"𝖫'𝖾́𝗍𝖺𝗉𝖾 𝗅𝖺 𝗉𝗅𝗎𝗌 𝖽𝗂𝖿𝖿𝗂𝖼𝗂𝗅𝖾 𝖽𝗎 𝖽𝖾𝗎𝗂𝗅 𝖾𝗌𝗍 𝗅'𝖺𝖼𝖼𝖾𝗉𝗍𝖺𝗍𝗂𝗈𝗇. 𝖢𝖺𝗋 𝗂𝗅 𝖿𝖺𝗎𝗍 𝗋𝖾́𝖺𝗅𝗂𝗌𝖾𝗋 𝗊𝗎𝖾 𝗇𝗈𝗎𝗌 𝗇𝖾 𝗋𝖾𝗏𝖾𝗋𝗋𝗈𝗇𝗌 𝗉𝗅𝗎𝗌 𝗃𝖺𝗆𝖺𝗂𝗌 𝖼𝖾𝗍𝗍𝖾 𝗉𝖾𝗋𝗌𝗈𝗇𝗇𝖾."
𝖢𝗁𝖺𝗉𝗂𝗍𝗋𝖾 𝟣 : 𝖤𝗑𝖾𝗋𝖼𝗂𝖼𝖾 𝖽𝖾 𝗆𝖺𝗍𝗁𝗌.
𝖱𝗈𝗆𝗒.
Les rayons du soleil éclairent ma chambre qui était baignée dans l'obscurité que la nuit avait provoquée. Le bruit assourdissant et désagréable de mon réveil me fit grincer des dents. Parfois, je me dis que ce ne serait pas si mal que ça de me déscolariser. Je me lève à contrecœur de mon lit. J'y ai passé une très bonne nuit, tellement bonne que le quitter me rend vraiment triste. Si je pouvais y rester quelques temps supplémentaires, je ne dirais pas non. Ce serait sans regrets.
Ce n'est vraiment pas humain de devoir se lever aussi tôt.
Je fais partie de la catégorie de personnes qui préfèrent largement rester à la maison, bien au chaud dans son lit, que de devoir se lever super tôt pour aller faire je ne sais quoi.
Je déteste les jours où je dois me rendre au lycée. Ces journées ne me provoquent que des angoisses. Je ne me sens pas à ma place dans cet endroit. Dans cette prison. Pour moi, le lycée est une prison pour adolescents. J'ai l'impression de n'avoir ma place nulle part. Tout ceci à cause d'eux.
Je ne comprends ce que cela leur apporte de s'en prendre à quelqu'un qui n'a rien demandé. Laisser les gens vivre en paix est donc trop demandé ?
Une fois que j'ai terminé de ruminer dans mon coin, j'attrape quelques affaires, puis je me dirige vers la salle de bain. Les douches froides... quelle horreur. Mais il n'y a rien de mieux pour se réveiller.
Je me déshabille et entre à l'intérieur de la douche, il faut que je fasse vite. L'eau froide ruisselle le long de mon corps, j'évite de me mouiller les cheveux.
Devoir se doucher à l'eau froide n'est vraiment pas agréable, mais au moins, je ne serais pas à moitié endormie. Je sais que si je m'amusais à prendre une douche chaude, je n'en sortirais pas avant une demi-heure, je n'ai clairement pas le temps pour ça.
Une fois ma douche terminée, je m'habille et descends les escaliers pour prendre quelque chose à manger. Je croise ma mère.
— Bonjour maman.
Elle me sourit doucement en hochant un peu la tête en signe de réponse.
Je me dirige vers la cuisine afin de prendre quelque chose de rapide à manger.
Je n'aime pas manger le matin, alors je ne prends pas de petit déjeuner. Même si ma mère se bat pour que je mange le matin. Le simple fait de voir de la nourriture le matin me dégoutait. Je fais quand même l'effort de prendre un truc au cas où.
— Bonne journée maman, à ce soir.
— Bonne journée Romy, me dit ma mère.
Je prends mon sac ainsi que mes clés et sors de chez moi, la boule au ventre. Rien que d'imaginer cette journée me donnait la nausée. Je suis effrayée. Je ne sais pas ce qui m'attendait aujourd'hui, mais rien de bon. Comme tous les jours. Sans que personne ne me vienne en aide.
