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Curvy_Girl
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Chapitre 1

Les cris résonnent encore et encore dans mes oreilles, même après avoir quitté la maison, avoir dépassé les limites du village et être rentré dans la forêt. Le vent frais s'écrase sur mon visage, dans ma course contre ses pensées encombrantes, ma respiration se fait de plus en plus courte et mon pas se ralentit avec ses cris et ses reproches. Une fois calmé, je m'aperçois que les rayons du soleil ont disparu pour la nuit et la froideur. Mes yeux se déplacent autour de moi, une conclusion me vient : je suis absolument perdu. À deux doigts d'une crise, j'arrive à distinguer dans la nuit un vieux bâtiment en ruine. Je vais pouvoir au moins être à l'abri ce soir.

Toutes mes forces sont parties de mon corps pour ouvrir la porte du bâtiment. En y entrant on peut penser que c'était autrefois un bâtiment important, en voyant le plafond très grand en hauteur, qui maintenant est fendu en deux et l’escalier majestueux auquel il manque des marches qui se trouve au milieu de la salle, je décide d'escalader les marches pour atteindre les autres pièces, j'ai bien failli perdre ma vie quelques fois dans cet escalier de malheur, mais j'arrive en vie en haut. Il y a un couloir à gauche et à droite, mais le côté droit est complètement effondré, je suis donc obligé de continuer à gauche. On peut voir encore quelques tableaux sur les murs, mais la plupart sont en médiocre état. Je décide d'ouvrir la première porte que je vois. Je n'arrive à voir que du noir, je fais donc un pas dans la pièce pour réussir à voir quelque chose, mais je sens mes pieds quitter le sol et mon corps partir en arrière, je n'ai le temps de ne rien comprendre que déjà mes yeux se ferment.

Je retrouve la vision petit à petit, avec beaucoup d'efforts. Je vois les mêmes murs que j'ai vus partout depuis que je suis rentré dans le bâtiment. Mais il fait beaucoup plus sombre ici. Qu'est-ce qui s'est passé, bon Dieu ? J'ai mal partout, comme si j'avais fait une chute...  Oh ! J’ai donc chuté en avançant dans une pièce… sans plancher. 

Je tente ,après quelques minutes à réfléchir à ce que j'allais faire en étant perdu dans la forêt ET maintenant dans un bâtiment, de me relever pour voir plus de choses dans mon environnement. Une fois cette tâche horriblement douloureuse terminée, je peux à présent voir ce qui m'entoure comme ce couloir immensément grand, avec sur les murs des tableaux de ce qui semblerait être des personnes, mais ce qui attire le plus mon regard, c'est cette lueur au fond de l'interminable couloir, ça ne peut être le soleil puisqu'il fait encore nuit.

Comme je l'avais remarqué, le couloir est infini, mais plus j'avance et moins il fait sombre, si je me concentre bien, j'entends même du bruit, comme des personnes qui parlent. Je pourrais mourir à tout moment en continuant d'avancer vers cette lueur, il se pourrait bien aussi que ces personnes pourraient m'aider.

Plus le temps de réfléchir je suis à quelques pas de ce fameux endroit, les voix ne sont plus un petit murmure, mais un grand brouhaha ce qui m'indique qu'il y a plus de personnes que je ne le pensais. Un court instant je reviens à la raison et me rappelle des histoires que me racontaient mes parents, des histoires sur les personnes qui habitaient au-delà des limites du village, il me disait que c'étaient des personnes barbares, qui n'avait pas d'humanité et qui mangeait leur semblable. Mais c'est trop tard pour faire demi-tour, il n'y a qu'une porte qui me sépare des êtres qui y sont. Je fais un pas vers la porte pour l'ouvrir doucement, mais avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, une personne que je n'ai pas le temps d'identifier ouvre brutalement la porte en criant des mots que je n'arrive pas à comprendre. Elle déboule directement sur moi, je tombe pour la deuxième fois de la nuit, mais avec cette fois une personne sur moi, qui a maintenant arrêté de crier, la porte s'est refermée seule, il n'y a donc que cette personne, moi et ce monstrueux couloir.

Désormais que j'arrive à la voir de plus près, je remarque que cette personne a des cheveux noirs corbeau et court, mais avec plus de longueur à l'arrière, ses yeux sont noisettes avec un air de méfiance qui me rappelle très vite dans quelle situation nous sommes.

" - Qui es-tu ? Tu viens pour nous attaquer ?"

Articule-t-elle avec une grande méfiance en plaçant son avant-bras sur mon cou pour mettre en action ses soupçons. Les attaquer ? C'est plutôt elle qui m'attaque pour l'instant, mais ce n'est pas grave, je passerai sur l'accueil cette fois.

" - Vous attaquez ? Je ne sais même pas qui vous êtes.

- Je ne me ferai pas avoir, je sais que sous tes faux airs d'incompréhension, il y a un plan, un plan pour tous nous tuer."

