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Chapitre 9

Je marchai d’un pas énergique, prenant les devants du groupe. Mes sens étaient étendus à l’extrême, attentif à ce qui se passait autour. Je luttai pour ne pas baisser mon regard vers mes mains ensanglantées, sur lesquelles aucun éclat rouge ne venait troubler la surface obscure et poisseuse. Mon sang et le leur ne formaient plus qu’une carapace séchée. Je sentais ma fureur toujours à la surface, un rictus déformait par moment mes traits. Mais je me fichais de l’air maniaque que je devais arborer, ignorant même les tentatives d’Archeus de souffler à mon oreille des paroles qui se voulaient réconfortantes, mais qui étaient à mes yeux vides de sens.

Quelques rayons timides du soleil pointaient à travers les arbres depuis plus d’une trentaine de minutes. Cette nuit nous avait exténués, physiquement et mentalement. Le moral était en berne et la confusion régnait.

En voyant le corps sans vie de Paul, j’avais ressenti une telle violente, impossible à arrêter, comme une tempête. Le Possédé à qui j’avais arraché les ailes avait tenté de se retourner, après avoir retrouvé ses esprits, pour me crever les yeux avec son bec monstrueux. Je n’avais pas réfléchi et, à mains nues, je lui avais ouvert la poitrine, lui faisant subir le même sort qu’à Paul. Ça avait été si facile. La bête ne s’était pas relevée cette fois, gargouillant au sol. Son sang noir et épais avait éclaboussé mes jambes. Un cri d’Arya m’avait alors sorti de mes pensées embrouillées, et je les avais rejoints. Mon esprit avait flanché pendant une seconde en passant à côté de Paul, mais la rage avait repris le dessus. Et je ne faisais qu’avancer depuis, infatigable. Nous avions couru pendant de longues minutes, jusqu’à ce que les présences soient trop loin pour nous inquiéter dans l’immédiat. Je me souvenais vaguement m’être demandé pourquoi ils ne nous avaient pas suivi. Après tout, ils restaient en avantage numérique…

Je pouvais sentir l’épuisement de tout le monde derrière moi. Jack avait pris Elonwy, qui n’avait pas émis un seul son depuis, dans ses bras. Mais les tremblements du géant rendaient son pas moins assuré. Arya fermait la marche, son arme entre les mains, le visage blême. Isobel maintenant Marco, ou plutôt les deux se soutenaient mutuellement, blessés comme ils étaient. Et Andrew… Je pouvais le sentir à quelques pas derrière moi, le regard hagard, son pas calé sur le mien pour éviter d’errer. Par moment, je pouvais l’entendre marmonner des mots qui n’avaient de sens que pour lui. Chacun d’entre eux, même hors de mon champ de vision, je pouvais les ressentir. Ils étaient des flammes froides, vacillantes, à la périphérie de mon esprit.

Un souffle et elles pouvaient s’éteindre…

Riley…

Je grognai, pitoyable tentative de repousser l’alien. Puis, je poussai un soupire et passai une main croûtée sur mon visage en sueur. C’était comme si la rage n’avait pas fini de sortir par tous les pores de ma peau. Je me tournai mentalement vers lui, gardant tout de même un œil extérieur sur ce qui nous entourait.

Je suis désolé.

— Pourquoi ? grommelais-je.

Je m’en fichais que les autres m’entendent. Avaient-ils seulement la force de porter attention sur moi ?

De ne pas avoir pu le sauver. Et préserver cet endroit.

J’haussai les épaules. Nous n’aurions pas dû avoir espoir. Ça avait été bête, et nous en avions payé le prix.

C’était ton ami.

Paul ? Pas vraiment. Nous étions tous des survivants animés par le désir de ne pas nous faire déchiqueter vivants.

Mes lèvres tressaillirent. Archeus n’avait pas vraiment tort. Peut-être que Paul n’était pas un ami, mais il avait été… quelque chose. Comme tous les autres.

Je n’aurais pas dû me permettre ce rapprochement. Après tout, j’aurais dû savoir, comprendre, me rappeler. Des flash de souvenirs erraient à la périphérie de mon esprit et je les repoussai violemment, provoquant une agitation chez Archeus.

Il était de sa famille.

Je pris quelques secondes pour comprendre ce que voulait dire mon passager clandestin, qui avait hésité sur le mot famille, comme s’il était lui-même tourmenté par des souvenirs lointains. Regardant derrière mon épaule, je rencontrai le visage perdu d’Andrew. Sa détresse me toucha. Un élan de tristesse vint éclaircir cette colère qui obscurcissait mes veines et mon esprit, et je poussai un soupir. La fatigue sembla profiter de cette porte d’entrée pour m’envahir, mais je me forçai à la repousser, encore et toujours.

