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1 - Prologue : À l'aube d'une guerre ...
2 - Chapitre 1 : La fin d'une vie paisible (I)
3 - Chapitre 1 : La fin d'une vie paisible (II)
4 - Chapitre 2 : Désastre (I)
5 - Chapitre 2 : Désastre (II)
6 - Chapitre 3 : Pour ne plus perdre
7 - Chapitre 4 : Conséquence
8 - Chapitre 5 : Survie et départ (I)
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Prologue : À l'aube d'une guerre ...

— Sept cristaux pour sauver l’humanité ? La bonne blague, l’un d’entre eux est déjà en train de se briser …

La guerrière leva les yeux sur le cristal qui lévitait juste devant elle. Perché à quelques mètres au-dessus du sol, il baignait les environs d’une lueur arc-en-ciel. La femme ôta son casque, libérant sa chevelure blanche qui se déploya dans le dos de son armure. D’un geste sec, elle balaya l’air de son épée, afin d’en chasser le sang. À ses pieds gisait la créature blanche glabre, qu’elle venait de couper en deux d’un seul coup de lame.

Une voix transperça la brume qui l’entourait :

— Chef Dragnir ! Nous avons éliminé tous les monstres restant avec aise et le reste de la troupe est en route pour nous rejoindre. Quel est l’état de la situation de ce côté ?

-— Bien… répondit elle calmement. Le cristal devant nous est sur le point de se briser. Quel est l’état des autres ?

La femme qui l’avait interpellée s’approcha, apparaissant plus clairement à Dragnir. Elle était vêtue d’une même armure, cependant ses ornements étaient en argent. La chevalière lui répondit alors en s’inclinant :

— Tous les autres cristaux fonctionnent normalement. Cependant, sur trois d’entre eux sont apparues de légères fissures.

La mine de la cheffe des chevalières devint alors plus sombre. Le début de la fin était inévitable. Elle rétorqua :

— Je vois. Le nombre conséquent de monstres que l’on a rencontré est sûrement dû à ce fait.

— Mais comment est-ce possible ? ajouta une deuxième chevaleresse qui était apparue soudainement à leur côté. Je croyais que ce sceau devait les retenir pour l’éternité. Il n’est pas supposé arrêter le temps ?

— Si, c’est juste, affirma la cheffe. Mais regardez à travers ce dôme, et dîtes moi ce que vous voyez.

Elle fit alors un geste de la main, montrant ainsi le dôme se trouvant derrière elle. La deuxième chevaleresse retira son casque, laissant paraître son visage mâte et ses cheveux courts châtain. Elle essaya de distinguer tant bien que mal à travers mais rétorqua d’une voix roque :

— Bah, c’est qu’on voit rien à travers, avec toute cette fumée noire. Savez-vous ce que c’est ?

— Moi non plus, je ne sais pas ce que c’est, affirma la deuxième.

— Je vois… C’est vrai que vous êtes toutes deux nouvelle dans l’ordre des Valkyries. Et bien …

Elle hésita un instant, c'était une histoire assez longue, une histoire qu'elle ne se voyait pas raconter ici.

— Pour faire court, c'est ce qui est à l'origine de la dégradation des cristaux, une sorte de miasme qui provient de la reine des démons.

— Ha bon ? s’exclama la chevaleresse châtain. Elle est si puissante que ça ?

— C’est peut le dire. Vois tu, il y a vingt ans, lors du jour de la rupture […].

La capitaine des Valkyrie lui raconta ainsi ce qu’il s’était passer lors de ce jour funeste. Cela fut une révélation pour son interlocutrice qui lui prononça :

— C’est pour ça que sa Majesté nous a envoyées en reconnaissance… C’est vrai que les autres ordres se seraient fait écrasés par ces maudits monstres.

— Tu es très perspicace… Bertha c’est ça ? demanda la cheffe.

— C’est ça ! Mais si ce miasme corromps et brise les cristaux, ne sommes nous pas fichus ?

L’autre chevaleresse, elle, n’osait pas se prononcer devant leur chef tel le faisait Bertha. Dame Dragnir affirma donc ensuite d’une manière morose :

— Tu as raison. Une guerre entre nos deux royaumes est inévitable et cela a été scellé il y a vingt ans. De toute façon, c’est ce que sa Majesté et l’Eglise de Mitra souhaitent : encore plus de sang va devoir être versé pour la paix…

C’est alors que la chef serra son épée tout en affichant une expression de frustration. Bertha, la voyant ainsi, se rappela alors d’une rumeur qui courait parmi les nouvelles Valkyries. Elle s’inclina de panique avant de balbutier :

— Je-je vous demande pardon de vous avoir rappeler cet événement, chef. J’avais oublié que vous avez perdu votre frère ce jour là. Enfin... c’est la rumeur qui court chez les nouvelles.

