Chapitre 2 : Le poids des présences invisibles

Le reste de la journée se déroula comme un rêve flou, les heures s’écoulant avec une lenteur étouffante, comme si chaque seconde refusait de céder à la suivante. Mirai ne parvint pas à se concentrer sur ses cours, l'image du garçon mystérieux restait ancrée dans son esprit. À chaque instant, il avait l’impression que quelque chose allait se passer, mais il ne savait pas quoi, ni pourquoi.

Quand la dernière cloche retentit, signalant la fin de la journée, Mirai se leva précipitamment, sans un mot à Kanade. Il s'était promis de ne pas laisser cette sensation grandir en lui, mais plus il la repoussait, plus elle semblait le hanter. Kanade le suivit en silence, sans poser de questions. Il connaissait Mirai assez bien pour savoir que lorsque son ami était perdu dans ses pensées, il avait besoin d’espace.

"On rentre chez toi ?" demanda Kanade, en enfilant son sac sur son épaule.

"Non, j’ai… des choses à vérifier", répondit Mirai d’une voix absente. Il ne savait même pas pourquoi il disait ça, mais quelque chose en lui lui disait qu’il ne devait pas rentrer tout de suite. Il fallait qu’il trouve des réponses.

Ils se séparèrent à l’entrée de l’école, Kanade partant vers sa maison, tandis que Mirai se dirigeait dans une autre direction. Il avait un endroit en tête, un lieu qui, il en était sûr, pourrait peut-être éclairer certaines de ses interrogations.

Mirai se retrouva dans une ruelle sombre à la sortie de la ville, loin des bâtiments modernes et des rues animées. Il y avait un vieux magasin, presque oublié, recouvert de poussière et de toiles d’araignée. Sur la porte, une plaque de métal, rouillée par le temps, indiquait simplement "Antiquités". Ce n'était pas un endroit qu’il avait l'habitude de visiter, mais une intuition le poussait à entrer. Il s’avança, frappa doucement, et attendit.

Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit sur un vieil homme, les cheveux gris et l'air mystérieux, comme s'il avait passé sa vie à observer le monde sans jamais vraiment y participer.

"Je vous attendais", dit-il d’une voix profonde, presque comme un murmure. Ses yeux brillaient d'une étrange lueur, comme s'il avait reconnu Mirai bien avant que ce dernier ne le reconnaisse lui-même.

Mirai entra, intrigué mais aussi légèrement inquiet. L’odeur du vieux bois et des livres anciens l’envahit immédiatement. Le magasin était rempli de curiosités en tout genre : des objets bizarres, des artefacts, des livres anciens empilés jusque dans les coins.

"Je sens que tu cherches quelque chose", dit l'homme en s’approchant lentement d'un étagère. Il tira un livre de sous une pile et le tendit à Mirai. "Ce n'est pas un hasard, n’est-ce pas ?"

Mirai hésita un instant, puis prit le livre avec précaution. La couverture était en cuir, usée par les années, et le titre, gravé à la main, disait simplement : "Les Élus et les Liens du Temps".

"Pourquoi ce livre ?" demanda Mirai, un peu dérouté.

Le vieil homme sourit légèrement. "Parce que tu commences à comprendre, jeune homme. Les liens du destin ne sont pas seulement un concept abstrait. Ils sont réels. Et tu n'es pas le seul à être touché par ces forces invisibles."

Les mots du vieil homme frappèrent Mirai comme un coup de poing. Il sentit une pression dans sa poitrine, une sensation d’étouffement. Le livre semblait lourd, non seulement de par son contenu, mais aussi par le poids des révélations qu’il portait.

"Qu'est-ce que tu veux dire ?" demanda Mirai, le cœur battant plus fort. "Comment savez-vous cela ?"

Le vieil homme le fixa un instant, ses yeux devenant soudainement plus perçants. "Parce que j'ai vu beaucoup de choses. Parce que les événements qui se préparent sont plus anciens que tu ne le crois. Tu n'es qu'au début d'un voyage que beaucoup ont entrepris avant toi. Et beaucoup l'ont échoué."

Mirai sentit un frisson parcourir son échine. Il savait qu’il y avait quelque chose de plus grand en jeu, quelque chose de plus vaste que ce qu’il pouvait imaginer. Mais l'idée que d'autres avant lui aient échoué… cela le fit hésiter.

"Je… je ne suis pas sûr de comprendre. Qu'est-ce qui échoue ?"

