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Chapitre 2

Chapitre 2 – Premiers pas

L’air du matin avait une saveur métallique, typique de Manhattan au réveil. Émilie descendit les marches du métro à Union Square, un café à la main et l’oreille distraite, capteur d’agitation urbaine. Le soleil s’était à peine levé qu’un message s’afficha sur son téléphone :

“Dossier prioritaire. Arrivée au bureau ASAP. – Cap. Benson”

Son rythme cardiaque accéléra légèrement. Premier jour, première affaire.

Quand elle arriva au poste, l’ambiance n’était déjà plus aussi calme que la veille. Olivia, Rollins et Carisi étaient autour d’un tableau blanc couvert de photos et de notes. Tutuola tapait sur un clavier, les yeux rivés à l’écran.

— Bonjour Inspectrice, lança Olivia sans lever les yeux. Vous tombez bien.

Émilie posa son manteau, ouvrit son carnet.

— Je suis prête.

Rollins s’écarta légèrement pour lui faire de la place.

— Une ado de 14 ans. Portée disparue depuis hier soir. Dernière fois vue à une station de métro à Harlem. Elle sortait de son entraînement de danse.

— Aucune caméra dans le coin, précisa Carisi. Et son téléphone a été éteint juste après 19h.

— Les parents ? demanda Émilie.

— En larmes. Mais pas hostiles. Ils ont signalé sa disparition très vite, répondit Olivia. Tu vas aller avec Rollins au domicile. Tutuola et moi, on vérifie la station et les environs.

Émilie hocha la tête, suivit Amanda jusqu’à l’ascenseur. Pendant le trajet, un silence confortable s’installa. Puis Rollins brisa la glace.

— Tu sembles à l’aise, pour une nouvelle.

— J’écoute plus que je parle, répondit Émilie.

Amanda eut un sourire.

— C’est pas un défaut ici. Mais crois-moi, ça va te secouer. L’USV, c’est pas juste des crimes sexuels. C’est des gens cassés, des vérités qu’on n’a pas envie d’entendre. Et souvent, tu prends ça chez toi, sans le vouloir.

Émilie détourna les yeux vers les vitres sales de l’ascenseur.

— Je peux encaisser.

Le domicile des Cortés était un modeste appartement du Lower East Side. La mère ouvrit, les yeux gonflés, des cernes comme des blessures sous ses paupières. Le père parlait peu, rongé par l’angoisse.

Émilie prit des notes pendant qu’Amanda menait l’entretien. Elle interrogea doucement la mère sur la journée, les habitudes de la fille, les relations tendues, les messages.

Quand elle posa une question, son ton était doux mais ferme, et ses yeux ne clignaient presque pas. Elle regardait toujours dans les angles morts. Là où les silences pèsent plus que les mots.

En sortant, Amanda lui lança un regard en coin.

— Tu lis vite entre les lignes. Formation ou instinct ?

— Un peu des deux, répondit-elle simplement.

Dans la salle d’interrogatoire, l’équipe interrogea un jeune homme du quartier vu traîner près de la station. Rien ne colla vraiment. Il fut relâché, mais Émilie garda l’impression étrange qu’il cachait quelque chose. Elle nota son nom en marge.

Le soir venu, alors que tout le monde commençait à se disperser, Olivia s’arrêta devant le bureau d’Émilie.

— Bien joué aujourd’hui. T’as un regard utile. Continue à l’écouter.

Émilie leva les yeux. Elle chercha quelque chose à dire, mais se contenta de hocher la tête.

— Merci, Capitaine.

Quand Olivia partit, Émilie resta seule un moment. La lumière du bureau éclairait son dossier, et dans le reflet de l’écran noir, on distinguait son visage impassible, mais tendu. Elle ferma son cahier, appuya sur le bouton de veille.

Puis, avant de quitter les lieux, elle fixa un instant le mur des affaires non résolues, là où des visages figés regardaient dans le vide.

Elle se promit de ne jamais les oublier.

Demain serait un autre combat.



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Date de publication : le jeudi 8 Mai 

Heure : 14h

Mots : 616

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