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Prologue

Divya : 17 ans ( 1 an auparavant )

L'odeur ferreuse du sang ne cesse de me chatouiller les narines. Le vent froid, trop froid même, ne peut s'empêcher de me mettre des bâtons dans les roues. Les violentes rafales de vent viennent placer mes mèches de cheveux brunes -obscurcies par la nuit- sur mon visage. Elles m'empêchent de distinguer clairement les éléments qui composent le paysage au loin. Le paysage que je dois m'empresser d'atteindre.

Je la porte à bout de bras, attendant un changement, une lueur d'espoir qui me montrerait qu'elle se réveillera et que je continuerai encore des années à la voir sourire, à voir ses jolis yeux bleus vifs remplis de vie. Pourtant rien ne vient, elle est toujours aussi pâle, les yeux clos, les lèvres légèrement bleues, les mains de plus en plus froides.

J'entends la grande horloge dans mon dos. Une symphonie de :

Tic Tac

Tic Tac

Tic Tac

qui me rappelle à chaque fois que son temps est compté et qu'elle ne tardera pas à sombrer si je ne me dépêche pas de trouver une solution.

Dans quoi nous sommes-nous encore embarquées ? Ou plutôt, dans quoi l'ai-je encore embarquée ? ! Elle n'aurait jamais dû venir avec moi. Je devais y aller seule, c'est moi qui aurais dû être à sa place. C'est moi qui devais me faire attaquer. Elle m'a simplement suivi, comme toute bonne sœur protectrice, en étant malgré tout la plus jeune. Pourtant, c'est quand même la plus sainte d'esprit de nous deux.

Je cours dans les rues vides, en pleine nuit, en quête d'une quelconque aide possible venant d'un royaume nous détestant plus que n'importe lequel. J'étouffe mes larmes, encore et encore. Je ne peux pas pleurer, je n'en ai aucun droit. Pas maintenant.

Je vais trouver une solution. Il faut que j'en trouve une.

À bout de force, je la pose délicatement sur un banc en bois, tout près de l'endroit que nous venons de quitter. Mes mains sont tachées de sang. Un sang entre rouge et noir, gluant, qui recouvre ses vêtements et qui commence à teinter le banc.

Son sang, le sien.

Je la secoue, lui ordonne de se réveiller, des milliers de fois. Tente un massage cardiaque. Une fois, deux fois, trois fois, puis mes mains s'abandonnent sur son poignet. Je prends son pouls. Il est extrêmement faible. Des milliers de supplications s'échappent de mes lèvres. Et finalement, je laisse échapper des larmes que j'ai beaucoup trop refoulées et qui finissent par longer incontrôlablement mes joues.

- Vee ! Vee ! Je t'en supplie, réveille toi ! Me laisse pas, Vee ! Tu n'as pas le droit de mourir !

Je n'ai absolument pas la force ni le temps de l'emmener dans notre palais à pied où on la prendrait sûrement en charge et où elle guérirait en à peine quelques jours.

Il faut juste qu'elle se réveille. Rien qu'un instant que je lui demande ainsi de rester avec moi. Elle aura assez de force pour me faire cette faveur et je l'emmènerai chez nous avec mes dernières forces. Je volerai un cheval et je la calerai dessus et elle pourra guérir chez nous, au palais.

Je la supplie, je hurle son nom, je continue les massages cardiaques. Encore et toujours. Mes larmes ne s'arrêtent pas, je me demande même comment je peux en avoir autant en stock.

Ses plaies sont toutes extrêmement profondes et presque insurmontables dans une situation pareille. Alors, il ne me reste qu'une chose : l'espoir. L'espoir qu'elle se réveille et qu'elle me fasse la merveilleuse faveur de rester éveillée le temps que je l'emmène au palais.

- Vee, ne m'abandonne pas, je t'en prie, réveille-toi, supplié-je durant un énième massage cardiaque.

Je la sens bouger, mes doigts se figent sur sa poitrine et je vois ses magnifiques pupilles bleues vives s'ouvrir et me contempler.

De nouvelles larmes s'échappent de mes yeux, mais cette fois, ce sont des larmes de soulagement, de bonheur presque.

- Vee ! hurlé-je. Reste avec moi, d'accord, je vais te porter et je te ramène à la maison. Tu vas guérir, tu n'as pas à t'inquiéter !

- Divya...

- Ne dis rien, Vee, je t'emmène...

Avec toute la force qu'il lui reste, elle m'attrape par le bras, m'empêchant alors de la prendre dans les miens.

- Divya... laisse-moi. Tu dois me laisser. On sait toutes les deux qu'il n'y a aucune chance que je survive...

Je sens ma tête exploser. Ma sœur ne va pas bien du tout, jamais je ne pourrais la laisser ainsi, avec de telles blessures.

- Arrête, Vee, ne dis pas ça  ! Tu vas rester en vie, on va tout faire pour  !