Le vieil homme posa une main ferme sur son épaule. "Ceux qui possèdent le pouvoir des Élus doivent faire face à des épreuves que seuls les plus forts peuvent surmonter. Le temps lui-même semble vouloir les briser, les égarer, les faire tomber dans l'oubli. Mais toi, Mirai, tu n'es pas seul. L’élément clé de cette quête n’est pas la force, mais la capacité de tisser les fils du destin."

Mirai regarda le vieil homme, incapable de détacher ses yeux de lui. Ce qu'il venait d'entendre le bouleversait. Il se sentait attiré par ces révélations, mais aussi submergé par la responsabilité que cela impliquait.

"Qui d'autre ? Qui d’autre possède ce pouvoir ?" réussit-il enfin à demander.

"Il y en a trois, en tout. Trois qui détiennent le pouvoir de voyager dans le temps, de manipuler les fils du destin. Et toi, Mirai, tu fais partie de ce groupe. Mais sois averti : l’équilibre est fragile. Le temps n’est pas une route toute tracée, c’est un fleuve tumultueux."

Mirai sentit son cœur s’emballer. "Où sont-ils ?"

"Tu rencontreras les autres bientôt", répondit le vieil homme. "Mais il ne faut pas que tu oublies. Le destin a une manière de nous manipuler. Même toi. Même tes alliés. Une erreur, et tout pourrait s’effondrer."

Mirai prit une profonde inspiration, réalisant qu’il était à un carrefour. Ce qu'il venait d'apprendre allait changer sa vie à jamais. Il était désormais lié à un pouvoir immense, et la pression de comprendre ce qu’il devait en faire le pesait.

"Comment puis-je savoir si je suis prêt ?" murmura-t-il.

Le vieil homme lui adressa un regard perçant. "Tu le sauras quand tu rencontreras les autres. Mais souviens-toi, le temps n'attend personne. Il faut agir vite."

Mirai se redressa, une détermination nouvelle dans le regard. Il savait que son voyage ne faisait que commencer.Mirai se retrouva dehors, le livre toujours en main, son esprit tourbillonnant sous le poids des révélations. L’air frais de la rue semblait presque irréel comparé à la lourdeur de ce qu'il venait d'apprendre. Il n'était plus simplement un jeune homme avec des questions sur sa vie. Il était un élu, un pion dans un jeu plus vaste, dont les enjeux dépassaient largement sa compréhension.

Ses pas étaient rapides, presque mécaniques, alors qu'il traversait les rues silencieuses de la ville. Ses pensées se bousculaient dans sa tête. Le vieil homme avait parlé de trois élus, de liens du destin, de pouvoirs qu'il ne pouvait même pas imaginer. Mais une question persistait : pourquoi lui ? Pourquoi Mirai ? Il n’avait rien de particulier, rien qui le distingue de n'importe quel autre adolescent. Ou du moins, c’est ce qu'il pensait jusqu’à ce moment.

Alors qu’il tournait un coin de rue, son regard se porta sur un petit parc. Il s’y rendit machinalement, comme si quelque chose, ou quelqu'un, l’attirait là. Ce parc avait toujours été un lieu de calme pour lui, un endroit où il venait souvent pour réfléchir quand il était enfant. Aujourd'hui, pourtant, il y avait une tension dans l'air, comme si ce lieu familier était devenu… différent.

Soudain, une silhouette attira son attention. Une jeune fille, assise sur un banc, les yeux rivés sur le sol. Elle semblait perdue dans ses pensées, mais son aura dégageait quelque chose d’étrangement familier. Mirai s’approcha lentement, son cœur battant plus fort à chaque pas.

Quand elle leva les yeux, il sentit un frisson parcourir son échine. Ses yeux étaient d’un violet profond, presque surnaturel, et son regard fixa Mirai avec une intensité qui le déstabilisa.

"Tu es en retard", dit-elle d’une voix calme mais fermement déterminée.

Mirai s'arrêta, pris de court. "Qui êtes-vous ?"

La jeune fille se leva alors, son regard ne quittant pas le sien. "Je m'appelle Nozomi", répondit-elle, sans hésiter. "Je t'attendais. J'ai senti ton arrivée, Mirai. Ton pouvoir. Et il est temps que nous parlions."

