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1 - Prologue - La proie n'est pas toujours celle que l'on croit
2 - 1 - Appat
3 - 2 - Premier contact
4 - 3 - La putain du monstre
5 - 4 - Fuite
6 - 5 - Trouble
7 - 6 - Riu'riuk
8 - 7 - Taupe
9 - 8 - Il s'est fait tout petit devant une poupée
10 - 9 - Complicité
11 - 10 - Trahison
12 - 11 - Ayatsë
13 - 12 - Échange culturel
14 - 13 - Orage
15 - 14 - Madame n'aime pas…
16 - 15 - Amesh
17 - 16 - Assaut
18 - 17 - Pertes et fracas
19 - 18 - Ego
20 - 19 - Haine
21 - 20 - Éveillés
22 - 21 - Rage
23 - 22 - Orphelin
24 - Épilogue - Rédemption
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15 - Amesh

Le mâle à la chevelure grisonnante et au charisme impressionnant n’eut qu’un geste à faire pour que deux soldats aillent voir ce qui se passait. Ils n’eurent pas le temps d’atteindre l’entrée que la toile s’ouvrit brusquement pour laisser passer une femme trainant derrière elle un utrek essoufflé et en larmes. 

Ils furent bien vite appréhendés alors que les gardes qui les poursuivaient pénétraient dans l’habitacle, devenu bien trop chargé, et tous se mirent à parler en même temps. Son amash’atak ne parvenait pas à suivre la traduction et Turük s’en fichait bien dans l’instant, toute son attention sur l’enfant qui tremblait sous son regard. Le visage d’une pâleur effrayante, même pour un humain, le petit mâle ne devait pas avoir plus d’une dizaine de cycles planétaires et, sur la base de son cou, s’étalait un réseau d’anilashak qui pulsait avec fureur. 

La colère s’empara de Turük alors qu’il se demandait quel kashuk avait bien pu vouloir marquer un utrek si jeune ! 

Les racines devaient être installées depuis plusieurs mois parce que la surface dure, noire et brillante d’une amesh commençait déjà à prendre forme au-dessus des fines ridules qui parcouraient la peau blafarde de l’enfant. La dispute faisait toujours rage autour d’eux, chacun criant plus fort que l’autre et l’utrek retenait ses larmes avec un courage impressionnant, visiblement très angoissé de l’attention qu’il suscitait chez le taëkh’to. 

Turük mit un genou à terre pour se placer à sa hauteur. Non seulement il était conscient que sa taille, autant que son apparence, puissent être inquiétantes, mais cette position lui permettait également d’examiner la marque de plus près. Trop étendue, avec une activité trop intense, quelque chose n’allait pas. 

La mère eut une exclamation de terreur alors qu’elle prenait son petit dans les bras pour l’éloigner autant que possible de Turük. Dans la cohue, personne ne s’était aperçu qu’il s’était approché autant. Turük leva immédiatement les mains en l’air en signe d’apaisement, tandis que les gardes le mettaient à nouveau en joue. Comme si un seul d’entre eux oserait tirer dans un environnement aussi surchargé. Son ayatsë s’interposa et il y eut encore des cris pendant un moment. Enfin, la mère posa l’enfant au sol et Shaarlot se tourna vers lui, il n’avait pas besoin de traducteur pour lire la demande dans ses yeux. 

Toujours en visée par les soldats, il reporta son attention l’utrek. La respiration douloureuse, le regard vitreux, des tremblements et des joues rouges de chaleur, il se souvint que Shaarlot avait manifesté les mêmes symptômes alors qu’il l’avait soigné au milieu des bois. Le petit était malade. 

Les anilashak s’étalaient sur toute la base de son cou pour s’insinuer sous son vêtement et Turük ne comprenait pas pourquoi la marque ne se trouvait pas sur la tempe. Tout comme il ne comprenait pas pourquoi un guerrier réclamerait un esclave pour l’abandonner après. Était-ce réellement l’amesh qui le mettait dans cet état ? Ce serait le rejet le plus violent auquel il n’ait jamais assisté.

