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2 - Chapitre 1
3 - Chapitre 2
4 - Chapitre 3.1
5 - Chapitre 3.2
6 - Chapitre 4
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shoups69
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Chapitre 2

La rage, cette forme de colère ardente ou violente, prit de multiples formes. Qu’elle se déchaînât au volant, au bureau ou en plein vol, le chaos parut prêt à surgir à chaque coin de rue. Pourtant, la rage ne fut pas seulement un sentiment ; elle fut aussi un élément incontrôlable, tel un feu ardent, une tempête impétueuse ou une fête enivrante. Elle était née de notre sentiment d'impuissance, s’étant accumulée jusqu'à l'explosion. Mais que se produisit-il lorsque nous la laissâmes prendre le dessus ? Reprenions-nous le contrôle en déchaînant cette furie, ou franchissions-nous une limite dont il s’avéra impossible de revenir ?



08 heures du matin — 14 décembre 2026



Aviez-vous déjà observé un lion en cage, dont la fougue sauvage était réduite à l’éternel tourment d’une cage trop exiguë ? C’est ainsi qu'il la vit, un lion dans sa ménagerie. Son rugissement autrefois puissant n’était plus qu’un cri désespéré de liberté. Elle se démêlait, mais en vain. Seule dans cette pièce aux murs étouffants, son cœur battait une mélodie terrifiante de peur. Prisonnière dans une cage dorée, les jets d’eau chaude de la douche semblaient autant lui brûler la peau que la glace qui recouvrait désormais son cœur. Ses yeux, jadis vifs et brillants, étaient devenus ternes et éteints, à l’image de l’instinct de liberté qu’elle possédait jadis. Chaque jour, ses mouvements devenaient de plus en plus mécaniques, son rire de plus en plus forcé. Son désespoir était palpable, une belle image reflétée dans le miroir de l’âme que furent ses yeux.

— Laisse-moi sortir ! hurla la jeune femme.

Son cri se perdit en écho dans la pièce, amplifiant son sentiment d’impuissance. L’homme secoua la tête, profitant de chaque instant de sa captivité. Ses yeux glacés demeurèrent fixés sur elle, guettant chacun de ses mouvements, se délectant de sa détresse.

— Oh, mon amour, sortir n’était pas ce que j’avais prévu pour toi...

Chaque mot fut comme une lame gelée plantée dans son cœur. L’ironie cruelle du destin fut qu’il n’avait fallu que quelques secondes pour détruire ce qu’elle avait construit pendant des années.

— C’est injuste… murmura-t-elle avec une voix si faible, si douce, qu’il lui fallut tendre l’oreille pour la saisir. Comme si la jeune femme lançait des bouées de sauvetage dans une mer d’épines.

— « Injuste »… Tu n'aurais pas pu choisir un mot plus approprié pour résumer le tourment de notre existence, chérie.

Le criminel savoura chaque larme qui coulait le long de son visage, se nourrissant de sa souffrance.

— Tout va bien, Hailey ? dit-il, feignant l’inquiétude.

Elle ne répondit pas, obnubilée par sa colère et son effroi. L’homme sut que sa résilience atteignait son paroxysme. Son regard défiant croisa le sien, soulevant une admiration pour sa ténacité qui donna une touche épicée à leur jeu morbide. Profitant du silence de la blonde, il posa devant elle la télécommande de la télévision. Un occupant inoffensif pour la distraire pendant son absence. Il referma la porte de la pièce en s’éloignant. Absente de sa propre vie, elle se retrouva seule à nouveau, réduite à n’être qu’une marionnette aux mains de son tortionnaire.

Hailey se retrouva seule dans la pièce froide et sombre qui fut sa prison depuis si longtemps, les murs semblant se refermer sur elle. La lumière éparse qui filtrait par la fenêtre à barreaux n’éclairait que partiellement l’endroit. Les heures s’égrenèrent lentement, chaque minute paraissant une éternité. La jeune femme fut assise sur le lit froid, ses genoux tirés vers sa poitrine, les bras serrés autour d’eux. Ses yeux fixaient la porte, toujours prêts à s’ouvrir et à révéler l’homme qui avait fait de sa vie un enfer. Le silence régnait, seulement brisé par le son sourd de sa propre respiration. Hailey sentit son cœur battre à un rythme irrégulier, la peur permanente lui tordant les entrailles. Mais, malgré la terreur qui la consumait, elle n’était plus la jeune fille vulnérable qu’il avait harcelée pendant si longtemps. La peur qui la paralysait autrefois était devenue une compagne constante. Les années de captivité l’avaient forcée à affronter ses pires cauchemars.

Elle se souvenait de ses premiers jours de captivité, de la façon dont elle pleurait, suppliait pour sa liberté, et du plaisir malsain qu’il en retirait. Mais à présent, elle était devenue un roc. Ses larmes s’étaient taries, et à leur place, il y avait une détermination farouche. Elle ne fut plus celle qui se laissait briser par ses mots cruels et ses menaces, elle était devenue celle qui préparait patiemment sa vengeance. C’est dans ces moments d’angoisse et de désespoir qu’elle puisait sa force. Les années de captivité avaient transformé la jeune fille insouciante en une combattante résolue. Elle avait mûri plus vite que quiconque aurait pu l’imaginer. Hailey sut qu’elle ne pouvait plus être une victime. Elle était devenue une survivante, prête à tout pour échapper à son enfer. Elle savait que sa seule chance résidait dans sa force intérieure et son intelligence. Elle apprit à être stratégique, à anticiper les mouvements de son tortionnaire, à prévoir ses faiblesses. Sa peur demeurait, mais elle ne fut plus la maîtresse de son destin.

Alors, assise dans sa cellule, sa détermination brillait dans ses yeux, un feu intérieur qui la guida, la protégea, et la prépara à l’inéluctable confrontation qui déciderait de son destin. Hailey ne fut plus une victime impuissante, elle devint une adversaire redoutable, et il le découvrirait bientôt à ses dépens.

Un sourire sincère effleura les lèvres du brun en songeant à son perfide plan. De mieux en mieux, pensa-t-il alors qu’il réalisa qu'il tenait en partie les rênes du destin de Lùca. Lùca, qui allait se lancer dans un jeu de piste, traquant des indices soigneusement disséminés dans la ville par ses soins. Des indices conçus pour faire ressurgir ses blessures internes, tourmentant sa sensibilité exacerbée avec de fausses promesses de retrouver Hailey. Une série d’étapes destinées à l’entraîner dans une spirale de désespoir et de frustration. Il fut sous son emprise, à sa merci. Le ravisseur désirait lui faire sentir le poids de son pied sur sa nuque, la cruauté de son pouvoir sur lui. Et elle, la pauvre Hailey, que le destin avait placée sous ses griffes, fut la victime finale de ce jeu sadique. Un prix à la fois tangible et éphémère pour un joueur dépourvu d’espoir. Après tout, n’était-il pas le marionnettiste de cette mascarade ?

Lùca s’enfonça de plus en plus dans sa solitude. Non seulement il se sentit perdu, oublié, mais aussi incompris. Charlie, toujours présente à ses côtés, exploitait chacune de ses faiblesses pour son bon plaisir. Il fut déchiré entre son désir de retrouver Hailey et la peur d’être de nouveau trahi s’il demandait de l’aide. Ignorant à quel point mon plan fut plus machiavélique que ses propres peurs, il s’effilocha peu à peu dans le désespoir. Il fut temps de transformer cette monotonie en un jeu bien plus intéressant. Le mauvais homme sortit, un colis en main, et se dirigea en un lieu bien connu.

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