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LunaFrais
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🤍 Chapitre 5 : Une soirée pas si tranquille

🤍

C'est parti pour la meilleure des soirées ! J'ai un plateau télé bien rempli, Gribouille est avec moi sur le canapé, une sélection de super films à regarder, c'est parfait. Après la semaine chargée que je viens d'avoir au boulot, je suis ravie d'avoir l'occasion de me poser un peu. Je lance mon film d'action avant d'attraper le pot de légumes avec sa sauce. Le film est palpitant. Je grignote depuis une bonne vingtaine de minutes quand mon téléphone se met à sonner. J'hésite un peu à ne pas y faire attention du tout, mais la sonnerie me dérange tant que je saisis l'objet maudit en râlant. Je ne prends pas la peine de regarder le numéro qui s'affiche.

– Papa, si c'est encore toi qui viens me demander un énième conseil en placements boursiers, je te jure que je vais perdre patience. Tu sais pertinemment que j'ai horreur de parler boulot le vendredi soir. Je t'aime fort, hein, mais là, je suis trop fatiguée.

– Moi aussi, je t'aime.

Je me fige. Ce n'est pas mon père à l'autre bout du fil, mais mon ex ! Le fameux que j'ai largué il y a environ deux mois ! Je pose l'appareil sur la table basse en tremblant. Qu'est-ce qu'il peut bien me vouloir ? Je n'aurais jamais dû répondre sans regarder, bon sang !

– Anna ? Anna, tu es là ?

Je suis partagée entre un haut-le-cœur et une tristesse poignante, dévorante. Une souffrance qui semble déchirer mon cœur en deux. Je finis par glisser mon doigt sur le smartphone pour enclencher le haut-parleur.

– Quoi ? répondis-je sèchement.

– Anna, écoute-moi, je t'en supplie. On ne peut pas rester ainsi...

– On ?

Un silence pesant s'installe. J'ai fait mouche avec un simple "on" ? Tant mieux. Si l'on parle trop longtemps, je risquerais de craquer.

– Je sais qu'on n'est plus ensemble, Anna. Mais on n'efface pas autant d'années de relation en seulement deux mois, si ? Anna, je t'aime toujours. S'il te plaît, laisse-moi une chance de me racheter.

Mon soupir résonne si fort, que je n'ai pas le temps de répondre qu'il y réagit déjà.

– C'est tout ce que ça te fait ? Je te saoule, en fait. Waouh, tu as sacrément changé.

Cette fois, s’en est trop. Je me lève et commence à faire les quatre cents pas. Le ton que j'emploie est peut-être un peu sec, mais il m'a mise dans un tel état de colère que je ne parviens pas à faire autrement.

– Ça ne fait pas que deux mois et tu le sais très bien. Nous deux, c'est fini depuis bien longtemps, et ce n'est pas parce que toi, tu n'arrives pas à le comprendre que je devrais rester malheureuse pour te laisser le loisir d'être le premier à t'en remettre. Ce n'est pas une foutue compétition. Je ne t'aime plus, point. Il n'y a rien d'autre à ajouter. Et clairement, tu ne voudrais pas que j'ajoute quoi que ce soit.

– Laisse-moi au moins voir Gribouille, s'il te plaît.

Sa voix est plus rauque, plus cassée quand il me fait cette demande. Je suis à deux doigts de craquer et de me faire avoir par ses larmes de crocodile... jusqu'à ce que je me remémore ce qu'il disait sans cesse sur mon adorable boule de poils.

– Non.

– Quoi ? Mais pourquoi ? Tu ne vas quand même pas m'interdire de le revoir ? Tu es devenue sadique à ce point ? Quelle honte.

Je pousse un rire mauvais. Ce qu'il peut me rendre folle, celui-lĂ .

– Hey, Calimero, tu as déjà oublié que tu ne l'aimais pas, mon Gribouille ? Tu disais sans cesse que c'était un chieur à problèmes. Mais là, d'un coup, tu as un besoin irrépressible de le revoir ? Allez, arrête.

– Tu ne comprends pas, Anna. La maison est terriblement vide sans vous deux, je n'y arrive pas sans vous. Tu ne comprends donc pas que je ne dors plus ? Que je noie mon chagrin dans l'alcool ? Que mes amis ne m'aident absolument pas quand ils me proposent sans cesse de me taper d'autres meufs, sans comprendre que c'est toi que j'aime ? Bordel, Anna, je ne vis plus sans toi. J'ai besoin de t'avoir auprès de moi, de me réveiller à tes côtés, de sentir à nouveau ton parfum. J'ai besoin de pouvoir te faire l'amour à nouveau, d'être celui qui est là pour te consoler. Je m'excuse pour toutes mes erreurs, je suis prêt à tous les efforts pour que notre couple fonctionne.

– Les mêmes efforts que tu ne daignais jamais faire quand j'étais encore là ? Quand je te disais à quel point je me sentais seule et délaissée et que tu me répondais que tu étais là, sous prétexte qu'on se trouvait dans la même pièce ? Quand tu me jetais à la figure, sans autre forme de procès, que passer du temps avec moi t'ennuyais au point que c'était un effort surhumain ?

Je ne sais plus exactement si je crie ou si je pleure. Tout sort en flot. La rancœur, les blessures, la colère. À mesure que je parle, je me remémore les raisons de mon départ. J'avais tellement refusé de penser à lui depuis mon déménagement que je n'avais pas réalisé à quel point partir avait été salvateur.

– Je ne veux plus entendre parler de toi. C'est compris ? Il est trop tard maintenant, tu m'as perdue et rien n'y changera.

– Mais An...

Je ne lui laisse pas l'occasion de se justifier. Je raccroche en vitesse. Mes mains jouent les danseuses latinas sur mes cuisses. Mon cœur, lui, oscille entre sensation de danger et regrets. Je tente de retourner à mon film, mais l'envie n'y est plus. Bien trop agitée pour pouvoir m'asseoir, je décide d'aller marcher. Évacuer ce trop-plein d'énergie me semble être la meilleure chose à faire.

J'enfile mes baskets, que j'ai enfin retrouvées, saisis mon casque et mon téléphone ainsi qu'une pochette avec un peu de monnaie. Une fois préparée, je colle un petit bisou sur le museau de mon chat adoré puis je prends la route, direction le petit café-bar près du parc.

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