Je marche dans W Sunset Blvd en direction du Marymount High School. Je déteste devoir y mettre les pieds. Mais je n'ai malheureusement pas le choix.
Ce n'est pas normal de ressentir de l'angoisse en allant en cours. Ce n'est pas normal d'avoir la boule au ventre en allant au lycée.
Après des minutes qui sont passées plutôt rapidement, j'arrive devant l'enceinte de mon lycée. C'est un établissement scolaire privé.
J'habite à côté, alors le chemin est relativement facile.
Je n'aime pas les écoles privées, les gens sont remplis de vice. Qui dit privé, dit forcément le port d'un uniforme. Je déteste.
Je souffle un instant. Au moment où je poserai un pied à l'intérieur de ce lycée, ceci signera ma descente aux enfers. Pour une durée indéterminée. Tous les matins c'est le même schéma : je m'arrête quelques instants et fais quelques exercices de respiration afin de gérer mes angoisses.
Généralement, c'est un échec. Je n'arrive pas à gérer ses angoisses qui me pourrissent la vie. Mais aujourd'hui est vraisemblablement une victoire.
Une fois que j'ai terminé cela, j'entre à l'intérieur du lycée.
Bienvenue en Enfer, Romy...
Je marche dans les longs couloirs afin de rejoindre ma salle de classe à temps. Je n'ai aucunement l'envie d'arriver en retard une fois de plus. Depuis le début de l'année, je les enchaîne. Il en est hors de question.
Selon mes professeurs, mes retards sont un peu trop fréquents. Mais ont-ils vraiment tort ?
Une fois arrivée devant la salle, j'entre dans la classe et m'installe sur l'une des places libres. Je m'assois sur l'une des chaises disponibles près de la porte. Je me sens plus en sécurité lorsque je suis proche d'une issue.
L'avantage avec cette place, c'est que lorsque je sens une crise pointer le bout de son nez, je peux sortir assez rapidement. Surtout sans déranger le prof qui fait cours ainsi que les élèves. J'aimerais tellement vivre comme les autres.
De toute façon, nous voulons toujours être comme les autres.
Le temps file et la pièce se remplit petit à petit d'élèves. Je sors donc mes affaires en attendant que le professeur arrive et que le cours commence. Une fois cela fait, je lève les yeux de ma table et j'observe la salle dans laquelle je me trouve. Je constate que la pièce est à moitié pleine. Pour mon plus grand plaisir.
Quelques minutes s'écoulent et la pièce est remplie d'élèves. La seule personne qui manque, c'est le prof. Et la seule place disponible est celle à ma gauche.
Il ne suffit que de quelques secondes pour que l'enseignant se pointe enfin.
Les cours commencent et toute mon attention est rivée sur les exercices de mathématiques donnés par le professeur. Ma feuille est remplie d'équations les plus incompréhensibles les unes que les autres. Cela devrait être illégal.
Une bonne vingtaine de minutes s'écoulent, j'entends quelqu'un entrer dans la salle. Je suis dos à la porte, donc je ne le vois pas. Puisque je suis à côté de la porte, je vois un nombre d'élèves se retourner vers moi. Je sens leurs regards vers moi, ça me met mal à l'aise, même si je sais qu'ils ne me sont pas destinés.
Instinctivement, je me retourne aussi. Mon regard se pose sur la personne qui a pénétré les lieux. Lorsque mes yeux se posent sur elle, je constate que c'est un homme.
Son regard se pose également sur le mien. Il a l'air un peu pensif. Je me demande à quoi peut-il bien penser. Il regarde la salle en globalité, un air plutôt ennuyé sur le visage.
Je l'observe un peu plus en détail, ses cheveux sont blonds, des mèches rebelles retombent un peu sur ses yeux. Ses yeux sont bleus. Il est habillé de manière décontractée. Un pantalon noir style Baggy noir ainsi qu'un tee-shirt blanc. Il porte également des bagues sur ses doigts.
Après quelques secondes de contemplation, je détourne mon regard de lui et me concentre sur ma copie, en laissant échapper un soupir de désespoir.
