???: putain, elle est lourde !
???: ferme-la et porte !
Mon cœur rata un battement. Je me suis cachée derrière un arbre : ce qui n’est pas une bonne cachette, je vous l’accorde ! Mon cœur battant à 100 à l’heure, j’essayais de reprendre mon souffle et de me calmer.
???: tu penses que le boss est là ?
???: Tsss, il est jamais loin celui-la...
???: ta raison faut faire vite alors si on ne veut pas finir comme elle !
J’entendis le bruit effrayant de l’eau : comme si on avait jeté un truc lourd dans l’eau ou... quelqu’un. Puis une voiture a démarré, mes jambes ont lâché et je me suis écroulée au sol. Je tremblais comme une petite feuille... Quand soudain, j’entendis une voix familière. C’était celle de Félyce.
Je me suis relevée rapidement pour éviter de paraître suspecte.
-Où t'étais???! JE T’AI CHERCHÉ PARTOUT !
-Par-... Pardon... Dis-je en bégayant.
- Est-ce que ça va ? Je suis désolé, je n'aurais pas dû crier comme ça...
- Je vais bien... On peut rentrer ?
- Oui, bien sûr, allez viens Sysy. Elle me prit la main pour m’emmener à la voiture.
Pendant que je me faisais embarquer par ma “mère” mon regard se posa sur la foule, en particulier sur cet homme : l’homme tatoué qui m’avait emmené ici.
Par chance Félyce me fait entrer dans la voiture et démarra.
Le trajet me paraissait interminable... Je n'arrêtais pas de repenser aux paroles des 2 hommes au lac. Était-ce réel ? Rien qu’à l’idée de penser ce qu’ils auraient pu lui faire me fit frissonner de peur…
10:47h du matin.
Je restais dans mon lit... À vrai dire, j’avais vraiment la flemme d’en sortir. Je me contentais de scroller tel une dépressive. Mon père m’a appelé pour la 6e fois pour déjeuner, mais je me contentais de dire : non.
Mon téléphone sonna, j’ai regardé qui m'appelait et c’était un numéro inconnu.
J’ai dit :
- Allô ?
- Oui bonjour mademoiselle Angélius, c’est à propos d’une enquête. J’aimerais vous poser des questions à vous et aux autres enfants qui étaient présents lors de la soirée au poste de police de**************
- hum oui bien sûr... Pour quelle heure ?
- 14 heures si possible.
- D’accord, je serai là.
- Merci bien, passez une bonne journée.
elle raccrocha
Il a mal prononcé mon nom de famille TvT ça se prononce Andgélius pas Anguélius!
13:36h
Je suis allée me changer, car je ne pouvais quand même pas y aller en pyj quand même. Après m'être changé, je suis allé chez mon “père” qui était dans la cuisine :
- Tu vas où ?
- Je sors. Dis-je froidement.
- Où ?
- J’ai une pote qui m’invite à sortir.
Mouai plutôt un policier, mais bon ce n'est qu’un détail.
- Tu rentres quand ?
- Je ne sais pas... Bye
Puis j’ai claqué la porte. Je n’aimais pas parler avec mon père. Lui non plus d’ailleurs.
J’ai appelé Félyce pour savoir si elle aussi elle a été contacté par le policier, car elle était avec moi à la “soirée”
- Félyce ?
-OUIIIIIIIIIII ?
- Toi aussi, la police t’a contacté ?
- Hum oui... Pourquoi ?
- Moi aussi. Je... Qu’est-ce qu’on a fait... Fé-
- Hé Sysy calme toi, ça va aller on a rien fait... Respire calmement.
Heureusement qu’elle était là. J’ai repris calmement mon souffle et mon sang-froid avant de recommencer à parler :
- On se retrouve où ?
- Hmmm devant la bijouterie. Tu sais celle qui est près du parking du cabinet.
- D’accord... À tout à l’heure alors.
- Bisous
elle raccrocha
Je me suis dirigée vers la bijouterie. Le chemin me paraissait interminable. C’était long ! Je me suis adossée contre le mur en attendant Félyce.
Quand soudain, j’entendis une alarme. L’alarme intrusion de la bijouterie. J’ai bondi de peur sur le côté. Ma curiosité prit le dessus et j’ai regardé discrètement à l’intérieur pour voir si c’était un exercice ou un cambriolage.
Je vis 4 hommes grands, très grands, trop grands en fait, se diriger vers la porte. Je me suis mise de côté espérant qu’ils ne m’aient pas vue. Sauf qu’un homme en sweat noir, capuche sur la tête et des mèches de cheveux noir tombantes sur son visage me regarda. Ce regard me semblait familier...
