Musique d'ambiance: Starboy - The Weeknd
Imola – Italie le 19 mai 2024
Imola, cette douce ville italienne a toujours eu ce parfum enivrant d'essence et de soleil, cette ville que j'aimais tant avant... mais aujourd'hui, je la redoute plus que n'importe qui. Le circuit du fameux Grand Prix d'Émilie-Romagne n'était pas très loin de chez moi. Environ 20 minutes à pied. J'ai donc refusé qu'on m'emmène, pas de voiture, pas de chauffeur, pas de père qui ne parle de son champion. Le long de la route, je me pose tellement de questions... Est-ce que je devais venir ? Est-ce que je vais tenir le coup ? Comment vont réagir les personnes que je connaissais ? Arrivé devant l'entrée des paddocks, mais je n'arrive pas à avancer... rien que d'être ici... j'ai l'impression de le revoir... de me revoir.
Alors que j'étais ailleurs perdu dans une mare de doute, d'émotions, j'entends la voix de mon père de l'autre côté, qui m'appelle. Je prends une profonde inspiration, fige un sourire sur mes lèvres et je passe les barrières. Aussitôt, le vacarme me percute. Les cris des mécaniciens, les moteurs vrombissants, les pas précipités, les voix hurlantes dans plusieurs langues. Tout me donne la nausée, mais je serre les dents. Je suis venue. Je suis là. Je peux le faire.
J'avance un peu rejoignant mon père, raide comme une statue, noyée dans un flot de souvenirs qui me clouent presque sur place. Mon corps réagit avant même que je puisse me contrôler. Ma respiration s'accélère, ma gorge se serre. Puis j'entends la voix de mon père, il se rapproche de moi, posant sa main sur mon épaule.
— Tu peux y arriver. Prends ton temps.
Je hoche doucement la tête, sans réussir à parler. On avance lentement, les gens nous saluent, certains me reconnaissent. Ils me regardent avec une compassion mal dissimulée, comme si j'étais une survivante échappée d'un enfer, ou encore des regards de pitié qui en disent long sur leurs pensées. D'autres me regardent comme si j'étais une bête de foire, comme si leurs regards pouvaient lire en moi "J'ai abandonné mon rêve, mon frère, ma famille".
Ce n'est peut-être pas si loin de la vérité au fond.
Arrivés au stand de l'écurie de mon père Ferrari, ils nous accueillent chaleureusement. Je reconnais des visages familiers, je vois des sourires sincères m'être adressés. Ils sont heureux de me revoir. Et moi, je ne sais pas quoi répondre ni faire. Alors je souris, timidement, comme une étrangère dans une maison qu'elle a autrefois aimée.
La course allait commencer, mon père me guide jusqu'à une loge surélevée, loin de la piste, mais avec une vue parfaite. Il sait que je ne peux pas être trop proche, pas encore. Le bruit des moteurs me fait trembler. Pas de peur mais de mémoire. Je serre les accoudoirs du fauteuil en fixant la piste. Le vrombissement des voitures m'écrase la poitrine. Puis la course commence, les tours s'enchaînent. Les commentateurs parlent trop vite. Je cherche une voiture. Une couleur. Un nom.
Kaiser.
La voiture bleu foncé, le logo RedBull mais surtout, le numéro 2. Il mène la course. Chaque virage qu'il prend, chaque dépassement, me fait retenir mon souffle, j'ai peur, peur de le voir perdre le contrôle... Peur qu'il finisse comme moi ou Lucas... Et cela même si je connais par cœur son style, sa façon d'attaquer, de calculer. Mais il est brillant tour après tour. Puis au dernier tour il gagne. Bien sûr qu'il gagne. Quant à mon remplaçant, l'étoile montante, la star de l'équipe, il finit sixième. Ce qui m'arrache un rire devant l'expression dégoûtée de mon père. Celui-ci m'invite à le suivre jusqu'aux garages. Je n'en suis pas sûre, je devrais rentrer chez moi après tout je suis venu voir la course... Mais mes jambes bougent toutes seules et finissent par me porter jusqu'au garage.
Et puis, sur le chemin... je le vois.