— Ce n’est pas une rumeur, c’est un fait ! répondit-elle un peu plus colérique. Mais soit, je ne vous en veux pas. Toutes les anciennes Valkyries présentes lors de cet événement ont quittées leurs poste sans enseigner ce qu’il s’était passé aux nouvelles, de toute façon …

— J’en avais aussi entendu parler ! clama alors la seconde chevalière. Mais pourquoi quitter notre prestigieux ordre comme cela ?

Lorsque la cheffe voulut répondre, elle fut coupée par une énième chevaleresse qui lui communiqua :

— Commandante ! L’ensemble de notre groupe s’est enfin réuni. Nous sommes prêtes à partir, nous n’attendons plus que vos ordres.

— Bien, répliqua la cheffe. Nous y allons alors de ce pas. Dites-le aux autres. Vous deux aussi, allez-y. Nous continuerons cette discussion plus tard. Vous aurez l’autorisation de m’accompagner à l’avant du groupe.

— Compris, chef ! répondirent simultanément les trois chevalières avant de disparaître dans la brume ambiante qui, étrangement, laissait le dôme visible.

La capitaine des Valkyries resta devant le cristal un moment pour le contempler. Elle décida alors de faire tout son possible pour ralentir la destruction du cristal en émettant plusieurs sorts :

— Soin Divin.

Cependant, ce sort n’eut aucun effet. Bien qu’il pouvait soigner des blessures, il n’avait aucun effet sur un objet inanimé mais elle ne se dit qu’au moins elle l’aurait tenté.

— Protection Divine.

Celui-ci le protégea un peu contre le miasme.

— Enfer glacé.

Elle solidifia le cristal en l’enfermant et en le recouvrant de glace.

— Tombeau de pierre.

Ce dernier sort enferma le cristal dans une sphère de pierre, le protégeant de l’extérieur un tant soit peu.

Mais même avec tout ça, elle ne put réparer le cristal. Ces objets divins ne pouvaient simplement pas être réparés de la main de l’homme. Elle fit tout cela pour permettre au Royaume d’Eurazia d’avoir plus de temps pour se préparer, reléguant ainsi la fin à plus tard. Elle se mit alors en route elle aussi et appela son cheval blanc avec un sifflement. Les Valkyries se regroupèrent donc toutes au même point et se mirent en direction de la capitale, chevauchant à vive allure leur montures.

Après avoir parcourut une bonne distance, à l’avant du groupe de Valkyries, Dame Dragnir discuta comme promis avec les deux chevaleresses. Celle qui avait gardé son casque le retira, laissant paraître ses longs cheveux verts attachés en queue de cheval. La capitaine fut alors la première à parler d’un ton sévère :

— Les anciennes Valkyries ont compris que ce conflit ne les concernait plus après la mort du roi qu’elles avaient jurées de protéger. Le changement de couronne ne leur ayant pas plu, elles ont décidées de déposer leur lames et de profiter des dernières années de fertilité qui leur restaient pour enfanter, tout en vivant des jours heureux. Je leur en ai voulus au départ mais je les comprends maintenant…

Les deux chevalières restèrent silencieuses un moment après cette réponse. Ce fut celle aux cheveux verts qui fut la première à couper ce silence :

— Mais alors… Pourquoi n’êtes-vous pas aussi partie de l’ordre, dame Dragnir ?

— Ça… souffla t-elle tristement. Je… Je ne pouvais pas abandonner ce que mon frère a bâti tout le long de sa vie et surtout, quand j’ai appris que le sceau allait un jour s’effondrer... je me suis promis de le venger en abattant la reine des démons. Rester dans l’ordre fut donc le seul moyen pour y parvenir.

L’expression de son visage devint alors froid. Elle enfila à nouveau son casque avant d’intimer strictement :

— Bon assez parler, dépêchons nous ! Accélérez le pas ! cria-t-elle à tout le groupe.

— Compris, cheffe ! rétorquèrent-elles à l’unisson.

Alors que leur groupe filait à toute allure dans cette brume. Dame Dragnir, la cheffe des Valkyries, était perdue dans ses pensées. Ressassant le passé et sur ce qu’elle avait dit à ses chevaleresses :

« Cette histoire n’est ni la mienne ni la leur. Nous les Valkyries ne sommes que des pions à la botte des dirigeants du royaume. Cela a toujours été ton histoire, grand-frère, même après que tu nous ait quitté, que le groupe Great Heaven se soit dissous... Tout tourne autour des restes de ce que vous avez bâtis… Si seulement tu étais encore là, le futur serait alors rempli d’espoir et non aussi sombre qu’il s’annonce. »

Et elle avait raison. Toute cette histoire, ce qui allait se passer et la dernière épopée de ce monde ne provenait que de l’héritage de ce mystérieux groupe qui avait tant changé les différents royaumes deux décennies plus tôt. Ce destin est donc celui de ce jeune homme. Lui qui ne se doutait pas du rôle qu’il allait avoir dans cette dernière guerre.

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