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KaleyBline
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Chapitre 1

Japon, ère Meiji.

Le soleil brillait ce jour-là, j'ignorais encore tout de ce que cette journée allait nous réserver et encore moins de ce qui allait suivre, la seule chose que j'ai retenu, était que rien n'allait plus jamais être pareil.

-Kaito !

J'ouvre un œil et le referme en voyant Aïko courir vers moi, je sais déjà qu'elle vient m'embêter et me supplier de la porter sur mon dos, mais le moment est mal choisi, j'ai décidé de faire une sieste, et bien que le vent m'envoi des feuilles pour me perturber il est hors de question que je me relève après cette dure matinée.

-Grand frère s'il te plaît, tu peux me porter sur ton dos ? Dit-elle en me secouant. 

-Comment un si petit corps peut grimper une colline pareille aussi rapidement ? Dis-je en rouvrant un œil.

-Moi aussi je suis capable de faire de grandes choses ! S'exclame-t-elle en levant les mains. 

Aïko a huit ans, les cheveux noirs de ma mère mais les yeux bruns de mon père. Moi je suis son opposé, les yeux gris foncés de ma mère et les cheveux bruns clairs de mon père. Son sourire est assez contagieux et il est assez difficile de lui refuser quoi que ce soit. 

-Pourquoi ne demandes-tu pas à ton autre frère ? Grogné-je en me mettant sur le côté, je suis sûr qu'il ne refusera pas. 

-Mais... Kaito...... boude-t-elle.

Je prends une grande inspiration et me mets assis en face d'elle, ses yeux larmoyants et ses joues gonflées m'indiquent qu'elle souhaite être sur mon dos pour une tout autre raison.  

-Aïko ? Dis-je en haussant un sourcil attendant qu'elle crache le morceau.

-La vérité c'est que j'ai dit à toutes les autres que tu me porterais jusqu'en bas de la colline, et, et...Et...  Commence-t-elle à avouer.

-Laisse-moi deviner... Dis-je amusé en pliant une jambe, ils veulent voir mon sabre ? Soufflé-je ennuyé.

Elle hoche lentement la tête, son visage me suppliant d'accepter sa requête, je secoue la mienne en soupirant avant de me lever, comprenant que j'ai accepté elle se met à sautiller d'excitation me forçant à lui sourire. 

-La prochaine fois évite de venir embêter ton frère après une séance d'entrainement... 

-Allez, allez. Dit-elle en riant.

Je lui maintiens les chevilles et commence à descendre la colline pendant qu'elle, chantonne. J'observe le village devenir de plus en plus gros et entend la voix des marchands qui commencent à résonner dans mes oreilles, pas étonnant vu le beau temps d'aujourd'hui, j'entre donc dans le village qui devient tout de suite agité, voilà pourquoi j'aime me reposer à la colline.

-Qu'est-ce qu'il y a Kaito ? Dit ma petite sœur en penchant sa tête pour mieux me voir, tu as l'air déprimé ? 

-Déprimé ? PFF... N'importe quoi, alors où sont tes amies ? Dis-je en lui souriant malicieusement. 

-Ils nous attendent au sanctuaire ! Répond-elle enjouée.

Je roule discrètement des yeux et me dirige donc vers celui-ci, se trouvant un peu plus loin de la place où nous sommes, je décide donc d'emprunter un raccourci, les petites rues sont moins fréquentées et surtout plus calmes ce qui me fait un bien fou.

-Oh Kaito ? Je pensais que tu n'étais pas disponible cet après-midi ? J'aurais aimé te demander de l'aide pour porter ces sacs de pierres. 

Je m'incline légèrement devant celle qui se trouve être l'amie de ma mère et lui souris, nerveux. Je ne m'attendais pas à la croiser ici, ma mère m'avait pourtant expliqué qu'elle avait déménagé plus loin dans le village.

-Quelqu'un en a décidé autrement...

Elle se met à rire en comprenant ce que je voulais dire et passe sa main dans les cheveux d'Aïko en la réprimandant avant de me regarder de nouveau. 