Carter Anderson, le chouchou de mon père. Entouré de femmes, lunettes de soleil posées sur le nez, un sourire trop grand pour être sincère, arrogant. Il rit, il parle, il se penche, il frôle, il charme. C'est une scène presque grotesque. Et je m'apprête à l'ignorer...
Mais il croise mon regard. Il me fixe, l'espace d'une seconde. Puis, il me lâche un sourire qui me donne envie de le gifler ou de vomir, peut-être les deux. Son sourire en disait beaucoup, il s'imagine que je suis là pour lui.
— T'attends une photo ou t'es juste figée par mon charme ? lâche-t-il, sûr de lui.
J'éclate de rire. Un rire froid, acide.
— Tu crois que tout ce qui a des seins veut ton autographe ? T'as dû te cogner un peu trop souvent la tête sur le halo.
Ses sourcils se haussent, amusé par ma réponse plutôt que vexé. Il enlève lentement ses lunettes, me dévisage de haut en bas.
— Oh. Je vois le genre. La fan un peu piquante. J'aime bien. Ça change.
— Je ne suis pas une fan, espèce de crétin. Est-ce que le nom de Astéria te dit quelque chose ? Tu sais la fille que tu remplaces.
Son sourire se fige. Il cligne des yeux, recule légèrement. Il a compris. Et ça le rend un peu moins sûr de lui, juste assez pour que je savoure cet instant.
— Astéria... l'ancienne pilote, c'est toi ?
— Celle qui t'écrase sur le circuit même dans son coma, ouais. Et au fait, tu penses être une star mais finir sixième n'est pas un grand exploit, mon chou. Retourne apprendre à conduire et peut-être qu'une fois que tu finiras premier, t'auras le droit de te considérer ainsi.
Je tourne les talons avant qu'il puisse répliquer, la mâchoire serrée, qu'est-ce que je déteste cet homme. Son arrogance, le fait que mon père l'idolâtre. Je sens cette haine grandir en moi, elle me brûle de l'intérieur. Il représente tout ce que je déteste. Mais ce que je déteste le plus c'est qu'il pense que je suis déjà sienne en un regard. Mais ce que je ressens, c'est plus qu'une colère simple. C'est instinctif. Et je sais que ce n'est que le début.
J'atteins enfin Kaiser, encore en combinaison, les cheveux trempés de sueur, un sourire éblouissant collé aux lèvres. Quand il me voit, il m'ouvre ses bras. Je m'y précipite presque sans réfléchir.
— T'as vu la course ?
— J'ai vu. Tu m'as presque fait frissonner.
— Presque ? T'es dure.
— Toujours. Mais t'as assuré. Bravo.
Il m'observe un instant, puis son regard se fait plus doux.
— Merci d'être venue.
Je baisse les yeux, posant ma tête sur son torse. J'ai du mal à respirer, mon cœur me fait mal. Sur cette piste, dans la voiture rouge, je revoyais Lucas. Mais revenir ici est une grande avancée pour l'avenir, mais à quel prix ?
Mes jambes tremblent un peu, l'adrénaline qui chute, le stress qui remonte. Kaiser le remarque, je le sais. Il m'entoure doucement de ses bras, un peu maladroitement. Et dans ce simple geste, je retrouve un éclat de passé, de ce qu'on était avant que tout vole en éclat. Avant l'accident. Avant que je devienne une cicatrice vivante.
— Tu veux qu'on s'éloigne un peu ? Me murmure-t-il, son souffle chaud contre mes cheveux.
Je hoche la tête. On s'éloigne des flashs, du bruit, des regards. On traverse un couloir qui mène tout droit dans la loge de Kaiser. Je le regarde. Son visage encore humide, ses yeux brillants d'adrénaline et de fierté. Il rayonne. Et moi ? Je suis une ombre qui revient marcher là où elle est morte une première fois.
— Ça fait bizarre, hein ? D'être là. De revenir.
— Tu veux dire d'avoir l'impression que le sol peut s'effondrer sous mes pieds à tout instant ? Oui, un peu.
Il esquisse un sourire triste. Il sait. Il est le seul à vraiment comprendre. À l'époque, il était là. Il a vu mon corps inerte, il a crié mon nom, il a cru que j'étais morte.
