Les flammes brûlaient le pavillon impérial sous les yeux de Chan YinMai qui leva une main pour se protéger de leur éclat aveuglant. Au loin, il entendait Lu Lei taper sur le tambour, sans la moindre interruption, infatigable comme toujours.
Un tigre enflammé bondit hors de l’incendie ; ses pattes atterrirent souplement sur le sol dur et humide d’un souterrain. Le Médium baissa la main en constatant qu’il se trouvait à nouveau dans ce qui ressemblait à une prison. Il avança au hasard, escorté par le tigre qui apportait une présence réconfortante.
Des pleurs et des gémissements parvenaient à ses oreilles, mais lorsqu’il s’arrêtait au niveau des cellules, celles-ci restaient désespérément vides. Par acquit de conscience, Chan YinMai entra dans l’une d’elles. Il se retrouva instantanément devant une haute porte entrouverte frappée d’un emblème représentant un croissant de lune agrémenté de trois étoiles. Un dragon de feu dormait, roulé en boule, dans la cour derrière la porte. Le tigre délaissa l’humain qu’il accompagnait pour se rapprocher du dragon et lui donner un petit coup de museau joueur afin de le réveiller. Chan YinMai sourit, puis baissa les yeux sur le papier plié en forme de papillon qu’il tenait dans sa main.
Une lettre de Ping Yu !
Il s’empressa de l’ouvrir, puis la lâcha avec horreur en constatant que son contenu n’était pas écrit avec de l’encre, mais avec du sang frais qui coulait encore. Lorsque la lettre toucha le sol, un hurlement de douleur explosa dans ses oreilles et le fit tituber en arrière.
Ouvrant soudain les yeux, Chan YinMai fixa le plafond de la chambre en essayant de revenir à la réalité. Il prit une profonde inspiration, puis souffla entre ses lèvres entrouvertes pour tenter de calmer les battements affolés de son cœur.
Lorsqu’il dormait dans une auberge, il ne fermait jamais le volet. L’obscurité totale l’angoissait. Il pouvait voir où en était la course de la lune en tournant la tête vers la fenêtre, et constata qu’il faisait encore nuit noire.
Chan YinMai se frotta le visage à deux mains, puis se redressa en silence dans son lit pour se diriger vers la table basse où se trouvaient une carafe d’eau et des verres. Il se servit, essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Zhen YuJin, puis retourna s’asseoir en lotus sur son lit, tout en buvant à petites gorgées.
Deux rêves étranges en deux nuits d’affilée.
Ce n’était pas ordinaire chez lui d’enchaîner ainsi ce phénomène. Le Médium était un peu plus habitué à un rêve par mois, voire à un tous les deux mois, et il ne s’agissait pas souvent d’évènements réellement graves. Il était, par contre, beaucoup plus coutumier des ressentis divers et parfois inexplicables qui surgissaient en lui selon les endroits où il se trouvait. Il plissa les yeux, tout en réfléchissant, et trempa ses lèvres dans son verre. ZhenShen était la capitale du pays, siège du Palais impérial, son atmosphère avait forcément des choses à raconter à ses perceptions plus sensibles que la moyenne des gens. Au moment de la nouvelle année, il y avait des énergies et des forces invisibles en mouvement. Sans parler de ce fameux anniversaire de mort. Mais jusqu’à quel point devait-il le prendre en compte ? Jusqu’à quel point influençait-il lui-même son propre ressenti ?
Chan YinMai reposa son verre vide sur le sol, puis se recoucha. Il se frotta un œil, en fixant le plafond d’un air absent. Il n’avait pas mis les pieds à ZhenShen pendant de nombreuses années. Il avait évité cet endroit comme la peste depuis le fameux incendie du pavillon impérial. Il était toutefois revenu l’année dernière en compagnie de Lu Lei et Ping Yu. Aucun cauchemar ne s’était manifesté à ce moment-là. Aucun mauvais rêve, aucun ressenti particulier. Pourtant, aujourd’hui, il enchaînait ces étranges présages qu’il ne comprenait pas…
Quelque chose va changer.
