- Hideko... Hideko, je t'en supplie, réveille-toi ! s'écria Kiba, les larmes perlant au coin de ses yeux tandis qu'il secouait la jeune fille, son corps inerte dans ses bras.

- Kiba, arrête de la secouer ! Tu risques d'aggraver son état, intervint le sensei de l'équipe 7 d'une voix ferme, posant une main sur l'épaule du jeune ninja. Je vais l'emmener à l'hôpital.

Le sensei s'accroupit près d'elle, passant délicatement une main sous ses épaules et l'autre sous ses genoux. Son regard inquiet s'attarda un instant sur son visage paisible, bien que étrangement pâle, avant de se redresser et de disparaître dans un nuage de fumée, Hideko dans ses bras.

.__.

Le monde semblait se dérober sous ses pieds. Un murmure résonna dans l'obscurité.

- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle d'une voix tremblante, se tournant vers une silhouette indistincte qui se détachait des ténèbres.

- Douce colombe, calme-toi, répondit une voix suave, presque apaisante, mais qui fit naître un frisson glacé dans son dos.

- Je suis très calme, répliqua-t-elle, tentant de dissimuler l'agitation qui s'emparait de son cœur.

- Pourtant, ton cœur me dit le contraire, murmura l'inconnu, un sourire indéchiffrable derrière le masque qui dissimulait son visage.

Avant qu'elle ne puisse réagir, il se téléporta derrière elle, sa présence froide et troublante à peine perceptible avant que ses doigts ne glissent doucement dans ses cheveux bruns soyeux. Un sursaut la prit, et dans un éclair de détermination, elle se retourna vivement, prenant une posture de combat.

- Byakugan ! déclara-t-elle, ses pupilles se voilant de blanc alors qu'elle scrutait l'intrus.

Il la regarda calmement, une lueur presque amusée dans son regard masqué.

- Je te déconseille de te mesurer à moi, petite colombe... Tu n'as aucune chance.

- Qui êtes-vous ? répéta-t-elle, sa voix chargée de défi, malgré la peur qui menaçait de l'étouffer.

Il marque une pause, penchant légèrement la tête, comme s'il évaluait la situation.

- Mon nom, tu ne le sauras que lorsque tu m'accorderas ta confiance.

Avant qu'elle ne puisse répondre, le sol sembla s'effondrer sous elle. Un vertige violent la prit, et elle chuta. Elle tombait, tombait toujours plus profondément dans les ténèbres, incapable de reprendre pied.

.__.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la lumière crue d'un plafond blanc l'éblouit.

- Hideko ! hurla une voix féminine.

Elle cligna des yeux, reconnaissant les traits familiers de Sakura penchée au-dessus d'elle, les yeux rougis d'inquiétude.

- Hideko... on était tellement inquiets !

La voix pleine de soulagement de Naruto résonna à son tour. Avant qu'elle n'ait le temps de dire un mot, ses deux camarades se jetèrent sur elle, l'étreignant avec force.

- Sakura... Naruto... murmura-t-elle, sa voix encore faible.

Ils n'attendirent pas de réponse. L'étreinte qu'ils partageaient était tout ce qu'il fallait pour exprimer leur soulagement, laissant Hideko reprendre peu à peu ses esprits.

- Naruto, laisse-moi seule avec elle, s'il te plaît, demanda Sakura doucement, mais avec fermeté.

Naruto, visiblement frustré, soupira bruyamment avant de tourner les talons.

- Très bien, mais je reviens vite, grogna-t-il avant de quitter la pièce.

Une fois seules, Sakura s'assit au bord du lit, ses yeux remplis de préoccupation fixant Hideko.

- Que s'est-il passé ? demanda-t-elle doucement.

Hideko fronça les sourcils, fixant le plafond comme si elle cherchait une réponse dans les fissures invisibles de son esprit.

