La lumière du matin filtrait à travers les rideaux, dessinant des motifs doux sur le sol en bois. Dans une petite chambre, Mirai était assis à son bureau, entouré de piles de livres et de papiers. Les pages étaient couvertes de notes, de réflexions et de théories qui semblaient ne jamais aboutir. Ses yeux se perdaient dans le vide, fixant des phrases sans les lire, son esprit flottant loin de la réalité.
À ses côtés, Kanade, son ami depuis l'enfance, était affalé sur le canapé, un ordinateur portable ouvert devant lui. Ses yeux brillaient d'enthousiasme tandis qu'il naviguait à travers des forums de science et de philosophie, comme si chaque découverte était un petit trésor. Il lança un coup d'œil vers Mirai, son regard toujours empreint de cette curiosité insatiable qui le définissait.
"Tu es vraiment certain que tout ça a du sens ?" demanda-t-il d'une voix calme, bien que son ton trahissait l'inquiétude qui s'était installée en lui. "Je veux dire... t'es sûr qu'on peut vraiment comprendre ce qui se passe dans ta tête ?"
Mirai sourit faiblement, mais son regard restait perdu dans l'horizon. "Je ne sais pas, Kanade. Mais il faut que je sache." Il ferma les yeux un instant, comme si chaque mot qu'il prononçait était une promesse qu'il se faisait à lui-même. "Ce que je ressens... ce que je sais... c'est que tout ce que je vois, tout ce que je suis, ça fait partie de quelque chose de plus grand. Et si je ne trouve pas ce quelque chose, je ne pourrais jamais être en paix."
Kanade haussait les épaules, bien qu'il ne comprenne pas entièrement, il savait que Mirai, quand il décidait de suivre une voie, ne la quittait jamais. Il se leva et s'assit à côté de lui, posant une main réconfortante sur son épaule.
"Tu veux que je te fasse un café ? Ça te détendrait peut-être."
Mirai tourna enfin les yeux vers lui, et un sourire sincère éclaira son visage. "Merci, Kanade. Mais ce n'est pas ça. Il y a quelque chose... Quelque chose que je dois trouver."
Il ne dit rien, se contentant de le regarder, ressentant la profondeur de ses mots. Ils étaient amis depuis des années, et bien qu'il ne puisse comprendre ce que Mirai vivait, il sentait que quelque chose de monumental se préparait. Quelque chose qui les dépasserait tous les deux.
Un silence s'installa, lourd mais confortable, jusqu'à ce que Kanade brise la quiétude du moment.
"Bon, je suppose qu'on devrait y aller. Tu sais que tu vas encore être en retard si on traîne ici toute la matinée."
Mirai haussait les sourcils, comme s'il venait seulement de réaliser l'heure. "Tu as raison. On doit encore passer chez moi pour prendre mes affaires." Il se leva lentement, comme s'il redoutait de quitter cet instant paisible.
Les deux amis se préparèrent en silence, se dirigeant vers la porte. Kanade attrapa son sac, enfilant une veste tandis que Mirai se contentait d'un regard furtif dans le miroir. Une partie de lui savait que cette journée serait comme les autres, mais une autre, plus intime, lui murmurait que quelque chose allait changer. Une voix qu'il entendait à peine mais qui persistait.
Ils sortirent finalement de l'appartement, prenant la rue tranquille qui les menait à l'école. Le ciel était d'un bleu parfait, et la brise légère faisait danser les feuilles des arbres. C'était une matinée ordinaire, dans une ville ordinaire. Pourtant, Mirai ne pouvait s'empêcher de sentir que cette banalité était trompeuse.
"Tu te souviens du temps où on rêvait d'aller à l'université ensemble ?" demanda Kanade en souriant, rompant la quiétude de ses pensées. "On se disait qu'on ferait nos études dans le même endroit, qu'on découvrirait des choses ensemble."
Mirai acquiesça sans vraiment répondre, absorbé par ses pensées. "C'est loin maintenant... Mais on verra bien où la vie nous mène."
Ils continuèrent à marcher côte à côte, leurs pas résonnant dans la rue. La normalité de l'instant semblait si étrangement décalée avec l'agitation qui se déroulait dans l'esprit de Mirai. Il savait que quelque chose de profond se préparait. Il sentait que, dans peu de temps, tout ce qu'il connaissait pourrait s'effondrer, et ce qu'il considérait comme des rêves ou des illusions pourrait devenir une réalité beaucoup plus étrange qu'il ne l'aurait jamais imaginée.Les deux amis arrivèrent à l'école, le bruit des conversations des autres élèves s'élevant autour d'eux. Les couloirs étaient bondés de jeunes qui se préparaient pour les cours du matin, mais Mirai restait détaché de l'agitation, son esprit toujours en écho avec la voix mystérieuse qui murmurait dans sa tête. Il n'arrivait pas à se défaire de cette sensation, comme si chaque moment de sa vie l'avait mené à cette journée en particulier.