-Je l'emmène voir ses amies et je reviens pour vous aider. Lui dis-je en regardant les fameux sacs. 

-Merci Kaito, j'ai de la chance d'être proche de ta mère, je suis désolée de te déranger avec ça. Dit-elle avant de retourner à l'intérieur de son ancienne maison. 

Je reprends ma marche vers le sanctuaire, c'est un lieu assez modeste mais profondément sacré pour les villageois. Niché au pied de cerisier, c'est un refuge spirituel pour les habitants, un endroit où la tradition et la nature se rencontrent harmonieusement. Le sanctuaire en lui-même n'est qu'une petite structure en bois, simple mais soigneusement entretenue. Les murs sont faits de bois sombre, polis par le temps, et le toit en chaume ajoute une note traditionnelle et pittoresque. Une cloche en bronze, suspendue à l'entrée, invite les visiteurs à annoncer leur présence aux esprits en la faisant sonner doucement.

Je regarde vers celle-ci avant d'être appelé par tous ces enfants, je m'accroupis et laisse ma sœur descendre de mon dos, elle se dépêche de rejoindre les autres filles et se met à me les présenter pendant que ma tête est totalement ailleurs.

-Alors c'est vraiment un vrai katana ? Dit l'une d'entre elles en le soulevant me forçant à sortir de mes pensées. 

-Oui. Dis-je en reculant délicatement sa main frêle. 

-C'est vrai que l'examen pour devenir samouraï est vraiment dur ? Me demande une autre. 

-Moi mon frère a essayé de le passer mais n'a pas réussi alors mon père a pris une geta et s'est mis à le taper comme ça. Dit-elle en imitant le geste de son père. 

Je me retiens de rire, curieux de savoir de qui il s'agit, l'examen pour devenir samouraï dure plus de trois semaines, et chaque session a lieu une fois dans l'année, mon père m'avait entraîné dure pour que je puisse réussir. Les souvenirs de ses entraînements viennent encore m'hanter la nuit au point où parfois, je me réveille en sursaut.

-Mon père m'a dit que chez vous, les Suzuki, c'est une tradition de devenir samouraï. Ajoute la plus jeune. 

-C'est vrai, mes ancêtres étaient autrefois des samouraïs-

-Alors on doit préserver l'honneur ! Termine ma sœur. 

Je la regarde en secouant la tête l'air exaspéré, pendant qu'elle continue à raconter l'histoire de notre famille. Mon père ne rigole pas avec cette tradition, selon lui, elle se doit de traverser les générations et d'honorer la famille, j'esquisse un léger sourire en imaginant mon plus jeune frère survivre à ces futurs entrainements.

-Ma grand-mère nous racontait que si les samouraïs n'étaient pas présents alors le monde aurait sombré dans les ténèbres !! Dit-elle en essayant de prendre un ton terrifiant. 

-C'est vrai ????!! S'exclament-elles.

-OU-

-Non.

Je la coupe avant qu'elle ne commence à inventer et raconter des histoires glauques, j'ignore pourquoi mais ce genre de récit la fascine, ça devrait plutôt intéresser les garçons que les filles de son âge.

-Si si, même que des esprits vengeurs viendraient manger notre âme. Continue-t-elle.

Leurs visages commencent à se décomposer devant le discours d'Aïko, sans plus attendre je prends les devants en imaginant leurs parents devant notre porte réclamant de rendre des comptes après que leurs filles ne parviennent plus à dormir seules.

-N'écoutez pas ce que ma sœur vous dit, ce ne sont que de vieux contes qu'on raconte aux enfants qui n'obéissent pas à leurs parents. 

-C'est vrai ? Bégaie la plus jeune inquiète. 

-Bien sûr. 

J'espère sincèrement que leurs imaginations n'ont pas déjà commencer à visualiser des choses qui les empêcheraient de dormir ce soir.

-De toute façon si ça devait arriver mon frère sera là pour nous protéger ! S'exclame Aïko en levant les bras.

Mes yeux désespérés se posent sur sa petite tête, inquiet je les relève en priant qu'elles ne se fassent pas trop d'idées sur les âneries de ma sœur mais au lieu de ça elles se sont misent à me regarder avec des paillètes dans les yeux. 