Mon soupir provoque une réaction chez le nouvel arrivant, car il émet un petit ricanement.
— Aaron, au lieu de rigoler, asseyez-vous et mettez-vous au travail ! s'écrit Mr. McCall. Vous êtes déjà suffisamment en retard comme ça, alors à votre place je me ferais discret.
On ne peut pas lui dire qu'il ment. Le cours a commencé depuis 20 minutes.
Il souffla un léger désolé. Il s'approche de la seule et unique place disponible. C'est-à-dire, celle à côté de moi. Je vois du coin de l'œil qu'il pose l'une de ses mains sur le dossier de la chaise, puis, il la tire pour s'installer à côté de moi. Je ne fais pas attention à lui, je me concentre sur mes exercices.
Je ne suis pas spécialement à l'aise. Je me décale alors vers la droite. Lui laissant alors plus de place que nécessaire.
— Je n'ai pas la peste, ne t'en fais pas, entendis-je une voix me parler.
Je suis un peu surprise de ce qu'il vient de me dire. Le fait que je me sois décalé l'a dérangé ? Espèce d'idiote. Je ne veux pas qu'il pense que mon geste est méchant.
— Quoi ? Non... ce... ce n'est pas ce que je voulais...
Je souffle, me disant que cela ne sert strictement à rien que je dépense ma salive. Je reporte mon attention sur ma copie.
Le cours se poursuit et je tente de le suivre comme je le peux. Malgré le fait que ce soit vraiment très compliqué. Cependant, mon voisin de table semble beaucoup plus concentré à regarder le monde qui l'entoure que de se concentrer sur ces foutues équations.
Je vois le regard du blondinet se poser sur ma feuille. Il doit sûrement analyser les nombreuses fautes qui s'y trouvent. Il doit sûrement penser que je suis bête.
J'en ai marre, donc je lève la tête de ma copie. J'observe le tableau en espérant que la réponse s'y trouve comme par magie. Mais malheureusement, nous ne sommes pas dans un conte de fée. Tout ce que j'y trouve, ce sont des explications aussi incompréhensibles que les exercices eux-mêmes.
Je n'y comprends pas un mot. Ou plutôt pas un chiffre.
Je vois que le regard de mon camarade est fixé sur ma feuille.
— On dirait qu'il y a une demoiselle qui a besoin d'aide pour ses exercices de maths.
Je ne l'écoute pas. Je n'ai pas besoin d'être plus déconcentrée que je ne le suis.
— Je peux t'aider pour tes exos, si tu veux, me dit-il simplement.
Je lève un sourcil. M'aider pour mes exercices ? Je me tourne vers elle, il a gagné toute mon attention !
— Ah, vraiment ? Tu es un expert en mathématiques ?
— Un expert, non. Mais je suis plutôt doué.
Il prend une pause, puis réplique :
— Je suis doué dans plein d'autres trucs.
Je ne relève pas sa réplique. Je veux simplement qu'il m'aide, rien de plus.
Il me fixe et un rire quitte ses lèvres. Un rire un peu silencieux pour éviter de s'attirer les foudres du prof. J'accepte son aide, car je suis la personne avec la pire moyenne en maths. Peu après, il se calme.
— Je dois te croire ? Si ça se trouve, tu vas me dire des bêtises pour m'induire en erreur.
— Rassure-toi, me dit-il. Ce n'est pas mon genre d'essayer de te faire avaler des bêtises. Si je t'ai proposé mon aide, c'est pour réellement t'aider, pas pour te faire tourner en bourrique.
Je me fige quelques instants afin de repenser à ses mots. Si je doute de la sincérité de chaque personne qui ose m'approcher, d'autant plus pour un exercice de maths, je vais foncer droit dans le mur.
— D'accord, d'accord, montre-moi ton fabuleux talent, Einstein.
Un sourire s'affiche sur son visage, il a l'air ravi que j'accepte son aide.
— Bien ! Alors déjà, pour commencer, il faut que tu fasses un côté chiffre puis un côté X. Par exemple, prenons la première : 6 + x = 7.
Puis, il m'explique tout ce qu'il y a à savoir pour réussir à résoudre une équation. C'est globalement tout ce qu'il y a d'inscrit sur le tableau. Bravo Romy, tu n'es décidément pas très maligne. Mais étrangement, ses explications étaient beaucoup plus faciles à comprendre que celles de McCall.