Sans vraiment avoir prévu quelque parole réconfortante, je ralentis le pas pour me caler sur celui d’Andrew, impactant toute la procession. Ils me suivaient tous et maintenaient le rythme. Il fallait qu’ils se reposent. La menace n’était plus imminente.

Mon bras effleurait celui d’Andrew, les mots se coinçant dans ma gorge. Il n’y avait probablement rien à dire à quelqu’un qui était encore sous le choc de la mort violente d’un proche. Je n’avais jamais perdu quelqu’un de cette manière soudaine. Personne qui ne comptait réellement et qui avait été bénéfique dans ma vie, en tout cas. Alors je restai silencieux, attentif aux alentours, pour éviter de laisser mes pensées errer sur des avenues dangereuses et obscures.

J’allais laisser tout le monde me dépasser pour aller voir Arya et faire le point, mais une main me saisit subitement le bras et je croisai le regard d’Andrew. Face à cet abysse, je me stoppai complètement. Le changement brusque sembla ramener à peu près tout le monde dans l’instant présent.

— On s’arrête ici, décidai-je d’une voix forte.

Je pensais faire face au refus d’Arya, peut-être celui de Jack, mais personne ne me contredit. Je perçus un vent de soulagement morose secouer le groupe. La main d’Andrew glissa et je le rattrapai de justesse avant qu’il ne s’effondre, pour l’aider à s’asseoir à même le sol. Aucun son n’émanait de l’autre homme. Inquiet, je l’inspectai brièvement pour m’assurer sur ses blessures n’étaient pas plus graves. Il se recroquevilla sur lui-même, dans un état catatonique, la tête entre les mains. Je décidai de le laisser tranquille pour l’instant.

Je vis du coin de l’œil Isobel aider Marco à s’asseoir et Jack déposer doucement Eilonwy sur ses pieds, même si elle ne semblait pas vouloir se décrocher du bras du géant, son visage caché par sa tignasse sale. Je pouvais deviner l’ombre hantée dans le regard de l’adolescente. Elle ne risquait plus de parler de ci-tôt.

Sans avoir la moindre idée de comment j’arrivais à tenir, j’entrepris de faire le tour du groupe, m’assurant que chacun d’entre eux avait une gourde pleine. Je laissai une barre protéinée entre les mains glacées de l’adolescente, lui laissant le libre choix de la manger ou non, ne me voyant pas jouer un rôle parental pour elle et la forcer. D’un hochement de tête, Jack me fit comprendre qu’il gardait un oeil sur elle. Lui non plus n’allait pas bien. Sa blessure au visage était impressionnante, mais moins grave qu’elle ne paraissait. Elle allait nécessiter des soins, cependant. Au moins du désinfectant. Ses traits étaient tirés, épuisés. Voir l’homme vaciller avait quelque chose de presque terrifiant. Je posai une main sur son épaule et me relevai, me dirigeant ensuite vers Isobel, Marco et Arya. Cette dernière remettait en place les bandages faits sur le vif du cuisinier.

— Ça s’annonce comment ?

Je jetai un regard prudent à Marco lorsque je m’adressai à Arya, mais ce dernier était plongé dans sa douleur.

La jeune femme haussa les épaules, continuant à s’affairer autour des deux blessés. Je croisai le regard d’Isobel. La haine qui flottait parmi toute sa peur me retint de lui demander comment ça allait. Ses traits s’adoucirent, semblant réaliser ce qu’elle faisait, mais je fis un geste vague de la main avant de m’éloigner. Je me fichais en ce moment ce dont ils pouvaient bien penser de moi. Même si je n’avais rien à voir avec l’attaque, je décidai de ne pas me sentir offensé d’être la cible de la peur viscérale qui étreignait certains d’entre eux. Il y avait plus important.

Après cette ronde, je m’accordai un temps de repos à mon tour. Me calant contre un tronc d’arbre, je relâchai mon souffle. Les tremblements commencèrent à se manifester. Je fermai les yeux, cherchant Archeus.

Je suis là.

Je n’avais pas envie de retourner dans la cabine dans les bois. Je pouvais l’entrapercevoir derrière mes paupières closes, au loin, endommagée par l’état chaotique de mon esprit. Mais je ne voulais pas rester seul avec mes pensées.

Je ne vais nulle part.

Je le remerciai mentalement.

Une heure passa environ, avant qu’une main ne frôle mon bras. Je sortis de mon état, levant mon regard vers Arya. Elle semblait se remettre doucement du choc. Du moins, elle avait repris quelques couleurs.

Je n’eus pas à ouvrir la bouche pour lui poser la question.

— Marco va s’en sortir, s’il ne choppe pas une infection. Il vaudrait mieux ne pas le déplacer pour quelques heures. Et Isobel s’est foulé la cheville et a de sales morsures.

— Jack ? murmurai-je.