-Oui tu seras là, pas vrai ?!

-Tu viendras me sauver directement si un monstre vient me manger ? 

-Non c'est moi qu'il viendra chercher en première ! S'exclame son amie. 

J'agite légèrement les mains, souhaitant qu'elles comprennent qu'il fallait se calmer, ce qu'elles réalisent mais leur silence était en réalité l'attente de ma réponse, ma sœur se retourne les bras croisés, attendant elle aussi que je réponde.

-Bien sûr que je serai là pour vous sauver. Dis-je en leur souriant. 

Comment suis-je censé dire non après un tel discours ? Elles se mettent à crier victoire et à courir dans tous les sens, Aïko y comprise, surveiller un groupe de petites filles n'est pas facile, contrairement aux garçons elles aiment disparaître de mon champ de vision et me foutre la pression, après une bonne heure le soleil commence à se coucher, je les dépose toutes chez elles et laisse ma sœur retourner à la maison sous ma surveillance. 

Les premières étoiles se mettent à apparaître lorsque je pose le dernier sac de pierre, je secoue mes mains maintenant pleines de poussières et grimpe les marches extérieures.

-Tu as finis ? Dit-elle en sortant sa tête de la porte.

-Oui, j'ai déposé les sacs dans ce coin-là, ils ne vous dérangeront pas.

-Merci Kaito, attends une minute. Me demande-t-elle en retournant à l'intérieur. 

Je lève la tête vers la lune qui devient de plus en plus visible et croise les bras, elle revient avec un paquet enroulé d'un tissu qu'elle me tend, ne comprenant pas ce que c'est je la regarde perplexe. 

-Allez prend-le, ce sont des Dorayakis, je sais que tu aimes ça.

Je regarde le tissu en ayant déjà l'eau à la bouche, mais connaissant sa situation, accepter me rendrait mal à l'aise. 

-No-

-Kaito, si tu n'acceptes pas, je me plaindrai auprès de ta mère. Dit-elle les mains sur les hanches et les sourcils froncés. 

J'affiche un regard inquiet, imaginant déjà ma mère me fixer avec ses yeux meurtriers, je n'ai nullement envie de perdre mes oreilles alors sans trop réfléchir je lui souris, elle croise les bras et m'esquisse un sourire malin. Elle sait que ma mère est ma plus grande faiblesse et elle en profite, mon sourire est tout sauf vrai mais sa façon d'agir me fait beaucoup rire. 

-Merci beaucoup.

-Allons, allons ce n'est rien, retourne vite chez toi avant que ta mère s'inquiète. Dit-elle en me saluant. 

Je la salue en retour et sors de son petit jardin en regardant à l'intérieur du tissu, les beignets sont encore chauds, j'en profite donc pour en prendre un que je finis rapidement avant d'entrer chez moi. La maison est agitée comme à son habitude, l'odeur du Miso réussit à me chatouiller les narines, je retire mes zoris et dépose le paquet à la cuisine où ma mère cuisine encore.

-Je peux savoir où tu étais passé ? Me gronde-t-elle une cuillère à la main.

-Désolé, j'ai été aider Kontone à déplacer les sacs de pierres qui restaient dans son ancienne maison. 

Elle hoche doucement la tête perdant peu à peu son sourire, ma mère est toujours triste pour son amie, elle avait perdu son mari bien trop tôt et a été forcer de déménager par la suite. Elle l'invite souvent à dîner chez nous, je pense qu'elle comprend sa peine et essaie de la lui faire oublier du mieux qu'elle peut. Je ne suis pas dupe je sais très bien que ma mère s'imagine à sa place, perdre mon père lui aurait été une grande épreuve et elle aurait aimé qu'on l'épaule comme elle le fait avec Kontone. 

-Elle nous a offert des Dorayakis, et avant que tu ne me cries dessus, je tiens à dire qu'elle m'a menacé. Dis-je en reculant d'un pas.

Elle regarde le tissu et fronce les sourcils, elle n'approuve surement pas mais ne peut rien dire si celle-ci m'avait forcé à les prendre. 

