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2 - Chapitre un. Une folle et une zoophile.
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AvrilNora
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Chapitre un. Une folle et une zoophile.

Gretel.

Temps présent, New York.

J’ai encore déconné. 

Je regarde le plafond de cette chambre d’hôtel avant de soupirer longuement, tandis que l’inconnu à mes côtés dort comme une souche. Cette nuit, je me suis perdue à nouveau, comme toujours depuis plusieurs années. 

Un club, un homme qui me plaît et une nuit de sexe. Parfois, j’aimerai éprouver quelque chose, qu’il n’y ait plus ce vide en moi mais comme à chaque fois, je ne parviens pas à le combler. 

Il y a une fissure sur ce fichu plafond. Le robinet dans la salle de bain va me rendre dingue puisque j’entends le bruit régulier d’une goutte qui tombe dans le lavabo. Ploc, ploc, ploc… c’est profondément insupportable. Tout comme les ronflements de l’homme couché à ma gauche. Je me tourne afin de l’observer, il est plutôt beau garçon. 

Je les choisis toujours ainsi, grands, bruns avec des tatouages. Seulement, aucun ne peut me comprendre. Lentement, je me redresse pour me mettre assise au bord du lit, sans faire le moindre bruit, inutile d’éveiller mon coup d’un soir. Personne ne voudrait d’une femme comme moi. 

Je me lève, puis me dirige vers mon sac de voyage pour récupérer une petite trousse en satin noire. Elle me rappelle à quel point je suis différente et à quel point je suis emplie de ténèbres. Il n’y a plus aucun tremblement dans mes gestes, ils sont devenus assurés et la petite fille que j’étais est morte lorsque j’ai été adoptée il y a vingt-cinq ans. Quelques frissons courent sur mon épiderme quand je saisis une lame de rasoir entre mes doigts et je savoure la sensation du métal glacé sur ma peau. 

Encore une fois je me perds. 

Une sorte de bulle se forme autour de moi, s’emparant de mon esprit et je pose ma pochette sur la table de nuit avant de revenir vers le beau brun endormi. Mes ongles teintés de noir se baladent sur son torse, un petit sourire se dessine aux coins de mes lèvres et je fais glisser ma lame sur sa poitrine. Une ligne pourpre apparaît et je suis comme hypnotisée en voyant son sang. C’est grisant… 

Ce qu’il est moins, c’est mon maudit téléphone qui se met à hurler sur la table de chevet. Mon plan du soir se redresse en sursaut, me fixe, puis ses yeux marron se posent sur la lame que je tiens. Trois, deux, un. 

— Putain ! Mais t’es complétement folle ! 

Il se lève d’un bond, frappe ma main pour me faire lâcher mon arme qui atterrit sur la moquette rouge. Imbécile

— C’est quoi ton délire ? Tu saignes tes plans cul ?! hurle-t-il en récupérant ses fringues à la hâte. 

Je n’écoute même plus, cela ne m'intéresse pas. Mes yeux roulent dans leurs orbites et je me lève afin de prendre mon portable. 

— Dégage, dis-je. 

Monsieur l’inconnu incapable de me jouir affiche un air vexé, puis s’approche de moi pour saisir mon avant bras. Mauvais plan. 

— Tu t’es prise pour qui ?! 

Je tords son poignet avec ma main libre, le fait lâcher un petit cri très peu viril avant de lui faire une clé de bras pour le soumettre, la tête collée sur le lit. L’un de mes genoux se plante dans le milieu de son dos, quant à ma bouche, elle se place au niveau de son oreille. 

— Retouche-moi encore une fois ainsi, et je t’égorge. Coucher avec moi ne t’offre aucun droit. 

Non, je ne suis pas gentille, loin de là. Avant d’avoir été récupéré par la Grimm Corp, peut-être que je l’étais mais tout ça c’est terminé. Mon identité m’à été enlevée, mon libre arbitre ainsi que mes perspectives d’avenir. Quelle petite fille de trois ans voudrait être formée à devenir une tueuse professionnelle ? 

— OK… souffle le grand brun. 

J’enfonce un peu plus mon genou dans son dos avant de le libérer. Il se précipite hors de la chambre en oubliant de s’habiller et je souffle un grand coup. J’avais encore envie de m’amuser mais pas besoin d’être devin pour deviner qui vient de m’appeler. 

Mes doigts massent mes tempes alors que je contourne le lit afin de rejoindre mon téléphone. Je l’attrape et ramasse en même temps la lame de rasoir sur le sol. La photo de la fiche contact d’Hansel apparaît et un large sourire se colle sur mon visage. Mon acolyte est couché sur un canapé, en train de dormir avec son super teeshirt « tout en profondeur » mais ce n’est pas tout, j’ai pris soin de lui ajouter un accessoire sur le front. Il ignore que j’ai cette photo. 

En grandissant, Hansel est devenu mon partenaire de crime, rien de plus. Parce que lorsque l’adolescence est venue frapper à sa porte, c’est littéralement devenu un vrai connard. On passait tout notre temps ensemble maintenant on se côtoie uniquement pour nos missions. Tout ce qui nous unissait nous a éloignés. Quand il a compris qu’il pouvait utiliser son service trois pièces, il s’est mis en tête de se taper toutes les nanas qui tombaient sous sa main. Sauf moi. 