- Je... je ne sais pas. Tout est flou... Mais il y avait quelqu'un là-bas, murmura-t-elle, sa voix tremblante.

- Là-bas ? répéta Sakura. Les sensei pensent que tu as été plongée dans une illusion.

Hideko tourna la tête pour fixer Sakura, l'incompréhension dans ses yeux sombres presque palpable.

- Quoi ? Mais c'est impossible, s'exclama-t-elle.

- En théorie, oui. Les Uchiha sont presque tous morts. Ils sont les seuls à pouvoir produire un genjutsu aussi puissant, expliqua Sakura, en essayant de rester rationnelle. Sasuke n'aurait aucune raison valable d'être à l'origine de cette attaque.

Hideko serra les draps entre ses doigts tremblants.

- Pourtant... Elle ferma les yeux un instant, s'efforçant de retrouver ce souvenir qui dansait à la frontière de sa conscience. Juste avant de sombrer, j'ai croisé le regard d'une personne... ses yeux... Ils étaient d'un rouge vif.

Le silence dans la pièce devient lourd, presque oppressant. Soudain, la porte s'ouvrit doucement, et Kakashi entra, les mains dans les poches, son visage impassible dissimulé sous son masque.

- La seule hypothèse que nous pouvons émettre... commença-t-il, brisant le silence, c'est que Sasuke n'était pas le seul survivant de son clan. Il doit y en avoir au moins un autre.

Sakura releva la tête brusquement, surprise par cette conclusion, tandis que Hideko restait immobile, ses pensées tourbillonnant.

- Oui... Bien. Hideko, repose-toi. Nous en parlerons plus tard, ajouta Sakura, son ton redevenant doux.

Elle se leva, jetant un regard à Kakashi qui hocha la tête. Ensemble, ils quittent la pièce, laissant Hideko seule, son esprit hanté par l'image de ces yeux rouges brûlants.

- Je te manque déjà ? murmura une voix douce mais teintée de malice.

Hideko écarquilla les yeux de surprise, son cœur battant à tout rompre. Il était là, encore une fois. Mais... comment ? Elle était certaine de ne pas croiser son regard, de ne pas tomber dans son piège cette fois. Elle avait juste fermé les yeux pour dormir...

- Tu fais une drôle de tête, belle colombe. Détestes-tu à ce point ma compagnie ? continua-t-il avec ce sourire en coin qu'elle ne voyait que dans ces songes.

Bien que l'idée de cet homme, cet inconnu, apparaissant nuit après nuit l'effraie, Hideko ne laisse rien paraître. Elle garde un masque impassible, son Byakugan silencieux.

- Pourquoi m'appelez-vous ainsi ? demanda-t-elle d'une voix froide, pourtant teintée d'une pointe de curiosité.

- Une colombe et un corbeau... L'un d'une blancheur éclatante, l'autre d'une noirceur insondable. Deux opposés, unis malgré eux.

Elle fronce les sourcils, essayant de comprendre où il voulait en venir.

- Êtes-vous... le Corbeau ? osa-t-elle demander après un instant de silence.

- C'est une question bien naïve, ma douce colombe. Un sourire amusé étire ses lèvres alors qu'il croise ses bras d'un air détendu. Nous ne sommes que deux, toi et moi.

- Oui... c'est vrai, murmura-t-elle, ses pensées troublées.

Il penche la tête légèrement sur le côté, son regard perçant, presque intrusif.

- N'essaie pas de jouer les innocentes. Je vois tout. Ta peur, ta confusion, ta curiosité...

D'un geste, il lui fait signe d'approcher. Hideko hésite, ses pieds restant ancrés au sol. Mais le magnétisme de ses paroles et ce regard brûlant d'intensité finissent par l'attirer. Lentement, à petits pas hésitants, elle s'avance vers lui.

Lorsqu'elle est à portée, il saisit doucement sa main, la tirant brusquement plus près. Elle se retrouve sur ses genoux, figée par la surprise, ses joues brûlant malgré elle.