Mirai sentit une étrange sensation l'envahir. Il savait que cette rencontre n'était pas un hasard, mais comment pouvait-elle savoir son nom ? Et plus encore, comment pouvait-elle sentir son pouvoir ?

"Comment… ? Comment savez-vous tout ça ?" demanda-t-il, encore sous le choc.

Nozomi esquissa un léger sourire, comme si elle attendait cette question. "Il y a des choses que tu ne comprends pas encore. Mais tu les comprendras, petit à petit. C'est pour ça que je suis ici. Nous avons une mission, toi et moi, et elle commence maintenant."

Mirai la regarda avec méfiance, cherchant des réponses dans ses yeux. "Une mission ? Pourquoi moi ?"

"Parce que tu es un élu, tout comme moi", expliqua-t-elle. "Tu as des pouvoirs que tu ne maîtrises pas encore. Et tu n'es pas le seul. Il y a d'autres élus, d'autres comme nous, qui ont besoin de toi. Nous avons tous un rôle à jouer. Et notre rôle à nous est de comprendre ce qui se cache derrière les fils du destin."

Mirai secoua la tête, luttant pour saisir l'ampleur de ses paroles. "Mais… le vieil homme m'a dit qu’il y en avait trois. Vous et moi, et qui d’autre ?"

Nozomi posa un regard pénétrant sur lui. "Un autre élu, quelqu'un que tu rencontreras bientôt. Nous ne sommes pas seuls dans cette quête, mais ce que nous devons accomplir est… difficile. Et le temps joue contre nous."

Mirai fronça les sourcils. "Le temps ?"

"Oui", répondit-elle avec une gravité palpable. "Le temps lui-même est une force que nous devons affronter. C’est lui qui nous lie et nous piège. Il manipule nos destinées. Mais nous pouvons aussi le défier. Et c’est ce que nous allons faire."

Les mots de Nozomi résonnaient dans l'esprit de Mirai. Il avait toujours senti qu'il y avait quelque chose d'invisible qui guidait ses pas, mais l'idée de défier le temps semblait absurde, irréelle. Comment pouvaient-ils espérer réussir là où tant d'autres avaient échoué ?

"Mais pourquoi moi ?" insista Mirai, ses yeux cherchant une réponse, une logique derrière cette folie apparente. "Pourquoi moi, et pourquoi maintenant ?"

"Parce que le moment est venu", répondit-elle simplement. "Les événements sont en train de s'enchaîner, et toi, Mirai, tu as un rôle crucial à jouer. Nous avons tous un rôle. Mais toi, tu es celui qui détiendra la clé pour tout changer."

Mirai se sentit soudainement épuisé par le poids de ses mots. Il se laissa tomber sur le banc, le livre du vieil homme toujours dans ses mains. "Je n’ai aucune idée de ce que vous attendez de moi", murmura-t-il.

Nozomi s'assit à côté de lui, un sourire rassurant sur les lèvres. "Ne t'inquiète pas. Tout vient à point nommé. Le chemin se dévoilera à toi. Mais tu dois être prêt à l'accepter. La vérité est souvent plus complexe que ce que l'on imagine."

Un silence s'installa entre eux, mais Mirai savait qu’il venait de franchir un seuil. Son voyage venait tout juste de commencer, et il n’était plus seul. Mais à quel prix ? Quelle part de lui-même devrait-il sacrifier pour comprendre ce qui se cachait derrière cette réalité qu’il avait toujours connue ?

Alors qu'il levait les yeux, une pensée persistante s’imposa à lui : Tout cela a-t-il vraiment été un hasard ?

vent se leva doucement, agitant les branches des arbres autour du parc. Un silence pesant enveloppait les deux jeunes, chacun perdu dans ses pensées. Mirai ne pouvait s'empêcher de se sentir comme un étranger dans ce monde qui lui était soudainement devenu si étrange. Les paroles de Nozomi tournaient en boucle dans sa tête. Le temps… les fils du destin…

"Tu dois me suivre", dit-elle enfin, sa voix douce mais ferme, comme une promesse qu’elle ne pourrait pas briser. "C’est la seule façon d’éviter que tout ne se passe mal."

Mirai la regarda, incertain. Elle avait l'air si confiante, si sûre de ce qu'elle disait, mais il n'arrivait pas à comprendre comment il pourrait être une pièce clé dans cette histoire qui semblait sortir tout droit d'un conte fantastique.