Cette pensée s’imposa avec une précision nette dans son esprit : dans un an, au moment des festivités, il reviendrait encore à ZhenShen, mais pas mal de choses seraient alors différentes. Lesquelles ? Il n’en savait rien et d’une certaine manière, cette idée l’inquiétait beaucoup.
Chan YinMai referma les paupières, espérant qu’en retrouvant le sommeil, il parviendrait à calmer la préoccupation qui commençait à s’emparer de son être. Il avait hâte de rejoindre Ping Yu. Ses cauchemars et mauvaises impressions s’atténuaient bien plus facilement lorsque l’homme qu’il aimait se trouvait à ses côtés. Il se sentirait certainement mieux, et moins angoissé, dans quelques jours quand ils seraient à nouveau réunis.
***
— Pardon, pardon, pardooooon.
Zhang JingXi enchaînait les excuses tandis qu’il galopait dans les rues, en direction de l’auberge. Il esquivait les passants, sautait par-dessus des étals, se faufilait dans des ruelles étroites et, même s’il présentait ses excuses, le Cultivateur prenait soin de ne rien renverser sur son passage et de ne bousculer personne non plus.
En atteignant sa destination, il trouva Chan YinMai adossé contre le mur près de l’entrée. Le Musivateur contemplait le sol, perdu dans ses pensées. Il releva la tête en l’entendant arriver et lui offrit un sourire.
— Tu nous accompagnes, c’est officiel ?
Zhang JingXi approuva en freinant devant lui :
— Oui ! Désolé, j’espérais pouvoir venir plus tôt, mais j’ai dû aider mon oncle dans ses affaires, ça a pris plus longtemps que prévu.
— Tu es largement à l’heure, nous avions dit que nous pouvions attendre jusqu’à midi, il reste un peu de temps.
Soulagé de constater qu’il ne mettait pas tout le monde en retard et que Zhen YuJin se trouvait toujours à l’intérieur de l’auberge, Zhang JingXi s’adossa au mur aux côtés de son futur compagnon de route. Il contempla l’animation dans la rue. Il ne resta tranquille que quelques minutes, avant de finalement la traverser pour se rendre chez le marchand en face, afin de lui acheter des fruits.
Chan YinMai le suivit des yeux, tout en se demandant ce qu’allait donner ce voyage de quelques jours. Zhen YuJin était d’un tempérament très calme et posé, tandis que le Cultivateur qui allait les accompagner semblait avoir plus de difficulté à se tenir tranquille. Néanmoins, il avait la conviction qu’ils allaient très bien s’entendre tous les trois.
La porte de l’auberge s’ouvrit, cédant le passage à Lu Lei et à Zhen YuJin. Chan YinMai se décolla du mur en leur désignant Zhang JingXi quelques mètres plus loin.
Un air ravi s’empara aussitôt du visage de la matriarche.
— Ah, le voilà ! Si vous arrivez à profiter des jours prochains pour tenter de le recruter dans la Troupe, n’hésitez surtout pas !
Zhen YuJin roula des yeux.
— On ne sait même pas s’il aurait un talent intéressant à exploiter. À t’écouter, on devrait recruter tous les garçons et les filles qui sympathisent avec nous. Je suis presque sûr que tu lui as déjà fait la proposition chaque fois que tu en as eu l’occasion ces dernières années.
Chan YinMai acquiesça en silence, ayant assisté à la tentative de recrutement de l’an passé. Zhang JingXi avait présenté ses remerciements pour cette offre, puis avait ri en disant qu’il n’avait pas l’âme d’un Musivateur, ne sachant ni danser, ni chanter, ni jouer d’un quelconque instrument de musique. Lu Lei n’avait pas insisté, habituée à son refus année après année.
— Je crois que si tu veux le voir plus souvent, il ne faut pas l’appâter avec la Troupe, mais avec des missions de Cultivateur, fit remarquer Zhen YuJin alors que le sujet de leur conversation revenait vers eux en bondissant comme un cabri.
Zhang JingXi sourit, encombré par ses achats de fruits et de vins qu’il s’empressa de ranger dans ses manches.
