PDV Lucia :

 Il est 7 heures du matin quand je me réveille pour aller éteindre mon réveil. J'attends quelques minutes avant de me lever de mon lit, et me dirige vers la salle de bain pour me préparer quand je reçois un message de mon meilleur ami Gabriel qui me dit qu'il sera légèrement en retard aujourd'hui pour aller au lycée. Je soupire, cela fait déjà plusieurs semaines que ça lui arrive. Se passe-t-il des choses chez lui ? Enfin, bref, je lui réponds positivement et je me décide enfin à me préparer. Quelques heures plus tard, propre et habillée, je descends vers la cuisine où mon père, Antonio Reyes, se tient avec sa légendaire et unique tasse de café à la main, et le journal d'aujourd'hui posé sur la table en face de lui, ses lunettes sur le nez. Je souris et lui embrasse la joue pour lui dire bonjour.

Antonio : Lucia, tu as bien dormi, ma chérie ?

Lucia : Oui, papa, j'ai bien dormi. J'ai reçu un message de Gabriel, il va encore être en retard. Au fait, papa, vu que tu travailles avec son père, il ne te dit rien sur ce qui se passe chez eux ?

Je demande ça à mon père, car oui, il travaille depuis des années avec celui de Gabriel, Alvaro Morales. Ils sont tous les deux PDG de la même société, Digital Entertainment, une entreprise spécialisée dans les nouvelles technologies, enfin je crois. Gabriel et moi nous connaissons depuis notre naissance, et nos mères étaient très amies avant que la mienne ne meure dans un accident de voiture quand j'avais cinq ans.

Antonio : Non, il ne me dit rien. Peut-être que Gabriel a juste besoin de dormir encore plus longtemps, me dit-il.

Je le regarde et acquiesce, mais j'ai l'impression qu'il me mentait, hésitant beaucoup sur les mots qu'il employait pour répondre à ma question. Après ça, je prends mon petit-déjeuner et je relis un peu mon cours de sciences pour l'interrogation de ce matin. J'espère que Gabriel ne va pas encore rater ses interrogations...

1 heure plus tard, je prends mes affaires et je sors prendre le bus pour aller au lycée. Habituellement, Gabriel vient me chercher avec sa moto, qui, on peut le dire, est incroyable. Il est 8h15 quand j'arrive juste à temps pour ranger des affaires dans mon casier, puis direction le cours de maths d'abord, le cours que je déteste le plus après le français, car je sais déjà parler couramment ma langue maternelle, l'anglais. Je sens un regard derrière moi depuis quelques minutes. Je me retourne légèrement et je vois Rose, la peste, ou plutôt la populaire du lycée, qui rêve secrètement de sortir avec Gabriel depuis des années et qui essaye de me faire vivre un enfer au lycée quand Gabriel n'est pas avec moi ou dans les parages. Je pourrais réciter tout ce qu'elle m'a fait depuis, comme par exemple, la colle dans les cheveux, une idée très enfantine, ou encore, la tête dans les toilettes.

Ou le vol de vêtements dans les vestiaires. Là, en ce moment même, je me demande ce qu'elle me veut encore. Je la vois prendre un bout de papier et écrire quelque chose dessus, puis elle me le lance sur mon bureau. Je l'ouvre et je lis ce qui est écrit.

“ salope ou est ton garde du corp ? 

oh ! je sais, il te trouve tellement moche qu’il ne veut plus te voir sale gothique ! 

ps : prend garde à toi dans les couloirs “ 

Je relis le mot qu'elle m'a écrit pendant qu'elle et ses amies rigolent en voyant ma tête se décomposer, une légère larme au coin de mes yeux... Elle va encore remettre ça, et évidemment, Gabriel ne sera pas là pour m'aider, à moins que... Mais oui ! Je décide de prendre discrètement une photo du mot avec mon téléphone, puis je l'envoie à Gabriel en précisant bien que c'est Rose et ses amies qui veulent recommencer à me harceler, comme toujours. Je range mon téléphone pour écouter le cours, tout en chiffonnant le papier et en le posant sur le coin de mon bureau.