Il voulut placer ses doigts sur la plante pour communier et en apprendre plus sur l’état de santé de l’enfant, mais la petite main de son ayatsë se posa sur son épaule, déclenchant les frissons caractéristiques de son contact. Il était impressionnant de voir comme ses hormones s’étaient déjà adaptées à sa présence, il se demanda si elle aussi ressentirait le lien un jour. Pour l’heure, le message était clair, il était préférable qu’il ne touche pas l’utrek sans explication préalable. 

— Ayatsë, ce qu’il a sur le cou ne devrait pas être à cet endroit-là, il se passe quelque chose d’étrange qui m’échappe.

Il plongea son regard dans celui de Shaarlot alors que son amash’atak traduisait. 

— Je dois le toucher, conclut-il. 

À la traduction, la mère serra son petit avec un nouveau mouvement de recul et Shaarlot se lança dans un long dialogue avec elle. Turük en profita pour jeter un œil vers le chef, il avait enfin compris que “Ugo” était son nom et non pas celui de la base. L’homme les observait, le visage grave. Et Turük vit cette attitude pour ce qu’elle était, il les jaugeait. 

— Touruk, l’appela Shaarlot. 

Elle le regardait, inquiète.

— Passao al bans atta mao na, expliqua-t-elle. Dos mansa passa tais no ma.

« Elle veut toi fait lui mieux, mais elle peur si tu touche tu fais lui pire. »

— Si je ne touche pas, je ne peux pas l’aider. 

Le traducteur fit son office, mais l’utrek n’attendit pas le bon vouloir de sa mère pour se dégager de son étreinte d’un geste vif. L’enfant s’approcha timidement de Turük avant de tirer sur le col de son vêtement pour dévoiler la marque. Un silence de mort s’abattit sur l’assemblée et tout le monde retint son souffle alors qu'il posait ses doigts gantés sur l’amesh. 

Les yeux fermés, il appela à lui la rage de la Divine et il put sentir la nervosité des humains augmenter à mesure que l’aura de sa Déesse l’investissait. La plante tressaillit à son contact et l’immense fatigue du combat qu’elle avait entreprit le submergea. Le garçon était blessé, voilà pourquoi le soldat l’avait marqué. Il ne l’avait pas fait pour en faire son esclave, mais pour le sauver. 

Seulement, l’entraînement de son amesh n’était pas assez perfectionné pour que le semis laissé derrière s’adapte à une physionomie aussi différente de celle d’un taëkh’to. La plante luttait pour guérir la plaie de l’enfant et limiter l’infection, mais loin d’une source d’énergie, un bourgeon petit comme celui-ci pouvait à peine survivre. L’amesh, d’autant plus affaiblie par les tentatives humaines de soigner l’enfant, perdait lentement le combat. 

Turük se tourna vers la mère. 

— Cet utrek a été blessé, dit-il d’une voix douce. Comment ? 

Impressionnée, la femme s’expliqua en balbutiant, régulièrement encouragée par Toma qui la soutenait de son mieux. Le traducteur ne parvenait pas à suivre le rythme saccadé de la mère qui, submergée par ses émotions, n’avait aucun sens logique dans son discours. D’un regard, il appela Shaarlot à l’aide qui lui fit un résumé que son amash’atak put traduire. 

« Lui ça être Tibo. Un tir touche lui pendant attaque. Maman croire lui mort. C’était chaos et soldat de toi vient, met ça et part. Lui malade maintenant et elle pas sais si soldat sauvé bébé de elle ou tué. Lui malade encore et encore. Elle pas sait quoi faire. Docteur de nous pas sait quoi faire. »

— Tibo, appela Turük avant de désigner la marque dans le cou du petit. Ça, c’est comme mon armure. 

Et il pointa du doigt son propre torse, attendant patiemment que le traducteur fasse son office. 

— C’est une plante, comme une fleur, continua-t-il. Nous pouvons les contrôler, regarde. 

Et il ordonna à son amesh de s’ouvrir, dévoilant l’amesh-tolkat qui recouvrait sa poitrine. Tibo eut un mouvement de surprise avant d’acquiescer. 

— Cette plante, c’est une amesh, c’est son nom. L’amesh que tu as dans le cou, elle veut te soigner, mais c’est difficile et elle n’y arrive pas parce que c’est un bébé. 