— Tu m'as manqué ici. L'équipe n'est plus la même sans toi. Personne ne gueule sur les ingénieurs comme toi. Personne ne m'engueule, moi.
Je laisse échapper un petit rire amer.
— Tu me fais passer pour un tyran, surtout qu'on n'était même pas de la même écurie.
— Non, pas un tyran. Pour une reine. Une reine un peu colérique.
Je le tape doucement, et il éclate de rire. Quel idiot ! Mais son regard s'assombrit une seconde. Il s'approche un peu plus, et son doigt effleure la cicatrice sur ma tempe, ce qui me fait trembler.
— Ils t'ont volé quelque chose, Asteria. Mais pas tout, crois-moi, je te retrouve un peu plus chaque fois que je te vois.
Je retiens mon souffle. Une partie de moi voudrait s'effondrer dans ses bras, pleurer toutes les larmes que je me suis interdites. L'autre refuse de céder, la femme forte.
— Au fait, j'ai croisé monsieur parfait.
Son expression change immédiatement. Plus de tendresse, plus de lumière. Juste un froncement de sourcils, sa mâchoire qui se crispe.
— Il t'a dit quelque chose ?
— Il a cru que j'étais une fan en chaleur.
Kaiser soupire, les mains sur les hanches.
— Évidemment. Ce mec est incapable de ressentir autre chose que son propre ego.
— Il m'a remplacé et il croit pouvoir tout effacer avec un sourire à la con et ses groupies accrochées à ses baskets.
— Tu n'es pas remplaçable, murmure-t-il.
Un murmure presque inaudible que j'entends à peine. Mon cœur dans cette cage d'acier dont il hurle à l'intérieur. J'ai envie de hurler, de casser quelque chose. J'ai envie de tout détruire, de briser le monde entier.
— Il faut qu'il comprenne que je ne suis pas finie. Que je ne suis pas morte et que peu importe ses efforts je reste meilleure que lui.
Kaiser s'approche encore. Son regard me transperce.
— On sait tous que tu l'es.
Je relève la tête. Il n'y a plus de doute dans mes yeux, plus de peur à cet instant, même si je le sais remonter dans une monoplace sera compliqué.
— Tu veux vraiment que je revienne ?
— Je veux que tu sois là. Que tu reprennes ta place. Que tu lui fasses mordre la poussière et ça peu importe le temps que tu prends.
Un silence s'installe et dans ce silence, une promesse naît. Carter Anderson pense qu'il peut tout avoir. La gloire. Les regards. La piste. Mais il va vite apprendre que je ne suis pas une page tournée. Je suis l'histoire qu'il aurait préféré ne jamais réveiller.
Le lendemain de la course, je quitte Imola sans un mot. Je refuse l'hélicoptère de mon père ou la voiture, encore une fois. Je prends alors un train pour Bologne, puis un vol pour Nice. Pas parce que j'aime les détours, juste parce que je ne veux pas encore affronter Monaco. Pas tout de suite, 3h de vol plus tard, je pose mes pieds sur le sol français, mais le voyage est loin d'être fini. Monaco était plus qu'à une heure... et mon esprit se repassait encore chaque virage d'Imola, chaque bruit de moteur.
Après quatre heures de trajet, je me réfugie dans l'appartement familial à Monte-Carlo. Celui où Lucas et moi avons passé nos étés enfants. Celui qu'on partageait encore, il n'y a pas si longtemps avant la course. Je me balade dans la maison en ouvrant les portes, une à une. La chambre de Lucas, ils ont gardé sa chambre intacte. Même son casque spécial est encore là, posé comme un trophée sur une étagère. Je n'ai pas le courage d'y toucher. Pas encore. Le 26 approche... bien trop vite...
Quelques jours passent, nous sommes le 22 mai et Kaiser m'a rejoint à Monaco. Il s'installe dans un hôtel luxueux en haut de la colline. Finalement c'est peut-être un truc de pilote de dépenser des milliers d'euros. Je crois que je n'ai pas encore totalement réalisé que le Grand Prix approche. Que la ville se transforme peu à peu en circuit, que les souvenirs vont bientôt me sauter à la gorge. Pourtant, tout semble calme aujourd'hui. Comme si le monde retenait son souffle.
