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1 - Avant propos important /NDA
2 - Prologue: Le Dernier Tour
3 - Chapitre 1: L’éveil dans l’Absence
4 - Chapitre 2: La douleur du passée
5 - Chapitre 3: Le prince de la piste
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NeriaRosen
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Chapitre 1: L’éveil dans l’Absence

Musique d'ambiance: Billie Eilish - What Was I Made For?

Bip... Bip... Bip... Qu'est-ce ces bruits ?

J'ouvre doucement les yeux. Où suis-je ? La pièce était blanche, une télévision était accrochée au mur. Dessus, il y était écrit 8 mars 2024. J'essayais de me rappeler ce qu'il s'était passé, mais la dernière chose dont je me souviens est cette course. La porte de la chambre s'ouvre sur des médecins ; me voyant les yeux ouverts, certains paniquent, d'autres viennent m'aider, m'enlever ce qu'il fallait, quant au dernier, il part en courant.

Comment vous sentez-vous, mademoiselle Moretti ?

Je regarde le médecin et doucement, comme si je n'avais pas parlé depuis des siècles, je lui répondais.

Je crois que... ça va.

C'est là que le médecin qui était parti en courant revient accompagné de mon père. Il a changé, vieilli. En me regardant, je vois très bien qu'il a quelque chose à me dire, mais quoi ? Les médecins nous laissent seuls et il s'approche de moi, passant doucement sa main dans mes cheveux. Mon père n'avait pas changé, toujours aussi aimant, doux et gentil avec ses enfants.

Papa, dis-moi ce qu'il s'est passé, je te connais, tu as ce regard de père inquiet.

Il soupira, venant s'asseoir à côté de moi, prenant ma main.

— Tu as toujours l'œil, et bien, tu as eu un grave accident à Abou Dhabi. Ta voiture a fini dans le mur et tu as fini avec un traumatisme crânien. Astéria, tu as été dans le coma pendant trois ans.

Je l'écoute et je me rappelle doucement, des flashes me reviennent. La perte de contrôle, le choc puis plus rien, mais ce n'était pas tout, il me cache encore des détails. De quoi a-t-il peur ? Je prends doucement sa main et lui souris afin de l'inciter à continuer.

Papa, dis-moi tout directement, je peux l'entendre.

— D'accord, tu es parti trois ans et tu le sais, je ne pouvais pas laisser ta place de libre. Le monde des courses évolue et j'ai donné ta place. Tu le verrais, il est très doué.

Rares ont été les fois où j'ai pu voir autant de fierté dans les yeux de mon père, mais quand il parlait de cet homme, ses yeux brillaient. Les seules fois où c'est arrivé, c'était pour ma première victoire et cette dernière saison.

- Et je peux connaître le nom de celui qui m'a remplacé ?

– Carter. Carter Anderson.

C'était donc lui, Carter . Quand je courais encore, j'en avais entendu parler. On disait qu'il était un prodige, né avec un volant entre les mains. Comme si le talent suffisait pour gagner dans un monde de requins. Le choix de mon père ne m'étonne pas, même si, à sa place, j'aurais choisi quelqu'un qui le méritait vraiment, car Carter était premier du classement en F2. Avant même que le championnat soit fini, il avait déjà gagné le titre. Mais son arrogance me dégoûtait sans même le connaître.

— Carter, génial. Tu n'avais réellement pas d'autre choix ? Tu sais tout aussi bien que moi qu'il y avait beaucoup de pilotes plus méritants que lui. C'était ma place et tu la donnes à cet arrogant !

Alors que je continue à montrer mon mécontentement, mon père me lance un regard des plus noirs, me faisant comprendre que finalement, je n'ai pas mon mot à dire. Comme d'habitude, jamais il ne m'écoute. À quoi je pensais ? Ce n'est pas après trois ans d'absence qu'il allait changer. Le silence revenant, mon père finit par se lever, puis me dit simplement que je rentrerai bientôt à la maison et s'en va, disparaissant dans l'ombre du couloir. Me revoilà seule dans cette chambre. Je me lève et je vais dans la salle de bain. Je marche comme un vrai escargot ou comme un petit bambin qui ne tient pas sur ses deux jambes.