— Eh bien, mon petit, tu as l’air particulièrement de bonne humeur ! s’enthousiasma la matriarche en lui tapotant amicalement une joue.
L’intéressé se mit à rire, puis s’inclina profondément devant elle.
— Ma Dame, c’est toujours un plaisir de vous voir. Ma bonne humeur n’a d’égale que votre beauté !
— Tu comprends maintenant pourquoi il lui a tapé dans l’œil ? chuchota Chan YinMai à l’attention de Zhen YuJin en lui donnant un coup de coude complice.
Ce dernier acquiesça, tout en observant une nouvelle révérence exagérée que l’homme adressait à leur mère à la suite d’une phrase qu’elle venait de lui dire. Il nota que Zhang JingXi avait beau faire le pitre, il respectait profondément Lu Lei derrière ses taquineries.
Leur rencontre datait de la veille et le Cultivateur Itinérant qui se joignait à eux restait encore un parfait inconnu à ses yeux. En général, Zhen YuJin préférait ne pas voyager avec des gens qu’il ne connaissait pas ou très peu. Sur ce coup-là, il pouvait seulement se fier aux récits de Lu Lei et aux ressentis de Chan YinMai. L’exercice n’était pas des plus agréable pour lui. D’une certaine manière il avait hâte d’arriver à Jinhar, estimant qu’à ce moment-là, il en saurait déjà un peu plus sur leur compagnon.
Lu Lei se tourna vers ses deux garçons, puis leur adressa un signe de tête. Aussitôt, Zhen YuJin et Chan YinMai lui emboîtèrent le pas alors qu’elle se dirigeait vers la sortie de la ville, imités par Zhang JingXi. Le quatuor se sépara peu après avoir délaissé ZhenShen, Lu Lei prit un chemin qui menait au nord, tandis que le trio d’hommes s’engageait à l’est.
Une heure après avoir quitté la cheffe des Musivateurs, Zhang JingXi notait déjà que ses deux camarades n’étaient pas du tout des bavards. Après avoir conversé non-stop pendant les quelques minutes qu’ils avaient passées en compagnie de Lu Lei, le Cultivateur s’était retrouvé confronté au silence de Zhen YuJin et Chan YinMai, ce qui le changeait radicalement. Toutefois, il ne s’en formalisa guère, certain que les deux autres ne lui faisaient pas la tête et qu’ils étaient simplement d’un naturel plus discret.
Ce fut Zhen YuJin qui prit la parole en premier :
— Lu Lei m’a laissé les tambours, si on veut s’entraîner ou faire des prestations sur le chemin.
Son ami acquiesça, guère surpris. Zhang JingXi estima qu’il pouvait tenter de s’inclure dans la conversation.
— Dois-je en conclure que l’un de vous deux sait en jouer ?
Chan YinMai désigna son camarade qui hocha la tête.
— C’est dans mes compétences, en effet.
Les yeux de Zhang JingXi s’illuminèrent.
— Vraiment ?! Tambour, flûte, maîtrise du feu… Décidément, tu as du talent.
L’intéressé haussa humblement les épaules.
— Lu Lei m’a tout appris, je ne fais qu’appliquer ses cours.
— Il est trop modeste, intervint aussitôt Chan YinMai. Il a beaucoup de capacités, dans beaucoup de domaines. Sauf au tir à l’arc. Là, il vaut mieux ne pas rester dans les parages, crois-moi.
— Ah oui ?
— Oh oui.
— Silence, A-Mai, marmonna Zhen YuJin dont les joues rougissaient à vue d’œil.
Un sourire hilare aux lèvres, Chan YinMai fit mine de fermer sa bouche à clé et de la jeter au sol.
Amusé, espérant qu’un jour ils voudraient bien partager avec lui ce qui ressemblait à une anecdote fort intéressante, Zhang JingXi n’insista cependant pas.
— Dans ce cas, on peut estimer qu’on est complémentaires. Je suis nul avec le feu, mais je me débrouille avec un arc dans les mains.
— Tu n’es pas « nul », le corrigea aussitôt Zhen YuJin. L’énergie circule en toi, il faut juste trouver comment la libérer.
