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AnneOwen
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Prologue

Des cris.

Hurlements de terreur. De douleur. Des pleurs étouffés dans le chaos.

Sous ce vacarme, je perçois des sanglots. Puis, brutalement, le noir engloutit tout.

Quand j’ouvre les yeux, c’est le choc.

Du sang.

Des tables renversées. Des cahiers éventrés, certains déchirés jusqu'à devenir méconnaissables.

Une vitre brisée laisse entrer un vent froid chargé d’odeurs métalliques et putrides.

Je chancelle, m’agrippe à une chaise, la remets sur ses pieds, et m’y effondre.

Je tente de comprendre. De me rappeler. Mais c’est le néant.

Un grondement rauque s’élève soudain par la fenêtre éclatée.

Je me redresse, l’estomac noué, et m'approche à pas lents.

À travers le verre brisé, l’horreur me frappe de plein fouet.

Du rouge. Partout.

Des entrailles répandues sur le sol, des corps mutilés, d’autres debout, animés d’une démarche grotesque.

Pendant un instant, je crois devenir folle.

Mais non.

La fiction a franchi la frontière. Elle est là. Réelle.

« Anne ! Anne ! »

La voix déchire l'air, de plus en plus insistante.

Je tourne sur moi-même, cherchant l’origine, mais je ne vois personne.

« Anne ! Réveille-toi, paresseuse ! »

Mes yeux s’ouvrent brusquement.

Je suis dans une petite maison de campagne, loin de l'université de Rennes.

Un plafond en bois brut, l’odeur du feu de cheminée... et devant moi, une jeune femme blonde, souriante, coiffée en queue-de-cheval.

Ses grands yeux bleus, couleur océan, m’observent avec amusement.

Elle est habillée d'un pantalon rose, d'un t-shirt orange et de baskets assorties.

Barbie.

C’est ainsi que je la surnomme, autant pour son style coloré que pour la douceur éclatante de son visage — même si elle proteste toujours :

« J’ai le nez tordu, je te rappelle ! » plaisante-t-elle à chaque fois.

« Debout ! On doit aller chercher des ressources avant que les autres rappliquent ! » lance-t-elle, déjà sur le pas de la porte.

Je soupire longuement.

« C’est parti... » marmonnai-je, encore embrumée de mon cauchemar.

Je noue mes cheveux roux en une tresse rapide, enfile un legging gris, un crop top assorti, et une chemise bleu foncé ouverte. Mes bottes lourdes — trouvées dans une maison abandonnée — claquent légèrement sur le parquet.

Devant le miroir, je m’observe un instant.

Mon visage rond est parsemé de taches de rousseur et de quelques cicatrices anciennes. Mes yeux marron me fixent, fatigués mais déterminés.

Barbie dit que ce sont "les plus beaux yeux du monde". Peut-être qu’elle a raison.

Quand j’arrive enfin dans le salon, elle m'attend, son sac à dos déjà sur l'épaule.

Elle me tend le mien avec un sourire impatient.

« Tout est prêt : nourriture, flotte, munitions, armes blanches, et nos Glock 42 respectifs ! » annonce-t-elle avec l’enthousiasme d'une gamine en route pour un pique-nique.

Je hoche la tête, inspire profondément, et franchis la porte.

Dehors, le monde n'attend pas.

Dehors, il n'y a plus de place pour les rêves.

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