-Va rejoindre les autres, le repas est prêt. Dit-elle en me lançant un regard noir. 

Je ne réponds rien, évitant les foudres de ma mère et pars m'asseoir auprès du reste de ma famille qui d'ailleurs est en pleine discussion, mon père me regarde avec mon frère.

-Eh beh !!! Tu en as mis du temps ! J'ai cru que maman allait tous nous tuer et nous faire cuire dans sa soupe. Braille mon frère.

-Daichi.

La voix grave et imposante de mon père nous hérisse tous les poils de bras, Daichi tourne doucement la tête vers lui en se mordant les lèvres. Son corps large, dur, ses cheveux et sourcils presque maintenant blancs, ainsi que sa grande cicatrice au visage nous suffit à ne pas défier son autorité. 

-Fais attention à comment tu parles. Ajoute notre père. Je n'aime pas ce comportement. 

Notre chef de famille, non qu'est-ce que je raconte ? Notre général est mieux adapté pour le définir dans cette situation, tourne sa tête et hausse son sourcil droit. Comprenant déjà ce qu'il s'apprête à me dire, je prends les devants.

-J'ai tapé le mannequin jusqu'à ce que la paille s'effrite, je méritais bien une pause ?

-Les samouraïs ne font pas de pauses, en plein combat tu vas t'arrêter pour reprendre ton souffle ? Me demande-t-il.

Ma mère entre au même moment, déposant ce qu'elle avait préparé, elle vient de me sauver des griffes de mon père qui secoue la tête me faisant comprendre que je n'avais pas eu le bon comportement. Mais malgré sa voix et ses yeux d'aciers je sais qu'il ne souhaite que notre bien, même si je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi il est autant à cheval sur cette tradition. 

Le repas se passe dans le calme, chacun raconte sa journée, et comme à son habitude Aïko monopolise la discussion, étrangement Daichi tente d'esquiver les questions de mon père, curieux je me dépêche de raconter ma journée et lance un regard à mon frère stressé.

-Et toi Daichi ? Tu es bien silencieux pour quelqu'un qui aime parler. Dis-je d'un ton moqueur. 

-Daichi ? Demande mon père.

Son regard montre bien qu'il est déjà au courant de quelque chose, je regarde furtivement mon frère qui commence déjà à jouer nerveusement avec ses mains, amusé je plonge ma cuillère dans la soupe et la remue lentement en souriant narquoisement.

-Eh bien la routine... Dit-il difficilement.

-Ah oui ? J'ignorais que te battre avec un de tes camarades faisait partie de ton quotidien. 

-Me battre... ?

-J'ai croisé le père de celui avec qui tu t'es battu, tout ça pour une histoire de clan ??? C'est quoi ces histoires ?

Aïko se pince les lèvres pour éviter de rire, malgré son regard innocent, nous savons qu'elle aime ce genre de moment, bien qu'elle ne le fasse pas par méchanceté, ça a le don de nous agacer mon frère et moi, et même avec ça nous ne pouvons nous passer de sa présence. Je lui souris en secouant la tête pendant que mon frère se fait remonter les bretelles par mon père, le reste du repas se passe heureusement dans le calme et la bonne humeur grâce aux histoires folles de ma sœur. 

Nous nous couchons tous à une heure raisonnable, mon père sera présent demain et j'imagine qu'il compte faire attention aux moindres pas de ma journée, commencer la journée par un petit entraînement l'empêchera peut-être de me donner de nouvelles leçons, je suis certes devenu samouraï mais mon père ne l'affirmera pas tant que je ne le lui aurais pas prouvé.

Profondément endormis je profite du calme en espérant récupérer d'aujourd'hui mais l'univers en a encore décidé autrement, un léger bruit, petit mais répétitif commence à m'agacer. Lentement je me mets assis et dirige mon regard vers la porte coulissante en papier de bambou.

-Qu'est-ce qu'ils me veulent encore... Soupiré-je.