Zhang JingXi répondit par un léger hochement de tête, avant de baisser les yeux vers le sol. Il avait hâte de pouvoir retravailler avec lui, même si ça allait impliquer les désagréments habituels avec les quintes de toux et la douleur dans sa main.
Il fouilla dans ses manches à la recherche des jujubes achetés avant de partir et les partagea avec ses deux compagnons de voyage. Ils cheminèrent tout l’après-midi, échangeant parfois quelques paroles, sans entrer non plus dans de grandes conversations. Toutefois, le silence qui régnait entre eux n’avait rien de gênant et tous trois semblaient y trouver leur compte.
Ils s’arrêtèrent en fin de journée, établissant leurs quartiers dans une petite auberge chaleureuse. Le propriétaire avait déjà eu l’occasion d’héberger des Musivateurs, au fil des années. Il se montra très enthousiaste en apprenant que deux membres du trio faisaient partie de la Troupe. Il leur proposa deux chambres à moitié prix si, en échange, ils acceptaient de faire un spectacle dans la grande cour de son établissement, dans la soirée, aussi bien pour distraire les voyageurs de passage que pour les habitants du village.
Chan YinMai, Zhen YuJin et Zhang JingXi se séparèrent quelques minutes, le temps de poser des affaires et de profiter de la chambre pour se rafraîchir un peu.
Zhang JingXi descendit le premier. Il s’installa à une table pour écrire une lettre, tout en dégustant un thé dont la plantation se situait à quelques kilomètres à peine. Il en profita pour engager la conversation avec le propriétaire des lieux :
— Des disparitions récentes, est-ce que ça vous parle ?
L’homme acquiesça aussitôt :
— Oh oui, mais personne ne semble vouloir les prendre au sérieux. Il y a plusieurs petits jeunes qui se sont volatilisés ces derniers mois. Apparemment, ils sont partis « découvrir le monde », mais plus personne n’a de leurs nouvelles. Et dans le genre disparition étrange… Tenez, le thé que vous buvez justement ! Eh bien, le propriétaire de la plantation est parti du jour au lendemain, sans plus donner de signe de vie. Sa famille a repris l’affaire, mais elle assure qu’il n’avait aucune raison de s’en aller ainsi…
— Je suppose que ce départ ne peut pas être dû à des attaques en particulier ? Pas de créatures dans le secteur ?
L’aubergiste secoua la tête.
— Pas la moindre. Le Clan HengXing nous protège. La dernière fois que nous avons eu des soucis remonte à déjà quelques années. Un groupe d’esprits hantait la maison de ma sœur et ça a été réglé en quelques jours de manière efficace. Ils protègent également très bien les routes, alors, à ce niveau-là, nous n’avons guère à nous plaindre, quoi qu’en disent certains !
Le Cultivateur haussa les sourcils, sentant qu’il pouvait creuser la question et que son interlocuteur ne demandait qu’à bavarder.
— Des gens se plaignent du Clan HengXing ?
L’homme s’appuya d’une main contre le mur proche. Il posa l’autre sur sa taille, en hochant la tête.
— Pas forcément du Clan en lui-même, mais des Cultivateurs en général. Prenez par exemple Monsieur Wen, le propriétaire de la plantation de thé, eh bien, on raconte qu’il était aimable avec ceux qui venaient lui acheter ses produits, sauf avec les personnes comme vous. Ce qui est paradoxal avec les autres rumeurs qui ont circulé à son sujet.
Zhang JingXi lui fit signe de poursuivre, tout en apercevant ses compères en train de descendre l’escalier pour rejoindre la salle.
— Eh bien, certains disent que son mariage battait de l’aile, vous voyez ? Monsieur Wen serait parti en abandonnant tout derrière lui pour les beaux yeux de sa maîtresse qui serait, selon certaines versions, une Cultivatrice !
Tiens donc ! Comme cette histoire paraît familière…, songea le Cultivateur tandis que l’aubergiste continuait :
— Difficile de savoir si c’est vrai ou non. Mais, je l’ai vu de mes propres yeux manquer de respect envers certains de vos condisciples.