"Et si je ne veux pas ?" répondit-il, d'un ton plus incisif qu'il ne l'avait voulu. "Je ne sais même pas pourquoi vous êtes ici, pourquoi vous me dites tout ça. Ce n'est pas… normal."

Nozomi le fixa droit dans les yeux, une intensité rare dans son regard. "Tu penses que cela pourrait être facile ? Que tout est une simple coïncidence ? Non, Mirai. Nous sommes liés par quelque chose de plus grand. Tu le sais, au fond de toi. Ne te mens pas."

Elle s’arrêta un instant, comme si elle pesait ses mots, puis ajouta : "Tu veux vraiment laisser cette opportunité passer ? L’opportunité de comprendre ce que tu es vraiment, ce que tu es censé accomplir ?"

Mirai détourna les yeux, mais la vérité de ses paroles résonnait en lui. Il ne pouvait pas ignorer la sensation qu'il avait ressentie depuis qu’il avait touché le livre chez le vieil homme, cette sensation de destin inexorable qui le poussait vers une voie qu’il ne comprenait pas entièrement.

Mais avant qu'il n'ait le temps de répondre, un cri perça l’air.

Un bruit sourd suivit, comme un coup violent. Mirai se tourna brusquement vers la rue principale qui bordait le parc. Des gens s’étaient rassemblés autour d’une scène étrange. Une voiture, apparemment hors de contrôle, venait de percuter un lampadaire, s'arrêtant brusquement après un violent choc. Les bruits de verre brisé se faisaient entendre, et des cris d’alarme s’élevaient dans l'air.

Mirai sentit une montée d’adrénaline. Son instinct le poussa à courir vers la scène de l’accident, mais Nozomi le retint par le bras. "Tu ne peux pas t’y rendre, c’est trop dangereux."

Il la fixa, presque furieux. "Des gens pourraient être blessés !"

"Tu dois comprendre", dit-elle, son regard s’assombrissant. "Ce genre d’événements, ce n’est pas un accident. C’est un signe."

Mirai la regarda, abasourdi. "Un signe ? De quoi tu parles ?"

Avant qu'elle ne puisse répondre, un autre cri déchira l'air, plus désespéré cette fois. Mirai se dégagea brusquement de l’emprise de Nozomi et se précipita vers la scène, ses pas précipités battant le sol avec une détermination qui lui échappait. Mais alors qu’il approchait, il sentit une étrange pression dans son crâne, comme si une force invisible l’enveloppait.

À l’instant où il franchit la limite du parc, un éclair de lumière éclata devant lui, un flash d’une intensité qu'il n’avait jamais ressenti. Le sol sembla trembler sous ses pieds, et une onde de choc traversa son corps. Il ferma les yeux, aveuglé par la lumière, et un cri profondément humain s’échappa de ses lèvres, celui de quelqu’un qui percevait une douleur qu’il n’aurait jamais imaginée.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, il se retrouva à un endroit totalement différent. La rue qui avait été occupée par l’accident n’était plus là. Le décor avait changé, et il se trouvait maintenant dans une ruelle déserte, le temps semblant suspendu autour de lui. Les bâtiments étaient vieillots, et l’air était lourd de silence.

"Mirai !"

Il tourna la tête et aperçut Nozomi, debout derrière lui, les yeux brillants d’une détermination froide. "Ce n’était qu’une illusion", expliqua-t-elle. "Un leurre pour tester ta réaction. Tu viens de franchir la frontière."

Il la fixa, les yeux écarquillés, avant de se rendre compte qu’il n’était plus dans son époque. Le Japon qu'il connaissait avait disparu, remplacé par un paysage presque antique, comme figé dans le temps.

"Qu’est-ce que… où suis-je ?" balbutia-t-il, confus.

Nozomi s’avança lentement. "Tu viens de faire l’expérience d’un voyage dans le temps, Mirai. C'est là que nous devons aller. C’est là que tout commence."

Mirai se sentit défaillir sous le poids de la révélation. Il comprit enfin : tout ce qu’il avait vécu jusqu’à présent n'était qu’une préparation à cet instant. Le temps n'était pas un concept abstrait, c'était une réalité palpable, une force qu'ils pouvaient manipuler. Et lui, Mirai, devait en faire partie.

"Tu as compris, n'est-ce pas ?" dit Nozomi en s'approchant de lui, posant doucement sa main sur son épaule. "Le temps nous attend. Il nous a déjà pris dans son maillage. Et il ne nous relâchera pas tant que nous n'aurons pas accompli ce pour quoi nous avons été choisis."