Ses yeux se posèrent sur moi et un frisson se fit ressentir le long de ma colonne quand je vis la couleur de ses yeux...heterochromia. Ses yeux étaient heterochromia ; ambre et bleu électrique. Pour couronner le tout, son regard était intense.
J’avais l’impression que le temps s'était arrêté. C’est comme si tout était au ralenti. Il me lança un sourire, pas le genre de sourire amical mais un sourire malveillant, mais cela me fit quand même frissonner.
????; la curiosité tue Lys.
Il me lança un dernier regard avant de disparaître dans une camionnette noire, elle n’avait pas de plaque d’immatriculation. Soudain, une main se posa sur mon épaule.
???: BOUH
-AHHHH
J’ai sursauté et crié, mais quand mon regard s'est posé sur cette personne ma crise de panique se calme : c’était juste Félyce qui venait de me faire une blague de mauvais goût.
-FELYCE !
- Ohhh, c’était juste une blagounette. Détends-toi.
Mon regard se posa sur ma montre : elle indiquait 14:4h.
- On est en retard.
- Ne me rejetez pas la faute Sysy.
- Je n'ai rien dit.
On s’est dirigé vers le commissariat. J’étais assez angoissé à l’idée de me retrouver devant un policier...J’avais peur de dire n’importe quoi ou même bégayer. Arrivé devant les portes du commissariat, nous sommes entrées. Un homme habillé d’une tenue de police était derrière le comptoir de la réception. Félyce s’avança vers le comptoir d’un pas confiant puis elle lui adressa la parole :
- Bonjour monsieur.
- Bonjour, vous êtes là pour l’interrogatoire de la soirée ?
- Oui, pouvez-vous nous indiquer la salle ?
- Bien sûr, c’est la salle 4, la première à droite au fond du couloir.
- Merci
Nous nous sommes dirigées vers la salle 4. Le couloir était peu éclairé ; digne d’un film d’horreur. Le sol était recouvert de moquette assez ancienne.
J’ai poussé la porte de la salle et j’ai laissé passer mon amie en première.
Moi au moins je suis un “homme” capable.
Elle me fit un sourire en guise de remerciement. La pièce était simple et sombre. Au centre, il y avait une table et 3 chaises. Un homme se tenait devant la table et nous fixait. Je suppose que c’est lui qui va nous faire passer l’interrogatoire.
- Installez-vous.
Sans discuter, on s’est installée sur une chaise et l’homme à son tour pris place en face de nous.
15:12 h
Après l’interrogatoire, je suis rentré chez moi, je marchais tranquillement vers “ma” maison. Une fois arrivé là-bas, je suis monté dans ma chambre sans me soucier de mon père. J’avais vraiment envie de me changer les idées. Alors j’ai appelé ma pote de soirée.
- Oe Amélia.
- Oui ?
- Toujours partante pour une soirée au box ?
- Oe bien sûr. Quelle heure ?
- 22 h si ça te va.
- Oui bien sûr à tout à l’heure.
Vous vous demandez sûrement pourquoi je lui ai dit 22 h. Et bien, c’est vers 22h que le chemin pour accéder au box est sombre. C’est plus facile d'y aller quand il fait sombre. Sinon on risque de tomber sur une patrouille de police. Depuis la sortie du prisonnier, les policiers rodent de plus en plus pour le surveiller.
17:04h
Je suis toujours couché dans mon lit en train de scroller sur TikTok, j’essaye de passer le temps comme je peux, mais j’ai du mal. Mais par chance, je me suis souvenue que je n'avais plus de robe de soirée pour aller au box. La dernière, que j’avais elle a pas long feu. Y'a eu un conflit et ma robe s’est retrouvée tachée de sang. Impossible de faire partir les taches. Enfin bref, je me suis levé pour aller chercher dans l’armoire de ma mère pour voir si elle n'avait pas une robe à ma taille. Ma mère a énormément de robes de soirée, je pense que plus jeune elle devait bien s'amuser. J’ouvre le placard, des robes à paillettes, roses, noires, bleues, en dentelles. J'élimine de tête les robes : les roses nan le sang risque de se voir, les blanches pareilles, les paillettes, on évite, les bleues claires aussi ; il me reste les noires et les rouges. Mais comme je n’aime pas attirer l’attention des gens, je préfère choisir une des deux noires. Soit la longue moulante soit la courte... J’opte pour la longue. Avant d’enfiler ma robe, je me suis dirigée vers la salle de bain pour me maquiller ; je ne voulais pas salir ma robe avec des paillettes ou quelque chose comme ça.
