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Chapitre 3 - Invitée inattendue

    Un peu plus tôt, quelque part dans les tréfonds de Bethelia, un jeune homme se faisait amener dans une salle ressemblant à un parloir. 

— Huf.. Allez-vous me dire ce qu’il se passe à la fin ? D’abord le kidnapping et maintenant le stéréotype de la salle d’interrogatoire ? 

    Alors que Cloud interrogeait les quatre hommes se tenant autour de lui, il vit la porte de l’autre côté de la salle s’ouvrir et une femme sublime en sortir, elle était grande, de longs cheveux neigeux tombaient en vagues sur ses épaules et sur sa veste raffinée. Elle leva ses yeux carmins et regarda vers Cloud.

— Sortez de la salle messieurs, il est à moi.

    Sans un mot, les quatre mercenaires se retirèrent et ne subsistèrent plus que Cloud et la mystérieuse femme dans la salle.

— Cloud, cela faisait un bon moment que l’on ne s’était pas vus toi et moi. Rassure moi, tu te souviens encore de moi, mon petit canari ? dit-elle, un sourire malin se dessinant sur son visage.

    Le surnom que la femme venait d’utiliser pour s’adresser à Cloud le fît écarquiller les yeux, comme s’il avait vu un fantôme.

— Qu’est-ce que… Vesper ?! Je pouvais imaginer que la Main Cachée avait été missionnée par quelqu’un de bien placé, mais que ce soit toi derrière mon enlèvement.. Cloud marqua une pause, l’air pensif.

— Tu n’es pas heureux de me revoir ? Après tout ce temps, on dirait que le petit oiseau a pris son envol~ 

    Alors qu’il pensait à des dizaines de questions qu’il voulait poser à son interlocutrice, une seule resta accrochée sur le bout de ses lèvres.

— Vesper, qu’avez-vous fait d’Ataria ?! hurla-t-il dans un désespoir brutal.

— Allons, allons. Calme-toi, qui est cette Ataria dont tu me parles ? S’agit-il de la fille qui était avec toi dans le taxi ? l’interrogea-t-elle, essayant de comprendre ce qu’il se passait.

— Oui, oui c’était bien elle. Dis-moi qu’il ne lui est rien arrivé. Je t’en prie Vesper…

— Je n’avais besoin que de toi mon petit canari.. je n’ai aucune idée de comment elle va ou encore même d’où elle est. 

    Vesper ricana et haussa les épaules d’un air joueur alors qu’elle  regardait l’impuissance se dessiner dans les yeux de Cloud, détruit silencieusement sur sa chaise.

— Voyons, petit lapin, elle pose un doigt sous le menton de Cloud et relève sa tête pour le regarder dans les yeux avant de s’approcher et de lui susurrer à l’oreille, je pense qu’un arrangement peut encore être trouvé entre nous, je suis une louve patiente.

    Sans prévenir, Cloud ressentit une impulsion le traverser au plus profond de son âme. Il posa une main sur la joue de Vesper avant de la retirer et de la repousser d’un coup violent sur les omoplates.

    Le regard de Vesper se teint alors d’une nouvelle émotion, une braise virulente attendant d’être nourrie. 

    Cloud écarquillait les yeux, comme s’il se rendait compte de son acte de rébellion alors même qu’un sourire malsain commençait à orner les lèvres de la louve.

— Qu’est-ce qu’il se passe, Cloud ? J'ai peut-être touché une corde sensible ? laissa échapper Vesper, d’un ton joueur. Tu crois peut-être que tu as le choix ? Tu penses que tu peux t’échapper ? Tu crois que tu peux m’abandonner encore une fois ?

— N’insinue pas que je suis parti sans explication, tu n’es plus qu’un spectre douloureux Vesper. soupira Cloud, essayant de sortir de sa tourmente.

    Vesper, le souffle coupé par les propos de sa proie, choisit de se ruer vers Cloud et de définir la suite en l’embrassant d’une passion acharnée.

    Le jeune homme se laisse alors porter par le poids de leurs souvenirs communs et replonge dans l’énigme de cette soirée qui fît tout basculer entre les deux âmes.

    Se trouvant sur une colline, non loin d’une petite ville, le regard visant les étoiles dans l’immense toile bleue, Vesper et Cloud se livraient l’un à l’autre comme s’ils avaient grandi ensemble.

— Dis moi Cloud, comment imagines-tu le futur ? chuchota Vesper, montrant du doigt l’étoile du soir.

—  Qu’il soit éclairé ou qu’il ait sombré, cela me sera égal Vesper. Tant que je serai à tes côtés je passerai chaque obstacle et te rendrai fière… soupira Cloud, trop occupé à regarder son interlocutrice plutôt que la dualité qu’elle essayait de lui montrer.

— Oh~ Le petit canari aura toujours besoin de sa chère mère alors haha ! s’exclama Vesper en charriant Cloud sans l’avoir vraiment compris.

— Non, Vesper… Tu ne m’as jamais réellement compris je suppose ? demanda Cloud, les yeux reflétant Vénus.

    Une tension, une douleur fît revenir Cloud à lui-même, une larme s’écoulant sur sa joue alors qu’il repoussait Vesper d’une force légère, forçant le regard de cette dernière.

— Je t’appartiens toujours, et tu le sais, mais tu n’es plus ma Vesper, tu n’es qu’une louve affamée… 

    Vesper fît un pas en arrière, l’air apeurée. Elle fixa Cloud et se mit à trembler. 

— Qu’est-ce que tu.. Cloud..? la braise de Vesper s’était calmée, comme si elle n’avait pas été la même depuis qu’elle avait retrouvé Cloud, comme si elle ne l’avait pas reconnu.