- Divya..., il faut que tu m'écoutes ! C'est Damon... Damon Wind... C'est lui... Tout ce que je te demande... c'est de te venger. Fais-lui subir... ce que tu ressens là... maintenant en me voyant dans cet état... entre la vie et la mort. Venge-moi... Venge-toi pour moi, ta demi-sœur... Ne le tue pas... Brise-le, comme il te brise... en ce moment même. Je... veux que tu vives, Divya... Je veux que tu vives pour deux... J'ai... besoin que tu vives pour deux.

Un détail m'a prise de court, un seul et unique : Damon. C'est lui qui lui a fait ça... C'est lui qui est la cause de tous ses malheurs et donc des miens. Et au lieu d'exprimer ma surprise, ma déception ou même ma colère à ce propos, j'essaye tant bien que mal de la rassurer, parce que les mots concernant Damon restent coincés entre mes lèvres.

- Ne dis pas ça, Vee  ! Tu ne mourras pas, tu es bien trop jeune. Tu ne mourras pas, dis-je, ma voix tremblante à cause des sanglots qui s'échappent de mes lèvres.

À vrai dire, je ne sais pas si j'essaye de la convaincre ou de me convaincre, moi-même.

- Divya..., sauve-toi et venge-moi... Fais ça pour moi. Reste en vie pour moi. Brise, Damon Wind pour moi. Fais-moi cette faveur, Divya...

- Vee, je ne veux pas t'abandonner  !

- Tu ne m'abandonnes pas, tu me laisses simplement partir..., Divya. Et puis, ce n'est qu'un au revoir... Fais-moi la promesse...

Malgré toutes mes protestations, je le dis et je le jure même, parce que je ferai tout pour elle.

- Je t'en fais la promesse. Vee, je briserai Damon Wind pour toi...

Elle me sourit sincèrement, et une larme puis une deuxième s'échappent de ses yeux.

- Je t'aime, Divya.

- Je t'aime, Vee, dis-je en laissant échapper un sanglot.

- Fuis, vis pour nous, et venge...moi... Divya.

Et c'est en ces derniers mots qu'elle ferme les paupières et qu'elle me laisse dans la solitude et les ténèbres.

Je l'appelle encore et encore. J'ai beau savoir qu'elle ne va pas se réveiller, je continue. Je hurle, je pleure, je lui caresse le bras, la joue, la main. Et je laisse mes émotions me submerger comme elles ne l'ont jamais fait auparavant, parce qu'après ce jour, elles se tairont à jamais.

Un raclement de gorge me fige sur place.

- Princesse Div...

Sans la moindre hésitation, je sors mon épée de mon étui situé autour de ma taille et la brandis prête à l'attaque, en me retournant.

Des dizaines de gardes sont postés derrière moi, tous là, pour me faire prisonnière ou me tuer, tout dépend des ordres.

Sans la moindre once d'hésitation. Avec une soudaine fureur, que je ne pensais pas avoir en moi, je tranche la gorge du premier venu, d'un coup brusque et bref de mon épée, faisant ainsi tiquer les autres. La tête du garde est décollée de son corps, un léger trait de sang le montre. Puis, il s'effondre sur lui-même, la tête roulant à mes pieds.

Les autres gardes s'approchent de moi, hésitant, avant de courir leurs épées brandies vers moi. Je pare les coups, un par un. Assène un coup, ici, un coup là, sans ressentir la moindre once de fatigue. Je combats avec violence, tyrannie et avec une haine profonde dirigée vers leur prince. Une soudaine envie de vengeance contre ce royaume qui m'a enlevé, ma sœur, ma meilleure amie, celle qui était tout pour moi.

J'enfonce l'épée dans un corps, puis dans un autre, pivote en direction d'un nouveau, lui assène un coup de poing de la main gauche, avant de lui trancher les mains à l'aide de mon épée. Je rends coup pour coup ce que ma sœur s'est pris. L'élastique retenant mes cheveux en une queue-de-cheval se retire de ma chevelure, tellement mes mouvements sont violents. Mais je m'en fiche, je suis animée par une soif de vengeance incontrôlable. 

J'ai abattu une dizaine d'hommes à moi seule et je serais prête à en abattre dix de plus.

Je m'approche d'une autre silhouette un peu plus loin, qui reste à l'écart.

Peut-être a-t-il peur de moi. Un homme peur d'une femme, c'est rarement qu'on a vu ça. Et je compte tout faire pour que ça arrive plus souvent.

Je laisse tomber mon épée au sol. Peut-être est-ce une mauvaise idée, mais je veux me venger de ce dernier garde avec ma force physique et non mon épée. Mon épée ne me définit pas, même si, certes, je suis très habile avec.

