THE MAD DOCTOR

La blonde repose la louche, et sort de la cuisine pour aller dans le salon. Elle se met entre son mari assit sur le canapé et la télévision. Elle le toise, les sourcils froncés.

L’homme — Quoi, Evelyn ? 

Evelyn — Tu ne vas pas bien, Eshan, vas voir un médecin. 

Eshan hausse les épaules, et essaie de voir l’écran.

Evelyn — Je ne plaisante pas, tu vois bien que tu as toujours mal à la tête. 

Eshan — Ça passera. 

Evelyn — Non, ça ne passera pas ! Tu n’arrives même pas à aller travailler. 

Elle pose ses poings contre ses hanches.

Evelyn — Je vais appeler ta mère. 

Eshan — Hé ! 

Evelyn — Alors vas voir un docteur ! Ça ne te prendra qu’une heure. 

Eshan — Evelyn, il est 23 heures, on est dimanche, et je n’ai... c’est fermé. 

Eshan — Vas voir, de toute façon, c’est mieux de sortir respirer que rien du tout. 

Eshan soupire et se lève. Il attrape sa veste et sort de chez lui. Les rues sont silencieuses, à part le café. Le brun arrive devant le bâtiment du médecin, mais celui-ci est fermé. Eshan fronce les sourcils, et quitte le bâtiment.

A mi-chemin, il s’arrête et entre dans un café. Il commande une tasse.

? — Hey, Eshan, c’est toi !? 

Un homme prend la chaise à côté du bar et tape dans le dos du brun.

Eshan — Salut, Kamal. 

Kamal — Tu fais quoi ici ? 

Eshan — J’ai- 

Le brun s’arrête et appuie sa paume contre son front, la mâchoire serrée. Kamal fronce les sourcils.

Kamal — Hey, ça va ? 

Eshan — Ouais... J’ai un de ces mal de crâne, depuis que j’ai eu... un accident. 

Kamal — Un accident ? 

Eshan ne répond pas, Kamal fixe sa tasse un instant.

Kamal — Vas chez le doc’. 

Eshan — Il est fermé. 

L’ami du brun sort son téléphone.

Kamal — Y’a le doc’ dans la ville d’à côté, tu peux y aller ? 

Eshan — Je ne vais pas me déplacer pour un mal de tête, et puis... Bref, je peux pas. 

Kamal tape sur la table et appelle le serveur. Ce dernier arrive, un plateau avec des tasses dans les mains.

Serveur — Yup, Kamal ? 

Kamal — Dit, Jerry, t’as pas une liste des gens ouverts un dimanche à 23 heures ? 

Le serveur lève les yeux au ciel et retourne en cuisine. Il revient avec une feuille qu’il tend à Kamal.

Jerry — Tu cherche quoi ? 

Kamal — Un docteur. 

Le serveur plisse les yeux.

Jerry — A cette heure, tu ne trouveras que Silas Thorne, le doc’ dans le quartier louche. Il prend sans ordonnance. 

Le serveur note l’adresse sur une serviette en papier et la tend à Kamal.

Jerry — J’y suis jamais allé, mais c’est le quartier des tarés. 

Eshan remercie le serveur et sort du café, suivi par Kamal.

Eshan — J’y vais, alors. 

Ils se séparent, et Eshan marche seul dans la nuit. Il marche une demi-heure avant d’arriver dans ledit quartier. Des gens fument dans les coins, d’autres se cachent dans les voitures pour vendre de la drogue. Il y a des boutiques et des sociétés encore ouvertes.

Eshan arrive enfin devant un bâtiment où une plaque indique le docteur Thorne. Il entre et monte trois étages. Dans la salle d’attente, il n’y a qu’une chaise, occupée par un sans abri, et une fenêtre ouverte. Il y a une porte, et Eshan. Elle s’ouvre, et le médecin, un trentenaire aux long cheveux blond, fait signe à l’homme de s’asseoir. Sur la plaque du bureau est écrit “Silas Thorne, docteur en médecine”.

Médecin — Asseyez-vous, monsieur... 

L’homme — Eshan Klein, docteur. 

Médecin — Très bien, parlez-moi de votre problème, monsieur Klein. 

Le médecin se penche en arrière dans son siège. Eshan tousse en s’asseyant.

Eshan — Docteur, j’ai une migraine depuis... plusieurs jours, et les médocs que ma femme me donne n’arrangent rien. 