17:59h
J’ai pris beaucoup de temps pour me préparer, mais j’adore ce genre de moment où je peux prendre du temps pour moi. Je me suis dirigé vers ma chambre, un bruit assourdissant se fit entendre. Mon chat ? Un tableau tombé ? Je n’en sais rien… Tout ce que je sais, c’est que ce bruit-là provenait bel et bien de ma chambre. Je tendis la main vers la poignée, tremblante et hésitante. Je ne me faisais peut-être que des idées ? Mon chat a peut-être fait tomber quelque chose de mon étagère...Ou un livre est tombé…
J’essayais de me rassurer avec des suppositions. Je pris mon courage à deux mains, ma main se posa sur la poignée de la porte. La porte s’ouvrit, je retins mon souffle quelques secondes. Mon regard se posa sur ma chambre : rien. Juste mon chat allongé sur mon lit. Un léger soupir sortit de ma bouche, soulagé, je me dirigeais vers mon lit pour m'asseoir près de mon chat. Je décide finalement de me lever après 15 bonnes minutes à caresser mon chat, de me lever pour m’habiller. Le tissu froid de la robe glisse sur ma peau pâle. Je m’avance vers mon miroir pour admirer ma robe, je détestais vraiment me regarder dans un miroir, limite, il fallait inventer une phobie des miroirs. Je me trouvais vraiment hideuse...
Les vibrations de mon téléphone me sortirent de mes pensées ; c’était Amélia qui m’appelait :
T’es prête ?
Hum oui.
ça te dérange si j’invite un pote à moi ?
Nan tkt*
*tkt : t’inquiète.
J'éteins mon téléphone mais juste avant je regarde l'heure : 18h14. Encore 5h. Comment pourrais-je passer le temps ? Je faisais les cents pas dans ma chambre , j'étais déjà maquillée, habillée, coiffée... Un bruit attire mon attention. Il provenait de la fenêtre de ma chambre. J'ouvre ma fenêtre et sur le petit rebord en béton , une rose noire , scotchée au rebord pour qu'elle ne s'envole pas. Un admirateur secret? Si c'était le cas...pourquoi une rose noire? Elle est censée représenter un amour interdit..alors..un stalker ? Rien qu'en y pensant j'en eut la chair de poule... Avoir un stalker c'est assez angoissant.. Je referme la fenêtre tout en gardant la rose en main. Je la pose sur le bureau en attendant. Un détail attire mon attention, il n'y avait aucune épines sur la rose.. en tant que grande amatrice de signification je décide de faire ma petite recherche sur Google : "rose sans épines signification".
"Le titre « Il n'est pas de roses sans épines » est dérivé de l'expression née au XVIIe siècle « Il n'y a pas de roses sans épines », signifiant que rien n'est parfait. A toute situation, son lot de problèmes."
ou encore ; "L'expression « il n'y a pas de rose sans épines » signifie que pour profiter de quelque chose de beau et d'agréable, vous devez endurer quelque chose de difficile ou de douloureux"
Un peu de culture ça ne fait de mal à personne. Mais la signification me perturbe un peu..Un amour interdit..et...qu'il faut savoir endurer des choses difficiles pour profiter de la beauté..
22h02
Encore 48 min...Amélia m'a proposé de me faire emmener là-bas par son "ami" en voiture. J'étais contre cette idée là au départ mais si j'ai bel et bien un stalker , vaudrait mieux ne pas rester seule dehors. Pour passer le temps, je m'installe à mon bureau pour continuer mon bricolage : des fleurs de glycines en papier. C'était pour les accrocher à mon plafond , histoire de décorer un peu plus ma chambre
J'éteins mon téléphone mais juste avant je regarde l’heure : 18h14. Encore 5h. Comment pourrais-je passer le temps ? Je faisais les cents pas dans ma chambre , j’étais déjà maquillée, habillée, coiffée… Un bruit attire mon attention. Il provenait de la fenêtre de ma chambre. J’ouvre ma fenêtre et sur le petit rebord en béton , une rose noire , scotchée au rebord pour qu’elle ne s’envole pas. Un admirateur secret? Si c’était le cas…pourquoi une rose noire? Elle est censée représenter un amour interdit..alors..un stalker ? Rien qu’en y pensant j’en eut la chair de poule… Avoir un stalker c’est assez angoissant.. Je referme la fenêtre tout en gardant la rose en main. Je la pose sur le bureau en attendant. Un détail attire mon attention, il n’y avait aucune épines sur la rose.. en tant que grande amatrice de signification je décide de faire ma petite recherche sur Google : “rose sans épines signification”.