À 9 h 30, la sonnerie de fin de cours retentit. Je me lève et sors de la salle de classe pour me diriger vers mon casier, ranger mon livre de maths et prendre celui de sciences. Je me retourne et vois Gabriel arriver avec un air de colère sur le visage. Il ne me salue même pas et se dirige directement vers Rose, qui commence évidemment à sourire bêtement en tortillant une mèche de cheveux. Elle s'apprête à parler lorsque Gabriel frappe son poing contre le casier juste à côté d'elle, la faisant sursauter. Il s'approche tout près de son visage et lui dit alors, haut et fort.

Gabriel : Ne touche plus à Lucia et ne t’avise pas de l’approcher à nouveau. Sinon, je te jure, ce ne sera pas elle qu’on retrouvera dans les vestiaires, mais toi. Et pas nue... mais morte. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

Je regarde la scène comme tout le monde. Mon corps est pris de frissons et je commence à avoir chaud. Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Rose le regarde avec un air terrifié sur le visage. Elle prononce juste le mot "oui", mais si doucement que personne ne peut l'entendre. Gabriel frappe une seconde fois sur le casier et répète sa question, plus fort qu'il n'aurait dû.

Rose : Oui... ! dit-elle toute tremblante en hochant la tête.

Gabriel : Oui, quoi ? dit-il en fronçant légèrement les sourcils.

Rose : Oui... Je... Je ne l'approcherai plus. Je la laisserai tranquille...

Gabriel sourit légèrement en posant sa main sur la tête de Rose en la caressant comme un chien.

Gabriel : C'est bien, salope.

Ensuite, il retire sa main et me rejoint comme si de rien n'était. Il m'embrasse la joue pour me dire bonjour et me demande si ça va. Je ne dis rien pendant quelques minutes, encore choquée comme tout le monde dans les couloirs par la scène qui vient de se passer. Il me secoue légèrement en répétant sa question pour savoir si je vais bien. Je le regarde et lui dis.

Lucia : Oui... Mais c'était quoi, ça !?

Gabriel : De quoi ça ?

"Il est bête ou quoi ?" Je soupire et répète encore une fois ma question.

Lucia : qu'est-ce que c'était cette scène que tu viens de faire devant tout le monde ?!

Gabriel : il fallait qu'elle comprenne une bonne fois pour toutes de te laisser tranquille.

Lucia : oui, mais enfin ! Pas comme ça !!

Il me plaque alors légèrement contre le casier et s'approche. Je sens son souffle chaud sur mon visage et ses yeux fixés sur moi, ce qui me fait rougir d'un coup. Il me fixe et me dit en chuchotant.

Gabriel : tu aurais voulu que j'agisse comment hein ma belle ~.

La façon dont il prononce cette phrase me coupe instantanément le souffle... Mais qu'est-ce qu'il lui arrive ? Il ne m'a jamais parlé comme ça. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. J'ai aussi l'impression que tout le monde observe la scène, même Rose et ses pestes d'amies. Gabriel me regarde un instant et, dans la lueur de ses yeux, je vois qu'il comprend ce qu'il vient de faire. Il se recule de moi, s'excuse et se dirige rapidement vers le fond du couloir. Les autres le regardent passer tandis que je me décolle lentement du casier et marche vers la salle de classe pour le cours de sciences, les yeux fixés sur le sol.

En me demandant encore ce qui vient de se passer... Qu'est-ce qu'il lui a pris ? Il ne parle jamais et n'agit pas comme ça d'habitude... Et surtout, le sentiment étrange que j'ai eu quand il s'est dirigé vers Rose pour lui parler, c'était trop bizarre. Ces frissons et cette bouffée de chaleur que j'ai ressentis d'un coup... Je reviens vite à la réalité quand le professeur hurle en nous disant à tous de nous asseoir. Je m'exécute alors en prenant mon livre à la page à laquelle nous nous sommes arrêtés. Mais avant cela, j'ai failli oublier l'interrogation. Je n'ai pas eu le temps de relire un peu à cause de la scène de tout à l'heure.

