. Le. SAVAIS.

Je bondis, comme prise en flagrant délit.

Lou !

Non mais sérieusement ! Même dans votre sommeil vous êtes connectés, c’est incroyable !

Kay se redressa lentement, encore à moitié endormi.

Qu’est-ce qui crie… ?

Lou le pointa du doigt, triomphante :

Lui. Toi. Elle. Main dans la main. Réveille-toi, Roméo, ta Juliette a des explications à donner.

Je cachai mon visage dans mes mains.

Kay, lui, sourit. Fatigué, mais sincère.

Y a des façons plus douces de se faire griller, mais bon…

Léo, sans ouvrir les yeux, marmonna :

Si vous pouviez attendre que je sois réveillé avant de commencer à tomber amoureux… marmonna Léo, toujours à moitié endormi.

Kay esquissa un sourire fatigué, amusé par la remarque.
Sans rien dire, il attrapa un coussin et s’approcha de Léo, puis le lui enfonça doucement sur le visage en riant :

On est partenaires, imbécile. N’est-ce pas, Elina ?

Je croisai son regard.
Et même si je lui rendis un petit sourire en hochant doucement la tête… au fond, j’étais un peu déçue.

Je ne savais pas trop pourquoi.
Peut-être parce que je voulais que ce soit plus qu’un duo de danse, sans savoir comment le dire.
Ou peut-être parce que j’avais encore du mal à y croire, même après tout ça.

Lou attrapa soudain son réveil posé sur son oreiller, le porta devant ses yeux… puis se figea net.

Heu… les gars ? On a un problème.

On se tourna tous vers elle, surpris.

On est en retard de deux heures. Genre… DEUX HEURES.

Silence.

Puis un éclat de panique collective.

Quoi ?! s’exclama Léo en se redressant.
Mais pourquoi personne n’a mis d’alarme ?!

On pensait dormir UNE HEURE, répondit Lou, en paniquant plus sur son chignon défait que sur la situation.

Léo, lui, haussa les épaules avec la décontraction d’un chat étalé au soleil.

On n’a qu’à dire qu’on ne se sentait pas bien. C’est crédible. Personne ne remet en cause une fièvre imaginaire.
Et cet après-midi, on ira en cours de danse. Comme ça, on a le reste de la matinée pour souffler…

Lou enroula une mèche de cheveux autour de son doigt, l’air hésitante mais tentée.

Je me tournai vers Kay.
Lui, était resté calme, presque trop calme.

Je le fixai, cherchant à lire dans son regard.
Et toi ? Tu veux faire ça ?

Il se pencha doucement vers moi. Trop près.
Son souffle frôla ma tempe.
Et dans un murmure bas, presque complice, il souffla :

Pourquoi pas ? Je pourrais passer plus de temps avec ma partenaire…

Je sentis mon cœur rater un battement.

Je restai figée, mes joues chauffant en quelques secondes.
Son ton n’était ni moqueur, ni prétentieux. Juste… vrai.
Et c’est ce qui me gênait le plus.

Lou, qui n’avait rien entendu mais voyait mon visage rougir, plissa les yeux avec un sourire qui voulait tout dire.

Bon, allez, j’accepte votre plan de fainéants. MAIS… on va pas passer la matinée dans ce champ de bataille !

Elle tendit le bras vers la chambre, en mode commandante en chef.

Regardez-moi ça : papiers de bonbons partout, coussins éventrés, couvertures qui ont migré dans les quatre coins de la pièce…

Elle attrapa son téléphone, le déverrouilla et le colla sous le nez de Léo :

Nous avons précisément trois heures avant que le cours de Madame Farnier commence. Donc on s’active!

Nous avons précisément trois heures avant que le cours de Madame Farnier commence. Donc on s’active ! déclara Lou, les mains sur les hanches comme une générale prête à mener son armée.

Léo se redressa d’un coup et porta sa main à son front, en prenant une voix solennelle :

Oui, chef !