Je souffle et passe ma main sur mon visage fatigué, puis je remets bien mon yukata et serre mieux la ceinture avant de récupérer mon katana que je coince dans celle-ci. Silencieusement, j'ouvre la porte et me rends à l'extérieur, plus loin je remarque deux de mes amis proches, cachés derrière des palissades en bois je les rejoins ne comprenant pas à quoi ils jouent. 

-Kaito... ! Murmure l'un d'eux. 

-Je peux savoir à quoi vous jouer ? Leur dis-je agacé. Mon père est présent s'il apprend que je-

-Roh arrête de faire ton rabat-joie et vient avec nous à la fête. 

-La fête ?

-Oui Kisame a organisé un petit truc pour fêter son départ à la capitale. 

-Kisame ? Dis-je amusé en croisant les bras.

-Oui allez viens, lâche-toi un peu depuis que t'as réussi, t'as pas passé un moment avec nous.

-Vous savez très bien que moi et-

-Ouai on sait c'est pour ça que nous sommes venus te chercher. Me coupe l'un d'eux.

-Allez le grand Kaito devrait se lâcher et foutre la honte à ce con qui se prend pour un seigneur.

-L'humilier devant tout le monde à l'examen n'était pas suffisant ? Dis-je en haussant un sourcil.

-Quel régal de l'avoir vu au sol, mais ce n'est pas suffisant, encore hier il se vantait d'avoir réussi l'examen.

-Et donc ? Je ne suis pas un gamin je ne vais pas aller là-bas pour des conneries de gosses. Dis-je en tournant les talons.

-Il a dit que t'avais pas le niveau. Dit-il en levant un peu le ton pour que j'entende.

-Il n'a qu'a le croire, ça m'est égal. 

-Oui, c'est vrai mais il a aussi ajouté que te battre contre lui alors qu'il était blessé à la jambe n'était pas loyal.

Je m'arrête et me retourne vers eux, pas loyal ? Ce mec n'avait rien du tout au moment du combat, quand bien même il avait cette blessure, il n'avait qu'à la signaler. Au lieu de ça il préfère faire croire aux autres que je ne suis un lâche qui s'attaque aux plus faibles ?

-Je savais que ça allait te faire réagir. Dit-il en s'écartant pour me laisser passer.

-Ce mec me fait passer pour un lâche depuis le début, il compte quitter le village en salissant encore mon nom malgré la défaite qu'il a subi, c'est une chose que je n'accepte pas.

-Je sens que la soirée va être amusante... 

Ils se dépêchent d'avancer et commencent à me raconter qui est présent à cette fameuse soirée, après toutes ces années de confrontations j'avais besoin de lui dire tous ce que je me retenais de lui lâcher depuis qu'on est gosse. Je n'aime pas la confrontation mais ce gars a le chic pour m'énerver, en plus d'être menteur, il est calculateur, vicieux, voir même dangereux. C'est le premier à fuir ou à déclarer forfait s'il est dans une situation délicate, c'est un peureux dans l'âme. 

Nous grimpons les marches derrière le sanctuaire et entrons dans la forêt où nous marchons pendant dix minutes, les lumières des flammes commencent à éclairer le chemin que nous empruntons, signe que nous approchons du lieu. Lorsque nous entrons dans la clairière, les regards se sont immédiatement posés sur l'invité surprise. 

-Kisame tu peux remercier trois de tes invités, ils sont venus me chercher étant donné que je n'ai pas reçu d'invitation.

-Kaito ? Qu'est-ce que tu fous là ?

Je lève légèrement les bras, faisant semblant d'être étonné et m'avance avant de m'assoir sur un des tapis de bambou posé au sol, m'invitant complétement à la fête.

-Je pensais que ce n'était qu'une erreur de ta part mais la réalité est tout autre, ça me chagrine.

-Qu'est-ce que tu veux ? Demande-t-il sèchement.

-C'est simple reconnais ta défaite, tu pensais que j'allais te laisser partir en salissant mon nom ? 

Il se met à rire, ces deux sbires le suivent pendant que les autres ne comprenaient pas la situation, je décide donc d'en rajouter.

-Dis leurs la vérité, ce qu'il s'est réellement passé à l'examen.

-Leur dire quoi ? Que tu t'attaques aux plus faibles ?