- Vous allez être là... à chaque fois que je m'endors ? demanda-t-elle, sa voix plus tremblante qu'elle ne l'aurait voulu.

- Seulement si tu le souhaites, ravissante colombe, répondit-il d'un ton taquin, son souffle chaud effleurant ses cheveux.

- Je ne le souhaite pas... murmura-t-elle, détournant le regard.

Il rit doucement, un son à la fois chaleureux et terriblement énigmatique.

- Ma douce, tu ne peux pas tromper mon illusion. Arrête de te mentir à toi-même.

.__.

Deux mois s'écoulèrent. Chaque nuit, comme une danse inévitable, la colombe et le corbeau se retrouvaient. Ces rencontres devenaient de plus en plus intenses, troublantes. Hideko se sentait tiraillée entre l'envie de fuir et celle de comprendre. Cette nuit-là, il rompit leur routine.

- Approche, ma colombe, dit-il doucement, assis sur une branche imaginaire qui semblait surgir des ombres. Il est temps que tu connaisses mon nom.

Hideko s'avança, plus déterminée que jamais.

- Je me nomme Shisui, murmura-t-il finalement, son regard la transperçant.

Elle recula légèrement, abasourdie.

- Shisui ? Mais... tout le monde te croyait mort !

Un sourire énigmatique illumina son visage.

- Après ma chute... une femme m'a sauvé.

- Mais vos yeux ? demanda-t-elle, la voix empreinte de doute.

- J'ai trouvé un cadavre, dit-il froidement, sans émotion. Je lui ai pris ses yeux. Puis je me suis entraîné sans relâche pour retrouver mon Sharingan.

Son ton se radoucit légèrement, presque nostalgique.

- Cette femme... Elle était mourante. Et avant de quitter ce monde, elle m'a confié une mission : veiller sur sa fille... Toi.

Hideko écarquilla les yeux, son esprit s'emballant devant cette révélation.

- Moi ? chuchota-t-elle, abasourdie.

Il hocha la tête, une ombre d'émotion traversant son regard.

- Je t'observe depuis longtemps, colombe. Mais maintenant, il est temps que nous nous rencontrions véritablement.

Elle se tendit, un frisson parcourant son échine.

- J'aimerais te voir, dit-elle timidement.

Un silence s'installa, lourd mais chargé d'une étrange promesse.

- ... Bien, finit-il par répondre. Demain matin, rejoins-moi dans la forêt. Nous parlerons à visage découvert.

Et comme à chaque fois, il disparut, la laissant seule dans ses pensées, le cœur battant à tout rompre.

La forêt. Enfin, Hideko y était, prête à le voir de ses propres yeux. Des arbres à perte de vue, l'air frais caressant son visage. Tout autour d'elle semblait étouffant dans sa tranquillité. Puis, un mouvement. Elle entendit un souffle, une brise dans l'air, une ombre qui se déplaçait.

-Byaku...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle se sentit glisser, comme happée dans un tourbillon. Puis, le noir.

Quand elle cligna des yeux à nouveau, l'obscurité se dissipa peu à peu, et elle réalisa qu'elle n'était plus seule. Elle était allongée dans un endroit inconnu. Sa tête tournait légèrement. Elle tenta de se redresser, mais une voix familière l'arrêta.

-Tu es chez moi, naïve colombe.
Elle tourna la tête, son regard croisant celui de l'homme qui se trouvait face à elle. Shisui. Un sourire en coin, presque moqueur, jouait sur ses lèvres.

-Vous auriez pu me prévenir. Sa voix trahissait une touche de bouderie.

-C'est plus amusant ainsi. Il rit doucement, un son grave et presque hypnotique.

Il s'approcha d'elle, s'asseyant près du lit, ses yeux fixés sur elle avec une intensité dérangeante.