“Le titre « Il n'est pas de roses sans épines » est dérivé de l'expression née au XVIIe siècle « Il n'y a pas de roses sans épines », signifiant que rien n'est parfait. A toute situation, son lot de problèmes.”
ou encore ; “L'expression « il n'y a pas de rose sans épines » signifie que pour profiter de quelque chose de beau et d'agréable, vous devez endurer quelque chose de difficile ou de douloureux”
Un peu de culture ça ne fait de mal à personne. Mais la signification me perturbe un peu..Un amour interdit..et...qu’il faut savoir endurer des choses difficiles pour profiter de la beauté..
22h02
Encore 48 min…Amélia m’a proposé de me faire emmener là-bas par son “ami” en voiture. J’étais contre cette idée là au départ mais si j’ai bel et bien un stalker , vaudrait mieux ne pas rester seule dehors. Pour passer le temps, je m’installe à mon bureau pour continuer mon bricolage : des fleurs de glycines en papier. C’était pour les accrocher à mon plafond , histoire de décorer un peu plus ma chambre.J’en accroche déjà quelques-unes au-dessus de mon lit. Le violet pâle danse doucement dans l’air chaque fois que je bouge.C’est presque apaisant. Presque.
Un bruit sourd dehors me fit sursauter. Je tends l’oreille. Le moteur d’une voiture tourne au ralenti devant chez moi. Un message s’affiche sur mon téléphone : “il est là”.
Je jette un dernier regard à mes fleurs, puis attrape mon sac. Mon coeur bat un peu plus vite. Une boule d’appréhension s’installe dans mon ventre. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dérange. Pourtant, ce n’est qu’un ami d’Amélia…non?
Je descends lentement les escaliers, chaque pas résonne étrangement dans la cage d’escalier vide, comme si le silence lui-même s’était figé pour m’observer. Arrivé à la porte, j’hésite une seconde, ma main sur la poignée. Puis j’ouvre. L’air frais du soir me claque au visage.La rue est presque vide, baignée par la lumière orangée d’un réverbère; Une voiture noire est garée devant chez moi, moteur allumé. Ses vitres teintées m'empêchent de voir clairement à l’intérieur. Mes doigts se crispent sur la sangle de mon sac. Je m’avance , les pas prudents, l’estomac noué.
La portière du côté conducteur s’ouvre dans un claquement sec. Il en sort un jeune homme. Grand, fin, vetu tout en noir. Ses cheveux sombres, légèrement en bataille, tombent devant ses yeux noir profond.
Un frisson me parcourut l’échine.
-Sky ? lance-t-il d’une voix calme, presque douce.
Je hoche la tête sans répondre, un peu surprise par le contraste entre sa voix posée et son regard glacial. Il esquisse un sourire en coin. Pas chaleureux. Plutôt…intrigué?
-Je suis Jay. Amélia m’a demandé de venir te chercher.
Ses yeux noirs me firent frissonner. Il ne semblait pas dangereux. Mais il semblait pas net non plus. Il dégageait quelque chose d’indéfinissable , un mélange de charme silencieux et de menace continue. Le genre de personne que tu ne peux pas cerner au premier regard. Et encore moins au deuxième.
Je me fige un instant puis contre toute logique , j’ouvre la portière passager et je m’installe. Je referme doucement la portière. L’habitacle est tiède, presque trop. L’odeur de cuir et de parfum boisé m’agresse légèrement les narines. Jay ne dit rien. Il se contente de fixer la route devant lui, son profil éclairé par les lampadaires qui défilent à travers le pare-brise. Un silence pesant s'installe. Il démarre en douceur. La voiture s'élance dans la rue presque vide, glissant dans la nuit comme un fantôme sans bruit. J'observe ses mains sur le volant. Propres. Précises. Trop calmes. Il conduit sans hésitation, comme s'il connaissait chaque virage par cœur. Pourtant, il ne m'a même pas demandé l'adresse.
— Tu sais où on va ? je demande, la voix légèrement tremblante malgré moi.
Il tourne légèrement la tête, un sourire en coin sur les lèvres.
— Amélia m'a tout dit.
Encore ce regard. Froid. Sombre. Un regard qui ne cherche pas à te connaître, mais à te décortiquer. Je détourne les yeux, mal à l'aise. Mes doigts s'accrochent à la sangle de mon sac. Je tente de me rassurer. C'est sûrement juste un type réservé. Peut-être qu'il est comme ça avec tout le monde. Mais mon instinct, lui, hurle. Il me crie de fuir. De sortir de cette voiture. De courir. Mais je reste assise. Immobile. Paralysée par cette impression étrange que tout ça n'a rien d'un simple trajet vers une soirée. Les lumières de la ville s'amenuisent peu à peu. Les bâtiments se font plus rares. Plus sombres. Je fronce les sourcils
. — C'est pas par là le Box.