Un nouvel appel et je me couche sur les draps en décrochant. Ce qu’il est pénible, il est à peine sept heures du matin. 

— Oui, Hansel ? 

— Oh ma chère, comment va ta mission ? 

Il est cinglé lui aussi. Une nouvelle fois mes yeux se lèvent bien haut alors que je joue avec la lame entre mes doigts. 

— Très bien, c’est terminé. Tu me réveilles uniquement pour savoir ça ? 

— Non, je pensais à t… 

Je l’entends éloigner le téléphone et ce que je comprends me fait halluciner. 

— Oh, doucement ma jolie, je suis très satisfait de ce que tu fais mais mollo, t’es pas un aspirateur. 

Aïe, punaise… je viens de me couper le bout de l’index et je grimace avant de le mettre dans ma bouche. 

— Hansel, dis-moi que tu n’es pas sincèrement en train de te faire sucer alors que tu es au téléphone avec moi ? 

— Bah, si, pourquoi ça te choque ? Je pensais que tu avais déjà vu le loup et que tu étais plus à l’aise avec le sexe. Bon, ce n’est pas que je m’ennuie, mais il y a une vilaine fille qui a besoin d’une bonne correction. À plus ma Gretel.

— À plus, et la prochaine fois qu’un homme sera à genoux devant moi, je te passerai un coup de fil, bisous, lancé-je avant de raccrocher. 

Ça n’arrivera jamais, mais il a tendance à prendre trop à cœur son rôle de grand frère. Il déteste quand je parle de mes plans cul et moi, j’adore lui casser les pieds. 

Plus rien ne me retient à New York, alors je décide de prendre une douche, puis de réserver un vol pour rentrer en Allemagne. Enfin, je vais prendre un avion particulier mis à disposition pour les employés de la Grimm Corp. Un jet privé qu’on peut utiliser afin de nous rendre sur les lieux où nos missions doivent se dérouler. 

Il me faut une heure pour me préparer et rendre la chambre d’hôtel. Je m’habille toujours de la même manière quand je dois me rendre au manoir, un jean noir, un pull à col roulé noir également et une paire de bottes type ranger. Je me maquille légèrement et complète ma tenue avec une longue tresse. Une fois à l’aéroport, je n’ai pas besoin de passer les étapes de sécurité ni de présenter mon passeport. Être un assassin apporte quelques privilèges. Une très bonne mutuelle par exemple. 

Quand j’arrive devant l’appareil, une hôtesse me souhaite la bienvenue à bord et j’entre en la saluant à mon tour. Je déchante rapidement quand je tombe sur l’une de mes collègues assise dans un fauteuil en cuir beige du jet. Le petit Chaperon rouge. Oui, on porte tous les noms de l’un des contes des frères Grimm. Pour quelle raison ? Le fondateur de l’organisation était un grand fan, sans doute. Je ne connais même pas réellement la vraie raison. 

Rouge n’a rien à voir avec l’adorable petite fille du conte pour enfant, c’est une folle qui s’habille avec très peu de tissus et toujours aux couleurs de son prénom. Même ses lèvres sont teintées de pourpre. Le plus flippant, c’est qu’elle se promène avec un énorme chien loup et c’est lui qui met à mort ses contrats. Le vol va être long. 

— Gretel ! Coucou ! Comment ça va ? 

Atrocement long. 

Je la fixe, puis laisse tomber mon sac d’armes sur le sol, aux pieds de mon siège avant de m’asseoir dedans. 

— Bonjour Rouge. La nuit à été courte. 

Elle vient se mettre en face de moi et son clébard aussi. Il vient de baver sur mon pantalon. Mes doigts tapotent l’accoudoir du fauteuil, je dois absolument rester calme. 

— Hansel n’est pas avec toi ? Vous êtes toujours fourrés ensemble et le beau tueur me manque terriblement. 

J’ai déjà envie de vomir. Comment fait mon frère de cœur pour coucher avec elle ? Elle est bête comme ses pieds, probablement zoophile en plus. 

Si Hansel ne s’était pas interposé le jour où les agents de Grimm sont venus me chercher, il ne serait pas devenu un tueur. Il aurait probablement une vie normale. Je suis responsable en partie de ce qu’il est aujourd’hui. Notre job consiste à éliminer les criminels qui échappent à la justice mais finalement, nous sommes bien pire qu’eux. 

Rouge n’a pas bougé, elle me fixe, un air idiot sur la tronche tandis que la blessure sur mon index me démange. Je me sens oppressée, elle m’agace et d’une certaine façon, je me dis que faire couler son sang sur sa peau pâle serait un magnifique tableau. Je me reprends, repousse son chien avec mon genou et affiche un petit sourire. 

— Non, il n’est pas sur cette mission, je l’ai eu au téléphone un peu plus tôt et il était en train de punir une fille. 

Ma collègue plisse les yeux puis fait claquer sa langue. C’est l’une de ses habitudes qui m’irrite profondément. 

— Je me demande pourquoi ils t’ont mis en binôme avec lui, tu es si ennuyante… 

Bla bla bla. Je mets mon casque sur mes oreilles afin d’écouter de la musique. Du hard rock pour éviter au maximum de l’entendre. Rouge me dit quelque chose mais je l’ignore afin de me caler dans mon siège pour me reposer. 

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