Il fit une nouvelle pause pour laisser à l’enfant le temps de comprendre. Les gens autour avaient recommencé à s’agiter, la voix d’Ugo s’éleva et le calme revint. Imperturbable, Turük réfléchissait à toute vitesse. Il fallait prendre une décision que personne ne pouvait prendre à la place de l’utrek.

— Je peux retirer l’amesh, mais ta blessure est très grave et je ne sais pas si les docteurs de ton camp pourront te soigner. 

La panique se saisit du visage de Tibo alors que sa mère étouffait un sanglot à l’annonce du traducteur. 

— Mais, reprit Turük avec empressement, je peux aussi aider ton amesh à grandir un peu. Juste ce qu’il faut de manière à la rendre assez forte pour lutter contre ton infection et réparer ton corps. Seulement, tu ne pourras plus revenir en arrière. Est-ce que tu comprends ? 

La mère eut un hoquet d’horreur et voulut serrer son fils dans ses bras, mais il la repoussa. 

— Amsa taevone matu sinme ? demanda-t-il d’une voix faible.

« Moi je avoir armure toi pareil ? »

Voilà qu’on en venait aux explications trop compliquées qu’ils n’avaient définitivement pas le temps d’avoir. Mais, si leur plan fonctionnait, il aurait mille fois l’occasion de lui apprendre à utiliser son amesh. Dans le cas contraire, la plante, tout comme son infection, deviendrait le cadet de ses soucis… 

— L’amesh sera ce que tu voudras qu’elle soit. Mais tu ne pourras jamais plus te séparer d’elle. 

Shaarlot se tourna vers lui, aussi surprise que les autres. 

— Assam tinusma to, fit-elle remarquer, étonnée.

« Toi tu enlèves armure. »

— Oui, ayatsë, répondit-il calmement. Mais j’ai mon interface qui me le permet. Mon amesh est un mélange de plantes et de technologie. L’utrek n’aura qu’une plante brute, comme mon peuple utilisait il y a plusieurs millénaires. C’est une symbiose. Une fois installée, l’un ne peut plus vivre sans l’autre. 

Une discussion chaotique se déchaîna à nouveau dans la tente, mais elle ne le concernait pas et il se tourna vers l’utrek. Une détermination farouche s’affichait sur son visage, luttant ouvertement contre sa panique. Il voulait vivre, cela ne faisait aucun doute.

Il s’approcha de Turük et tendit une main timide vers sa combinaison. Le guerrier le laissa faire et il sentit les petits doigts inquisiteurs de Tibo parcourir les nervures de son amesh, suivant le chemin des anilashak qui pulsait au rythme de sa respiration lente. 

— Dames tissa mão pul ? murmura-t-il. Tissa mão dunga ?

Passée inaperçue au milieu de la discussion animée, la question n’était destinée qu’à Turük.

« Plante aide moi combattre ? Fait moi fort ? »

— Si c’est ce dont tu as envie, chuchota Turük à son tour. 

Mais l’amash’atak ne chuchota pas, lui, et la traduction ramena l’attention du groupe sur eux. 

— Touruk, l’interpella Ugo.

C’était la première fois que le mâle lui adressait directement la parole et Turük le vit comme un bon signe. 

Dasso assim tulla ban tao ? Assaimu dab nat ha.

« Toi peut dire quoi blessure c’est ? Pour nous on savoir si peut soigner. »

Mais c’est Tibo qui répondit d’une voix décidée. 

Koh ! Sio attium dasso koh ! Attium dab tissa mão dunga !

« Non ! Moi pas veux enlever ! Plante faire fort moi ! »

Et les cris s’installèrent à nouveau dans la petite tente, heurtant les tympans sensibles du taëkh’to. Que les humains puissent se comprendre dans un chaos pareil le dépassait. Son ayatsë n’avait jamais communiqué de la sorte et il espérait qu’elle ne le fasse jamais. Les bras croisés sur la poitrine, ses beaux yeux marrons passaient de l’utrek à Turük en continu. Elle cherchait l’information qui lui échappait. 