L'eau chaude coule le long de mes omoplates quand je pousse la porte de la salle de bain. Une serviette nouée autour de moi, les cheveux trempés, je me sens presque... vide. Mais aussi légère. Comme si l'eau avait emporté quelque chose d'usé. Ou peut-être que je me raconte juste des conneries.
Je passe devant la baie vitrée. Le ciel est pâle, teinté d'or. Monte-Carlo s'étire dans la lumière du soir.
Mon téléphone vibrait sur la commode de ma chambre. Une fois, puis deux et trois. Je m'essuie rapidement les mains et le déverrouille.
[Kaiser ]
- Tu fais quoi ce soir ?
Je reste un instant figée. Un message simple. Mais venant de lui, ça ne l'est jamais vraiment.
[Astéria]
- Je sors de la douche. Pourquoi ? ( garde tes blagues salaces pour une autre !)
La réponse arrive presque aussitôt.
[Kaiser ]
- Dommage, j'avais une très bonne vanne.
- Mais bon. Je vais me contenir.
- Je pensais t'emmener dîner. Rien de trop bruyant. Toi et moi. 20h ?
Je mords ma lèvre sans même m'en rendre compte.
[Astéria]
- Si tu me dis qu'il y a des raviolis faits maison, je te dis oui tout de suite.
[Kaiser ]
- Je pourrais même te les faire moi-même.
- Mais j'ai réservé. Tu n'auras qu'à t'habiller. Pas de stress.
[Astéria]
– Je ne stresse jamais pour toi.
(Bon, si. Un peu.)
Il laisse passer quelques minutes avant de répondre. Juste assez pour que mon cœur accélère.
[Kaiser ]
- Parfait. J'arrive te chercher à 19h45.
- Et t'as le droit d'être belle. Même si tu l'es déjà sans effort.
Je reste là un instant, téléphone en main, serviette encore humide.
Le souffle court.
Putain. Il sait exactement quoi dire. Sans jamais en faire trop.
Je lâche un petit sourire. Un vrai. Le premier depuis... trop longtemps. Je me tourne vers mon armoire, essayant différentes robes devant mon miroir, la blanche ? La rose ? C'est alors que je trouve la robe parfaite, ma jolie robe noire. Je l'enfile, remontant la fermeture d'un geste lent. Le tissu épouse mes courbes à la perfection. La robe est d'un noir profond, fendue haut sur la cuisse gauche, laissant deviner la ligne de ma jambe à chaque pas. Une seule manche, un seul bras dénudé. L'équilibre parfait entre force et fragilité. Je passe mes doigts dans mes cheveux une dernière fois afin de les arranger. Je n'ai rien laissé au hasard. Pas ce soir.
19h45.
Un message clignote sur l'écran de mon téléphone.
"Je suis là. Je laisse la voiture dans ton garage."
Je jette un dernier coup d'œil au miroir, prenant une dernière inspiration avec un : "Ça va aller, tu vas y arriver." Puis, je descends. Dès que je déverrouille la porte, il est déjà là, habillé d'une chemise blanche légèrement déboutonnée, d'un pantalon noir ajusté et d'une montre discrète, avec un regard perçant. Il me contemple comme si le monde entier venait de s'arrêter.
— Tu es... magnifique.
Je murmure doucement, le cœur battant un peu trop vite.
— Merci. Toi aussi, Kaiser.
Sans réfléchir, il me tend sa main et je la saisis immédiatement. Avec une chaleur inattendue, il la referme sur la mienne.
Nous marchons vers le restaurant à pied, les talons de mes escarpins claquant doucement contre le trottoir. La nuit est douce. Les lumières de la ville glissent sur le bitume, dessinant des reflets d'or et de bleu sur les vitres des immeubles. Même si on ne parle pas beaucoup, ce silence n'est pas vide, il est chargé.
Le restaurant est niché au coin d'une rue calme, façade sobre, étoilé. On nous installe à une table près d'une fenêtre qui donne sur la mer, un cadre magnifique . Le serveur parle doucement puis la bouteille de vin arrive. Kaiser lève son verre vers moi.
— À ce dîner improvisé...