Une fois dans la salle de bain, j'allume la lumière et ferme les yeux face au miroir. À trois...

1...

2 ...

3 !

J'ouvre les yeux et je me fige devant le miroir, le souffle court. Trois ans. Trois années volées à ma vie, à mon corps. Pourtant, c'est bien moi qui me fais face. Mais suis-je encore la même ?

Mes yeux en amande, d'un brun profond, semblent plus sombres qu'avant, comme s'ils avaient absorbé tout ce que j'ai perdu. Ils sont encadrés par mes longs cils recourbés, projetant une ombre délicate sur mes pommettes saillantes. Mon regard, autrefois lumineux, paraît plus perçant, plus chargé de douleur et de questions. Ma peau, toujours aussi lumineuse, a gardé cette teinte dorée, comme si le soleil n'avait jamais cessé de m'effleurer. Elle est lisse, intacte en apparence, mais je sais qu'elle cache des cicatrices invisibles. Mon nez fin et droit, légèrement relevé, accentue cette impression de douceur naturelle, une douceur qui paraît presque déplacée maintenant. Mes lèvres pleines, légèrement rosées, ont cette courbe parfaite, mais elles ne sourient plus comme avant. Je les pince un instant, comme pour tester si elles sont toujours miennes, si elles peuvent encore exprimer autre chose que le silence et la retenue.

Je baisse les yeux sur mes cheveux, longs, souples, d'un brun profond aux reflets chocolatés. Ils ont poussé, plus sauvages, plus indomptés. Lorsque je passe mes doigts dedans, je ressens les sens glissés contre ma peau. Une sensation familière dans un corps qui ne l'est plus vraiment. Ma mâchoire est plus marquée, mes pommettes plus hautes. Mes sourcils légèrement arqués encadrent mon regard d'une expression que je ne reconnais pas : une fierté silencieuse, une énigme que même moi, je ne peux résoudre.

Je frôle ma clavicule saillante du bout des doigts. Mon corps a changé. La dernière fois que je me suis vu, j'avais 21 ans, aujourd'hui, j'en ai 24. Je soutiens mon propre regard, cherchant un écho de l'ancien moi. Mais ce que je vois, c'est une nouvelle femme. Plus forte. Plus déterminée. Plus vivante que jamais. Mais je suis certaine d'une chose : Astéria Moretti n'était plus l'enfant d'autrefois. Elle était une survivante...

Quelques mois sont passés, depuis mon réveil , à aujourd'hui ma sortie de l'hôpital. Désormais, je rentre chez moi et j'espère que Lucas sera là.

Je quitte ma chambre, rejoignant la voiture que mes parents avaient envoyée. Prenant alors la route vers la maison familiale, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Deux mois d'hôpital, deux mois à rêver du jour où je franchirais de nouveau la porte de chez moi. J'ai fini par perdre la notion du temps entre les murs blancs, les allers-retours des infirmiers et les douleurs qui me rappelaient que mon corps ne serait plus jamais le même. Mais aujourd'hui, je rentre enfin. Enfin... si seulement je pouvais me sentir soulagée.

Depuis que je suis rentrée dans cette voiture, je sens le moteur gronder, mes doigts se crispent sur le bord du siège. Chaque vibration de la voiture me donne la nausée. Je n'arrive pas à respirer correctement. Je sens mon cœur tambouriner contre ma poitrine, mes muscles tendus prêts à réagir au moindre mouvement brusquent.

Tout va bien ? me demande le chauffeur en me lançant un coup d'œil dans le rétroviseur.

Non. Rien ne va. Je suis pétrifiée.

Les souvenirs s'imposent à moi comme une vague dévastatrice. Le crissement des pneus, l'impact brutal, le hurlement du métal qui se tord, et puis... le silence. Ce silence terrifiant avant l'obscurité totale.

Mon estomac se tord et l'air devient trop lourd, trop oppressant. Chaque virage, chaque accélération, chaque freinage me donne l'impression que je vais revivre l'accident.