Elle met plus de poids sur mon corps, ce qui me fait vivement rougir, pour je ne sais quelle raison tant de proximité avec cette inconnue me donne vivement chaud.

" - Où là, ou là, nous allons nous calmer tout de suite. Je ne vais tuer personne, je voulais juste être à l'abri ce soir.

- Comment pourrais-je te faire confiance, tu pourrais peut-être faire partie du village à l'est.

- Le... Village ? À l'Est ?

- Tu le connais ?!

- Eh bien, tout dépend si tu veux parler du village avec des maisons en bois et de nombreuses fleurs.

- Tu es des leurs."

Souffle-t-elle dans un souffle sombre rempli de haine, elle appuie tout son corps sur le mien, sûrement pour ne pas que je me débatte et m'enfuis, mais je n'en avais absolument pas l'intention.

" - Je ne suis pas sûr qu'on parle de la même chose. C'est-à-dire que je ne fais pas partie de quoi que ce soit, j'habite uniquement dans mon village.

- Ce sont tous des meurtriers ! Ils passent leur jour à nous chasser et à nous tuer.

- Attends, pouce, nous parlons bien du même endroit ? Nous ne sommes pas des meurtriers, on ne sort même pas du village à cause des barbares sans humanité qui vivent dans la forêt."

Comme si une ampoule apparaissait au-dessus de ma tête, je crois que je viens de comprendre quelque chose. Ça doit d'ailleurs se voir sur mon visage puisqu'elle enlève un peu de son poids et aborde un sourire narquois.

" - Tu comprends qui dit la vérité maintenant."

Dix-neuf ans de mensonges. Toutes ces histoires, ces "vérités" racontées au coin du feu, toutes ces mises en garde qui sonnaient comme des lois sacrées… Ce n’était que de la peur maquillée, du contrôle déguisé. Je sens quelque chose se briser en moi. Pas juste une croyance, mais tout un monde. On ne nous a pas protégés, on nous a enfermés. Et ceux qu’on m’a appris à craindre, ce sont eux qui ont été chassés, trahis, oubliés. Je me sens trahie. Et surtout… j’ai honte. Honte d’avoir cru à tout ça sans jamais poser de questions.

" - Mais pourquoi vous ?"

C'est vrai, je ne comprends pas pourquoi cette haine s'est dirigée vers ces personnes en particulier. Est-ce à cause de problèmes familiaux ou personnels ?

" - C'est à cause de cela."

Elle enlève son bras et son buste pour décaler ses cheveux et laisser voir des oreilles beaucoup plus grandes qu'à l'habitude et pointues.

" -On pourrait peut-être être vu comme des elfes, mais pas vraiment comme dans les histoires, nous n'avons pas de pouvoir et tout ce qui va avec. Nous sommes juste connectés à la nature, comme un lien spécial.

- Mais c'est incroyable ! Mais pourquoi alors ils vous ont banni ?

- Nous habitions en harmonie, nous nous occupions des récoltes, du bien-être des terres et eux de tout le reste. Sauf qu'un jour, nous nous sommes rendu compte que leur construction faisait souffrir notre terre. Quand nous en avons parlé, ils ne nous ont pas écoutés. Nous avons alors fait une grève pour qu'ils nous entendent avant que ça ne soit trop tard. Mais tout ce que ça à fait, c'est qu'on nous a accusés de vouloir les tuer et tu connais la suite."

Ça fait beaucoup d'informations, moi qui étais convaincu qu'il nous avait tous sauvé en les bannissant. Ce n'était que des mensonges à longueur de journée.

" - Je suis désolé pour vous, je n’en savais rien, je te le promets et je ne veux pas vous tuez."

Elle laisse échapper un petit rire, ce qui me fait me rappeler notre position actuelle. Elle est assise sur moi. Je reste bloqué sur elle jusqu'à ce qu'elle le remarque.

" - Oh oui, désolé."

Je ne suis plus la seule à avoir les joues rouges maintenant, elle se relève et me tend une main qui est entourée de bandages. Je la prends et ne m'attends pas à ce qu'elle ait autant de force dans son bras, ce qui me fait presque perdre l'équilibre.

" - Donc, tu t'es perdu. Pourquoi es-tu partie de ton village ?

- Des problèmes familiaux. Vous habitez tous ici ?"

Elle doit comprendre a mon ton pressant que je n'ai aucune envie de me pencher davantage sur le sujet puisqu'elle ne me pose pas d'autres questions.

" - Oui, enfin, il y a quelques personnes qui se sont installées plus loin. Viens, je vais te montrer."

Elle s'apprête à ouvrir la grande porte en bois, avant de me demander :

" - D'ailleurs, je ne sais pas comment tu t'appelles.

- Je me nomme Eléonor . 

- Oh, très joli nom, Oraia1... Moi, je m'appelle Adonia."


1”jolie” en Grec

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