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Chapitre 4

La lumière qui vint s'abattre sur mon visage me sortit de mon sommeil. J'avais du mal à situer où je me trouvais et je mis un petit temps avant de comprendre que j'étais chez mes parents, dans ma chambre. Le gala. Je sentis remuer à côté de moi, mes lèvres me furent happées juste après.

— Salut, amour.

Tina était mielleuse ce matin. Elle se blottit contre moi et repartit dans un léger sommeil, avantageux pour moi, car je n'avais pas vraiment envie de parler.

J'avais une légère migraine. Pourtant, je n'avais pas le souvenir d'avoir bu énormément hier soir. Il y avait juste eu, le verre de punch but avec ma mère, puis celui avec ma tante, puis... tous les autres verres but avec Stan, puis avec Tina, dans cette même pièce où l'on se trouvait.

Il était vrai que ma gueule de bois n'était pas à marquer dans les annales, pour autant, elle n'était pas agréable. De plus, une partie de mes souvenirs avaient l'air d'avoir fait leur valise et d'être partis loin, très loin. Tant pis ? Si je les avais oubliés, c'était qu'ils ne devaient pas être très importants.

Je m'extirpai du lit, non sans un grognement de mécontentement de la part de Tina, mais trop occupé à finir sa nuit, elle me laissa facilement filer.

Je me rendis au rez-de-chaussée et constatai que la maison se trouvait dans un état très inhabituel. D'ordinaire, elle était toujours bien rangée, impeccablement propre, pourtant... À cet instant, elle n'était qu'une poubelle géante. On avait du mal à croire que la plupart des personnes qui étaient présentes ici hier soir, étaient des adultes et des personnes de milieu aisé, qui plus est. Le salon donnait juste l'impression d'avoir accueilli un troupeau de cochons.

— Oh Danny-chou ! Tu es réveillé ! Tina n'est pas avec toi ?
— Maman, je t'ai dit quoi à propos des « chou » ? Et non, elle dort encore.
— Rho... Bon, allez, tiens ! Tu serviras à quelque chose !

Elle me mit avec toute la douceur du monde, une pelle et un balai entre les mains. Je rêvais, ou est-ce que j'allais encore faire le ménage ? Il était où Patrick ? C'était lui qui s'en chargeait.

— Maman ? Tu rigoles ? Et Patrick ?
— Moi ? Jamais ! Et Patrick, mon chou est déjà occupé, comme tout le reste du personnel de ménage, donc, soit gentil, et balaie-moi cette fichue salle ! Et tu sais quoi ? Pour soulager ton fardeau, je vais activer le système audio. Bon travail, mon chou !

Et elle me planta là. Génial ! Une salle entière à moi seul... Bon réveil, Danny. Bon, plus vite j'aurais commencé, plus vite, j'aurais terminé.

Deux heures s'écoulèrent avant que la belle au bois dormant qui investissait mon lit, tel un ours en hibernation, fasse son apparition. Dommage. J'avais quasiment fini le nettoyage.

— Salut, amour !

Bon, les surnoms mielleux, ça allait deux minutes. Ma tolérance du réveil s'était stoppée au moment où ma mère m'avait donné ce balai ! Entre les deux, ça commençait à être fatigant, je voulais juste qu'on m'appelle par mon prénom !

Tina commençait à s'imprégner du tempo de la musique qui passait sur la radio, tout en se rapprochant à pas de loup vers moi.

— Jolie musique ! Tu m'accordes cette danse ?
— Je n'ai pas mon mot à dire de toute façon, si ?

Elle me fit un petit sourire, un de ceux, qui à la fois semblaient timides et à la fois remplit de confiance, à cet instant sa beauté me frappa. Elle était vraiment splendide, même si elle venait de se réveiller, elle était d'une beauté délicate, mais à couper le souffle. Les rayons du soleil, tapant contre sa peau, ne firent que renforcer ce sentiment. Je me laissai prendre à son jeu, la prenant par les hanches et, tout naturellement, nos corps commencèrent à suivre la musique.

Ma mère qui surprit cette scène, nous fixa d'un air tendre et remplit d'amour.

— Vous êtes beaux ensemble.

Je répondis par un sourire à ma mère.

— Merci Madame !

Tina sourit à son tour.

— Appelle-moi, Julie, Tina, "Madame" ne me rajeunit absolument pas !
— D'accord !

Je soupirais gentiment face à elles deux.

J'appréciais la musique et la chaleur du soleil qui chauffait doucement la pièce, donc lorsque ma mère nous laissa seuls, autant Tina que moi profitions pleinement du moment. Bercés par les notes de pop qui envahissaient la salle, nous fermions les yeux, emportés par les chansons qui défilaient. Pourtant, malgré ce bonheur certain, au fond de moi, quelque chose semblait me peser.