Il ne répond pas tout de suite. Il continue de conduire. Puis, lentement, il murmure :
— On fait juste un petit détour
Un petit détour.
Mon cœur loupe un battement. Je tourne légèrement la tête vers lui, tentant de dissimuler l'angoisse qui monte. Ma voix se veut calme, mais elle tremble un peu :
— Quel genre de détour ?
- Un raccourci, t'inquiète pas.
Toujours ce ton neutre, trop calme, presque... mécanique. Je serre les dents. Mes doigts agrippent la poignée de la portière sans vraiment m'en rendre compte. Le silence revient, plus lourd encore. Seuls les clignotements réguliers des feux de croisement brisent l'obscurité dans laquelle nous roulons maintenant. Il finit par tourner dans une ruelle plus étroite. Pas de lumière. Pas de bruit. Juste le ronronnement du moteur.
Et soudain, il s'arrête.
Pas de panneau. Pas de feux. Juste un stop inexistant au milieu de nulle part.
— Pourquoi tu t'arrêtes ?
Je sens ma gorge se nouer. Il me regarde. Un peu trop longtemps à mon goût.
— T'es toujours aussi stressée avec les inconnus ?
Je soutiens son regard. Mauvaise idée. Ses yeux noirs me happent, profonds et insondables, comme un gouffre sans fond. Je n'arrive pas à savoir s'il me juge, s'il s'amuse, ou s'il lit en moi. Puis, brusquement, il se met à rire. Un rire bref, sec, presque moqueur.
— Je te fais flipper, c'est ça ?
Je ne réponds pas. Il secoue la tête en redémarrant, comme si tout ça n'était qu'une blague idiote. Mais quelque chose s'est fissuré. Et même si la voiture reprend sa route mon cœur, lui, ne ralentit pas. Quelques minutes plus tard, on rejoint enfin une avenue plus animée. Des néons colorés, des groupes de jeunes qui rient trop fort, et enfin, la devanture familière du Box. J'aperçois Amélia près de l'entrée, déjà en train de fumer, sa robe courte scintillant sous les réverbères. Je sors de la voiture sans un mot, encore un peu sous le choc. Jay m'adresse un simple signe de tête avant de redémarrer. Pas un mot. Pas un regard. Je me tourne vers Amélia.
— Tu sais que ton "pote", il est chelou à crever ?
Elle rigole, comme si de rien n'était.
— Jay ? Il est juste un peu froid. Mais t'inquiète, il est clean.
Je force un sourire, mais au fond, je suis loin d'être rassurée. Quelque chose cloche. Vraiment.
Et je sens que ce n'est que le début.
- T'abuses, sérieux. Ce gars-là m'a parlé comme si j'étais une gamine sur le point de m'évanouir.
- Il est chelou, ouais, je te l'accorde, mais il est fiable. Il bosse avec des gars que je connais. C'est pour ça que j't'ai dit de lui faire confiance. *
On marche lentement jusqu'à l'entrée, talons qui claquent sur le trottoir trempé. Amélia a toujours ce petit sourire désinvolte aux lèvres, comme si tout ça n'était qu'un jeu. Mais moi, je suis tendue. Et plus on approche du Box, plus mon ventre se serre.
— Il bosse avec des gars que tu connais ? répétait-je en arquant un sourcil. C'est censé me rassurer, ça?
Amélia éclate de rire.
— T'es trop parano Sky, j'te jure. Tu te souviens plus de la première fois qu'on est venues ici ? On était mortes de trouille, et au final, on est rentrées bourrées à moitié en larmes mais vivantes. Alors respire, okay? C'est juste une soirée.
Sauf que ce n'est pas juste une soirée. Pas ici. Le Box, c'est pas n'importe quelle boîte. De l'extérieur, c'est une façade noire, sans pancarte, juste une ligne de LED rouges qui clignotent mollement au-dessus de la porte. On entre pas au Box. On est tolérés. Si tu connais quelqu'un. Si tu sais te tenir. Si tu poses pas trop de questions.Si tu sais te tenir. Si tu poses pas trop de questions. À l'intérieur, c'est une autre réalité. Une ambiance épaisse, collante. Des vapeurs d'alcool, des volutes de fumée, et toujours cette lumière rouge qui semble sortir d'un cauchemar fiévreux. Les murs sont sombres, les angles flous. On voit tout, mais on distingue rien.