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1 - Prologue
2 - Chapitre un. Une folle et une zoophile.
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AvrilNora
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Prologue

Hansel, 7 ans

L’orphelinat, c’est comme une grande boîte de silence. Personne ne parle vraiment, tout le monde fait juste semblant d’être là. Je sais que, si tu veux que les choses demeurent simples, tu ne t’impliques pas. Alors je reste à ma place, dans l’ombre, sans que personne ne me remarque.

Jusqu’au jour où elle est apparue. 

Je l’ai vu arriver un matin. Toute petite, avec des cheveux bruns et des yeux trop grands pour son visage de porcelaine. Elle sanglotait, mais ce n’était pas un vrai pleur, comme si elle savait déjà que personne ici ne la consolerait.

Les autres enfants ne l’ont pas regardé. Pas un seul n’a bougé. Moi non plus, au départ. Mais quelque chose m’a poussé à m’approcher d’elle. Peut-être que c’était sa façon de rester là, fragile, dans un monde qui ne l’était pas. C’était presque ridicule, comme elle semblait perdue alors je me suis assis près d’elle, son premier réflexe a été de sursauter, puis ses yeux se sont accrochés aux miens, elle a compris que je ne lui ferai rien de mal. 

— Quel âge as-tu ? demandé-je tout bas. 

Elle me scrutai, mais aucun son ne sortait de sa bouche, elle a juste levé sa minuscule main devant moi en me montrant le chiffre trois avec ses doigts. Elle avait trois ans, le même âge que j’avais quand je suis entré dans cet enfer. 

— D’accord, moi j’ai sept ans. Je vais rester près de toi le temps qu’il faudra. 

Les semaines passèrent, elle s’était attachée à moi. Et moi, je m’étais accroché à elle comme à un radeau dans une mer de solitude. On avait trouvé un équilibre, fragile, mais réel.

Jusqu’au jour où ils sont venus.

Ils ne ressemblaient pas aux familles habituelles. Pas de sourires forcés, pas de questions énoncées à la va-vite. Juste deux adultes impeccablement vêtus, un homme et une femme, avec des visages trop neutres pour être sincères. Leurs pas résonnaient dans le hall comme des coups de marteau, et, quand leurs regards se sont posés sur elle, j’ai senti le froid dans mon dos.

L’assistante sociale leur parlait d’un ton mielleux. Adoption spéciale, disaient-ils. Projet unique, mais je voyais que ce n’était pas une famille normale.

Quand elle a compris qu’ils arrivaient pour elle, ses doigts se sont ancrés à ma manche, tremblants.

— Viens, jeune fille, a dit la femme en s’agenouillant, tendant une poignée qu’elle voulait douce, mais qui n’avait rien de rassurant.

Elle n’a pas bougé, se cachant derrière moi.

— Elle ne part pas, ai-je dit, la gorge serrée.

Le silence avait envahi la pièce. Toute l’intention était sur moi.

— Mon garçon, ce n’est pas ta décision, a répondu l’homme d’un ton calme, mais autoritaire.

— Vous ne pouvez pas la prendre ! ai-je crié, serrant sa petite main dans la mienne.

La dame s’était approchée, posant une attention insistante sur moi.

— Écoute, jeune homme. Ce n’est pas un choix. Elle a un avenir là où elle va. Toi, tu n’en as pas.

— Je m’en fiche. Si elle part, moi aussi.

Ils se sont figés. L’homme a échangé un regard avec la femme, comme s’ils évaluaient cette nouvelle donnée.

— Et que ferais-tu si on acceptait ? a-t-il demandé avec un sourire en coin.

— Tout ce qu’il faut, ai-je craché.

Il a semblé réfléchir une seconde, puis a hoché la tête.

— Très bien. Si tu veux la suivre, tu la suivras. Mais il n’y aura pas de retour en arrière.

La femme a froncé les sourcils, mais elle n’a rien dit. Ils nous ont fait monter dans une voiture noire, silencieuse et oppressante. Elle était assise tout contre moi, ses doigts toujours agrippés à mon bras, et moi, je fixais l’horizon avec détermination. 

Je ne comprenais pas encore ce qui nous attendait ni pourquoi ils nous avaient adoptés. Mais une chose était sûre : quoi qu’il arrive, je ne la lâcherais jamais, je serais son ombre. 

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