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An 460 après l'apaisement de la colère du Mont Agonie

Dans une salle richement décorée, une réunion a lieu. L'endroit est éclairé par des lustres suspendus au plafond. Sur ce même plafond on peut y apercevoir des fresques elfiques racontant un moment important de leur histoire désormais éteinte. Des bustes d'elfes primaires trônent dans les quatres coins de la grande salle. Des portraits des défunts elfes noirs sont disposés sur les murs d'un côté tandis que de l'autre des portes fenêtres vitrées donnent sur l'ancienne cité elfique d'Idover. Des montgolfières et des dirigeables entrent ou quittent la grande cité, les machines illuminent le ciel sombre. Les cieux sont dépourvus d'étoiles, seul le lune fait acte de présence en cette douce nuit d'automne.

Le long de la table rectangulaire faite de bronze et de marbre magique, trône des professeurs humains à l'unanimité. Au bout de la tablée se tient le directeur de l'institut magique de Verr Momble. Un oméga à la peau ébène et portant des dreadlocks argentés au-dessus des épaules. Vêtu des sont costumes trois pièces mélangeant le blanc et le terracota, l'homme s'affale sur sa chaise somptueuse en tapant frénétiquement du pied de sa chaussure ciré. Ses pupilles grises fixent sa montre de bronze, pourvues de multiples rouages. Une fine chaîne faite de la même matière relie l'objet à sa ceinture en cuir. Une boucle entoure le doigt du directeur lui permettant de tenir la petite horloge au creux de sa paume.

Il soupire silencieusement en voyant l'heure s'afficher. Vingt-trois heures cinquante-cinq. Le train à vapeur que prenait son enfant devrait être en gare, et la petite fille de dix ans devrait être au sein de l'institut à l'heure qu'il est. Cependant, le directeur n'a pas de nouvelle d'elle depuis maintenant trois heures. Aucun retard n'a été signalé au préalable, chose inhabituelle. Pas un seul appel depuis le téléphone à lampe, ni même aucune lettre n'est arrivée par le biais d'un pigeon mécanique. Le directeur se rassure en se disant que son vieux père accompagne l'enfant. Il lui fait confiance, Suzanne est en sécurité. L'oméga s'inquiète sûrement pour rien.

— C'est d'une importance capitale, s'écrit un professeur bêta sortant le chef de l'institut de ses songes. Cela fait quinze ans que nous tentons d'arrêter la secte Agari, mais toute nos tentatives ont lamentablement échoué.

— Le Frenzy sévit dans toutes les cités du monde, et nos élèves en sont de plus en plus dépendants, s'enquit une professeure.

— Toutes nos politiques ont échoué et les chefs de cités sont corrompus ! ajoute un autre.

— Mais nous n'avons aucune preuve, soupire le directeur Atwood.

Tous les regards convergent dans sa direction dans un silence pesant. L'homme le sait, il est le premier sur la liste des suspects. Néanmoins, cette fois-ci il n'y est pour rien. Rinjala Atwood n'est pas un saint, loin de là. Il est la personne la plus problématique de la tablée, cependant cela fait dix ans qu'il veut détruire la secte Agari et mettre un terme à la circulation illégale du Frenzy. L'oméga est aussi frustré que ses subordonnées, toutes les recherches et restrictions mises en place au sein de l'établissement n'ont eu aucun effet. Cela a amplifié la taille du problème. Les étudiants ont de plus en plus recours à cette drogue lors des évaluations, les parents d'élèves se plaignent et déboursent des fortunes en les envoyant dans des centres des désintoxications souterraines. Rin est submergé par la gravité de la situation, en dix ans de carrière les maux qui concerne l'établissement n'ont jamais atteint cette apogée.

Ses recherches au sujet des membres de la secte l'ont toujours mené vers des culs-de-sac. La drogue prolifère à une vitesse affolante et sa volonté se voit bafouée de tous les côtés. L'oméga a perdu le contrôle depuis un long moment, mais il doit garder la tête hors de l'eau en ses temps difficiles. Rinjala range sa montre dans la poche intérieur de son costume et pose ses coudes sur la surface lisse. Sans aucune gêne il regarde tour à tour les alphas et bêtas face à lui, tous baissent la tête lorsque leur regard croise celui du directeur. Tous, sauf un. Atwood le connaît bien, il s'agit de Chuluun Osborne, un ancien camarade de classe de Rin qui est devenu enseignant-chercheur en astronomie. Les prunelles sombres et monolides s'accrochent aux yeux clairs du directeur. Entre les mains pâles du bêta, un dossier marron y trône. A la vue de l'objet entre les mains de son employé, Rinjala a un mauvais préssentiment. Il doit terminer cette réunion au plus vite. Le brun détourne le regard et entrelace ses doigts face à son visage.

— Les élèves qui refusent de coopérer avec les shérifs de la cité seront renvoyés. Tant qu'ils s'obstinent à garder secret les noms de leurs fournisseurs qui sont aussi des membres d'Agari ils ne pourront plus avoir accès à des études supérieurs sur tout le continent.

— Mais monsieur Atwood...

— Les bourses d'études seront retirées des étudiants dépendant du Frenzy, ignore Rin. Des tests anti-drogues seront mis en place mensuellement. Cela ne dépassera pas le budget, puisque nous reprendrons les bourses octroyées aux élèves dépendant.

— Monsieur le directeur, la population criera à un mépris de classe.

— Mesure extrême pour situation extrême, répond l'oméga. Ceux qui veulent réussir peuvent très bien le faire sans cette drogue, le Frenzy tue la santé de nos étudiants. Nous les voyons tous mourir devant nous à petit feu sans pouvoir les sauver.

Les professeurs ne rétorques rien.

— Quarante-deux, continue Atwood. C'est le nombre d'enterrement auxquels j'ai dû assister cette année et tous concernait les élèves de mon établissement. Donc non, je ne resterais pas les bras croisés, le trentenaire appuie son dos contre sa chaise coûteuse. Vous savez ce qui vous reste à faire, la réunion est terminée. 

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