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✿ 3. 𝙈𝙞𝙚𝙪𝙭 𝙨𝙚𝙪𝙡 𝙦𝙪𝙚 𝙢𝙖𝙡 𝙖𝙘𝙘𝙤𝙢𝙥𝙖𝙜𝙣𝙚...

ABIGAIL

-Mercredi, 14h-

Je bâille, la main devant la bouche, luttant contre la fatigue qui commence à m'attirer. Mes paupières sont lourdes, mon attention vacille. Le cours de physique débute, et le professeur annonce que nous devons travailler en binôme. 

Évidemment, le hasard, ou son sens de l’humour, décide à notre place. Nora et Julie tombent ensemble. Moi, j’ai à peine le temps de respirer que j’entends,

— Abigail, tu feras le devoir avec Livio.

Je me raidis. Mon cœur rate un battement.

— Monsieur, est-ce qu’il y a moyen de changer de binôme ? Je demande, nerveuse.

— Non. Vous travaillerez ensemble.

Je lève les yeux, et le croise. Livio. Son regard est une tempête de rancune, de colère mal contenue. Il veut exploser, je le sens. 

— C’est moi qui devrais dire ça, pas toi, lâche-t-il, écouté par toute la classe.

Puis il se lève. Et quitte la salle. Sans un mot de plus.

Je murmure pour moi-même, impuissante :

— Super...

LIVIO

L’air devient irrespirable dès que je suis dans la même pièce qu’elle. Je sors précipitamment, comme si fuir suffisait à calmer ce que je ressens.

Pourquoi elle, encore ? C’est comme si le destin prenait un malin plaisir à me l’imposer, encore et encore. Je me rends compte que, ce qui m’a le plus apaisé dans cette scène, c’est la panique dans ses yeux. Je l’ai vue. Je sais ce qu’elle ressent. Et ça me plaît.

Je sais que c’est tordu, je m’en fous. Elle récolte ce qu’elle a semé, et moi, je reste bloqué dans cette spirale. Elle s’en sort toujours. Moi ? Jamais.

Je prends une rue au hasard, j'ai besoin de m’éloigner du lycée, du bruit, d’elle. J’ai l’impression que tout m’échappe, et que personne ne comprend. On me demande d’avancer, d’obéir, de m’adapter, mais qu’en est-il de ce que je ressens ? Pourquoi faudrait-il que je sois toujours celui qui cède ?

Peut-être que si je la brise, un peu, beaucoup, j’aurais moins mal. Mon âme ira mieux. 

ABIGAIL

Après les cours, je file à la salle de sport. Une des rares décisions que j’ai prises pour moi, pour aller mieux. J’y vais en vélo, autant cumuler les bienfaits.

Le ciel est magnifique. Un dégradé d’orange, de rose, et de bleu s’étire au-dessus de moi. J’essaye de m’accrocher à cette beauté simple. De contempler, pour une fois, quelque chose de beau. Sans complexité. 

Sur le parking, je verrouille mon vélo. Une voiture attire mon attention... J’espère me tromper.

En entrant, badge scanné, je confirme mes craintes, Livio et ses potes sont là. Génial. J’esquive. Je monte directement à l’étage réservé aux femmes. C’est plus calme, plus sûr.

Je transpire, mais je me sens... vivante. Mon corps fatigue mais me remercie. Une victoire, minuscule mais précieuse. Après m’être changée, je repars discrètement. La voiture est encore là. 

Je baisse la tête, prends mon vélo, et trace mon chemin. Invisible. 

Du moins, je l’espère.

LIVIO

Elle croit être discrète. C’est presque attendrissant, cette naïveté. Je l’ai vue. Je la vois toujours.

Où qu’elle soit, je la remarque. C’est comme si mes yeux étaient programmés pour la suivre. Elle pense m’échapper ? C’est perdu d’avance. Abigail, tu étais dans ma vie, tu es dans ma vie et tu le seras encore un moment.

Elle fait partie de moi, qu’elle le veuille ou non. Et ce sera le cas jusqu’à ce que je décide que ça s’arrête.

Du moins, jusqu'à ce que j'en ai sincèrement marre de toi.

ABIGAIL

Le soir, les filles sont venues dîner. On a bien ri, j’ai pu relâcher un peu la pression. Mais évidemment, j’ai râlé à propos du devoir. Travailler avec Livio ? C’est comme jouer avec une grenade prête à exploser.