Apercevant Zhang JingXi en pleine discussion, les deux autres s’approchèrent sans bruit pour suivre la fin de la conversation. Le Cultivateur se décala pour leur laisser un peu plus de place.
— Encore une question, Monsieur.
L’aubergiste lui fit signe qu’il pouvait enchaîner, vraisemblablement on ne peut plus ravi de pouvoir déballer quelques potins et d’aider ses clients.
— Un problème avec le Clan HengXing ? Est-ce que ça vous paraît cohérent que le Chef de Clan soit contre l’union d’une de ses sœurs avec un riziculteur ?
— Certes non ! Je n’avais pas entendu parler de cette histoire, mais c’est d’une idiotie sans précédent ! HengXing ShanYao est pour ainsi dire à l’image de notre Empereur bien-aimé ! Compétent, efficace, juste, tolérant et bon !
Zhang JingXi le remercia et le laissa prendre la commande de ses deux compatriotes. Il retourna à sa lettre, le temps que le service se fasse. Il ne fut guère surpris lorsque Zhen YuJin, qui avait pris place à côté de lui, pivota dans sa direction.
— Qu’est-ce que tu as appris ?
Le Cultivateur leur rapporta fidèlement les propos de leur hôte, tout en pliant son courrier. Chan YinMai le regarda transmettre du Qi dans sa correspondance qui disparut aussitôt pour rejoindre son destinataire. Il songea que Ping Yu ne lui avait pas encore écrit aujourd’hui. Quand ils étaient séparés, ils prenaient pourtant toujours le temps de s’envoyer des mots quotidiens. Peut-être en recevrait-il un plus tard dans la soirée…
— Curieux…, commenta Zhen YuJin. Nous sommes géographiquement plus près du Clan HengXing. C’est étonnant qu’il n’ait pas entendu parler de cette fugue.
— Peut-être que l’aubergiste de ZhenShen a mélangé ? Après tout, l’histoire de la disparition de ce Wen ressemble un peu à ce qu’on a entendu au sujet du Clan, suggéra Zhang JingXi.
— C’est possible, mais tu n’as pas l’air convaincu par ton hypothèse, nota son interlocuteur.
Calant son menton dans le creux de sa main, Chan YinMai intervint :
— Je trouve ça peu convaincant, moi aussi. Mélanger des disparitions lorsque nous sommes sur le même type de profils de personnes, ça, je pourrais l’accepter. Mais dans l’un des cas, on parle tout de même de l’une des jeunes Dames du Clan HengXing. On n’invente pas une fuite en amoureux comme ça quand il s’agit de Clans réputés.
Ses deux compagnons ne purent qu’approuver. Zhang JingXi reprit :
— Les cas dont mon oncle m’a parlé ne semblaient pas concerner des couples non plus, par conséquent je me demande toujours si ces disparitions sont liées ou non. Notre hôte m’a bien confirmé qu’il y en avait eu d’autres dans le secteur, mais je n’ai pas pris le temps de quémander plus de détails. Je sais juste que ça concerne un « groupe de jeunes » et que lui, ça l’a alerté.
Son regard se posa sur Chan YinMai assis en face de lui.
— Ton Ping Yu ne t’a pas donné plus d’informations sur sa propre enquête ?
— Pas encore, je n’ai pas reçu sa lettre du jour pour le moment.
Remarquant son air dépité, le Cultivateur lui adressa un sourire de compassion.
— Je suis sûr qu’elle ne va pas tarder.
Chan YinMai acquiesça, sans répondre. Zhen YuJin, lui, tourna la tête vers la cour de l’auberge, visible depuis leur table.
— Pendant qu’A-Mai et moi serons occupés à divertir les gens, essaye de profiter du monde qui sera présent pour en savoir un peu plus, si possible.
— Compris, tu peux compter sur moi.
Je rappelle que cette histoire est déjà officiellement publiée/éditée en version papier. Le broché contient des illustrations, en noir et blanc, réalisées par Druide Lunaire. Il y a une illustration par chapitre.