Tant pis, j'espère que le prof n'a pas été trop sévère avec ses questions. Le professeur allait prendre ses copies quand la porte s'ouvre et Gabriel entre. Il s'excuse de son léger retard et s'assoit évidemment à sa place, à côté de moi. Toutes les personnes de la classe nous fixent en chuchotant. J'essaie de les ignorer ainsi que Gabriel. Pendant que le prof nous distribue les copies de l'interrogation, Gabriel essaie encore de me parler, mais cette fois, je lui donne un coup pour lui faire comprendre que je ne veux pas lui parler pour l'instant. Il soupire et ne dit plus rien. Le prof nous annonce que nous avons 15 minutes.

Heureusement, le prof a posé des questions sur ce que j'avais le mieux étudié. Je réussis à terminer avant les 15 minutes. Je pose mon stylo et attends. Je tourne légèrement la tête et vois que Gabriel a aussi terminé, mais il tient un morceau de papier dans ses mains. Je distingue légèrement un numéro de téléphone avec un cœur et le prénom "Mia" écrit juste en dessous. Je me retourne d'un coup sans réfléchir et commence à la fixer avec un regard noir. Je la vois se décomposer devant mes yeux quand le prof me rappelle à l'ordre. Je m'excuse et me retourne, ayant l'impression de sortir d'une sorte de transe. Mais qu'est-ce qui m'arrive d'un coup ? Il a le droit d'avoir des numéros de filles autres que le mien dans son téléphone... Enfin, c'est ce que me disait ma conscience. Je n'ose pas tourner la tête vers lui, je sens qu'il me fixe intensément, espérant que je dise quelque chose, au moins un mot, mais non. Toute la journée, j'ai tout fait pour l'éviter et ne pas lui parler. Il a réessayé en cours de sport, et ses "potes" se sont moqués de lui, évidemment, car je les ai envoyés balader. Là, en ce moment, j'attends le bus pour rentrer chez moi quand j'entends le vrombissement d'une moto que je reconnaîtrais entre mille. Elle s'arrête devant moi et Gabriel retire son casque en me tendant le mien qu'il m'a acheté il y a très longtemps maintenant. 

Gabriel : monte. Dit-il en me regardant droit dans les yeux.

Je pousse un soupir et tente de l'ignorer pour la centième fois de la journée. Mais il finit par m'irriter avec ses bruits répétitifs de moto, alors qu'il sait que je ne supporte pas ça.

Lucia : ça va !! Stop ! Je viens avec toi !! Lui dis-je en soupirant.

Je prends son casque des mains et le mets avant de monter derrière lui, posant mes mains sur sa taille pour m'accrocher. Il me sourit, remet son casque et démarre. Après quelques minutes, nous arrivons presque à ma rue lorsqu'il change de direction pour nous conduire dans notre café préféré, le "Starbucks". Je comprends alors qu'il veut qu'on ait une discussion... Je ne le sens pas du tout. Il se gare sur le parking pour motos, nous descendons, et il m'aide à enlever mon casque. Ensuite, nous entrons et allons directement à la caisse pour commander. Il prend un Ice Américano et moi, un Ice Caramel Macchiato. Nous nous installons à une table en attendant d'être servis. Il me regarde un instant et, ouvrant légèrement les lèvres, dit simplement "Désolé". Il reprend sa respiration tout en me fixant.

Gabriel : je suis désolé, je n'aurai pas dû te parler et agir comme ça tout à l'heure ça ne me ressemble pas, j'était juste énerver du début de ma journée...