-T'es vraiment qu'un gamin, t'as reçu le titre de samouraï uniquement parce que ton père faisait partie des examinateurs, t'as tout sauf l'étoffe d'un samouraï.

-Ferme là.

Je regarde les autres qui ne semblent pas au courant de la situation et décide de cracher une bonne fois pour tout le venin que je contenais depuis longtemps maintenant.

-Kisame a échoué à pratiquement toutes les épreuves cette journée-là, ses membres tremblent pendant un combat, il fuit à la moindre confrontation puis nie les faits pour garder un minimum de dignité. C'est un menteur, vicieux, et un immature. 

-T'arrives même pas à préserver l'honneur des Suzuki, à la place de ton père j'aurais eu honte. 

Je bondis en entendant sa remarque, les sourcils froncés je m'approche de lui en serrant les poings. 

-Répète un peu ? 

-T'as très bien entendu ce que j'ai dit abruti. 

Ce n'est pas le fait qu'il m'insulte qui me dérange, c'est surtout qu'il s'enfonce et croit en ses propres mensonges qui m'agace au plus haut point. 

-T'es pas fichu de tenir un sabre en mains sans trembler et tu crois que tes paroles m'atteignent ? Peut-être que si j'avais eu un esprit aussi faible que le tien ça aurait marché. 

Il me fixe, je sens la tension monter, je n'ai plus envie de rester devant une ordure pareille. 

Je lui lâche un dernier regard noir avant de tourner des talons.

-La garde impérial n'a qu'à bien se tenir, le grand Kisame va faire son entrée. Dis-je d'un ton sarcastique. 

Je me dirige vers les arbres en pensant en avoir finis avec lui, mais le bruit de son katana me fait comprendre le contraire, je reviens sur mes pas les bras croisés étonné que cette fois-ci ses mains tiennent fermement la poignée. Les autres autours se lèvent se demandant si je compte accepter le duel, un rire forcé sort de ma bouche en voyant ça.

-Je te félicite, il a fallu que je règle une bonne fois pour toute mes comptes avec toi pour que tu serres aussi fort cette poignée ? Dis-je en dégainant mon katana acceptant ainsi le combat. 

-Hé avant de commencer je tiens à préciser que vous tenez de vraies armes. Prévient l'une des personnes présente, je ne souhaite pas qu'un drame se produise-

Je le coupe directement et préfère être clair avant de commencer quoique ce soit.

-On n'a pas à s'en faire tant qu'on respecte les règles, n'est-ce pas Kisame ? 

Il ne répond pas et se contente de se mettre en position de combat, je souris légèrement heureux d'avoir l'occasion de le laisser partir sur une mauvaise note. Peut-être que ça suffira à ce qu'il ne revienne plus jamais de honte, l'idée que ça puisse se produire me donne encore plus l'envie de le défier. 

Je n'ai pas le temps de me mettre en position qu'il se jette sur moi en poussant un cri presque de guerre, Il essaie de me déstabiliser avec une série de coups rapides et précis, mais je parviens à esquiver et à les parer. 

Nos lames s'entrechoquent avec un bruit métallique, ses mouvements ne sont pas harmonieux et chaque pas qu'il fait me permet d'envisager une attaque, je peux clairement le battre maintenant mais une partie de moi souhaite pousser le combat jusqu'à ce qu'il soit essoufflé. Chaque coup qu'il porte, je le rends avec une détermination renouvelée. L'adrénaline et la rancune pulse dans mes veines, me donnant encore plus la force de continuer.   

Je recule rapidement, pointant ma lame vers le sol, ce geste montre bien qu'il est faible, le fait que je baisse complètement ma garde n'est rien d'autre que de la provocation, nous nous regardons les regards verrouillés. 

Ses mains se mettent à trembler, je me demande si c'est parce qu'il est à bout ou tout simplement parce qu'il est nerveux, après une minute à se fixer dans le silence le plus total il se décide enfin à reprendre le combat. 