Je le fixe, un sourire en coin qui se dessine doucement sur mes lèvres.
— Je croyais que tu détestais les surprises ?
— C'est vrai. Mais certaines valent la peine de changer d'avis.
Le dîner commence, plat après plat, les échanges deviennent plus légers, plus francs. Il me parle d'une course à venir, d'un vieux souvenir de Lucas, de son envie de s'échapper parfois de ce monde trop rapide. En ce qui me concerne, je parle peu, mais je l' observe attentivement. Je l'écoute. Et lui, il sent que quelque chose a changé.
— Tu me regardes comme si tu me comprenais, dit-il à un moment, les doigts frôlant distraitement la base de son verre.
Je soutiens son regard.
— Peut-être que je commence à te comprendre.
Il se penche doucement vers moi, ses yeux brillent d'un éclat que je comprends parfaitement.
- Et si je te disais que j'ai toujours désiré que tu sois celle qui le fasse?
Mes sourcils se froncent légèrement. Mon cœur bat contre ma cage thoracique. Je porte alors mon verre à mes lèvres. Et lui, il suit ce geste du regard comme s'il venait de perdre une bataille silencieuse.
Le jeu commence, il s'installe entre nous. Lent. Inévitable. Et aucun de nous deux ne semble vouloir y mettre fin... Cependant, les assiettes sont presque vides, mais aucun de nous ne semble pressé de rompre ce moment suspendu. Le vin a teinté ses joues d'un rose léger, presque imperceptible, mais je le vois. Je vois aussi la manière dont ses yeux me dévorent quand il pense que je ne regarde pas.
— Tu veux un dessert ? propose-t-il, posant sa serviette près de son assiette, ses doigts effleurant distraitement la table entre nous.
Je secoue doucement la tête d'un léger non.
— Je crois que ce que je voulais ce soir... c'était juste ça. Être là. Un peu hors du temps.
Il me fixe un instant, sérieux.
— Tu l'es, Asteria. Tu es hors du temps. Et parfois... hors d'atteinte.
Je soutiens son regard, mon cœur cognant contre ma poitrine. Ce n'est pas une phrase de séducteur. C'est un aveu. Brut. Désarmé. Je me redresse lentement, attrapant ma pochette, les doigts tremblant à peine.
— Viens. Rentrons.
Le retour se fait dans le silence, un silence lourd d'électricité, chargé de regards volés et de gestes frôlés. Il marche à mes côtés, ses mains dans les poches, la veste passée négligemment sur l'épaule. Puis nous arrivons devant mon immeuble, il s'arrête. Je tourne la clé. Il ne bouge pas.
— Merci pour ce soir, souffle-je en me tournant vers lui, adossée à la porte, comme pour prolonger le moment.
Il se rapproche d'un pas. Il est si près que je sens son souffle effleurer ma clavicule.
— Merci à toi. Tu n'imagines pas combien ça m'avait manqué... juste ça. Être avec toi.
Je déglutis, les yeux levés vers lui. Je pourrais dire quelque chose. Mais je ne dis rien, je n'y arrive pas. Ses doigts viennent doucement frôler une mèche de mes cheveux qu'il finit par placer derrière mon oreille.
— Bonne nuit, Mia stella.
Il se détourne, descend lentement les marches. Je le regarde prendre sa voiture.. puis partir jusqu'à ce qu'il disparaisse au coin de la rue. Et même après, je reste là. Immobile. Silencieuse. Parce que ce soir, quelque chose a changé et je ne sais pas encore si c'est une bonne chose... ou le début d'un chaos qu'aucun de nous ne pourra maîtriser.
Je suis son étoile...
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Salut ! Merci d'avoir lu ce chapitre. J'espère que vous aimez se jeu dangereux qui commence à naître entre Kaiser et Astéria. Ils dansent sur un fil, mais à tout moment tout peut basculer en un regard. La suite risque d'être plus intense... et plus douloureuse. Alors à bientôt !
Prochain chapitre
Monaco. Là où Lucas a tout laissé. Là où Astéria devra affronter ses démons. Mais elle ne sera pas seule. Carter, lui aussi, revient sur le lieu du drame... et certaines vérités refusent de rester enterrées.