— Ça va, c’est un rock.

Je perçus le tremblement dans sa voix. Jack avait failli y passer. Son frère aurait pu être à la place de Paul. Mon regard se tourna vers Eilonwy. Elle s’était endormie, ou, du moins, elle avait fermé les yeux. À quelques pas d’elle se trouvait Andrew, dans la même position prostrée.

— Toi, ça va ?

Je tentai de faire un sourire, ce qui devait ressembler à une grimace. Arya prit place à mes côtés et me tendit un chiffon, qu’elle avait préalablement mouillé. Il me prit quelques secondes avant de me rappeler que j’étais couvert de sang. Évitant son regard, j’entrepris de me débarbouiller sommairement, le linge devenant noir en quelques secondes. Je fus reconnaissant envers la jeune femme de ne faire aucun commentaire, retenant moi-même à grande peine mes pensées horrifiées.

— Tu as guéri ?

— Je crois, répondis-je dans le même murmure.

Réalisant qu’elle comptait rester campée là tant que je ne lui confirmerais pas que je n’étais pas en train de mourir au bout de mon sang, je tâtonnai prudemment à travers le trou de mon chandail. Je retrouvai une peau presque lisse. La créature m’avait transpercé le ventre comme dans du beurre, mes intestins auraient dû la rejoindre au sol lorsque je lui avais coupé la tête. Mais j’étais toujours en vie.

— Faut croire que je suis increvable, fis-je sur un ton qui se voulait léger, mais dont je perçus moi-même les tremblements.

Arya me jeta un regard incertain avant de pincer les lèvres en une moue désapprobatrice.

— Ne pousse pas ta chance trop loin, grogna-t-elle.

J’eus un sourire sardonique. Je n’appellerais pas tout ça de la chance. Elle dût en venir à la même conclusion, ouvrit la bouche pour rectifier ses paroles, mais abandonna en secouant la tête. J’haussai les épaules en réponse.

— Je ne sais pas jusqu’où… tout ça va aller. Mais si ça m’a permis de vous aider à sortir de là, alors tant mieux, dis-je alors qu’elle s’apprêtait à se relever.

Elle eut un rictus ressemblant à un sourire. Aucun sarcasme ou colère n’y transparaissait. En silence, elle m’abandonna à mon nettoyage.

Prenant garde garde à ne pas vider complètement ma gourde, j’enlevai ma veste puis mon chandail. Ce dernier était inutilisable, alors je le jetai sur le côté. Heureusement, j’avais un t-shirt de secours dans mon sac. Il allait tout de même falloir que j’arrête de me prendre trop souvent la violence de ces créatures infernales en pleine tête, ma garde-robe était limitée. Nettoyant comme je pouvais le sang sur ma veste, jugeant que les déchirures n’étaient pas problématiques, je la renfilai.

Il régnait un silence tenace sur notre petit campement de fortune. Personne n’était prêt à le briser, hormis Arya, qui à demi mot s’assurait que les deux blessés graves n’étaient pas en train de mourir dans leur coin. Elle murmura pendant quelques minutes à l’intention de Jack, qui encaissait toujours, avant de s’éloigner. Le géant s’approcha et vint s’asseoir à mes côtés. Il m’informa que nous allions rester ici quelques temps, après m’avoir demandé si les alentours étaient calmes. Je pouvais voir qu’il tentait de faire bonne figure, mais, pour une fois, son optimiste n’atteignait pas ses yeux. Je lui assurai du calme des alentours, mais ne pus m’empêcher de lui faire part de mes réserves. Nous n’étions pas en sécurité ici. Nous ne le serions jamais. Le massacre à la ferme nous l’avait douloureusement rappelé.

Comme de fait, alors que le soleil commençait à légèrement réduire en intensité, signe que la température risquait de jouer contre nous, un cri se fit entendre.

Archeus s’éveilla aussitôt ; j’étais déjà sur mes pieds, le regard alerte. Je ne savais plus vraiment qui de moi ou lui agissait, mais pour l’instant, ça n’avait pas d’importance. J’étais prêt à me défendre, aussi désespérée que la situation était. Arya et Jack me rejoignirent. Ils étaient épuisés et plus lourds dans leurs mouvements. Ils ne survivraient pas une autre attaque.

— Il n’y a pas de créature dans le coin, leur réitérai-je.

Un autre cri retentit. C’était un homme.

En pilote automatique, désireux de nous débarrasser de le menace aussi rapidement que possible, je fonçai dans sa direction. Je sentis Arya m’emboîter le pas, un début de protestation sur les lèvres face à ma prise de décision univoque. Je l’entendis à peine ordonner à son frère de rester auprès des autres. J’étais déjà loin.

Ne prend pas de risques.