Il répète, encore et encore les mêmes gestes, les mêmes mouvements, les mêmes actions, à chaque tentative d'action était d'un ennuie, mais je veux jouer avec ses nerfs alors je continue jusqu'à ce qu'il essaie une technique désespérée, mais un grondement nous arrête tous les deux.

-Qu'est-ce que c'était ? Demande l'un du groupe. 

Nos regards se sont dirigés vers la forêt noire, après une longue minute où seul le crépitement du feu animait le lieu, nous nous regardons.

-Peut-être que de l'orage arrive. 

-Pourtant le ciel n'annonce pas ça. Ajoute un autre en regardant vers le ciel dégagé incitant les autres à faire de même. 

-Kisame ??! s'exclame un de ses proches. 

Je baisse de nouveau les yeux en regardant devant moi mais celui-ci n'est plus là, puis fronce les sourcils et observe autour de moi. 

-Pff, il a fui comme à son habitude. 

-Comment a-t-il pu fuir en moins de cinq secondes ???? Dit celui qui a fait la remarque. 

-Faut croire que pour fuir sans se faire remarquer Kisame est le champion. 

-Bref il n'y a plus rien d'inté-

Nous nous retournons tous vers celui qui se trouve le plus à gauche, mais plus rien, son corps n'est plus là.

-C'est quoi ces conneries... Marmonne un autre. 

-C'est pas drôle bande d'ânes. 

-Ferme-

La voix semble s'éloigner, nous nous tournons et encore une fois, c'est comme si la personne s'était volatilisée. Je regarde vers ceux qui restent comprenant qu'il se passe quelque chose d'anormal, un deuxième grondement se met à résonner, nos têtes se dirigent immédiatement vers le même côté de la forêt où le premier son était apparu.

Les battements de mon cœur commencent à se faire de plus en plus forts, le son résonne dans ma cage thoracique au point où je n'entends plus ce qu'il se passe autour de moi. 

Un à un les gens se mettent à disparaître, instinctivement nous nous sommes rapprochés en espérant que tout ça n'est que le fruit de notre imagination. 

-C'est un rêve, je vais me rév-

Un troisième grondement se fait ressentir, je commence réellement à m'inquiéter mais la peur ne résout rien, plus calme je propose doucement : 

-On devrait retourner au village...  

-T'as peut-être raison...

-Je pense qu'il vaut mieux qu'on y court même. 

-Oui toi aussi tu n'as pas tort. 

J'enchaîne donc :

-Très bien, je vais compter jusqu'à trois, j'ignore si c'est le coup d'une bête sauvage mais le mieux à faire est de courir sans nous retourner...

-Bonne idée... Répond celui à ma droite.

-Un...

Nous nous tournons doucement vers la bonne direction, mon katana toujours en main, je sens la pression que je lui inflige, je n'arrive pas à décontracter les muscles de celles-ci. Je continue tout de même :

-Deux...

Mes pieds se mettent à faire pression contre le sol, le moment où j'allais prononcer "trois" commençait à devenir difficile mais le quatrième grondement me force à le prononcer plus fort que ce que j'avais prévu. 

-Trois ! 

Nous courrons, évitant branches et racines, très vite je comprends que quelque chose nous poursuit, arriver au village nous prendrait environ dix minutes à pied, mais en courant le plus rapidement possible peut-être qu'il est possible de sortir de cette forêt en cinq minutes. Très vite, je comprends qu'un de ceux qui restent a lui aussi disparu, les têtes continuent de disparaître une à une.

-C'est quoi ce délire ! Crié-je aux autres. 

Mes jambes deviennent lourdes, un frisson traverse mes vertèbres alertant tous mes sens et lorsque le bout de la forêt commence à se faire voir je commence à me rendre compte qu'il ne reste plus personne, j'ignore comment je fais pour tenir encore debout mais une fois que mon premier pied sort de cette forêt, un sentiment de soulagement commence à se faire ressentir. Mon corps pivote vers l'entrée de celle-ci, les membres tremblants je cherche la moindre trace de bête. 

J'ignore ce que c'était mais je n'ai pas le temps de me le demander, un cinquième grondement me pousse à me retourner vers le village. J'écarquille les yeux, ma respiration elle, s'accélère, mon esprit venait de faire le vide, mon cerveau me hurle que c'est faux que tout ça n'est qu'un rêve, et pourtant ce que mes yeux fixent ne pouvait-être que vrai. 