Médecin — Aspirine, j’imagine ? 

Eshan — Ouais, ce genre de truc. 

Médecin — Une migraine. C’est un symptôme assez courant, ça pourrait être n’importe quoi, un manque de sommeil, la grippe, une infection, un cancer- 

Eshan — Ça peut être grave ? 

Le patient fronce les sourcils, penché en avant. Le médecin hausse les épaules, souriant.

Médecin — Ça, ou votre esprit, ça ne veut rien dire. Tirez la langue. 

Il se lève et jette un rapide coup d'œil dans la bouche d’Eshan avec une baguette en bois.

Médecin — Ouvrez les yeux. 

Il regarde ses yeux avec une lampe.

Médecin — Mettez vous debout, sur une jambe. 

Eshan fronce les sourcils, mais s’exécute. Le médecin l’observe un instant, la main sur le menton.

Médecin — Depuis quand avez-vous mal à la tête ? 

Eshan — Depuis quelques jours. 

Médecin — Pourquoi ? 

Eshan ne répond pas. Le médecin sourit.

Médecin — Pourquoi ? 

Eshan ouvre la bouche et la referme.

Eshan — Depuis un... accident. 

Médecin — Vous conduisez ? 

Eshan — Oui. 

Médecin — Mais vous n’avez plus votre voiture ? 

Le brun ne répond pas.

Médecin — Vous êtes venus à pied parce que vous n’avez plus le droit de conduire. 

Eshan fronce les sourcils.

Eshan — Comment vous le savez ? 

Médecin — Vous conduisez, je n’ai pas entendu de voiture. Vous avez peut-être évité de venir en voiture pour ne pas vous faire voler, mais vous venez de mentionner un accident. 

Eshan — Peu importe, faites votre métier. 

Le médecin appuie son menton dans sa main, le coude sur la table.

Médecin — Comment avez-vous eu votre accident ? 

Eshan — Ça n'a rien à voir. 

Médecin — Comment avez-vous eu votre accident ? 

Eshan ne répond pas.

Médecin — Il y avait quelqu’un d’autre, dans la voiture ? 

Eshan — Taisez-vous. 

Médecin — Vous n’avez pas qu’une migraine. 

Eshan — Vous êtes flic ? 

Le médecin secoue lentement la tête.

Eshan — Mince, pourquoi vous faites ça ? Prescrivez-moi un cachet, c’est tout ce que je veux. 

Médecin — C’est quoi, votre métier ? 

Eshan serre les poings.

Médecin — Laissez-moi deviner. 

Il tapote son doigt contre son menton.

Médecin — Mhhh, vous n’avez plus assez d’argent, vous n’avez plus de travail, plus de voiture, et vous avez tué quelqu’un. 

Eshan se lève.

Eshan — Je vous interdit de- 

Médecin — Vous avez mal à la tête parce que vous n’avez plus de drogue, hein ? 

Eshan — Taisez-vous. 

Médecin — Mais vous ne pouvez rien dire à cause de quelqu’un, votre femme, surement ? Ou un gosse. Peut être une femme enceinte. 

Eshan tape du poing sur le bureau.

Eshan — Ferme ta bouche, doc’, et donne moi juste un cachet d’aspirine. 

Médecin — Je ne vous juge pas, Klein, vous avez dû avoir une raison pour agir ainsi. Surtout avec la blessure que vous cachez. 

Le brun serre la mâchoire et remet sa veste. Mais Thorne se lève, et contourne son patient, un sourire aux lèvres.

Médecin — C’est bon, je vais vous soigner. Il n’y a qu’un remède pour votre mal. 

Eshan fixe la porte un moment, et se rassoit.

Médecin — Je reviens. 

Il sourit au brun, et part dans une autre pièce. La jambe d’Eshan tremble, et son pied claque contre le sol. Un vrombissement s’échappe de l’autre pièce. Eshan fronce les sourcils.

Médecin — Ça ne va pas être trop douloureux, j’imagine. 

Il sort de la pièce, un tablier blanc autour du corps et des gants aux mains. Il tient une énorme tronçonneuse rouge vrombissante. Le médecin rit hystériquement.

Eshan — Mer- 

Il n’attend pas et sort en courant de la pièce. Le médecin n’avance pas, bloqué par l’arme et la chaise. Il soupire.

Médecin — Mince, dommage~ 

FIN.