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Chapitre 3: le poids des silences

Ils parlèrent peu.

Le café refroidissait dans leurs tasses pendant que les minutes s'étiraient en un étrange ballet de regards, de sourires timides, de silences qui disaient plus que mille mots.

Raphaël sortit son carnet noir.

Sans un mot, il griffonna quelque chose à l'intérieur, rapide, nerveux. Élisa jeta un coup d'œil curieux, mais il tourna légèrement son carnet pour la protéger de son regard.

— Secret professionnel, plaisanta-t-il.

— Vous êtes écrivain ? demanda-t-elle.

Il secoua la tête.

— Photographe.

Il lui montra du bout du doigt un vieil appareil posé sur la banquette à côté de lui.

— Mais parfois, écrire m'aide à cadrer ce que l'objectif ne peut pas saisir.

Élisa sourit, sincèrement cette fois.

— J'aime ça. Ceux qui essaient de capturer ce que les autres oublient de voir.

Raphaël la fixa un instant, longuement.

Comme s'il venait de décider quelque chose.

— Vous voulez que je vous montre ?

Elle sentit une hésitation la traverser.

Elle ne le connaissait pas. Elle aurait dû refuser. Elle aurait dû rentrer chez elle.

Mais... quelque chose en lui l'apaisait. Comme une évidence silencieuse.

— D'accord, souffla-t-elle.

Ils sortirent dans la nuit froide.

La pluie s'était arrêtée, laissant sur Paris une odeur de terre mouillée et de pierres froides. Les lampadaires diffusaient une lumière pâle, dorée, presque irréelle.

Raphaël l'emmena à pied jusqu'à un petit pont surplombant la Seine. Aucun touriste, aucun bruit, juste le clapotis de l'eau et le murmure lointain de la ville.

Il leva son appareil et, sans lui demander de poser, il la photographia en douce alors qu'elle contemplait l'eau sombre.

— Hé ! protesta-t-elle en riant légèrement.

— C'est là que vous êtes la plus vraie, expliqua-t-il simplement.

Élisa sentit ses joues rougir.

Depuis combien de temps n'avait-elle pas ressenti cette chaleur, cette sensation de compter pour quelqu'un ?

Pendant de longues minutes, ils restèrent là, comme hors du monde.

Mais quand ils redescendirent du pont, Élisa ne vit pas l'ombre qui les observait de l'autre côté de la rue.

Une silhouette immobile, tapie dans l'ombre, qui fixait Raphaël avec une intensité glaciale.

Et dans la poche de cette silhouette, un téléphone vibra, affichant un message bref :

"Cible repérée. Instructions ?"

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