— Eh bah, tu vois quand tu veux. Tu as réussi à en résoudre une ! Bon, certes en 1 heure, mais c'est déjà ça.
Il me regarde d'un air fier. Un air dont on ne m'a pratiquement jamais regardé. Puis soudain, la sonnerie retentit. Je range alors mes affaires dans mon sac. Je prends mon sac et marche dans les couloirs en direction de mon prochain cours : l'Histoire. J'ai toujours trouvé cette matière intéressante.
J'entre à l'intérieur de la salle et m'installe à ma place habituelle. Une fois cela fait, je sors mes affaires.
Puis, je me rappelle qu'aujourd'hui nous avons un exposé. Je déteste les exposés. Je les fais toujours, évidemment, mais je déteste quand même ça. J'espère à chaque fois que cette maudite sonnerie se déclenche au moment où je dois passer à l'oral. Juste histoire de ne pas passer un mauvais moment. Même si à chaque fois je sais que je vais devoir y passer au cours suivant. Mais je me sens quand même victorieuse de pouvoir y échapper.
Les minutes passent et la classe se remplit d'élèves. Cette fois, Aaron n'est visiblement pas arrivé en retard.
Le cours débute enfin, j'ai deux heures à tenir dans cette salle ? Il m'est donc impossible d'esquiver ce satané exposé. Pitié, achevez-moi.
— Bien ! Tout le monde est là, ce qui est plutôt rare. Pour fêter ça, nous allons commencer par les exposés, dit joyeusement Mme. Ross.
Je déglutis. Tu parles d'une fête. Je commence à secouer ma jambe nerveusement. Je suis tellement stressée que je ne m'en suis même pas rendue compte. Je me cache derrière mon cahier afin de ne pas être remarquée par la prof.
Vous savez, la technique où on se planque, en esquivant le regard de l'enseignant.
Mais vraisemblablement, cela n'a rien de discret. C'était évident.
Mes mains se mettent à trembler et mon cœur bat à une vitesse folle.
Je sens un regard sur moi, je ne saurais pas dire si cela vient d'un élève ou simplement de Ross.
— Romy ! Je vois que tu as l'air vraiment pressée de faire cet exposé. Alors je te laisse l'honneur de commencer.
Tu parles d'un honneur. Elle me veut du mal, c'est évident. Je ne vois pas autre chose.
— Euh... Je... Enfin...
Une voix masculine me coupe. Je lève la tête en direction du bruit et je vois que c'est Aaron. Je suis soulagée.
— Je veux bien passer avant elle, dit-il.
Je lui suis éternellement reconnaissante. Ma jambe s'arrête de trembler.
Aaron se lève et se dirige vers le tableau. En marchant vers le tableau, il me lance un regard plein de sous-entendus. Ce regard voulait dire « Je sais ». Je suis troublée. Il sait ? Mes angoisses ne sont des secrets pour personne, de toute façon.
Je focalise mon regard sur une feuille pendant qu'il fait son oral. Je sors de quoi gribouiller. Je gribouille tout ce qui me passe par la tête, juste histoire de ne pas rester sans rien faire.
Quelques minutes plus tard, Aaron termine son récit. Il va donc s'installer à sa place. Le temps s'écoule et plusieurs personnes sont passées pour faire leur exposé. Je continue de gribouiller des choses jusqu'à ce que le moment fatidique arrive. Je n'ai aucune échappatoire.
Je me lève et marche jusqu'au tableau. Mes jambes tremblent, me donnant l'impression qu'elles peinent à maintenir tout mon poids. Une fois arrivée, je lance un regard à Mme Ross pour avoir le feu vert.
Ok, Romy, tu peux le faire. Tu as déjà eu affaire à pire. Ce n'est pas un exposé qui va te tuer. Tu es une fille forte.
Je ne suis pas forte.
Je prends une très, très grande inspiration. J'espère réussir à gérer cette angoisse. Je me sens étouffé alors que je n'ai même pas encore dit deux mots. Je sens mon cœur battre si fort de ma poitrine que j'ai l'impression qu'il va en sortir.