Arrêtez la voiture !

On est bientôt arrivés, mademoiselle, respirez, vous allez y arriver.

Arrêtez cette voiture !

Ma respiration s'emballe. Ma vue se trouble. Il finit par obtempérer, et avant même que le véhicule soit complètement immobile, je me précipite à l'extérieur, mes jambes vacillantes sous mon poids. L'air froid me frappe en plein visage, mais je ne peux pas m'arrêter. Je marche, puis cours maladroitement jusqu'au trottoir, posant mes mains sur mes genoux en haletant.

Je ne peux pas. Je ne pourrai plus jamais monter dans une voiture sans ressentir cette peur viscérale. Sans entendre ce bruit qui résonne dans mon crâne. Après quelques minutes, je rassemble mon courage et me redresse. J'avais réussi à calmer ma respiration, mon cœur. Regardant devant moi, je prends une profonde inspiration, la maison n'est plus qu'à quelques mètres. Je peux y arriver à pied. Quand j'arrive enfin devant l'entrée, je ressens un étrange malaise. Quelque chose cloche. Il y a trop de silence, trop de vide. La porte s'ouvre avant même que j'aie le temps de frapper.

Astéria...

La voix de ma mère. Fébrile. Presque brisée. Elle m'accueille dans une étreinte tremblante, et aussitôt, je sens que quelque chose ne va pas. Ses doigts s'accrochent à mon dos comme si elle cherchait à me retenir, à me protéger de je ne sais quel abîme invisible.

Où est Lucas ? Il n'est jamais venu à l'hôpital, et connaissant mon frère à l'heure actuelle, il m'aurait déjà serré dans ses bras. Où est-il ?

Le silence qui suit est glacial.

Maman ?

Elle s'écarte légèrement et me regarde, les yeux embués de larmes.

Mon cœur... il faut qu'on parle.

Mon souffle se coince dans ma gorge.

Où est Lucas ? ! Je répète plus durement cette fois.

C'est alors mon père qui apparaît, son expression me transperce. Il n'a jamais été un homme très expressif, mais aujourd'hui, ce regard vide, son visage ferme comme si j'avais fait une bêtise.

Il n'est plus là, Astéria.

Les mots ricochent dans mon esprit, sans que je parvienne à leur donner un sens.

Quoi ?

Lucas est mort, murmure ma mère, la voix brisée.

Mon monde s'effondre.

Leurs mots résonnent dans mon crâne, s'écrasent contre mes pensées sans que je puisse en saisir la logique. Lucas. Mort. Impossible.

Non...

Ma propre voix m'échappe, tremblante, étranglée. Je recule d'un pas, comme si la distance pouvait annuler ce qu'ils viennent de dire, comme si, en m'éloignant, je pouvais fuir cette réalité absurde.

Non... ce n'est pas possible...

Je secoue la tête, mes jambes vacillent.

Vous mentez.

Mes parents échangent un regard douloureux, le genre de regard qui ne laisse pas place au doute.

Astéria, calme-toi.

NON ! Tu n'as pas le droit de me dire de me calmer, père ! Vous me mentez depuis des mois ! Vous m'avez annoncé tout fièrement que vous m'aviez remplacé ! J'ai vu votre regard, tellement fière de votre étoile, de votre petit prodige ! Alors que maintenant, quand vous parlez de votre propre fils, je ne vois rien. Alors non, je ne vais pas me calmer.

Je passe à côté de mon père sans même le regarder de nouveau ou sans lui laisser le temps de parler. Je me mets à le chercher dans la maison, ouvrant les portes à la volée, cherchant désespérément Lucas. Il est là, forcément, caché quelque part, prêt à m'attraper par surprise, à éclater de rire parce que c'est une blague stupide qu'il aurait montée avec nos parents. Je refuse de croire que c'est vrai.  Mais je ne trouve que des pièces vides.

Je m'aventure alors dans sa chambre : elle est intacte, figée dans le temps, mais l'absence est partout. Son odeur s'efface lentement, ses affaires sont restées à leur place, mais la vie qui les animait a disparu.