Son ton était différent de d’habitude. Lui qui me pressait nerveusement de faire attention, voilà qu’il semblait presque effacé. Je n’avais pas le temps de le questionner.

Je ne m’attendais pas du tout à la scène qui se déroulait sous mes yeux. Un type, la trentaine entamée, tentait désespérément de repousser à l’aide d’une grosse branche un ours, à moitié protégé par la carcasse d’une voiture. Je ralentis le pas, manquant de me faire percuter par Arya, qui pointa aussitôt le canon de son arme en direction de l’animal.

— À l’aide ! hurla l’homme lorsque son regard se posa sur nous. Tuez le, tuez le !

D’un geste vif, je posai la main sur l’arme d’Arya. Elle réalisa du même coup que gaspiller une cartouche sur l’animal pouvait nous coûter cher plus tard. Un pli agacé lui barra le front, irritée face à son propre manque de jugement.

Archeus était toujours silencieux, alors que m’élançai vers l’animal. L’ours noir, petit comparé à certains de ses cousins, mais tout de même massif, avait le pelage maculé de sang. De longues stries parsemaient sa peau, sous laquelle seyaient ses os. Il était affamé, et même si ce n’était définitivement pas l’homme qui lui avait infligé ses blessures, il semblait déterminé à en faire son casse-croûte.

Une fraction de seconde avant de le percuter, j’hésitai, l’esprit traversé par une pensée brutale. Est-ce que j’allais vraiment le tuer ? Était-ce mon intention ?

Encore ce silence.

J’entourai l’ours de mes bras, comme dans un combat de catch, et je le soulevai, profitant du mouvement vers l’arrière pour le faire basculer. L’animal roula sur lui-même. Je ne lui laissai pas le temps de reprendre ses esprits, lui donnant un coup sur le nez, avec juste assez de force pour l’effrayer. L’ours ne demanda pas son reste et s’éloigna d’un pas faiblard en poussant des grognements plaintifs.

Je n’eus pas le temps de me retourner vers l’homme que je sentis une main sur mon bras. Le contact me fit sursauter et je fis volte-face, me retenant à grand peine d’attaquer le type. Ce dernier était sorti de la carcasse de la voiture et semblait vouloir me remercier, mais se ravisa en voyant mon air, jetant sa branche sur le côté. Il fit un grand sourire d’excuse en écartant les bras. Je ne me déridai pas.

— Merci, l’ami, fit-il à mon intention.

J’haussai les épaules puis tournai les talons, remplacé par Arya. Du coin de l’œil, je la vis baisser son arme, sans la ranger.

— T’es tout seul ? lui demanda-t-elle.

Le type sembla se dégonfler face au ton froid de la jeune femme, et il fourra ses mains expressives dans ses poches.

— Ouais, j’ai été séparé de mon groupe, il y a… deux jours, je crois ?

Voyant qu’Arya attendait la suite, il marmona :

— Une de ces saloperies nous a éparpillés dans la nature et… Hey ! Vous n’auriez pas un truc à manger et à boire ? Vous n’êtes que tous les deux ?

Je jetai un regard à Arya, qui me le rendit. Je la voyais être tiraillée entre accepter de tendre la main et refuser d’aider cet inconnu pour protéger le groupe. J’étais dans le même cas.

Ce n’est pas très humain si vous l’abandonnez ici.

Tiens, tu es là, toi ? marmonnais-je mentalement à l’intention d’Archeus.

— Moi, c’est Ian. Je ne veux pas vous causer de problème, mais je pense que je risque d’avoir de plus gros problèmes qu’un gros nounours si je reste tout seul, entendis-je, mon attention tournée vers mon passager.

Je le sentais… faible. Comme s’il me parlait d’une autre pièce.

Je suis désolé, je suis épuisé par l’attaque.

Je ressentis aussitôt une pointe de culpabilité. Je ne savais pas à quel point Archeus devait mettre du sien pour guérir mes blessures. Et ces dernières heures avaient été intenses. Sans lui, encore une fois, j’aurais fini haché menu. Mon poing se serra contre mon ventre, là où le monstre m’avait transpercé. Un soupir fusa d’entre mes lèvres, attirant aussitôt l’attention d’Ian qui affichait toujours un grand sourire niais. Ce type me semblait inoffensif. Et puis Archeus avait raison, nous perdrions tout ce qui faisait de nous des humains si on décidait de laisser un de nos semblables dans une position aussi vulnérable.

D’un haussement d’épaules, je signalai à Arya que j’étais d’accord pour qu’il nous rejoigne. Ian fut donc invité à nous suivre, alors que nous nous dirigions vers notre groupe.

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2 Comments

1 month
Je n'arrive pas à bien le sentir, je me méfie maintenant 😅 L'évolution avec Arya, tout en douceur, en show don't tell
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1 month
Ravie que tu penses ça pour Arya !
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