"On se rejoint à la pause déjeuner ?" demanda Kanade en ouvrant la porte de la classe.
Mirai hocha la tête sans répondre immédiatement, plongé dans ses pensées. Il avait l'impression que quelque chose, ou quelqu'un, attendait de le retrouver. La journée commença comme toutes les autres, mais la sensation de décalage en lui ne cessait de grandir.
Le professeur entra dans la salle, interrompant ses réflexions. "Asseyez-vous, les garçons. Nous avons beaucoup à couvrir aujourd'hui." Il commença son cours, mais Mirai n'était pas vraiment présent. Ses yeux se posaient sur les pages du manuel, mais les mots semblaient flous. La sensation que le temps se déformait autour de lui était de plus en plus forte.
À un moment donné, il sentit quelque chose vibrer dans sa poche. Il sortit son téléphone, pensant qu'il pourrait être Kanade qui lui envoyait un message, mais il remarqua quelque chose d'étrange : une notification d'un numéro inconnu. Curieux, il ouvrit le message, bien qu'une part de lui ne voulait pas savoir.
"Tu es proche. Tu le sens, n'est-ce pas ? Le moment approche."
Le message était court, presque cryptique, mais il fit frissonner Mirai. Il avait déjà eu l'impression de recevoir des messages étranges dans le passé, mais cette fois, il était certain que cela venait de quelque part de plus profond. Comme si quelqu'un, ou quelque chose, savait exactement où il en était.
Il regarda autour de lui, mais personne ne semblait avoir remarqué son malaise. Kanade, bien installé à sa place, discutait déjà avec un autre ami. Mirai se força à ignorer l'inquiétude qui grandissait en lui, décidant de repousser cette sensation jusqu'à plus tard. Il n'avait pas le temps de s'en occuper maintenant.
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À la pause déjeuner, Kanade rejoignit Mirai dans la cour. "Alors, comment ça va ? T'as l'air un peu ailleurs aujourd'hui." Il s'assit en face de lui, ses yeux d'un bleu vif pétillant d'inquiétude.
Mirai hésita, puis sourit faiblement. "C'est juste... des pensées qui tournent en rond. Rien de grave."
Kanade haussait un sourcil, clairement sceptique. "Si tu le dis. Mais n'oublie pas que tu n'es pas obligé de tout garder pour toi, tu sais."
Mirai ne répondit pas tout de suite, préférant se concentrer sur le bruit ambiant autour de lui. Mais soudain, il se figea, son regard se portant sur un endroit particulier de la cour. Un groupe d'élèves était assis à une table, mais ce n'était pas eux qui attiraient son attention. C'était plutôt une silhouette qui semblait se détacher du reste, un jeune homme qui l'observait fixement, sans ciller.
Mirai se sentit plongé dans un état étrange, comme si le temps lui-même ralentissait autour de lui. Ce garçon, il le connaissait... ou du moins, il le sentait dans les tréfonds de sa mémoire. Un frisson parcourut son dos. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi il avait cette impression.
"Tu vas bien ?" demanda Kanade, remarquant que Mirai était resté figé. "Qu'est-ce qu'il y a ?"
Mirai secoua la tête pour se reprendre, mais il ne pouvait détacher son regard du garçon. "Ce type... il me semble... familier."
"Tu penses qu'il est dans notre classe ?" Kanade se tourna pour regarder la même direction, mais le garçon avait disparu.
Mirai cligna des yeux, cherchant à comprendre si ce qu'il avait vu était réel. Mais il n'y avait plus aucune trace du mystérieux jeune homme. "Je ne sais pas... mais quelque chose me dit qu'on ne l'a pas encore vu pour la dernière fois."
Le cœur de Mirai battait plus fort, et une certitude s'installait peu à peu en lui. La recherche qu'il avait commencée, sans même le savoir, allait le mener sur un chemin dangereux, un chemin qu'il ne pourrait pas revenir en arrière.
"Tu viens, on se dépêche. On n'a pas toute la journée", lança Kanade en se levant.
Mirai se leva à son tour, mais son esprit était désormais ailleurs. La quête, la sensation étrange, l'inconnu... tout semblait s'emboîter d'une manière qu'il ne co
mprenait pas encore, mais il savait qu'il ne pourrait plus l'ignorer.