— Je n’ai jamais cessé de t’aimer, ma louve, mais regarde-nous aujourd’hui. Tu ne montrais pas cette étoile par hasard, je me trompe..? chuchota Cloud, l’esprit vacillant et le cœur lourd.

    Comme un couteau qui venait de se planter en elle, les mots de Cloud la firent s’écrouler, réalisant l’horreur de ce qu’elle était devenue.

    Dans un silence chaleureux, Cloud s’approcha de Vesper, écroulée au sol. Pour la première fois depuis 5 ans, il la serra dans ses bras, un sourire de pardon sur les lèvres.

— Tu n’aurais jamais dû revenir, Cloud… Je suis tellement désolée. 

    Vesper sortit un boîtier étrange de sa poche et alors qu’elle appuyait sur un des boutons du dispositif, Cloud ressentit une décharge dans la nuque, le faisant s’écrouler, inconscient.

— Crois-moi mon petit canari, j’aurais préféré que tout cela se passe en douceur, mais je ne peux te permettre l’échappatoire. J’ai encore besoin de toi Cloud, Ataria attendra.

    La chute de Cloud claqua un coup, mais plus loin dans Bethelia, un autre coup était frappé sur les pavés de la route à l’entrée de la ville : des pas lourds, ceux du Baron. D’autres fracas commençaient à se faire entendre sur une toile tendue, une batterie, accompagnant les cœurs et les âmes de la population, des accords de guitare flottant dans le ciel. 

    Se rapprochant du centre-ville et de son air lyrique, le Baron, qui observait chaque visage, chaque habitant, reconnut quelqu’un.

    Pour éviter de le voir s’en aller, le Baron utilisa son pouvoir et la sphère réapparut, figeant le temps en son sein sauf pour le Baron et sa connaissance. Cette dernière s’en aperçut et interpela son interlocuteur dès qu’elle le remarqua.

— Baron, ravi de vous revoir. Que me vaut cet honneur ? dit l’homme, un sourire de satisfaction sur le visage.

— De même pour moi, Dagger, j’aurais besoin d’un renseignement, tu n’es pas en mission ? l’interrogea le Baron, levant un sourcil au dessus de son oeil, blanc comme neige.

— Vous êtes chanceux, j’en reviens justement. Que souhaitez vous savoir ? 

— Il y a peu, un taxi est arrivé à Bethelia, je recherche la femme qui s’y trouvait, elle se nomme Ataria. Elle était également accompagnée de monsieur Altair. J’ai retrouvé le taxi à l’entrée de la cité, je t’ai pourtant connu plus fin dans ton travail que cela, Dagger. soupira le Baron.

— La Main Cachée était pressée, Vesper nous a embauchés pour cette mission, vous savez comme elle est. ricana Dagger, ne remarquant pas le froid glacial dans les yeux de son interlocuteur.

— Peu importe, j’aimerais savoir ce que vous avez fait d’Ataria, Vesper ne devait pas en avoir après elle je suppose. 

— En effet, reprit Dagger, nous avons reçu pour seul ordre de ramener Cloud, il n’a d’ailleurs étonnement pas manifesté d’animosité à notre encontre et nous a suivis sans discuter. La femme qui l’accompagnait ne nous intéressait pas, si elle n’était plus dans le taxi à votre arrivée alors elle doit sûrement être quelque part en ville.

— Je vois, j’ai eu tout ce que je désirais. Dans ce cas, passe une bonne journée Dagger. il claqua des doigts et la sphère disparut, le temps reprenant son cours comme s’il ne s’était rien passé.

    Dès qu’il vit le Baron s’éloigner et disparaître dans la foule, Dagger passa une main sur son front, l’air soulagé.

    Le Baron, pourtant probablement l’entité la plus imposante de la foule à Bethelia, ne se fît pas remarquer jusqu’à ce qu’il décide de ressortir de ce troupeau massif. À la manière d’un jaguar, il ne fît qu’un pas avant d’attraper sa cible, le souffle coupé de terreur face à ce colosse.

— Ah ! Êtes-vous devenu fou ?! hurla Scoville, se débattant pour sortir de l’étreinte des mains abîmées du Baron.

    Les yeux du Baron s’écarquillèrent en voyant qu’il avait confondue Scoville, l’agent de la maréchaussée, avec Vesper. Se sentant honteux, il la relâcha en s’inclinant par respect.

— Veuillez m’excuser, madame l’agent. Je vous ai confondue avec quelqu’un d’autre, c’était un acte inconscient que de foncer tête baissée.

— Baron, je veux bien vous pardonner personnellement pour cette fois, puisque c’est vous, cependant votre acte ne me donne guère de bon pressentiment quant à vos intentions.

— Pardonnez-moi encore. Il s’approche et chuchote, Scoville, j’ai besoin d’un renseignement, en tant qu’agent de la maréchaussée vous devriez pouvoir m’aider ?

— Je suppose qu’en tant qu’agent, oui je peux vous aider, mais gardez à l’esprit que vous feriez mieux de faire attention à vos propos, vous n’êtes pas invincible face à la loi, Baron.

    Les yeux du Baron se fixèrent sur le symbole ornant la veste de Scoville, deux rapières croisées sur fond blanc. Se raclant la gorge, il releva les yeux vers son interlocutrice et la questionna.

— Savez-vous où se trouve la cheffe adjointe ?

— Alors c’est madame Callahan que vous cherchez ? Et pour quelle raison ?

— Vesper Callahan possède des informations auxquelles j’ai besoin d’avoir accès. Maintenant si vous le voulez bien, j’aimerais savoir où la trouver, je suis pressé.

— Avez-vous pensé à aller vérifier au quartier ouest ? 

    Sans prononcer un mot, la présence du Baron s’effaça, laissant l’atmosphère pesante et le souffle de Scoville se réinstaller au sein de poumons crispés.

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