Il se mit à ramasser les papiers de bonbons éparpillés dans tous les coins de la chambre. Kay, un sourire en coin, le suivit sans rien dire. Moi aussi, je me mis au travail. Je me baissai pour récupérer une couverture roulée en boule près de la grande armoire, à l’autre bout de la pièce.

Quand je me relevai, je surpris le regard de Kay posé sur moi.
Il détourna vite les yeux.
Mais pas assez vite pour que je rate la chaleur dans son regard.

Un frisson me traversa. Je fis semblant de ne rien voir.

Après vingt bonnes minutes de rangement intensif, la chambre retrouva enfin un semblant d’ordre. Les coussins reprirent leur place, les snacks furent entassés dans un sac, et Lou vérifia le sol trois fois avant de déclarer que c’était “vivable”.

Nous descendîmes ensemble à la cafétéria, affamés.

La salle était déjà pleine, remplie de conversations en sourdine et de rires étouffés. On se dirigea vers une table vide, mais on croisa Maë, assise seule, en train de croquer dans une pomme.

Hey, lança Lou en s’approchant.

Maë leva les yeux vers nous.
Quand elle nous vit épuisés, les cheveux en vrac, les cernes visibles, elle plissa les yeux, un peu perdue.

C’était si crevant que ça, votre soirée ?

Lou s’effondra sur une chaise, suivie de près par Léo, Kay et moi.

Pas vraiment la soirée, soupira-t-elle,
Mais on s’est réveillés en retard, et on a dû nettoyer notre chambre... Tu aurais vu l’état, c’était un champ de bataille.

Léo acquiesça en silence, puis laissa sa tête basculer en arrière contre la chaise avec un grognement dramatique.

Hé ben... Et sinon, vous êtes prêts pour le cours ?

Je redressai légèrement la tête.

Pourquoi ? Il y a quelque chose de spécial ?

Maë nous regarda, l’air sidéré.

Mais vous écoutez quand on vous parle en cours, ou vos oreilles sont juste là pour faire joli ?

On se figea tous un peu, gênés.

On va commencer à préparer la chorégraphie pour le spectacle de mi-saison ! expliqua-t-elle.
Même si vous, Kay et Elina, vous êtes sur le projet principal à Garnier, nous, on aura notre propre présentation dans la deuxième salle du conservatoire.

Et les rôles vont être décidés cette semaine. Tous les cours seront supervisés par le célèbre chorégraphe de la compagnie, ajouta-t-elle avec un regard un peu nerveux.

Je sentis une excitation soudaine me traverser, comme un éclair.

D’habitude, j’aurais voulu à tout prix le solo. C’était presque un réflexe.
Mais là, ce fut une autre envie qui me traversa.
Un duo. Avec lui.

Et tu sais quel ballet on va interpréter ? m’entendis-je demander avec empressement.

Maë secoua la tête.

Non, on devrait l’apprendre aujourd’hui normalement. Tout ce que je sais, c’est que j’aimerais bien avoir un solo ou un trio. Et vous ?

Léo haussa les épaules avec indifférence, mais son sourire trahissait une petite envie quand même.

Peu importe. Mais si je devais vraiment choisir... Je prendrais le solo.

Puis il se tourna vers Kay :

Et toi ?

Kay ouvrit la bouche.

Heu, j’aimerais bien le…

DRIIIIING !!

La sonnerie explosa dans la cafétéria, interrompant brutalement sa réponse.

Je sursautai, la main sur le cœur.

Mince ! m’écriai-je.
Dépêchons-nous ! On a déjà loupé les cours de ce matin, on va pas arriver en retard à celui de Madame Farnier en plus !

Lou se releva d’un bond, rassemblant son sac.

Allez, tout le monde debout ! Mission survie : éviter le regard noir de la directrice !

Kay me frôla le bras en passant, glissant à mi-voix :

Tu penses qu’on va danser, cet après-midi ?

Je lui lançai un petit regard en coin.

Je pense qu’on va surtout transpirer.

Il haussa un sourcil, taquin.

C’est une promesse ?

Je rougis. Encore. Et je n’eus pas le temps de répondre que Lou me poussa gentiment vers la sortie.

Comment this paragraph

Comment

No comment yet