Je le fixe attentivement lorsqu'il me dit cela. je n'ai pas l'impression qu'il me ment; il a l'air vraiment sincère. Je m'apprête à lui répondre quand la serveuse arrive avec nos boissons. Elle les pose devant nous et je remarque qu'elle a collé un papier sous la tasse de Gabriel... Encore le numéro de téléphone d'une fille ! Ce n'est pas possible ! Mais qu'est-ce que je raconte ? Gabriel m'appelle plusieurs fois, constatant que je suis plongée dans mes pensées.

Lucia : oui .... Excuse-moi. Lui dis-je en rougissant un peu de gêne.

Il me sourit en me voyant ainsi. Je choisis d'ignorer cette situation et je lui réponds à ce qu'il m'avait dit, avant que la serveuse n'intervienne pour nous servir.

Lucia : Je te pardonne... Je peux comprendre que tu étais énervé à cause de ce matin, et je n'aurai pas dû t'ignorer aussi.... Tu ne m'en veux pas hein ? ....

Gabriel : mh.... Je ne sais pas... Je t'en veux peut-être un peu.

Il me dit cela avec un sourire joueur sur le visage. Je le frappe en lui disant d'arrêter de me faire marcher comme ça. Il rigole et retient mon poignet pour m'empêcher de continuer à le frapper.

Lucia : d'accord !! J'arrête ! Lui dis-je en rigolant aussi.

Il relâche mon poignet et nous continuons de parler de tout et de rien jusqu'à ce qu'il reçoive un message. Il s'excuse avec un sourire, mais ce sourire disparaît rapidement, remplacé par une expression sérieuse en voyant le message sur son téléphone. Il me regarde en rangeant son téléphone dans sa poche, prend de l'argent dans son portefeuille, le met sur la table et me dit d'une voix étrangement froide que nous devons rentrer immédiatement. Sans rien dire, je le suis simplement. Il me rend mon casque et je monte avec lui sur sa moto. En moins de 15 minutes, nous arrivons devant chez moi.

À peine suis-je descendue que je lui redonne mon casque, et il repart à toute vitesse dans une direction opposée à celle de sa maison, qui est en réalité juste en face de la mienne... C'est vraiment bizarre. Je prends mes clés pour ouvrir la porte d'entrée, mais celle-ci s'ouvre brusquement sur mon père, ce qui me fait sursauter. Il me regarde et me dit qu'il doit partir en urgence pour le travail, que le dîner est dans le frigo et que je dois bien fermer la porte à clé. Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'il est déjà parti en voiture. J'entre, pose mon sac par terre, et me dirige vers la cuisine pour réchauffer le plat que mon père a laissé dans le frigo.

J'allume la télévision sur une chaîne d'information qui parle d'un affrontement entre deux gangs : les Red Devils et les Dark Shadow. Il y aurait 10 morts et quelques blessés du côté des Dark Shadow et seulement 5 morts et 6 blessés du côté des Red Devils. La police essaie d'arrêter les personnes sur les lieux, mais en vain... East Village... C'est tout près d'ici. Je comprends maintenant pourquoi mon père m'a dit de bien fermer la porte de la maison. Je reprends le plat dans le micro-ondes, puis je m'installe sur le canapé et décide de mettre Netflix pour regarder une série, "Sweet Home", un drama coréen avec des sortes de monstres. C'est ma série préférée au point que je ne vois pas le temps passer en enchaînant les épisodes. Il était minuit quand mon père décide de rentrer à ce moment-là. Il me souhaite juste bonne nuit en marchant un peu bizarrement et part se coucher.

Je regarde mon téléphone pour voir si Gabriel m'a envoyé un message, mais rien du tout. Pas un seul message... C'est bizarre, lui qui m'envoie habituellement des centaines de messages jusque tard le soir. Ce n'est pas grave, je le verrai demain et je lui demanderai pourquoi il ne m'a rien envoyé et où il est parti hier.

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j'espère que ce 1er chapitre vous aura  plus ? à bientôt pour le 2ème chapitre 💙

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