— Ce type est cinglé, balance Nora. Sérieusement, il est toxique.

— Nono a raison, ajoute Julie. Il devrait être content de bosser avec toi. Tu mérites pas ce genre de mépris.

— Vous avez peut-être raison...

— Non, Abi. Demain, tu prends les devants. Tu t’imposes, d’accord ? me dit Nora, sérieuse.

-Jeudi, cours de physique-

J’inspire un grand coup. Faut que je lui parle. J’avance vers Livio.

— Désolée de te déranger mais je vou—

— Pourquoi tu me parles, toi ? Dégage, ricane-t-il.

Je reste droite, la voix plus assurée que prévu,

— Je te parle du devoir de physique. C’est notre note à tous les deux.

— Je ferai jamais ça avec toi.

— Ça tombe bien, j’en ai pas envie non plus. Mais éviter un zéro, ce serait pas mal, non ?

Il me fixe, un instant, puis me tend son téléphone.

— Ton numéro. Comment tu veux qu’on s’organise sinon ?

Je reste figée une seconde. Il soupire.

— Sérieux, t’es lente.

Je saisis son portable, entre mon numéro, et le lui rends. En repartant à ma place, je sens les regards pesants de ses amis. Cette fois, c’est différent. Moins de mépris, plus... d’attente. Comme si je venais d’entrer dans une zone dangereuse. Dans un piège qui n'augure rien de bon. 

La journée enfin finie, je peux me jeter sur mon lit et me reposer.

Une fois au calme, je me pose pour bosser. Et là... le fameux devoir. J’écris à Livio,

— Salut, pour le devoir de physique. On se partage les questions ? Ou tu veux qu’on s’organise autrement ?

Pas de réponse. Je me dis que c’est normal, j’avance sur autre chose. Une heure plus tard, mon téléphone vibre. Je retourne l’écran, nerveuse.

— Démerde-toi.

Je fronce les sourcils. Sérieusement ?

— Pardon ? Je ne crois pas non.

— La blague. Fais le taf et ferme-la.

— Livio. On partage le travail. Point.

— T’es reloue. Je comprends pourquoi t’as été larguée. Tu peux pas le faire seule ?

J’encaisse. L’insulte pique plus que je ne l’aurais voulu. Mais je ne lâche pas.

— Je fais la première partie, tu fais la deuxième. Demain, on échange pour corriger.

Vu. Pas de réponse. 

Tant mieux. Je n’ai plus l’énergie de me battre ce soir.

-Trois jours après-

Le verdict tombe. Les notes sont rendues. J’ai dû tout reprendre, corriger ses erreurs, mais au final... on a eu 16.

Nora et Julie, elles, ont galéré.

— Si on a une sale note, je te zigouille, dit Julie à Nora.

— Relax Ju, ça ira, répond Nora.

— T’inquiète, Julie. Tu rattraperas, dis-je. Et je le pense. Elle est sérieuse, elle s’en sortira.

Je regarde ma note, un peu fière. Et j’écris à Livio, sans trop réfléchir,

— On a eu 16 au devoir de physique !

— Ouais. Et ?

— Je voulais juste partager ça. C’est une bonne note.

— Ok.

Fin de l’histoire.  Rien de ce qu’il dit ne me surprend. Mais... je ne peux pas m’empêcher de me demander ce que j’ai raté. Pourquoi autant de haine ?

-Durant la nuit-

FLASHBACK :

Des cris. Papa. Maman. Encore. J’ouvre les yeux en sursaut. Les voix se brisent dans la cuisine.

— J’en pouvais plus de te voir comme ça ! hurle maman en pleurs.

Un fracas. Du verre qui vole. Puis juste après, le silence.

FIN DU FLASHBACK :

Je me redresse, le cœur battant. C’était un cauchemar. Mais trop précis pour n’être qu’un rêve. J’étais petite, une dizaine d’années peut-être.

Le pire ? Je ne me souviens de rien. Une grande partie de mon enfance est floue, effacée, comme recouverte d’un voile. Les crises d’angoisses ont tout enseveli.

Mais parfois, la nuit... des fragments reviennent. 

Et c’est presque plus terrifiant que l’oubli lui-même.

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