Elle courait sur le sable encore frais du matin, le soleil se levait à peine. Fuyait-elle sa propre personne ou autre chose ?
L’écume venait carresser la plage, sous la lumière d’un ciel qui annonçait une journée vraiment radieuse. Enfin, pour la plupart des gens…
Elle courait, courait, sans jamais s’arrêtter, sans jamais s’essouffler. Elle courait, courait, elle le fuyait, elle voulait l’oublier.
Sur sa peau, le sel. Mais pas de la mer. Sur son corps, le bleu. Mais pas de la mer. Dans son coeur, les remous. Mais pas de la mer.
Elle se rapellait de tout, chaque gestes, chaque paroles. Comme si il fallait que tout soit gravé à jamais. Pour ne pas refaire la même erreur.
-On part en vacance sur la côte bébé!
-Elle se rapellait de cette phrase comme si on lui murmurrait à l’oreille, à chaque foi qu’elle doutait-
Tout s’annonçait comme des vacances de rêve. La mer, le soleil, et une location de luxe. Le paradis.
Il lui disait qu’il allait la couvrir de cadeau. Que ça allait être la meilleure semaine de sa vie.
Elle s’est dit que peut être qu’il ne mentait pas, pour une fois. Elle avait espoir.
La côte était magnifique. Sable blanc, soleil levant. Elle s’est convaincue qu’ils s’aimaient.
-Elle s’est convaincue qu’il l’aimait pour de vrai-
Le premier matin, elle s’est reveillé dans ses bras, au chaud. Elle s’est dit que ça y est, il avait arrêtté. La journée fut la plus belle de sa vie. Plage, glace, coucher de soleil, petit resto à deux… Et enfin une nuit sans soucis.
Le lendemain, il est parti avant qu’elle se lève. Elle pensait qu’il allait acheter à manger. Mais il est revenu les mains vides. Avec un bande de copain.
-Elle savait que l’enfer commençait-
Les bières passaient de mains en mains. Rires gras et forts, blagues douteuses. Elle n’existait plus pour lui, sauf pour appporter à boire.
Ils partirent tard, très tard. Elle rangea tout. Lui, rien. Il la regardait, là où il n’aurait pas du. Il avait trop bu. Beaucoup trop.
Il s’approcha. Trop près. Elle se débattit. Longtemps. Il attrapa une bouteille vide, et la menaça. Elle se figea.
-Elle s’avoua alors qu’il n’avait pas changé-
Elle pleura beaucoup cette nuit là. Mais en silence. Elle avait mal. Autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il lui faisait mal. Si mal. Mais… Elle l’aimait, non?
Les jours d’après, il n’explosa pas. Ses amis revinrent une fois à la maison. Il redevint doux et attentionné avec elle. Mais cette fois ci quelque chose avait changé. En elle. Elle se méfiait.
Alors, quand, le dernier matin, il rentra très tôt à la maison en titubant, tout rouge et une bière à la main, elle courut dans sa chambre. Elle voulait s’enfermer, mais elle ne fut pas assez rapide. Il entra, sans violence, et s’avança vers elle. Elle ne pouvait plus partir.
-Elle songea à beaucoup de chose à ce moment là-
Elle disait qu’elle ne voulait pas, lui ne l’écoutait pas. Elle disait non, lui ne répondais pas. Elle criai, lui ne l’entendais pas.
Il n’avait pas le droit. Il allait bien trop loin. Son corp n’étais plus à elle.
Elle frappa, hurla, pleura. Et une idée lui vint en tête. Il la lacha, juste un instant, mais ça lui suffit pour lui échapper, et…
Sauter par la fenêtre.
La chute fut rude. Mais elle avait connu pire. Bien pire.
-Elle doutait tellement…-
Elle s’enfuit. Passa par dessus le portail. Traversa les rues. Evita les rares passant matinaux. Jusqu’à la plage.
Elle courait sur le sable encore frais du matin, le soleil se levait à peine. Fuyait-elle sa propre personne ou autre chose ?
Elle fuyait ses sentiments.
Elle fuiyait les regrets.
Elle fuiyait leur histoire.
Elle fuiyait lui.
Vers où?
Vers la liberté
J’avoue que même moi mon cœur c’est serré en écrivant ce texte😕