TRIGGERS WARNING :
- Violence physique et psychologique
- Mafia/crime organisé
- Relations toxiques/haine obsessionnelle
- Manipulation/domination
- Langage explicite/cru
- Suicide
- Meurtre

***

À tous ceux qui ont toujours
vécu dans l'ombre de leur père.
C'est pour vous.

***

13 ans auparavant...

Ilya

— C'est toi, Sergei ? résonne ma voix dans la grande pièce luxueuse de l'entrée du manoir.

Un autre garçon se tient nonchalamment en face, les mains dans les poches de son sweat trop grand pour lui.

— Apparemment, répond ce dernier en haussant les épaules. Et toi, t'es Ilya, c'est ça ?

— Oui. C'est ma maison ici.

— Plus maintenant, dit-il avec un sourire en coin.

— Si, papa et maman m'ont dit que tu venais vivre avec nous, mais c'est toujours ma maison.

Sergei se laisse tomber sur un des fauteuils, les jambes écartées, comme si les lieux lui appartenaient déjà.

— C'est marrant. On dirait un chiot qui grogne pour défendre son os.

Mes sourcils se froncent immédiatement à cette comparaison.

— J'suis pas un chiot !

Il penche la tête sur le côté, l'air moqueur :

— Oh que si. Petit, bruyant... et facile à écraser.

Je bondis du canapé pour lui faire face, l'air furieux.

— Dis pas ça !

Sergei me regarde l'air de s'amuser, ses yeux reflétant une lueur froide.

— Sinon quoi ? Tu vas pleurer ?

Mes yeux se plissent tandis que je me retiens de pleurer, ma mâchoire tremblant d'elle-même sans que je puisse avoir le contrôle.

— Je vais te faire virer d'ici, tu verras, répliquai-je en reniflant pour ravaler mes larmes.

— Essaie toujours.

Puis soudain, des bruits de pas s'approchent de là où nous nous trouvons. Ma mère rentre, un large sourire sur le visage :

— Alors, Sergei ? Tu arrives à t'y faire ?

— Oh oui, Ilya est adorable, dit ce dernier en me jetant un coup d'œil sarcastique.

Je ne peux plus retenir mes larmes alors que je serre les poings avant de me détourner pour aller en direction des escaliers afin de me rendre dans ma chambre.

— Ilya, mon chéri. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? s'écrie ma mère en me regardant d'un air inquiet.

Je ne réponds pas, gagnant ma chambre d'un pas rapide.

Tant que je ne le vois pas, tout va bien.