Au bout de quelques danses, je me redressai et ouvris les yeux, mais ne m'arrêtant pas pour autant de danser. C'est à ce moment-là que j'aperçus sur le sol, dans la seule partie que je n'avais pas encore balayée, un petit objet, dont le rayon de soleil qui passait à travers la fenêtre, paraissait illuminé. Dès cet instant précis, je ne pus décrocher mon regard de cette petite chose scintillante, déposé là.

— Excuse-moi, Tina, je reviens.

J'allais en direction de l'objet et le ramassais. C'était une gourmette, entièrement en argent, je la levai jusqu'au niveau de mes yeux pour l'examiner de plus près. J'avais déjà vu ce bijou. Danny, réfléchis. Cela devait être hier... Bien sûr, la réponse que je cherchais se trouvait dans la partie de mes souvenirs qui étaient partis en voyage au soleil. Je fis un effort considérable pour essayer de me rappeler, jusqu'à ce que le déclic se fit.

Dès que la première image me revint, les autres suivirent avec violence, les unes après les autres.

Un homme à la carrure imposante, une magnifique femme aux yeux émeraude, les présentations, et Levinson. Mais ça ne s'arrêta pas là. Eberhard, le baiser, Tina, le tint de ma Némésis, la salle de bain, la conversation, la piste de danse, Freman et lui se trémoussant, son sourire, ses yeux verts, et toutes les sensations que j'avais ressenties. Toutes celles qui m'avaient poussé à faire la fête et à faire l'amour à Tina. Tout ce que j'avais tant voulu oublier.

J'avais l'impression d'étouffer. Je ne voulais pas me souvenir ! Je ne ressentais plus qu'une sensation de suffocation, face à tout ce qui me revenait avec une force et une vitesse considérable. Je me noyais dans tout ça.

Sans même le remarquer, je m'étais accroupi et j'avais mis ma tête entre mes mains. Tina s'approcha de moi un peu hésitante et se plaça à ma hauteur, l'inquiétude dans ses yeux me permit de retrouver un semblant de contenance.

— Danny ? Ça ne va pas ? Qu'est-ce que c'est ?

Elle avait remarqué la gourmette et voulut l'attraper, mais je l'enlevai rapidement, pour ne pas qu'elle y touche. Tel un gamin qui ne voulait pas que l'on lui prenne ses sucreries. J'avouais mettre sentis un peu idiot sur le moment.

— Je ne vais pas te la voler, Danny, je voudrais juste la regarder...
— Non.

C'était bête, mais je ne voulais pas qu'elle y touche. C'était comme... Comme si, je voulais en garder l'unique privilège, malgré le fait, qu'elle ne m'appartenait pas.

— Ok, Amour, je ne te le demanderais plus...

Son expression se voulait tendre et rassurante.

— Tina... Rentre chez toi s'il te plaît...
— Mais ?
— RENTRE.

J'avais crié, malgré moi.

Elle acquiesça, vexée et agacée, avant de partir, non sans un dernier regard rempli de colère. Moi, je restais comme un imbécile, assis au milieu d'une grande salle, serrant le plus fort possible, un objet qui appartenait à mon pire ennemi. En quelques secondes, je m'étais souvenu, de toutes les choses que j'avais voulu effacer de ma mémoire, grâce à l'alcool et le sexe. La sensation d'être assailli, d'un seul coup, avec toutes sortes d'émotions était insupportable. J'étais perdu.

Je haïssais Levinson.

Ma mère arriva dans les secondes qui suivirent le départ de Tina, elle s'agitait dans tous les sens, me hurlant à moitié dessus. Me questionnant sur la raison pour laquelle Tina était partie avec cet air triste sur le visage et les larmes aux yeux. Je sentais la colère dans le ton de ma mère et je sentis aussi sa surprise, puis l'adoucissement dans sa voix lorsqu'elle me vit, assis au sol, tête baissée et entre mes mains.

— Danny ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu t'es disputé avec Tina ?
— Nan, maman, c'est pas ça. S'il te plaît, laisse-moi, je veux être seul.

À mon étonnement, elle ne chercha pas à redire quoi que ce soit et m'écouta.

J'étais seul maintenant.