Le petit s’était mis à pleurer et Turük le vit pour ce qu’il était : un appel à l’aide devant l’injustice de ne pas être écouté. Personne ici ne l’entendait ou ne prenait en compte le choix qu’il avait fait. Il était pourtant le seul en droit de décider sur ce qui impacterait le reste de sa vie. La rage la Divine ne l’avait pas quitté et elle se manifesta à nouveau, bouillonnant dans sa poitrine, exacerbée par la détresse de l’utrek ignoré de tous, même de sa propre mère. 

— Silence ! ordonna-t-il.

La Divine avait parlé par sa voix et il n’avait pas eu besoin de crier. Tous l’avaient entendu. Tous l’avaient compris. Le calme reprit sa place alors que chacun se questionnait encore sur ce qui venait de se passer.

— Cette décision n’appartient qu’à l’utrek.

Ce n’était ni une explication ni une demande. Les humains se regardaient, gênés, ostensiblement contre l’idée. Ils pouvaient contester ce choix autant qu’ils le voudraient, Turük était le seul ici à pouvoir agir sur la situation et il ne le ferait qu’en accord avec Tibo, ils en avaient tous conscience. 

— Dabio bassam koh mat, lui dit Shaarlot d’une voix douce. Passio koh tulium bassam. Oma bassam.

« Enfant petit pas peux choisir. Pas sait assez pour décider. Maman être qui choisir. »

Quelle aberration ! 

— J’ai fait ce choix à son âge. Tous les enfants de mon peuple font ce choix à cet âge. Il est bien assez grand pour savoir qu’il risque de mourir sans cette amesh, mais il vivra plus fort, plus longtemps et en meilleure santé avec. Tu le crois vraiment assez stupide pour ne pas comprendre ? 

Il avait été plus sec qu’il ne l’aurait voulu et il n’eut pas besoin de voir l’expression de son visage pour savoir qu’il l’avait blessée. Il pouvait le sentir dans toutes les fibres de son être, colère piquante qui parcourait sa peau et électrisait ses sens. Mais cette conversation inutile avait duré bien assez longtemps et ils étaient pressés. 

Il se tourna vers Tibo. 

— Je fais selon ta décision. À toi. Personne d’autre. 

La mère protesta, mais un regard dans sa direction suffit à la faire taire. Elle avait beaucoup de droits sur son petit, choisir pour lui s’il pouvait porter ou non une amesh n’en faisait pas partie. 

Dos abbia amesh sio, dit-il, déterminé.

« Toi aide amesh de moi. »

Possédant la seule autorisation dont il avait besoin, il posa ses doigts sur l’amesh du petit qui pulsait douloureusement. Son appel à l’aide lui parcourut le corps entier alors que la rage Divine illuminait la plante de l’intérieur, projetant des ombres menaçantes sur les visages graves qui les entouraient. 

Les anilashak de sa combinaison sentirent la détresse du bourgeon et s’étirèrent pour s’y connecter sous les hoquets de surprise de l’assistance et ce n’est qu’à ce moment qu’il comprit l’ampleur du problème. Que l’utrek soit encore debout tenait du miracle.

L’opération dura plusieurs minutes dans une tension presque insoutenable. L’assemblée retenait son souffle comme un seul homme alors qu’elle observait Touruk et l’enfant. L’armure du taëkh’to s’était reliée au cou de Thibaut et une lueur jaune les illuminait de l’intérieur. Les pulsations rouges des nervures semblaient se focaliser vers Thibaut et leurs rythmes s’accéléraient toujours plus. 

Charlotte était impressionnée par le sang-froid et la courage du gamin. Il avait vu un espoir, et s’y était accroché sauvagement, qu’importe la terreur que Touruk lui inspirait. Mais sans l’intervention du taëkh’to, la discussion aurait pu durer des heures. La mère voulait qu’il aide son enfant, mais ne parvenait pas à se résoudre à le lui confier. Les autres étaient tiraillés entre leur manque de confiance envers l’alien et leur désespoir. Tout avait été tenté. Le petit était condamné, rien de ce que Touruk ferait ne pourrait aggraver la situation.

Un frisson lui parcourut l’échine. Elle ressentait, plus qu’elle ne voyait, la concentration de Touruk. De l’extérieur, il était calme, presque serein malgré l’activité intense des yeux sous ses paupières, mais elle le sentait tendu. Il n’était pas sûr de parvenir à aider le petit comme il le souhaitait et, sans pouvoir se l’expliquer, elle le savait. Tout comme elle comprit que le durcissement des racines pour former une coque noire et solide était un signe qu’ils allaient dans la bonne direction.

