LEIGH
Au royaume du clan Kushinada.
À Kushi, 2023.
Mes cheveux attachés, l’une de mes mèche blanches bouge au rythme donné par la légèreté du vent.
Le corps maintenu par mes mains posées sur le matériau chaud d’une toiture, je demeure immobile et mes prunelles contemplent le coucher de soleil. Ses rayons orangés illuminent les parois de la grande résidence, dirigée par Kad Kushinada.
La seule personne qui s’est présentée pour devenir la nouvelle souveraine de ce pays.
— Bon ce n’est pas tout, il est l’heure de rentrer !
Au cours de ses années, je suis toujours confrontée à un gros dilemme.
Le jour où je me suis réveillée, les employées de la clinique n’ont pas été de main morte. Sans tact, ils m’ont certifiée que cela faisait plus deux ans que j’étais en convalescence dans le lit où j’étais allongé.
J’ignore ce que j’ai pu faire ce jour-là pour finir à l’hôpital.
Comment ai-je fait pour me retrouver à Kushi, alors que j’étais à Konoha ?
— A portion of fish, please ! (Une portion de poisson, s’il vous plait !)
La voix rauque d’un homme me sort de mes pensées.
Mon regard s’oriente aussitôt vers l’une des ruelles de Kushi. Je remarque que les villageois déambulent sur l’allée et d’autres se bousculent pour acheter les poissons que le commerçant Ako à pécher afin de les vendre au meilleur prix.
Je peux éventuellement lire dans le regard des résidents, une petite pointe d’enthousiasme quand ils font leurs emplettes aux divers stands du royaume.
Comment peuvent-ils être joyeux et être heureux ? Suis-je la seule depuis vingt ans, qui ressent le contraire de ses résidants ?
À mes quinze ans, un phénomène s’est produit et je n’arrive plus à me souvenir ce que j’ai traversé ce soir-là. Sinon le reste de ma mémoire, elle est intacte.
Face à ce raisonnement, mon palpitant émet une pulsion tellement désagréable qu’une boule se forme au cœur ma gorge.
Je fronce littéralement les sourcils et serre violemment les poings. Il y a quelque chose qui cloche avec moi, mais je n’arrive pas à discerner le problème. Même les habitants de Kushi n’ont pas remarqué que j’étais très différente d’eux, malgré mes efforts à essayer de devenir comme eux.
Qu’est-ce qu’il s’est passé avant ce coma foudroyant ? Qui s’en ai pris à l’équipe douze du village cachée de Konoha ?
J’ai beau retourné toutes les situations possibles, mais aucune d’entre elles ne m’ont données des pistes concrètes.
Qu’importe mon implication sur le sujet. Le temps donné à chercher le moindre indice, je reviens toujours au point de départ.
Seul un passage m’a marquée au fer rouge. Une tête d’homme plongé dans l’obscurité m’obsède, surtout lors de mon sommeil.
Ce sourire diabolique plaqué sur les lèvres de ce type au teint laiteux. Son visage blanc comme la mort est terrifiant que parfois, celui-ci me fait passer des nuits blanches.
J’ai quand même tenté de reproduire un dessin sur lui afin d’obtenir des renseignements. Aucun succès. Les habitants à Kushi ne le connaissent pas et n’ont jamais vu un mec de ce style ici. D’ailleurs, certains pensent même que je suis folle à m’inventer des histoires à dormir debout pour faire peur aux résidants.
— Leigh ! a voice shouts. (Leigh ! s’époumone une voix.)
Je fais volteface vers ce timbre sonore et vois mes deux copines depuis toujours. Ina et Donie, mes amies d’enfance. Le trio de l’équipe douze : Monodo.
Ina et Donie sont les seules qui ont vraiment perdu la mémoire. Bien que je donne mon temps pour elles pour qu’elles s’en rappellent, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, compliqué voire impossible.
— What's going on ? I say, perplexed. (Qu’est-ce qu’il se passe ? dis-je perplexe.)
— The Queen Kushinada and her mother will be back soon, we need to be at the gate, Donie declares. (La reine Kushinada et sa mère vont bientôt rentrées, il faut qu’on se tienne au portail, déclare Donie.)
Sans dire un mot, je rejoins les filles et nous nous dirigeons vers le royaume de sa majesté, la reine. Mon disciple. Celle qui m’a demandée d’être son bras droit pour assurer la sérénité de Kushi et la protection du pays.
Lorsque nous attendons la reine et sa mère devant la barrière magique, Donie brise le silence qui s’est installée, entre nous, trois.
— I think we should tell Her Majesty the truth ! she exclaims. Leigh, you can do it, you're often with the Queen. (Je crois qu’on devrait dire la vérité à sa majesté ! s’exclame-t-elle. Leigh, tu peux, toi, tu es souvent avec la reine.)
Je croise les bras contre ma poitrine et roule des yeux au ciel.
Il est vrai que j’ai eu un traitement de faveur de la part de notre souveraine. Je joue un grand rôle à la royauté. Si toutes les personnes qui ont acceptées ces lois de paix, ils ne savent pas que c’est moi qui ai conseillé la reine et qui ai donné des idées.
Sa mère, quant à elle, elle est trop dévastée par la perte de sa fille biologique, il y a quelques années. Elle ne s’en est jamais remise et elle a adopté Kad contre son gré pour faire d’elle, la reine. Sauf que la plupart du temps, elle a comportement toxique envers sa fille adoptive, la comparant souvent avec son enfant décédé.
Je me suis portée volontaire pour contrer les paroles blessantes que Kad recevait gratuitement.
— Actually, when I tried to talk to her about it, I lost consciousness. There's something off about this, I reply. (Justement quand j’ai essayé de lui en parler, j’ai perdu connaissance. Il y a un truc pas logique, réponds-je.)
Leigh, can you open the barrier please ? The queen asks me telepathically. (Leigh, peux-tu ouvrir la barrière s’il te plaît, me demande la reine par télépathie.)
Lorsque je fais le mudra d’ouverture, quelque chose traverse mon être et m'indique qu'il ne s'agit ni de l'énergie de la reine, ni de celle de sa mère, mais bien de plusieurs sources, assez puissantes. Un frisson parcourt alors l'ensemble de mon corps et de mon être.
Avant que je ne puisse faire un pas vers les filles qui s’approchent d’un petit rocher pour attendre la reine comme à mon habitude, un bruit assourdissant détonne dans les airs. Le vent s’agite de plus en plus fort, des rafales se projettent violemment contre nous et plusieurs secousses font trembler le sol.
J’attrape rapidement le kunaï marqué que l’un de mes anciens maîtres m’a offert. Aussitôt et sans réfléchir, je le jette à travers la barrière et exécute la technique du dieu et de la foudre.
J’ai juste le temps de lever les yeux avant de disparaître qu’un orbe gigantesque apparaît dans le ciel et s’abat sur la terre de nos ancêtres…