⟣⟡⟢

Finalement, j'étais resté cloîtré dans ma chambre tout le dimanche, la seule personne qui avait réussi à rentrer dans mon donjon fut Stan, ma mère s'étant inquiétée l'avait appelé. Il avait passé toute la journée à essayer de me changer les idées. Bien sûr, il avait essayé de comprendre ce qui avait pu me mettre dans cet état, mais je ne lui avais rien dévoilé, ni le pourquoi, ni le comment, ni à cause de qui.

Le réveil de ce matin avait piqué, sans même avoir commencé la première heure de cours, j'étais déjà au bout du rouleau. Je ne voulais pas voir Tina et encore moins l'autre, mais je devais lui rendre son bien.

J'étais installé à ma place quand Tina arriva. Je ne la vis pas baisser la tête et afficher une mine triste, car j'étais bien trop occupé à jouer avec la gourmette de Levinson. Je voulais la lui rendre le plus vite possible, elle m'avait tenu éveillé toute la nuit. J'avais réfléchi à toutes les émotions qui m'étaient revenues par rapport à la soirée.

Je jouais avec ce bracelet, le faisant passer dans ma main gauche, puis dans ma droite, de l'une à l'autre, et ce, sans m'arrêter. Je vouais, indéniablement, un certain intérêt à cet objet. Parce que je le trouvais joli ? Ou... Bien... Parce qu'il lui appartenait ?

Tina s'assit à côté de moi et commença, d'une voix qui aurait pu me faire sentir coupable de mon comportement, si j'avais prêté attention à la situation, cependant, une fois encore, j'étais bien trop occupé à fixer la porte d'entrée, à attendre que ma Némésis passe le pas de cette dernière, pour me concentrer sur ma voisine.

— Tu es encore avec cette gourmette ? Pourquoi ne me laisses-tu pas la voir ?
— Parce que.
— Ne cherche pas Tina, il ne m'a pas non plus laissé la toucher.

Levinson entra, enfin, dans la salle et je me levai précipitamment pour aller vers lui, je devais l'intercepter avant qu'il s'assoie.

J'étais au milieu des escaliers quand quelque chose me frappa. Plus aucun bruit ne se faisait entendre dans la salle et en observant bien, tous les regards étaient tournés vers moi.

Il semblait que l'attention était entièrement sur ma personne, due au cri d'indignation que Tina venait de pousser, après que je lui eus, semblerait-il, marché sur le pied, juste avant de la bousculé et de complètement l'ignoré. Toutes les personnes présentes me dévisageaient, à l'exception de Levinson, Rayan et Freman. Les deux premiers avaient l'air de n'avoir prêté aucune attention à la scène, bien trop concentrée dans leur conversation, quant à Freman, elle était captivée par son téléphone.

— DANNY DAVIDSON.

Oups ? J'avais dépassé le seuil de tolérance de Tina et elle était bien énervée.

— Suis-moi. Il faut qu'on parle.

Dans une tentative que je savais veine, je lui adressais mon plus beau sourire et fis mes plus beaux yeux doux, afin de l'adoucir. L'échec fut évidemment cuisant.

— Suis. Moi.
— Mais et les cours ?

Qui ne tentait rien n'avait rien, pas vrai ?

— Je pense que sécher ne te dérangera pas, tu en as l'habitude, nan ? Aller vient !

Je la suivis à contrecœur, je savais où elle nous entraînait. Au plus profond des bâtiments de l'école, il y avait une petite salle qui n'était utilisée que très rarement, voire jamais. Elle était nettement trop petite et reculée, comparée aux salles normales ou encore aux amphithéâtres. Une classe entière ne pouvait pas tenir à l'intérieur, même divisé en deux. En fait, cette salle avait plus la réputation d'être utilisée par les couples. Moi-même et Tina l'utilisions de temps à autre.

J'entendis ma petite amie verrouiller la porte, une fois à l'intérieur. Je n'avais pas envie de lui faire face, quand je m'y résignai, la mine qu'elle affichait ne m'annonçait rien de très bon. Elle se fâchait rarement contre moi, nos disputes pouvaient se compter sur les doigts d'une main, même après toutes ces années.

— Danny Davidson. Qu'est-ce que tu as depuis la rentrée ? Tu fais la gueule, tu boudes, tu râles, bref, tu es une humeur à chier ! C'est quoi ton problème ?
— Je trouve mon humeur acceptable.
— Tu rigoles là ? Tu es d'une humeur exécrable ! En plus, tu ne me prêtes aucune attention, tout à l'heure, tu m'as bousculée et tu ne t'en es même pas rendu compte ! Si je n'étais pas là, tu ne le remarquerais même pas !
— Tin-
— Stop ! Danny, tu me laisses finir !