Je m'apprête à lui envoyer un coup de poing en pleine figure, quand il attrape mon poignet au vol. À ce moment précis, les nuages décident de s'écarter et de laisser apparaître la légère lumière d'une partie du clair de lune qui en profite pour illuminer son beau visage.

Un visage familier que j'appréciais auparavant autant que je détestais, à vrai dire. Mais comment pourrais-je décrire la haine que je ressens pour lui en ce moment même  ? Cela n'a rien de ressemblant à de la haine, c'est bien plus profond... plus personnelle...

Mon approche était tellement violente que je me cogne presque contre lui, lorsqu'il m'arrête. Mes yeux sont levés vers lui, ses yeux sont tournés vers les miens. Il a toujours mon poignet dans sa main et, étonnamment, je ne pense pas à retirer sa poigne. Son emprise ne me fait ni chaud ni froid. Enfin, c'est ce que je me force à penser... En réalité, sa prise sur mon poignet a provoqué sur tout mon corps des frissons, une chaleur inconnue se propage dans tout mon corps et elle est loin d'être désagréable...

- Arrête, Ragnar.

Ses mots me remettent les idées en place et instinctivement, je brandis mon deuxième poing pour le lui asséner en pleine face.

Ragnar...

Il a toujours adoré m'appeler par mon nom de famille... Et j'ai toujours détesté ça... Alors, je l'appelle de la même manière, précisément avec son nom de famille à lui.

Ma rage a refait surface et on le voit parfaitement à mon expression. Je le déteste, je le hais. C'est sa faute...

Il attrape mon poignet à nouveau, mais avec sa deuxième main. Nos mains sont croisées, à hauteur de nos yeux.

- Arrête, Ragnar, répète-t-il plus furieux.

Comme si ses mots avaient été un déclencheur chez moi, je m'agite soudainement. Je tente vainement de retirer sa poigne de mes deux mains. Je bouge des épaules, je lui envoie des coups. Pourtant, il garde son expression stoïque.

Je l'ai perdu à cause de lui, à cause de cet enfoiré pour qui j'aurais probablement ressenti quelque chose, s'il ne l'avait pas tué. Pour qui je serais tombée tellement fort, s'il ne lui avait pas enfoncé son épée tellement de fois dans le corps.

En repensant au sang de Vee sur ses vêtements et sur les miens, mon sang ne fait qu'un tour... Et je continue de gigoter dans tous les sens pour me sortir de cette situation.

- Lâche-moi, Wind  ! Lâche-moi, bordel  ! TU VAS ME LÂCHER  !

Les nuages se déplacent de nouveau, laissant à présent place à toute la lumière du clair de lune. Elle nous éblouit davantage et j'essaye de prêter peu d'attention à sa beauté.

Pendant mon petit manège, il en profite pour nous reculer, et je m'en rends seulement compte lorsque mon dos touche violemment le mur.

- Tu mérites que je te tue, sur le champ, Wind, lui dis-je avec rage, malgré le fait que j'ai arrêté de bouger en reconnaissant que je ne m'en sortirai pas de cette manière.

- Quoi, tu veux me tuer maintenant  ? Qu'est-ce que j'ai encore fait à cette jolie fille, aux yeux ambres aimés de tous, Ragnar  ?

S'il n'avait pas précisé la couleur de mes yeux, j'aurais pensé qu'il parlait de Vee, mais ce n'est pas le cas, et je déteste encore plus qu'il fasse semblant de ne rien comprendre. Je le hais et je sens que c'est réciproque, que ça le sera toujours.

Je n'ai pas le temps de lui répondre que la lumière de la lune nous éblouit davantage, d'une manière inhabituelle presque surnaturelle. La lune était déjà entièrement découverte, elle ne pouvait pas nous éblouir davantage. Pourtant, une lumière blanche en découle et nous aveugle tous les deux. Si cette lumière ne m'obstruait pas la vue à moi aussi, je l'aurais déjà frappé.

Un éclair s'y échappe soudainement et je sursaute de surprise. Nos regards se croisent et, pour la première fois depuis que je l'ai vu, une lueur de peur traverse ses yeux.

Tout à coup, un autre éclair nous frappe tous les deux et je me sens propulsé à l'autre bout de lui, je ne vois plus rien. Mon cœur s'accélère, se ralentit, tout ça en continu. Mes yeux luttent pour rester ouverts, mais pourtant tout pousse à les garder fermés.

Je ne vois pas ce qui lui est arrivé et je ne cherche pas à le comprendre, car ma conscience s'évanouit et laisse à nouveau place à des ténèbres, et la seule chose qui me vient, c'est  :

Peut-être est-ce mieux ainsi. Je la rejoindrai, je n'aurai pas à vivre sans elle.

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Hello, j'espère que le prologue vous a plu, et que vous aimerez la suite ? J'avoue qu'il est un peu long, mais ça en vaut la peine.

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Bisous, Nini 💓

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