La réalité s'écrase sur moi comme une vague gigantesque, me broyant de l'intérieur.

Lucas est mort.

Mon frère jumeau, mon meilleur ami. Celui qui m'a appris à rouler plus vite que tous les autres, celui qui m'a soutenue dans mes rêves et mes ambitions. Celui qui me défendait toujours.

Parti.

Je m'effondre au milieu de sa chambre, mon souffle court, irrégulier, alors que la douleur me submerge. Une douleur brute, insoutenable, un hurlement silencieux qui s'étend dans tout mon être.

Des bras m'enveloppent. Ma mère. Mais son contact ne me réconforte pas. Rien ne pourra apaiser ce gouffre noir qui s'ouvre en moi.

Comment... comment c'est arrivé ?

Ma voix n'est qu'un murmure brisé. Le silence de mes parents est plus assourdissant que toutes les réponses qu'ils pourraient me donner. Puis, mon père finit par lâcher :

Un accident de course.

Je me fige.

Le cœur au bord de l'explosion, mes pensées s'emballent.

Une course.

Comme moi.

Comme mon accident.

Tout mon corps tremble violemment. Ma gorge se serre si fort que je peine à respirer.

Non... non... NON !

Je me débats, rejetant les bras de ma mère, fuyant le regard de mon père. Une terreur glaciale s'empare de moi, une culpabilité insoutenable m'écrase. J'étais dans le coma. J'étais enfermée dans un lit d'hôpital, incapable de bouger, pendant que Lucas... pendant qu'il...

Un haut-le-cœur me prend et je cours vers la salle de bain, vidant mon estomac dans la cuvette.

C'est ma faute.

Si je n'avais pas eu cet accident. Si je n'avais pas été dans le coma. Si j'avais été là, peut-être que Lucas serait toujours en vie.

Je serre le rebord du lavabo, mon reflet me renvoie une image que je ne reconnais plus.

Une coquille vide.

Un monstre rongé par la douleur et la culpabilité.

Lucas est mort. Il m'avait sauvé ce jour-là, il m'a soutenu, et moi, je n'ai pas été là pour lui. Je ne lui ai jamais dit à quel point je l'aimais... Je n'ai même pas pu lui dire au revoir...

Les jours suivants défilent dans une brume épaisse. Je ne parle presque pas. Je n'arrive pas à pleurer non plus. Tout semble figé, comme si le monde avait cessé de tourner depuis que j'ai appris la vérité. Lucas est mort.

Cette phrase tourne en boucle dans mon esprit, mais je refuse de l'accepter. Peut-être qu'un matin, il franchira la porte comme si de rien n'était. Peut-être que tout cela n'est qu'un cauchemar dont je vais bientôt me réveiller.

Mais chaque réveil est une claque brutale.

Les silences à table sont pesants, les regards échangés entre mes parents sont pleins d'inquiétude. Ils voudraient que je parle, que je me confie, mais à quoi bon ? Personne ne peut comprendre ce que je ressens.

Et puis, il y a la peur.

J'évite de m'approcher des voitures. Rien que le bruit du moteur me donne la nausée. L'idée même de monter à l'intérieur me paralyse. La vitesse, les virages, les circuits... tout ce qui faisait battre mon cœur autrefois me terrifie maintenant.

Je ne suis plus la même.

Je ne sais même pas si je pourrais un jour redevenir celle que j'étais.

Alors, j'essaie de reprendre une vie normale. De faire semblant.

Mais tout me parait différent...

C'est alors que j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Je me lève à toute vitesse, puis je le vois rentrer... et venir me serrer dans ses bras.

***************

Coucou, j'espère que le chapitre vous à plus !  J'avoue que j'ai un peu le traque à l'idée de vous partager cette histoire, mais j'espère qu'elle vous plaira. On entre doucement dans l'univers d'Astéria, et ce n'est que le début. Merci d'être là pour suivre son aventure, j'ai hâte de vous retrouver pour le chapitre 2 !

Et a votre avis qui vient d'arriver ? 👀🤍

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