Igor se réveilla d’un sommeil quelque peu tourmenté. En effet, cette nuit fût particulièrement bruyante, on entendait crier les deux enfants que la femme d’Igor avait recueilli, il y a près de sept mois de cela. Les deux enfants avaient, semble-t-il, baladé dans les rues de la ville pendant la nuit durant laquelle Igor avait pris plaisir à assassiner l’homme souffrant. Durant la nuit, vers trois heures du matin semble-t-il, Igor fût d’abord réveillé à la suite de voix résonantes dans la maison. Il n’eut guère reconnu le son de la voix, car il n’avait nullement pris possession de son corps pour se réveiller. Cette voix, semble-t'il, était celle du plus jeune, prénommé Ael: c'était un jeune intellectuel, âgé de seize ans, ce qui, en effet, n’est pas fortement loin de l'âge de son père. Cet adolescent n'était pas le genre d’adolescent — qui sont très nombreux dans la ville — à sortir la nuit, au surplus, Igor avait néanmoins, malgré l’incapacité de pouvoir discerner les voix des deux adolescents, reconnu par l’intonation de ces dernières, qu’ils étaient dans un état proche de l’ivresse que pourrait avoir un habitué des bars. Igor était, au demeurant, convaincu qu’il s’agissait de ses deux enfants, mais il n’y prêta pas attention, puisque le sommeil était d’une profondeur telle qu’il n’aurait su se lever de son divan. Il avait du moins reconnu (il en était convaincu même après son réveil) qu’il s’agissait de ses deux enfants. À son réveil, Igor fût quelque peu tourmenté par la nuit qui venait de s’écouler. Il se leva toutefois du divan sur lequel il avait songé à dormir cette nuit, se précipita de s’habiller de vêtements neufs que sa femme lui avait acheté, durant le dernier marché, auprès d’un tailleur renommé. Après s'être vêtu, Igor alla dans le salon. C'était un salon fort chic, on pouvait y retrouver une télé, qui, semble-t-il, était neuve. Sur le coin à droite du salon (la porte se situant sur la gauche), il y avait un canapé, teinté en gris, d’une hauteur moyenne et fabriqué d’une matière fort agréable au touché, qui pouvait accueillir près de quatre personnes. La table était, quant à elle, recouverte d’une nappe qui pouvait rappeler la haute bourgeoisie du dix-huitième siècle, recouvert de motifs divers tels que des fleurs de Lys, et quelques symboles de royauté française. Le sol était lui fait d’un bois sombre: d’acacia semblait-il. Les murs aussi étaient fort neufs, coloré d’un rouge vif par endroits, et à d'autres par des couleurs proches d’un gris clair. 

C'est alors que d’une façon inattendue, Igor reconnu son deuxième fils, prénommé Alexis, allongé sur le canapé, dans un état de sommeil tel qu’il n'était visiblement pas possible de le réveiller, même en le secouant violemment. Igor commença le trajet dans le salon pour aller réveiller son fils, mais, cependant, son deuxième fils Ael, lui prit d’une manière violente l'épaule gauche, ce qui, par conséquent, effraya Igor au plus haut degré de peur. Igor, s'étant retourné à toute vitesse, croisa le regard mort de son fils: ses yeux étaient recouverts d’une très visible marque rouge, les paupières à trois quarts fermés, laissant penser qu’il se trouvait dans un état d’ivresse sans nom. La bouche ouverte, il commença à parler à son père.

-Papa, je…

-Qu’est-ce que c'est que cet état, Ael ? Interrompu sèchement Igor, d’une voix élevée. Il semblait que la colère l’avait sauvagement pris, ce qui n'est jamais encore arrivé envers Ael.

-Je suis quelque peu ivre vois-tu ? Je n’arrive plus à raisonner, trancha Ael dans un état où l’on pouvait croire qu’il tomberait à même le sol à tout moment.

-Qu’est-ce que cet état ? Cria derechef Igor. Il semblait être sur le point d'être capable de ramener de force Ael dans la chambre.

-Je ne me rappelle plus de rien, je veux seulement dormir.

