Mia fixait un point imaginaire devant elle, elle semblait dans ses pensées et au vu des dernières semaines elles ne doivent pas être très agréables alors je veux l'en retirer.

- À quoi tu penses ?
Mes paroles troublent son imaginaire et elle me regarde pour me répondre.

- Que ces derniers temps ressemblent à un cauchemar. Je ne comprends pas comment tout a dérapé à ce point...

- Vous ne vous êtes jamais séparé ?

- Pas réellement. Ça ne durait pas plus d'une semaine, il n'y avait jamais eu d'autre fille...

- Tu es certaine de ça ?

- Non...

- Mia comment tu acceptes tout ça sans rien dire ?

- Pas sans rien dire, crois moi, j'ai aussi été violente avec lui, il en a pris des gifles, mais je n'arrive jamais à tenir longtemps sans lui. Il revient toujours. Il pleure, il s'excuse et me dit des mots d'amour et tout disparaît. Je sais, c'est pathétique.

- Tu n'es pas pathétique, tu es amoureuse, mais visiblement pas de la bonne personne.

- Tu as déjà été amoureux ?

- Je ne crois pas l'avoir été réellement. Mais si je l'étais vraiment jamais je ne pourrais avoir le même comportement que lui, pour moi ce n'est pas de l'amour la façon dont il te traite, je pense que les actes ont plus de valeur que les mots.

Elle me fixe et je vois ses larmes menacer de couler au bord de ses yeux.

- Excuse-moi Mia, je ne voulais pas te faire de la peine.

Je m'avance vers elle et la prends dans mes bras, mais pour la première fois, elle me repousse.

- Tu n'es pas le premier à me dire tout ça, mais cette fois, je l'entends. Je vais devoir avancer, de toute façon quelqu'un a prit ma place.

- Tu réussiras à le repousser s'il revient encore ?

- Je vais devoir y arriver. Promets-moi de me secouer si tu me vois flancher.

- C'est promis, mais ne m'en veut pas si je suis dur.

- Les vérités sont difficiles à entendre, mais je sais que ce sera pour mon bien.

- J'ai le droit à mon câlin maintenant ?

Elle rit légèrement et je préfère ça. Elle m'imite en s'asseyant sur ses genoux avant de se redresser pour mettre ses bras autour de mon cou. Ce n'est pas la première étreinte entre nous, mais c'est la première fois que c'est elle qui vient à moi et m'enlace, ça me chamboule beaucoup plus. Je la sers un peu plus et je pose ma tête contre la sienne enfouie dans mon cou et son souffle me donne des frissons.

Concentre-toi benjamin, reste calme.

Je ne sais pas combien de temps, nous restons comme ça, mais je pourrais y passer la journée. Je caresse son dos avec mon pouce quand elle fit pareil dans ma nuque un frisson transperça mon corps tellement fort qu'elle recula pour me regarder.

- Ça va ?

- Très bien.

Je mens, ses bras me manquent déjà.

- Pourquoi tu as tremblé si fort ?

- Je ne sais pas.

Je mens encore, mais je ne vais pas lui dire que ses mains ont un pouvoir sur mon corps

- Tu ne mens pas très bien.

Je décide de m'allonger, mes genoux commencent à me faire mal et soutenir son regard me déstabilise. Je passe mes mains sous ma tête.

- Je ne mens pas.

Elle s'allonge à son tour à côté de moi, mais reste appuyer sur son coude, sa main retenant sa tête, ses deux billes noisette qui me fixent.

- Tu veux que je m'en aille ?

Sa question me surprend et je réponds très vite.

- Non, pourquoi je voudrais que tu t'en ailles ? Je te l'ai dit, j'aime passer du temps avec toi, surtout si tu restes dans mes bras.

Bravo ça c'était complètement stupide, elle va vraiment partir après ça, elle va paniquer.

À ma grande surprise, elle pose sa main sur mon torse avant d'y reposer sa tête. Je crois que j'ai arrêté de respirer de peur qu'elle ne disparaisse, mais elle n'a pas bougée alors je retire mes mains de sous ma tête pour en poser une sur son bras et l'autre dans ses longs cheveux pour les caresser. Aucun mot ne sort de nos bouches et le temps semble se figer.

Je crois que je suis en train de me mettre dans une sacrée merde.

Après un petit moment, je sens sa respiration changer, elle devient de plus en plus calme, je crois qu'elle s'est endormie. Je sentis mon portable vibrer dans ma poche et elle bougea en même temps, je pensais qu'elle s'était réveillée, mais elle dormait réellement. Elle remonta un peu et sa cuisse se mit sur la mienne, sa main se retira de sous sa tête pour attraper mon cou comme si j'étais un gros nounours.

Elle est terriblement belle quand elle dort, elle a l'air si apaisé . Je commence à me sentir à l'étroit dans mon jeans et je ne vais pas pouvoir la laisser dans cette position sans exploser. Je pose ma main sur sa cuisse pour la remettre droite quand elle émît un petit gémissement à mon contact qui fît tressauter ma queue.

Elle va finir par avoir ma peau.

Tant pis, je n'ai pas le cœur à la réveiller et je n'ai pas vraiment envie qu'elle enlève sa jambe. Je laisse ma main sur sa cuisse et reprends mes caresses, ce qui n'arrange pas mon érection.

Elle finit par gigoter légèrement et enlevé sa main de mon cou pour se frotter les yeux, je suis incapable de ne pas la regarder, son visage si près du mien.

Je pensais qu'elle retirait vite sa jambe une fois réveillée, mais elle ne bougea pas, ses yeux plantés dans les miens.

- Je me suis endormie.

Sa voix rocailleuse du réveil m'envoûte.

- Effectivement

- Désolé

- Ne t'excuse pas tu étais épuisée.

- Oui et j'étais bien contre toi, ça m'a emmené

- Oui, visiblement, je suis confortable. Je lui souris.

- C'est vrai que je me suis un peu étalé excuse moi.

Dit-elle avant de commencer à retirer sa jambe, mais je l'empêche de le faire en gardant ma main plus serrer sur sa cuisse

- Je n'ai pas dit que ça me dérangeais. Tu peux rester comme ça.

- Benjamin...

- Mia ?

- C'est dangereux ce qu'on fait..

- Mais on ne fait rien du tout Mia.

- On est trop proche.

- Ça te gêne ?

Ma question était très sérieuse, je ne voulais pas la forcer à quoi que ce soit, ni qu'elle se sente utilisée, ni qu'elle crois que je profite de sa vulnérabilité.

- Non.. c'est ça le problème

- En quoi c'est un problème ?

- Je ne sais pas, je n'ai jamais été aussi proche d'un autre garçon

- C'est peut-être parce que tu te rends compte que tu mérites mieux. Tu veux que je m'éloigne ?

- Non...

- Tu veux que je me rapproche ?

- Oui

J'appréhendais sa réponse mais je suis soulagé.

Je me tourne vers elle complètement tout en gardant sa cuisse sur ma hanche avec ma main, nos nez pouvaient presque se frôler et ses yeux ne quittaient pas les miens. Sa main sur mon torse serra mon t-shirt et j'approcha encore un peu plus mon visage du sien pour quitter ses yeux et effleurer nos lèvres. Ma main lâcha sa cuisse pour remonter sur sa joue et la tenir par la nuque avant de lui dire presque en chuchotant

- Embrasse-moi