⚠️ Attention : cette œuvre contient des éléments pouvant choquer certains lecteurs : langage grossier, connotations sexuelles, scènes violentes, blessures explicites, incendie, blessures par balle/couteau, menaces, trafic d'esclaves/drogue, maltraitance infantile, traumatismes, kidnappings, automutilation, meurtres, violence envers les femmes, consommation de stupéfiants, alcoolisme, abandon, brûlures, torture, abus de pouvoir, abus physiques et mentaux, accidents de la route, interventions chirurgicales, agressions physiques, aiguilles, dépendance à l'alcool, armes à feu, bondage, captivité, décapitation, descriptions de cadavres, détresse psychologique, deuil, enlèvement, esclavage, étranglement, gore, maladies mentales, pédocriminalité, personnes brûlées vives, prises d'otages, sang, travail du sexe, trouble de stress post-traumatique.
Bonne lecture.
Kiara : présent
– ...ara... Kiara ?
Sortant de ma transe, je relève les yeux vers le flic assis en face de moi.
– Désolé, on peut reprendre.
Affirme-je, retenant tant bien que mal la nausée naissante dans ma gorge.
– À notre arrivée, de l'essence a été retrouvée autour du bâtiment. Peux-tu en expliquer la cause ?
– Officier Johnson. Nous savons, toi et moi, que cet interrogatoire ne sert à rien.
– C'est la procédure, Kiara.
– Des ennemis ont essayé de nous tuer.
– Raconte-moi encore une fois ce qu'il s'est passé, s'il te plaît.
– Je vous l'ai déjà raconté une dizaine de fois. Ça vous amuse d'harceler une personne handicapée venant de sortir de l'hôpital ?
– On n'a pas le choix, Kiara, sinon les haut-gradés vont...
– Haut-gradés sous le contrôle de notre gang. S'ils ouvrent leur gueule, on s'assurera qu'ils la ferment. Éternellement.
– S'il te plaît, Kiara.
Me supplie-t-il. Je soupire, déglutis difficilement, replongeant dans mes souvenirs. Puis je commence à raconter.
Mes talons claquent au rythme de ma course effrénée.
Putain putain putain, accélère, vite, plus vite !
La lumière rougeâtre des flammes se reflète dans les flaques. Le souffle court, j'apparais devant le bâtiment en flammes. L'odeur du feu pénètre mes poumons, m'asphyxie. Les gars accourent dans ma direction. Leur mine inquiète me fait comprendre qu'il n'y a aucune chance. Pourtant, mon instinct me dit que ce n'est pas terminé. Remarquant mon léger mouvement, ils m'attrapent, tentant de m'empêcher d'entrer. Je me débats avec une force qui m'était inconnue, hurlant le nom de mon père.
Après une lutte acharnée, leurs mains finissent par me lâcher, je me propulse alors dans le bâtiment.
– J'arrive !
M'époumoné-je, ma respiration courte.
La fumée emplit mes poumons, les flammes carbonisent mes vêtements et me brûlent la peau. La douleur est insoutenable, mais l'adrénaline me maintient debout.
Malgré la fumée qui me brouille la vue, je le trouve.
– Engelos !
Je secoue son corps, tentant désespérément de le réveiller. Mes mains s'activent pour dégager les décombres qui bloquent sa jambe. En quelques mouvements rapides, nets et précis, je les retire.
Toussant le peu d'air dans ses poumons, ses paupières s'ouvrent enfin. Quand son regard se bloque sur moi, son visage se déforme en une expression de douleur mêlée d'inquiétude.
– Qu'est-ce que tu fais ici, putain...
Murmure-t-il difficilement.
– Je sauve mon père.
Je jette un coup d'œil autour de nous. Les flammes s'approchent dangereusement.
– Il faut qu'on sorte, vite.
Je l'aide à se remettre debout. Devant la sortie, les autres membres du gang nous attendent, inquiets. Certains hésitent à entrer, mais mon regard suffit à les dissuader. Encore quelques mètres, et Engelos et moi serons enfin en sécurité, dans les bras de ceux qu'on considère comme notre famille.
CRAC.
Je lève les yeux. Une douleur fulgurante... puis plus rien.
– À mon réveil, j'étais à l'hôpital. Fini-je par dire.
– Quel verdict ?
– Ma jambe droite a été endommagée. Je ne peux marcher que deux heures avant de ressentir d'intenses douleurs.
– Et ? Je serre les dents.
– Tu le vois très bien.
– Kiara.
Me reprend-il.
Je soulève la mèche qui camouflait jusqu'à présent mon visage, révélant à sa vue l'odieuse cicatrice indélébile sur mon épiderme.
– Mon corps est maintenant recouvert de cicatrices, plus hideuses les unes que les autres.
Il acquiesce, notant je ne sais quoi dans son carnet.
– L'essence ? Me questionne t'il une nouvelle fois.
– Essence : carburant à utiliser pour alimenter un moteur. Blague je.
– Je t'ai pas demandé de réciter le dictionnaire.
Souffle-t-il, exaspéré.
***
À la sortie du commissariat, Engelos m'attend, adossé à la carrosserie de sa voiture.
– Alors ?
Me questionne-t-il.
– Je l'ai bien fait chier.
Un sourire étire mes lèvres, sourire qu'il me rend.
– Bien joué.
Affirme-t-il, un sourire fier aux lèvres.
– Tu restes en observation ce soir, Kiara.
M'informe le médecin.
J'acquiesce, trop fatiguée pour rechigner.
NDA
PREMIER CHAP PUBLIE J ESPERE QU IL VOUS A PLU