Enfin, l’armure de Touruk se retira, laissant autour de l’épaule de l’enfant comme un harnais noir nervuré de rouge. Bien qu’épuisé, Thibaut avait déjà repris des couleurs et il ne tremblait plus. Charlotte n’eut pas besoin de le toucher pour savoir que la fièvre était tombée. Quoiqu’il se soit passé, l’état du gamin s’était amélioré de manière visible et personne ne pourrait le nier. Des larmes de soulagement ruisselaient sur les joues de la mère tandis qu’elle prenait le petit dans ses bras.

Touruk voulut se relever, mais chancela. À la grande surprise de Charlotte, elle ne fut pas la seule à se précipiter pour l’aider. Plusieurs gardes vinrent à son secours, il les repoussa poliment, préférant le soutien de Charlotte. 

Hugo demanda discrètement à un de ses hommes d’aller chercher un docteur. Si l’état du gamin semblait s’être amélioré, il ne voulait pas crier victoire trop vite et préférait s’en assurer.

Ses hommes s’étaient détendus et, bien que l’arme toujours en main, plus aucun ne visait l’alien. Hugo ne s’en offusqua pas. Une situation tendue était toujours plus compliquée à garder sous contrôle. Et lui-même doutait désormais que le sans-visage leur soit réellement hostile.

La mère et l’enfant s’étreignaient toujours, moitié riant, moitié pleurant, alors que Charlotte s’inquiétait de l’alien. Leur capacité à communiquer sans ouvrir la bouche en aurait presque été attendrissante si la situation n’avait pas été si étrange.

Il devait se rendre à l’évidence, il était perdu sur la marche à suivre. 

Il leur laissa le temps de se retrouver, temps qu’il mit à profit pour mettre de l’ordre dans ses idées. Peu importe ce qu’elle avait pu vivre depuis son départ, Charlotte semblait avoir un peu plus de plombs dans la cervelle. Elle paraissait aussi plus posée, plus sûre d’elle. Quant à l’alien… 

La violence contenue qu’il dégageait en continu le mettait autant mal à l’aise que la tendresse évidente qu’il exprimait chaque fois que ses yeux croisaient ceux de la jeune femme. C’était une créature dangereuse. Mais il semblait sincère dans sa démarche jusqu’ici, ils venaient apporter de l’aide autant qu’il en réclamait, mais pourquoi ? 

Comme s’il avait lu dans ses pensées, l’alien se tourna vers lui.

— Dakh man tesp bakta, pan sess pak bast më, dit-il d’un air sérieux. 

« Nous peut plus perdre temps, vous besoin savoir maintenant. »

Hugo acquiesça. Même dans sa façon de gérer le problème de l’enfant, le sans-visage allait droit au but, il respectait ça. Charlotte déposa devant lui une de ces interfaces que les taëkh’to portaient au poignet.

— Touruk va vous donner accès à ce brassard, dit-elle, pour que vous puissiez vérifier par vous-même tout ce qu’on dit. Voilà ta preuve que tu peux nous faire confiance, puisque se mettre à ta merci ne suffisait pas en soi… 

— Vérifier quoi ? demanda Thomas. 

Hugo en profita pour examiner le brassard visiblement en mauvais état, la question désormais c’était de savoir comment l’alien allait leur permettre de fouiller là-dedans. Il rêvait de ça depuis tellement longtemps que ça en paraissait presque trop beau pour être vrai. Et, si l’information ne valait rien, il serait toujours temps d’offrir l’alien au département science du camp militaire le plus proche. Ils auraient certainement des vivres et outils à leur échanger contre un si beau spécimen…

— La bonne nouvelle, c’est que les sans-visage partent dans une semaine, dit Charlotte de but en blanc. 

Hugo n’avait pas encore eu le temps de digérer l’annonce qu’elle reprit :

— La mauvaise, c’est qu’ils comptent faire sauter l’équivalent de plusieurs bombes nucléaires dispersées sur le globe au moment de leur départ. 

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