Dès lors, Igor prit son fils par le bras, l’a aidé à rejoindre la chambre et le coucha sur le lit défait, duquel il s'était auparavant levé. Le trajet fût difficile, Ael n’a pas manqué de tomber à plusieurs reprises, quatre ou cinq fois, d'après Igor. Il ne boitait pas, cependant il n’arrivait tout de même pas à marcher convenablement, l’alcool qui a dû avaler la veille ne lui permettait pas de marcher correctement.

Après avoir allongé son premier fils, le plus jeune, il bondit derechef dans le salon, afin de réveiller le deuxième fils, Alexis, toujours dans son état de sommeil. «Alexis !» commença à dire Igor à voix basse, afin de ne pas réveiller sa femme et Ael, sans succès. Igor s'asseyait sur le canapé, «Alexis, réveille-toi» continua Igor à plusieurs reprises, plus d’une dizaine au total. Il commença à taper, de la manière la plus douce possible, afin de ne pas être brutal, le visage d’Alexis qui ne répondait toujours pas aux appels de son père. Après près de trois minutes, Alexis se réveilla, d’une manière précipitée, comme s’il ne savait pas ce qu’il faisait ici.

Il était près de sept heures et demie du matin lorsque Alexis se réveilla, le soleil commença à rayonner directement dans le salon, ce qui, de la sorte, réveilla de manière encore plus brutale le jeune Alexis, âgé de dix-sept ans.

-Que faites-vous ici, Papa ? Demanda d'une voix tout à fait normale Alexis, comme s’il n’avait pas bu durant la nuit.

-Qu’avez vous fait avec ton frère cette nuit ? Je vous ai entendu crier et gémir dans le couloir de la maison durant la nuit.

-Je ne me rappelle guère de ce que nous avons pû faire, qu’avons nous dit ?

-Oh ! Je n’en sais rien, mais vous étiez ivre mort semblait-il, s’exclama Igor en se levant du canapé.

-Ce dont je me rappelle, père, c'est d’avoir trouvé un homme qui était allongé par terre. Nous avons essayé avec Ael de savoir quelle était la raison pour laquelle il dormait ici, mais il n’a nullement répondu, je ne voyais pas bien son corps, je n’arrivait pas à discerner son visage ou même ses mains.

Igor regarda son fils, et lui lâcha un sourire timide, avec un léger soupir du nez, comme si ce que l’adolescent avait dit l’amusait. De surcroît, Igor s’en alla du salon sans savoir ce que Alexis allait faire, il semblait qu’il n'avait aucune envie de le savoir. Il traversa le salon, son fils Ael dormait de la manière la plus profonde qu’il soit. «Je lui demanderais des informations en rentrant» trancha Igor, qui marchait vers la porte. La porte de sa femme était encore fermée, il paraissait qu’elle dormait toujours depuis l’heure à laquelle Igor était rentré. Il n’avait nullement envie d'ouvrir la porte. Igor prit des chaussures, c'étaient des modèles style derby, en cuir noir et neuf, de pointure un peu trop grande pour Igor, malgré le fait qu’il ait des longs pieds. Il enfila ses chaussures dans la plus grande discrétion, pour essayer de ne pas réveiller ceux qui dormaient. Il repassa faire un tour dans la salle de bain, se coiffa avec un peigne, se lava les mains et enfila une veste neuve, noire, qu’il n’avait jamais porté.

Après avoir traversé le couloir et pris un double des clés de l’appartement, Igor ouvrit la porte, et de l’oreille entendit une voix.

-Où allez-vous père ?

C'était bien entendu la voix d’Alexis, qui s'était visiblement levé du canapé. Cependant, Igor eut fait exprès de ne pas entendre son fils, pour ne pas traîner. Il descendit les escaliers, se dirigeant devant l'entrée de l’immeuble, ouvrit la porte vivement, et sortit de l’immeuble. En se dirigeant à sa gauche, il retomba à l’endroit où avait eu lieu le meurtre de la veille. Igor fût fortement surpris quand il réalisa que le corps avait disparu, il semble que les médecins soient passés par là dans la nuit. Igor se rendît dans un café où il s’y trouvait le journal quotidien, éloigné d’une vingtaine de minutes de marche d’ici, au centre ville.