Ce sentiment est juste... infecte.
Je prends visiblement un peu trop de temps à commencer, car je vois les gens se désintéresser de moi, de ce que j'ai à raconter. D'un côté, cela me va parfaitement bien. Peut-être que le prof va avoir pitié de moi et me laisser retourner à ma place ?
Je prends mon courage à deux mains, je commence à parler. Peu importe si on m'écoute. Je veux juste que cet affreux moment passe et ce, le plus vite possible.
— A-Alors... mon exposé parlera de...
Plus j'ouvre la bouche, plus mon angoisse monte en flèche. J'entends certaines personnes me demander de parler plus fort, d'autres criaient des « shhhhtt ! ». Ma présentation est sûrement la plus pitoyable.
Au fur et à mesure des secondes, je sens ma respiration s'accélérer. Je n'entends plus les voix des élèves, elles me paraissent lointaines. J'essaie de calmer ma respiration par tous les moyens, mais je n'y arrive pas. C'est plus fort que moi. Je sens mes yeux s'embuer de larmes. Alors, avant de craquer, je chuchote un petit désolé et je quitte la salle presque en courant.
Je m'éclipse dans un couloir. Je vois quelques élèves me regarder bizarrement, d'autres rire, mais je ne fais pas attention. Je laisse toute cette angoisse prendre le dessus sur moi, car de toute façon, me battre ne servira à rien. Mon corps tremble, mon cœur bat si vite que j'ai l'impression de frôler la crise cardiaque, j'ai une série de bouffées de chaleur et de frissons.
Lutter ne m'est d'aucune utilité.
Je souffle plusieurs fois, mais rien ne fonctionne. Des larmes coulent le long de mes joues. Je veux que personne ne me voie dans cet état. Je suis tellement pitoyable. Cette crise va finir par se calmer, n'est-ce pas ?
Soudainement, j'entends des pas résonner dans le couloir, les élèves ne sont plus là, alors qui est cette personne ? Non, je n'ai pas envie de le savoir, je ne veux pas qu'elle me voie dans cet état.
Plus les pas se rapprochent, plus mon cœur bat vite. Je sens quelqu'un s'arrêter juste à côté de moi. Je ne lève pas la tête, je ne veux pas connaître son identité.
Je veux juste que cette personne parte.
— Je ne vais pas te demander si ça va, commence-t-il doucement, parce que je vois bien que ce n'est pas le cas.
C'est la voix d'Einstein, donc Aaron. Il a quitté le cours pour moi ? C'est sûrement le fruit du hasard.
Aaron se met à ma hauteur, je vois son visage à côté du mien. Son expression est remplie d'inquiétude. Je n'ai même pas la force de prononcer un seul mot.
— Dis-moi, comment je peux t'aider à calmer ta crise ?
Je ne réponds rien. Je n'ai pas de réponse à lui donner, car moi-même je ne sais pas.
— J'ai déjà remarqué que tu étais stressée, tu secouais ta jambe nerveusement. Ce sont des signes qui ne trompent pas. C'est également pour ça que j'ai demandé à passer avant toi.
Je suis vraiment surprise de ce qu'il me dit. Il a fait ça... pour moi ?
— J'ai une idée pour calmer ta crise, tu veux bien ?
Je ne dis rien, aucun mot ne sorte de ma bouche et je le laisse faire. Je me contente simplement de hocher la tête.
— Il faut que tu te mettes bien assise contre le mur, me dit-il calmement. Le mieux aurait été que tu sois allongée, mais au plein milieu du couloir d'un lycée, ça risque d'être compliqué. Inspire lentement, la bouche fermée, et gonfle ton ventre en même temps. Mais ne force surtout pas. Pose ta main à plat sur ton ventre pour que tu poses le mouvement et garde cette inspiration environ 10/15 secondes.
Je fais exactement ce qu'il me demande, je n'ai rien à perdre à essayer de toute façon.
— C'est bien, vraiment. Continue de te concentrer sur moi ainsi que ma respiration.
Je sens ma respiration commencer à se poser sur celle d'Aaron. Je commence à me calmer petit à petit. On se regarde tous les deux.
— C'est super, tu te débrouilles comme une cheffe.