Je regardais à travers la petite fenêtre de la porte, dont le verre était légèrement flou, et vis-les silhouette de deux personnes entrer, dans la salle jumelle, à l'opposé de celle où nous nous trouvions. Peut-être, un couple qui allait se détendre, pendant que moi, je me faisais passer un savon par ma petite amie, qui sait ?

Là, tout de suite, je ferais mieux de me concentrer de nouveau sur la furie qui se trouvait devant moi.

— Quand je pensais avoir retrouvé mon petit ami samedi, il a fallu que tu trouves cette gourmette toute nulle ! Depuis que tu la, tu es comme obsédé par elle ! C'est juste une gourmette Danny, tu ne sais même pas à qui elle est ! Ton dernier neurone a grillé ? Ou alors... Si. Tu sais à qui elle est, ce qui expliquerait pourquoi tu as cet air doux quand tu la fixes.
— Quand tu dis que je la regarde d'un air doux, tu te paies ma tête, hein ?
— Non ! Absolument pas, donc dis-moi à qui elle appartient, à une fille ? Tu me trompes ? Tu en aimes une autre ?!
— STOP !

Je me mis à rire.

— Elle n'appartient pas à une fille, alors ne t'inquiète pas, tu n'as pas à t'inquiéter, je ne te tromperais pas avec son propriétaire.
— Si tu le dis. Autre chose, je trouve que, depuis que tu as discuté avec Levinson, tu es bizarre. Samedi, tu n'as peut-être pas remarqué, mais tu le cherchais du regard. Enfin, je suppose que c'était lui, car il te regardait aussi. Mais tu devrais le laisser tranquille. Il est en train de te changer.

En entendant le nom de ma Némésis, je cessai immédiatement de rire et je repris mon sérieux.

— Il n'a rien à voir avec quoi que ce soit, laisse-le où il est.
— Tu vois, c'est de ça que je te parle, tu es presque à le défendre et à en devenir méchant.

Je plissai les yeux.

— Pourquoi je le défendrais, tu connais ma haine à son égard. Sérieusement, Tina, là, tu me casses les pieds, tu me fais une crise de jalousie ?
— J'ai bien le droit non ! Je suis ta petite amie et on a l'impression que tu n'en as rien à faire de moi ! On dirait que tu vois une autre fille derrière mon dos !
— Tina ! Je dois te le dire dans quelle langue ? Non, je ne vois aucune autre fille à part toi.
— J'ai du mal à te croire ! En plus, avec Levin-

J'explosais, j'avais toujours eu horreur qu'on me prenne la tête comme était en train de le faire Tina actuellement, alors qu'elle remette Levinson sur la table une nouvelle fois me fit encore plus vriller. Je ne voulais pas entendre parler de lui, j'y pensais assez par moi-même, alors ce n'était pas la peine de venir sans cesse me le rabâcher.

Je devais à tout prix lui rendre son bijou, comme ça, je ne penserais plus à lui et l'affaire sera réglée. Je me dirigeai vers la porte, posai ma main sur la poignée, me retournant une dernière fois, afin de faire face à Tina.

— Laisse ce mec où il est Tina. Je ne veux plus t'entendre parler de lui.
— Danny, reste ici !
— Laisse-moi !

Je claquai la porte, tout en remarquant que ma dernière phrase avait sonné à l'unisson avec une personne qui sortait de la salle d'en face. En comprenant qui se trouvait en face de moi, je ne pus m'empêcher de le fixer d'un regard glacial.

— Levinson.
— Davidson.

Les deux portes respectives dans nos dos, s'ouvrirent en même temps, laissant dans leurs embrasures, Rayan et Tina, qui formèrent à leur tour, à l'unisson, l'ordre de rester là. Coordonnés, Levinson et moi nous étions retournés pour toiser, rudement, les deux perturbateurs.

Mon voisin partit, laissant un Rayan dans une colère noire, baragouinant tout un tas d'insultes envers son ami. Une fois qu'il eut disparu de notre champ de vision, je décidai de partir à mon tour, à l'opposé. J'eus juste le temps de voir Tina, tenter de passer ses nerfs sur Rayan, qui ne lui octroya qu'un bref regard de dédain. Lorsqu'elle voulut rentrer dans la salle où il se trouvait, il lui ferma la porte au nez, la laissant rouge de colère. Je ne pus empêcher le sourire aux coins de mes lèvres de se dessiner.

Je marchais à travers les couloirs d'un pas décidé, maudissant la terre entière, quand d'un coup, la phrase que Tina avait prononcée peu de temps auparavant, me revint en mémoire, je l'ai surpris à te regarder aussi.

C'était impossible, non ? D'où, me sortait-elle ça ?

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