Le village sombre dans le chaos. Les maisons se font brûler par ses flammes assoiffées de toits et de murs. Les cris des villageois se mêlent aux rugissements d'ombres noirs qui les attaquent sans aucune pitié. Des créatures éthérées, aux formes grotesques et terrifiantes, flottent et se déchaînent, leurs yeux rouges scintillant d'une cruauté inhumaine soudain je me rappelle la maison, maison que j'ai quitté en pleine nuit, mon cœur loupe un battement, instinctivement je me mets à courir en direction de ce que je pourrai appeler l'enfer.

Des cris percent l'air, mêlés au fracas des destructions. Mon souffle se bloque dans ma gorge. Des corps gisent partout, des visages familiers tordus par la peur et la douleur. Je veux crier, mais aucun son ne sort. Mon corps tremble, figé par la terreur, mes mains sont moites, mes jambes flageolent.

J'emprunte une ruelle que je pensais vide mais une sorte d'esprit m'aperçoit. Ses yeux rouges brillent de haine alors qu'il s'approche de moi. Je recule, trébuchant sur une pierre, et tombe à terre. L'esprit avance inexorablement, et je sens la mort rôder tout autour.

Ma volonté de fuir est paralysée par la peur. Je suis faible, impuissant, face à ces créatures de cauchemar. Les souvenirs de cette soirée reviennent me rappeler le discours que j'ai tenu à Kisame, en réalité je suis comme lui, la peur me ronge, mes mains tremblent, je suis incapable de saisir mon katana, ni même de me défendre, comment le pourrais-je face à ça ?

Alors que l'esprit lève une main griffue pour m'attaquer, un cri de rage résonne. Mon regard se pose derrière cette chose, des villageois tentent de résister, mais leur courage est vain face à ces monstres. Mon cœur se serre, la panique me submerge mais celle-ci me permet de relever. Je cours dans l'autre sens, chaque pas que je fais me rappel ce qui se trouve derrière moi m'empêchant de m'arrêter. 

Je traverse et évite les corps inertes, leurs visages gris, noirs m'hantent la vue, mon esprit tente d'oublier ce qu'il se passe, mon corps lui, agit seul, me conduisant jusqu'à chez moi, persuadé que j'y serai en sécurité mais Mon regard se pose immédiatement sur une silhouette familière, celle de ma mère, tentant désespérément de protéger ma petite sœur. Une ombre spectrale fond sur elles, et avant que je ne puisse réagir, elle les emporte dans un tourbillon d'obscurité. Un hurlement de désespoir s'échappe de ma gorge, mais le son est englouti par le vacarme infernal.

Dans un excès de colère et de peur je me précipite vers elles, mais un esprit se dresse sur mon chemin, sa forme indistincte se tordant dans une danse macabre. Je brandis mon katana, mais ma main tremble si fort que je peux à peine le tenir. L'esprit s'approche, sa présence glaciale me paralysant sur place. Un villageois court près de moi, mais il est fauché par un coup invisible, son corps s'effondrant, inerte. Je veux bouger, courir, faire quelque chose, mais mes jambes refusent de m'obéir. La peur, une peur primitive et viscérale, me cloue sur place. 

L'esprit se tourne vers moi, ses yeux rouges fixés sur les miens. Je sais que ma fin est proche. La terreur atteint son paroxysme, et je tombe à genoux, le souffle court, le cœur battant à tout rompre. La créature s'approche lentement, savourant ma peur.

C'est alors qu'une vague de lumière bleu traverse l'air, frappant l'esprit et le faisant disparaître dans un cri strident. La seconde d'après une personne se mise entre moi et l'horreur, ma vision commence à se brouiller, et je sens mes forces m'abandonner. Juste avant de perdre connaissance, je vois cet homme vêtit d'une tenue familière et d'un sabre à la main se tourner vers moi, puis, tout devient noir, comme si tout ça n'était qu'un mauvais rêve.


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