-Mignonne colombe, j'ai une proposition à te faire.
Il marqua une pause, puis, avec un regard perçant :

-Que dirais-tu de venir vivre avec moi ?

Hideko hésita, son cœur battant dans sa poitrine à une vitesse qu'elle n'arrivait pas à contrôler. Elle baissa les yeux, pensant à la question, à l'ampleur de ce qu'il venait de lui proposer.

-Je...
Elle n'eut pas le temps de continuer qu'il l'interrompit, son regard empli d'une intensité presque troublante.

-Je te laisse une semaine pour y réfléchir.

.__.

Le lendemain, alors que la mission avançait et que l'équipe se dirigeait vers Suna, Hideko n'arrivait pas à sortir l'image de Shisui de son esprit. Ses pensées étaient troublées par l'incroyable proposition qu'il lui avait faite. Elle le revoyait encore, son regard pénétrant, et cette voix qui semblait se faufiler dans ses pensées comme une mélodie envoûtante.

-Hideko, dépêche-toi ! On va être en retard !
La voix de Tenten la ramena à la réalité. Elle se précipita et rejoignit les autres.

La nuit tombée, après avoir installé le campement, Hideko s'éloigna discrètement. Ses pieds la menèrent instinctivement au lac, là où elle espérait trouver un peu de calme. Les eaux sombres brillaient sous la lumière de la lune.

Puis, elle aperçut une silhouette. Un corbeau sur l'autre rive, une ombre familière, qui la fit frissonner.

"Un corbeau et une colombe. L'un d'une blancheur éclatante, l'autre d'une noirceur inimaginable."
Le corbeau se transforma dans son esprit. Elle le reconnut immédiatement. Il était là, sur l'autre rive. Shisui. Son regard, aussi perçant qu'autrefois. Elle sentit son cœur s'emballer.

-Tu devrais voir ta tête, ma colombe. Un sourire amusé éclaira ses lèvres.
Hideko, rouge comme une pivoine, n'osa même pas sortir la tête de l'eau. Seul le haut de son visage était visible.

-As-tu une réponse ? Sa voix était pleine de défi.
Elle plongea dans ses yeux, hésitant. Puis, d'un souffle à peine audible, elle répondit.

-Oui. J'accepte.

Il s'avança alors, d'un geste rapide, il saisit ses vêtements et les tira de ses épaules. Hideko sentit un frisson la traverser, la sensation de perdre le contrôle sur sa propre volonté. Puis, à son contact, elle s'évanouit.

.__.

Quand elle se réveilla, un voile doux la couvrait. Shisui était là, assis tranquillement sur une chaise. Ses vêtements étaient soigneusement pliés près d'elle, mais elle n'eut pas le temps d'y réfléchir.

-Je t'attends dans le salon. Il se leva et disparut derrière une porte, son regard se posant sur elle une dernière fois, chargé d'une promesse inavouée.

Hideko se leva précipitamment, s'habillant de manière presque nerveuse. Elle se dirigea ensuite vers le salon. Mais, lorsqu'elle franchit la porte, la pièce était vide. Puis, un mouvement brusque derrière elle. Elle se sentit happée, ses pieds presque décollés du sol.

-Tu es portée disparue, au village. La voix de Shisui, basse et grave, vibra contre elle. Il la colla à lui, la main autour de sa taille. Leur proximité se fit électrisante. Puis, il l'embrassa. Lentement d'abord, puis avec plus d'intensité, comme s'il ne voulait plus la lâcher.

Hideko n'eut pas le temps de réagir. Ses mains se déplacèrent lentement le long de ses hanches, l'embrassant avec la même urgence, brisant tous les barrières invisibles entre eux. Finalement, Shisui attrapa les bords de son t-shirt, l'enleva d'un geste fluide, avant de le jeter négligemment par terre. Elle se retrouva à la merci de son regard, le cœur battant à tout rompre, perdue dans cette danse silencieuse.