Mirai se tourna lentement, contemplant ce nouveau monde qui s’offrait à lui, ses pensées tourbillonnant dans un chaos absolu. Il comprenait maintenant que sa vie ne serait plus jamais la même. Et dans cette réalité bouleversée, une vérité s'imposait à lui avec force : il n’avait plus le choix. Il devait accepter ce destin, ou risquer de tout perdre.

"Je vous suivrai", dit-il finalement, sa voix tremblante mais résolue. "Je vais vous suivre. Mais… je dois comprendre. Tout."

Nozomi sourit doucement, une lueur de soulagement dans ses yeux. "Nous ferons en sorte que tu comprennes. Mais prépare-toi, Mirai. Ce n'est que le début."Alors que Mirai et Nozomi se tenaient dans cette dimension étrange, une lumière éblouissante les enveloppait, et une sensation de vertige les assiégeait. L’air était lourd, comme si l’univers lui-même avait cessé de respirer. Mirai avait du mal à saisir ce qui venait de se passer, mais une chose était certaine : il n'était plus dans le monde qu’il connaissait.

Nozomi se tenait à ses côtés, calme, mais son regard trahissait une inquiétude palpable. "C’est ici que nous devons parler", dit-elle d’une voix basse. "C'est ici que l’entité veut te confronter."

Mirai se tourna vers elle, une question brûlant sur ses lèvres. "Pourquoi ce lieu ? Pourquoi tout ça ?"

"Parce que c’est un endroit où les frontières du temps et de la réalité se floutent", répondit Nozomi. "Ici, l’entité peut nous voir et nous entendre, mais nous avons aussi le pouvoir d’influencer ce qui se passe. C’est une dimension entre deux mondes, et c’est là que tu devras faire face à ton choix."

Un bruit sourd, comme un grondement lointain, fit frissonner l’air autour d’eux. Soudain, une silhouette se matérialisa devant eux, d'abord floue, puis prenant forme. Une entité gigantesque, dont l’apparence changeait constamment, un être fait de ténèbres mouvantes et d’étreintes invisibles. Elle ne semblait ni humaine, ni totalement autre chose.

Mirai sentit une peur intense s’emparer de lui, mais il se força à rester calme. Il savait que cette rencontre n'était qu'une étape dans son voyage, une épreuve qu'il devait affronter pour comprendre sa mission.

"Tu es encore trop faible", dit l'entité, sa voix résonnant comme un écho. "Tu as découvert ton pouvoir, mais tu n’es pas prêt à en assumer le fardeau. Ton pouvoir t’engloutira. Cède-le maintenant, et je t’épargnerai."

Mirai recula de quelques pas, choqué. "Je ne céderai pas !"

"Vraiment ?" rétorqua l'entité d'une voix sinistre. "Tu crois que tu peux vraiment porter ce fardeau tout seul ? Vois ce que j’ai fait à ta famille, Mirai."

Un frisson glacé parcourut l’échine de Mirai. Il tourna les yeux vers Nozomi, qui, d’un regard, lui donna un signe de prudence. L’entité, sentant leur confusion, éclata de rire.

"Regarde."

Mirai ferma les yeux, et soudain, une image se dessina devant lui : sa famille, comme il l’avait connue avant qu’ils ne soient sauvés par Nozomi, tous en danger. Sa mère, son père et sa petite sœur se trouvaient dans leur maison, encerclés par une ombre menaçante. Ils étaient en train de lutter pour leur vie, impuissants face à la force invisible de l'entité.

"Non !" s’écria Mirai, ses poings serrés. "Je ne vous laisserai pas faire !"

"Tu vois ?", continua l’entité, sa voix devenant plus douce, presque envoûtante. "C’est ce qui t’attend si tu refuses de me céder ton pouvoir. Ton monde, ta famille… ils seront détruits. Tu crois vraiment que tu peux tout sauver ?"

Mirai sentit son cœur se briser en voyant sa famille en détresse. Mais au fond de lui, une lueur d'espoir brillait encore. Il n’était pas seul. Il avait Nozomi, et ensemble, ils pourraient peut-être tout changer.

Nozomi, voyant son désarroi, posa une main ferme sur son épaule. "Ne laisse pas cette entité te manipuler, Mirai. Ce n’est qu’une illusion. Nous avons déjà changé le cours des événement